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Vero Beno
Vero Beno
La critique du site
118 ans
34 espions
espionner Ne plus espionner
J’aime le théâtre un peu beaucoup ou passionnément. Je rêve de pouvoir m’y rendre plus souvent.

En attendant je fais de mon mieux pour y consacrer une bonne partie de mes loisirs !
Son blog : http://theatrelle.wordpress.com/
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Ses critiques

119 critiques
Richard III

Richard III

9/10
75
Ces 4 heures 30 m’ont tellement déconnectée de mon quotidien que j’ai l’impression de revenir de week-end. En fait je reviens d’une expérience que j’ai plus qu’aimé. Déjà, il y a le texte : pas massacrée, captivante, la langue de Shakespeare est là et bien là. On se délecte des formules, des intrigues, du machiavélisme démoniaque de Richard III, de la noirceur de ses desseins. On se délecte de désespoir de Lady Anne quand elle apprend que Richard est monté sur le trône, on partage le dégoût de la duchesse d’York pour son fils maudit…

Pas de décors, ou réduits au minimum, mais une scénographie sombre, un échafaudage, quelques chaises, des panneaux, voilages, une atmosphère gothique toute en tons noirs et blancs, sublimée par quelques touches écarlates ; les lumières (faisceaux, rayons, projecteurs qui balaient salle et scène ou qui figurent les barreaux d’une cellule) suffisent à compléter le décor.

L’énergie, la force, la fougue dégagées par les comédiens sont impressionnantes. Thomas Jolly œuvre en créature centrale et hybride, monstre perfide et maléfique qui sera rattrapé par ses démons et les fantômes de ses victimes. Sa prestation, tellement énergique qu’elle en écrase parfois les nuances, est tendue du début à la fin, il happe l’espace, joue avec sa voix (à la diction parfaite) et son corps, claudiquant, bondissant, filant ces 4 heures 30 avec une fluidité et une facilité étonnantes. Autour de lui, une troupe investie, en osmose avec lui. Si d’aucuns ont qualifié Thomas Jolly de narcisse, j’ai au contraire vu une famille jouer ensemble sans que personne ne soit écrasé par le rôle pourtant écrasant de Richard III.

Quant à la mise en scène, elle cumule les effets musicaux (le couronnement de Richard III se transforme en concert pop / rock entraînant (peut-être un chouya racoleur, et le public ne suit pas forcément, du moins hier ; avec, avouons-le, quelques effets superflus comme ce danseur / sanglier qui montre son fessier et fait un doigt d’honneur). OK c’est un peu foutraque parfois, avec des symboles futuristes (les caméras de surveillance du royaume, les jeux vidéo des petits princes), une double mort pour Richard III, mais on est immergés dans cette vague de folie et on se laisse porter par la déferlante jollyenne sans la moindre résistance.

Voilà. Pour moi, le théâtre, c’est pour beaucoup l’amour que porte le metteur en scène à un texte, son envie de le faire partager, la joie qu’il éprouve à façonner ses comédiens, et la joie des comédiens à faire vivre leurs personnages et partager à leur tour cet amour. C’est ce que j’ai vu hier : une déclaration d’amour transmise par une troupe à son public. Ça suffit amplement à mon bonheur...
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Maladie de la jeunesse

Maladie de la jeunesse

9/10
107
D’abord il y a Marie, et Désirée. Et puis il y a Alt, Petrell, Freder, et ensuite Lucie, Irène. Ils sont étudiants en médecine. Ils sont tous sur scène quand le public s’installe. Ils jouent, s’interpellent, s’amusent. C’est un capharnaüm de jeunesse que ce jeu-là. Un tourbillon fait d’ivresse et d’insouciance. De cynisme aussi, parce que la scène se déroule en Allemagne dans les années 20. Jeunesse insouciante et en même temps déjà pleine de cicatrices, séquelles de cette première guerre qu’ils ont vécue enfants et a brisé leurs rêves. Leur force, pour survivre dans un monde qui se relève à peine, c’est la provocation, l’esbroufe, le rejet des compromissions, le nihilisme.

Durant toute la pièce, ils vont jouer entre eux, se déjouer d’eux même, s’aimer, se trahir, se détester. Il y a lui qui aime elle mais elle ne l’aime pas parce qu’elle en aime une autre. Et cette autre en aime un autre. Le temps passe et les unions se font et se défont. Les idéaux ne sont plus, il y a ceux qui croient encore en quelque chose, ou rêvent de croire encore en quelque chose, et ceux qui savent que ça ne sert à rien, ceux qui ont renoncé.

Les comédiens sont brillants, notamment Marion Trémontels, toujours juste, la lumineuse Aure Rodembour ou Clémentine Allain, toute en nuances. Ils forment un bel ensemble, une équipe où tous jouent en parfaite osmose. C’est une qualité que j’avais déjà remarquée dans Bobby Fisher vit à Pasadena chez Philippe Baronnet : cette capacité à tisser entre ses comédiens un fil invisible qui les relie les uns aux autres, cette facilité qu’il a à faire ressortir le meilleur en eux, à les aider à devenir leurs personnages, les imbriquer, les souder et créer une équipe où chacun a sa place, chacun met les autres en valeur et est mis en valeur. Et cette direction leur permet assurément, tout en étant parfaitement guidés, de se laisser aller, de s’abandonner à leurs personnages. J’aime décidément beaucoup cette liberté et cet abandon que Philippe Baronnet leur inspire et leur offre. La mise en scène est sobre (un lit peut servir également de loges) et en même temps calculée, millimétrée. Quelques ralentis, accélérés, retours en arrière permettent de souligner certains passages, de les rendre encore plus brûlants. Un gramophone, quelques tenues typiques des années folles, le serment d’Hippocrate qui sera prêté dans sa version d’origine situent l’époque, tandis que les costumes contemporains permettent enfin d’ancrer la pièce dans une intemporalité certaine, tout comme la dernière scène, à la fois glaçante et terriblement juste : on grandit, on vit, la vie continue.

Cette maladie de la jeunesse, elle est récurrente, elle sera toujours là, elle ne se guérit pas, d’après Bruckner, car grandir c’est « sʼembourgeoiser ou se tuer ». Certains grandiront. S’embourgeoiseront, peut-être. Auront des enfants. Qui seront malades à leur tour. Puis qui grandiront…
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LES CHATOUILLES OU LA DANSE DE LA COLERE

LES CHATOUILLES OU LA DANSE DE LA COLERE

10/10
118
Les chatouilles c’est l’histoire d’Odette. Odette a huit ans et rêve de devenir danseuse étoile. Gilbert, un ami de ses parents, l’invite à jouer aux chatouilles. Des chatouilles pas comme les autres, des chatouilles enfermés dans la salle de bain quand Gilbert jouera à la poupée avec Odette, des chatouilles qui seront comme un secret entre Odette et Gilbert, un secret qui durera 4 ans.

Voilà tout ce que je recherche au théâtre : être étonnée, bluffée, remuée. Toucher du bout des doigts d’autres vies, d’autres histoires, d’autres destins. Ne plus être moi-même mais devenir une autre, un autre, des autres. Le seule-en-scène d’Andréa Bescond a chatouillé plus d’une strate de moi-même avec cette danse de la colère.

Alternant récit et danse, passant d’un personnage à l’autre avec une clarté et une aisance déconcertantes (elle incarne successivement Odette, bien sûr, mais aussi Gilbert, sa mère, sa professeur de danse, un policier, Rudolf Noureev et plein d’autres…) Andréa Bescond nous embarque, nous fait sourire aussi, parce le rire aide à survivre, surtout en cas de désespoir : le récit est saupoudré d’interventions drôles et touchantes de personnages annexes comme la professeur de danse à l’accent très provincial ou le gendarme qui sera trop content de coincer enfin Gilbert, pédophile connu de ses services.

Andréa Bescond nous entraine donc dans la spirale bouleversante du destin d’Odette. De la danse comme exutoire, de la colère extérieure qui pousse Odette à l’errance, à l’autodestruction, aux rêves brisés, aux auditions, aux amants, à la drogue, de la rage intérieure parce que sa mère n’a rien voulu voir, ni entendre, on traverse ce destin fait de douleurs, de déni, de quelques rares étincelles de bonheur, de colère jusqu’à la résilience finale, le procès, la renaissance.

Le décor inexistant (une simple chaise) et la mise en scène brillamment sobre d’Eric Métayer s’effacent pour laisser place au texte, aux mots percutants, directs, au corps d’Andréa Bescond et à toutes les émotions pleines de rages et pourtant si pudiques qu’elle transmet par la danse. Des émotions qui rivent les spectateurs aux fauteuils et au final les font se lever, d’un seul corps, tandis que les larmes perlent à leurs yeux.

N’ayez pas peur du bonheur, dit la chanson finale. N’ayez pas peur, non, et entrez dans la danse d’Andréa, laissez-vous aspirer. C’est pour ça que le théâtre existe.
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Qui a peur de Virginia Woolf ?

Qui a peur de Virginia Woolf ?

8/10
253
Un texte violent et cruel où s’enlisent quatre personnages tous troubles sous des apparences trompeuses. Sous l’emprise de l’alcool et des frustrations révélées naissent les piques et les sarcasmes qui transforment le paisible after en une foire d’empoigne qui ne laissera personne indemne.

L’excellent Wladimir Yordanoff (George) occupe l’espace et la scène : au départ universitaire paisible, il va se révéler glaçant et cynique au fil de la soirée. Le comédien, très juste, parvient à révéler les failles et la violence ensevelie d’un homme blessé qui assène les coups verbaux comme des vengeances enfin libérées. A ses côtés, Dominique Valadié est une Martha plus retenue dont la violence est davantage intériorisée que physique. Si j’attendais chez Martha plus de déferlement bouillonnant, elle n’en demeure pas moins très juste elle aussi. Julia Faure et Pierre-François Garel proposent un jeune couple naïf et plein d’illusions qui sous des dehors innocents se révèlera lui aussi plein de rancœurs et de frustrations.

Le décor, très sobre et minimaliste, et la mise en scène d’Alain Françon sont au pur service du texte : pas d’effet, pas de bluff, pas d’exagération : servir le texte, le mettre en exergue, lui réserver un écrin aussi discret que valorisant, telle est la volonté du metteur en scène. Un texte fort, souvent cruellement drôle qui, malgré quelques longueurs finales, dresse un portrait saisissant d’une certaine middle-class américaine qui pourrait être aussi le miroir de la société de Mrs Dalloway. Et, dans les deux cas, des personnages qui au final ont surtout peur de ce qu’ils sont devenus.
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Cyrano de Bergerac

Cyrano de Bergerac

6/10
124
S’il y a une pièce que j’attendais avec impatience, c’est bien ce Cyrano monté au Français par Denis Podalydes.

Cyrano, ses vers, sa tirade, SES tirades, sa démesure (tous ces vers, tous ces actes, tous ces décors, tous ces personnages, tout ces… tout ce qui fait de Cyrano un monument du théâtre français à mes yeux). Je me faisais donc une joie d’y aller… et j’en sortis perplexe. Fort perplexe même.

L’ouverture est assez bien menée avec une présentation de l’histoire de la pièce et de ses représentations au Français même : sur un écran situé au-dessus de la scène défilent les images vidéo de Jean Piat, Ludmila Mickael, André Brunot qui s’installent dans la salle pour la représentation. Nostalgie et sourires affluent aux lèvres des spectateurs. Et puis le tout s’embrouille un peu, nous nous retrouvons dans une mise en scène un peu trop foutraque pour y trouver un fil conducteur. En vain on cherche, parmi les décors, alcôves, portes installées au milieu de la scène, escaliers dissimulés, quelque chose qui regroupe ce fourmillement d’idées en une intention précise. Mais non, on a là une succession d’idées empilées les unes sur les autres sans lien quelconque.

Seule la pâtisserie de Ragueneau emporte les suffrages avec sa scénographie absolument magnifique, ses gibiers, cerfs, volailles suspendus, ces piles d’assiettes et de pichets qui descendent et remontent dans un clair-obscur époustouflant de beauté. C’est somptueux et j’en rêve encore, merci Eric Ruf pour ce moment de pure magie théâtrale.

Et puis le balcon, la fameuse scène. Elle commence joliment avec une Roxanne toute frissonnante à sa fenêtre…fenêtre et balcon qui vont être enlevés par des techniciens laissant notre amoureuse suspendue aux lèvres de Christian / Cyrano et dans les airs, retenue par quelques filins sur un fond de scène en feuillage peint. Roxanne plane, semble voler, simule des mouvements d’aile avec ses bras…tandis que Cyrano est au sol. Mais les mots suffisent, le texte n’a pas besoin d’être souligné de cette façon et cette intention d’envol m’a laissée à terre, pour ne pas dire atterrée.
Tout comme le reste, à l’avenant. Les costumes de Christian Lacroix sont certes jolis mais encore une fois ne semblent pas relever d’une intention précise, mélangeant les styles et les époques. Ils siéent pourtant aux comédiens mais cela n’est pas assez.

Quant au jeu, justement, je finirai en disant que mon Cyrano (Michel Willermoz, qui est pour moi un grand, très grand comédien) débite la tirade du nez très rapidement, trop, ne laissant pas au spectateur le plaisir de savourer les mots, les intentions, les alexandrins si drôles et impertinents. Il est un Cyrano passionné, mais pas passionnant. Françoise Gillard est une Roxane amoureuse certes mais plus affectée que naïve, elle n’arrive pas à convaincre. Hervé Pierre, formidable Ragueneau, fait rire et la recette des madeleines est un plaisir à écouter. Didier Sandre est un Guiche un peu fade et distant tandis que Loïc Corbery un bon Christian, oui, mais cela ne suffit plus, à mes yeux.

Comment finir ? Je ne sais pas. La déception fut là, même si la scénographie est souvent déroutante de beauté. Mais j’irai revoir, encore et encore, mon Cyrano, où qu’il soit joué. Parce que cette pièce, ma foi, c’est un chef d’œuvre, et que même moins réussie à mes yeux, je l’aime encore. Je l’aime tellement que j’irais peut-être encore, la voir, cette version du Français, en espérant changer d’avis. Trouver la magie, m’abandonner à la magie. Qui sait ?
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