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Vero Beno
Vero Beno
La critique du site
118 ans
34 espions
espionner Ne plus espionner
J’aime le théâtre un peu beaucoup ou passionnément. Je rêve de pouvoir m’y rendre plus souvent.

En attendant je fais de mon mieux pour y consacrer une bonne partie de mes loisirs !
Son blog : http://theatrelle.wordpress.com/
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Ses critiques

119 critiques
Traces

Traces

9,5/10
193
Six garçons, une fille. Ils sont sept, comme les sept doigts de la main. Ils sont 7 et font partie de la Compagnie des 7 doigts de la main, le collectif québecois fondé en 2002 par des anciens artistes du Cirque du Soleil, qui n’en finit plus de tourner autour du monde avec ses différents spectacles (Cuisines et confessions, Tryptique, Loft, Séquence 8, …).

Traces se situe dans des confins incertains. Le décor est fait de toiles rafistolées, de bric et de broc, un piano bancal, quelques chaises, un bureau d’écolier. Ils portent de simples pantalons noirs et des chemises blanches, pas de maquillage. Ils créent pour laisser une trace dans cette humanité qui trépasse ou pour ne pas mourir : fin du monde ou d’une époque, le contexte est flou et laisse libre court à l’imaginaire du spectateur. Les 7 artistes sont la jeunesse qui survit, qui résiste et qui subsiste.

Ils se racontent, se présentent, s’interpellent ; des photos défilent, enfance, rires, défis : l’intimité avec le spectateur est instantanée. On adopte immédiatement Lucas car il est français, Emmeng est si drôle avec son accent chinois, Anne-Marie la seule fille est forcément touchante, Kevin le roux n’est évidemment pas le Mal, … bref, en quelques mots ce ne sont plus des artistes que l’on admire mais Lucas, Kevin, Kai, Yann, Harley, Emmeng et Anne-Marie.

Mâts ou cerceaux chinois, skates, basket, voltige aérienne, roue Cyr, diabolo, planche coréenne : pendant 90 minutes qui paraitront très courtes chacun exprimera un talent spécifique. Leurs corps vont s’envoler, se heurter, s’enrouler, se délier. Ils volent, se happent, se propulsent, se rattrapent, se déroulent. Tout a l’air instinctif, primal, inné et pourtant on devine la masse de travail et d’entrainement pour arriver à cette perfection technique.

La musique contemporaine, hyper-rythmée, omniprésente, est partie indissociable du succès du spectacle. Les projections vidéos (dessins réalisés en live sur tablette graphique, projections de leurs corps ou d’eux mêmes hors scène, …) donnent une perspective multi-dimensionnelle au spectacle. Le mélange des disciplines classiques et très urbaines comme le street art, le basket, le skate, la nostalgie qui émane du tout comme la fougue, l’énergie, la sincérité, l’humilité, la dérision, font de Traces un moment dénué de bluff, d’artifices, de poudre aux yeux.

Un moment à la fois poétique et exaltant qui fait battre le coeur et les mains des spectateurs.
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Voyage dans les mémoires d’un fou

Voyage dans les mémoires d’un fou

8,5/10
77
Lionel Cécilio donnait il y a quelques années une lecture publique de L’éducation sentimentale et à cette occasion découvrait le premier roman de Flaubert, Mémoires d’un fou.

Les premières phrases du récit de Flaubert seront donc les premières phrases de ce voyage vers d’autres mémoires, celles d’un jeune homme de notre siècle qui apprend qu’il va mourir. Dans une atmosphère propre au romantisme flaubertien des débuts (chandelle, plume, encrier…), Lionel Cécilio va « écraser le bec à un paquet de plumes » et se lancer dans les mémoires d’un jeune homme qui aimait la vie.

« Je veux descendre ! – Ah c’est bon tu vas en avoir ! »

Avec pour seuls outils son corps et sa voix, le comédien devient transformiste et se démultiplie en une galerie de personnages picaresques (institutrice acariâtre, prêtre, coach sportif, médecin, psy, Einstein ou Dieu lui-même, voire Jeanne d’Arc …). Ces portraits subtils et cocasses balisent le récit de touches d’humour pimentées qui surviennent souvent au détour d’une phrase (l’échange entre Dieu et Einstein est hilarant, tout comme l’échange entre Jeanne d’Arc et le jeune homme). Et au-delà de l’humour surprenant, inattendu de l’écriture très ciselée, se révèle un texte qui aborde des réflexions plus profondes et touchantes sur l’humanité, ses contradictions, sur la vie, la mort, nos croyances et nos peurs.

Voyage dans les mémoires d’un fou mélange donc avec malice absurdité et réalisme, poésie, humour et gravité. Lionel Cécilio joue avec son corps comme avec les mots, avec les lumières, avec les spectateurs comme avec la Vie.

« Je vais donc écrire l’histoire de ma vie. — Quelle vie ! Mais ai-je vécu ? Je suis jeune, j’ai le visage sans ride et le cœur sans passion. »

Une chose est sûre, Lionel Cécilio est jeune et son cœur empli de passions.
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Mies Julie

Mies Julie

8,5/10
104
Si Strindberg situait Mademoiselle Julie la nuit de la Saint Jean, la metteur en scène Sud-Africaine Yael Farber choisit le Freedom Day, anniversaire des première élections démocratiques de 1994 post-apartheid.

Nous sommes dans une ferme du Karoo, Veenen Plaas, exploitée depuis des décennies par une famille de Boers. La cuisine est délimitée par des lignes de terre ocre, quelques meubles fatigués, une souche d’arbre. Deux musiciens sont à cour, une comédienne incarne un esprit, une sorcière, un fantôme qui errera tout au long de la pièce. Les bottes du père de Julie (la fille d’un Boer, ici) attendent d’être cirées. Julie (volcanique et sensuelle Hilda Cronjé) erre dans la pièce, danse, saute, observe lascivement John, le fils de sa nourrice (Bongile Mantsai, au physique puissant et électrique). Kristin, ici la mère de John est la gardienne des traditions, du respect des maîtres et de l’héritage ancestral (formidable et touchante Zoleta Helesi).

La tension entre la fille du Boer et le garçon de ferme est palpable, l’atmosphère moite et torride. Les deux comédiens incarnent le feu du désir, de la peur, de l’irréversibilité d’une attirance que tout leur interdit. Tous deux élastiques, fiévreux, ils jouent avec leurs corps tout autant qu’avec le texte dans une diction âpre et rugueuse. Sang, sexe et corps font partie intégrante de la mise en scène, où la tension charnelle est l’expression des tensions raciales, de l’héritage social difficile d’un pays qui peine à se reconstruire dans un contexte économique vacillant.

Brillante et brûlante transposition qui emmène le spectateur dans un contexte politico-social explosif. Alors que la scandalosité des rapports maître / serviteur de Strindberg en 1888 paraîtra désuète dans l’Europe du XXIème siècle, ici le poids des traditions ancestrales, l’héritage racial et culturel d’un pays qui ploie encore sous le traumatisme post-apartheid font de l’adaptation de Mies Julie un bijou de réécriture. En conservant la trame essentielle de la pièce originelle, Yael Farber dépoussière, transcende, et finalement permet à Strindberg de continuer d’exister dans un contexte contemporain.

C’est aussi pour ça que le théâtre existe : faire vivre, revivre, une oeuvre. L’adapter, la rendre multiple, plurielle, et donc immortelle.
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Réparer les vivants

Réparer les vivants

8/10
135
Parallèlement à l’adaptation par Sylvain Maurice du roman multi-primé de Maylis de Kerangal « Réparer les vivants », c’est Emmanuel Noblet qui s’attache également à l’histoire du cœur de Simon Limbres.

En coma dépassé après un accident de la route, Simon est déclaré en état de mort cérébrale. Simon était jeune, fort, en pleine santé, vivant et vibrant comme un surfeur de 19 ans à peine peut l’être au sommet de sa vague ; ses organes vitaux sont en très bon état et donc éligibles à la transplantation. Poumons, foie, reins, cœur. Une vie pour des vies.

Emmanuel Noblet se lance dans les remous d’une transplantation avec fougue, ferveur, ardeur. Il incarne successivement avec un immense talent de transformation (un accessoire, une tessiture qui varie, un dos qui se dresse) tous les personnages qui entourent le coeur de Simon. Le déni, l’acceptation, les doutes, la décision à prendre par les parents (donner ou ne pas donner ? qu’aurait-il fait, lui, Simon ?), de l’emballement de l’équipe spécialisée quand l’accord est donné, de l’urgence à faire vite, à transmettre la vie, à courir, aller chercher ce receveur qui pourra vivre grâce à Simon, Emmanuel Noblet retrace avec justesse et précision la machine qui se met en oeuvre.

La mise en scène, sobre, classique, utilise régulièrement les projections vidéo (radiologies, échographies) et une horloge numérique vient régulièrement rappeler la temporalité, l’urgence du délai à respecter entre la mort et la transplantation. La mise en scène dépouillée laisse toute la place à la prestation saisissante d’Emmanuel Noblet qui incarne, transcende, magnifie l’histoire et tous les personnages qui la composent. L’émotion affleure, les cœurs s’emballent au fil des minutes. A travers le cœur de Simon, les cœurs de tous les autres battent à l’unisson, le cœur des personnages comme le cœur des spectateurs, comme le cœur de Claire, la receveuse, celle en qui battra à nouveau le cœur de Simon.

Ici, ce sont donc les émotions qui priment, le côté humain, accessible, palpable du deuil, de la mort et de son acceptation tout comme l’espoir des receveurs. L’adaptation d’Emmanuel Noblet fait la part belle aux hommes et aux femmes, aux êtres de chair et de sang dont il est question, sans oublier l’aspect médical mais sans s’y appesantir. Le spectacle est fait de pulsations, de battements, de souffles retenus en totale osmose avec le comédien virtuose. Un spectacle où l’émotion, poignante, déchirante parfois, n’en est pas moins toujours très juste et jamais exagérée.

Témoigner, parler, convaincre, éduquer, rassembler, ouvrir, là est le rôle essentiel du théâtre : ce plaidoyer multiple et pluriel pour le don d’organes nous rappelle à travers deux adaptations très complémentaires, deux visions différentes, deux hommages captivants, à quel point le don est important, vital, essentiel. C’est pour ça que le théâtre existe.
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Sacco et Vanzetti

Sacco et Vanzetti

8/10
181
Qui se souvient encore de Sacco et Vanzetti, émigrés italiens fervents défenseurs de la cause anarchiste, de la révolte des syndicats entre les deux guerres ? C'était il y a un siècle et pourtant le contexte peut encore, même différent, paraître terriblement actuel. Au début du XXème siècle, donc, deux ouvrier anarchistes italiens sont accusés de braquage et de meurtre. Beaucoup d'éléments portent à croire à une manipulation du procès, les preuves sont floues. Toujours est-il qu'en ce contexte de montée du syndicalisme violent et de révolte des ouvriers, de grèves qui s'éternisent, les deux hommes sont incarcérés et, bientôt et malgré les témoignages contradictoires, sont condamnés à l'électrocution.

Le dispositif scénique est ingénieux : quelques chaises, des ampoules qui pendent au plafond et grésillent à chaque exécution, un drap blanc en fond de scène sur lequel sont projetés des images d'archives, films, photos, articles de presse. Au centre, deux hommes. Sacco et Vanzetti attendent l'heure de leur exécution et revivent des dernières 7 années. Sacco a peur de la mort (excellent Jean-Marc Catella, tout en retenue et justesse) tandis que Vanzetti va vers la mort comme on va au combat (Jacques Dau, bouillonnant, investi). Ces quatre dernières heures s'égrènent en souvenirs, révolte, colère, résignation et fidélité à leurs convictions.

Grimés de blanc, les deux comédiens incarnent la pantomime de leur affaire et de l'époque : successivement anarchistes, policiers, gouverneur, témoins manipulés, il retracent pendant une heure vingt l'imposture d'un procès jugé d'avance, une cause vouée à l'échec et d'une lutte à la fois utopique et vaine. Le décor est sobre : quelques chaises, des draps, des ampoules, qui se transforment à vue, l'utilisation de projections qui si elle devient habituelle maintenant joue astucieusement avec les perspectives et les profondeurs. On retrouve la sobriété efficace et d'autant plus percutante de François Bourcier qui insuffle à sa mise en scène la violence des idéaux anarchistes, l'ignominie d'une classe dominante qui exploite la peur des immigrés en cette période de reconstruction d'après guerre, la peur de la mort, les doutes, la fidélité et surtout l'amitié des deux hommes qui iront, au final, à la chaise électrique en hommes libres, libres de choisir, de ne pas céder, de ne pas ployer.

Bella ciao, la chanson du peuple italien accompagne les saluts. Un chant mélancolique et engagé qui vient adoucir les derniers instants. Beau moment.
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