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Vero Beno
Vero Beno
La critique du site
118 ans
34 espions
espionner Ne plus espionner
J’aime le théâtre un peu beaucoup ou passionnément. Je rêve de pouvoir m’y rendre plus souvent.

En attendant je fais de mon mieux pour y consacrer une bonne partie de mes loisirs !
Son blog : http://theatrelle.wordpress.com/
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Ses critiques

119 critiques
Old Times

Old Times

5,5/10
73
Si Harold Pinter est considéré comme le maître du théâtre anglais contemporain, avec Beckett ou Bond, si certaines de ces pièces sont devenues célèbres comme Betrayals (Trahisons), The birthday party (L’anniversaire), The gardian (Le gardien), ou ses scénarios restés dans les annales (The servant, Le dernier Nabab, La maîtresse du lieutenant français), Old times (C’était hier) est une pièce pour le moins absconse.

Avec Old times, le Prix Nobel de Littérature 2005 met en scène Deeley (Emmanuel Salinger) et sa femme Kate (Marianne Denicourt) qui attendent Anna (Adèle Haenel), la meilleure amie de Kate. Ou plutôt sa plus vieille amie. Ou sa seule amie. On ne saura pas vraiment qui était Anna pour Kate. Le couple attend sereinement son invitée en devisant. Kate ne semble pas vraiment pressée de retrouver Anna, Deeley semble curieux. Autour d’eux, tel un fantôme invisible, tourne Anna. Elle est déjà là, ou bien est-ce son fantôme, ou bien ne l’attendent-ils pas vraiment ?

Le texte est elliptique, fait de silences et de retours en arrière, de conversations entrecoupées et de monologues énigmatiques. Au fil des sauts dans le passé se dessine peu à peu une esquisse de la jeunesse de Kate et Anna, l’ombre d’une vieille attirance de Deeley pour Anna. Trop elliptique cependant pour maintenir l’attention du spectateur qui est vite perdu dans cette histoire déroutante et ses nombreux trous noirs. On a beau essayer de s’immerger dans ce trio, de prendre part à leurs souvenirs, aucune empathie ne vient s’emparer du spectateur qui reste sur le bas-côté sans se sentir concerné.

Une histoire trop imperméable qui malheureusement n’est pas suffisamment compensée par le jeu, pourtant juste et judicieusement distancié des comédiens. La mise en scène de Benoît Giros est fluide, élégante, elle permet aux comédiens de laisser libre cours à leurs personnages, et la scénographie est très réussie : les tons bleus et gris, les projections sur la grande baie vitrée, quelques vidéos projetées sur un rideau translucide au début de la pièce, donnent un très, très bel effet d’estompe et d’ombres bien adapté à la pièce.

Néanmoins, et malgré l’esthétique raffinée et l’atmosphère élégamment brumeuse de la scénographie, le texte reste lui aussi trop nébuleux pour véritablement embarquer le spectateur. C’était hier, donc, et c’était bien étrange.
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Phèdres

Phèdres

7/10
236
Une vaste pièce faite de murs recouverts de carrelage nu, un lavabo à jardin, quelques fauteuils au centre un lit, vide. A cour une immense cage de verre peut avancer ou reculer. Fond de scène à cour, une porte à double battants. Le tout est triste, clinique, à la milite du sordide et va servir de décor aux trois versions de Phèdre que sert ici le polonais Krzysztof Warlikowski. La première, écrite pour l’occasion par le québécois-libanais Wadji Mouawad, se passe dans un espace temps indéterminé : un pays d’Orient où Norah Krief interprète une magnifique et lourde chanson en arabe, tandis que danse une sculpturale jeune femme (dé)vêtue de paillettes (Rosalba Torres Gerrero). Aphrodite/Isabelle Huppert apparaît, vêtue d’un trench noir sur une guêpière, lunettes noires, sa chevelure est longue et platine. Aphrodite la chienne, la pute de luxe comme elle le dit, deviendra la Phèdre à l’entrejambe sanglant tandis qu’Hyppolite est un jeune éphèbe métisse. C’est elle qui poignardera Hyppolite avant de se suicider.

Dans la seconde, d’après « Un amour de Phèdre », la pièce de Sarah Kane, Phèdre est consumée de désir, prête à tout, prête à tout braver et tout oser pour assouvir son désir pour Hyppolite, enfermé dans sa cage et dans son monde, Hyppolite qui passe ses journées à se masturber dans ses chaussettes, s’y moucher aussi, à jouer à des jeux vidéo. L’écran de sa chambre passe en boucle la scène de la douche dans Psychose tandis que Phèdre s’agenouille entre ses jambes.

Dans la troisième, enfin, tirée du roman de J.M. Coetzee Elizabeth Costello, la conférencière est interrogée par un journaliste sur la passion féminine et les relations interdites entre hommes et Dieux et finira par se lever et dire (enfin) les vers de Racine.

Trois versions, donc, trois pièces en une où plusieurs visions du désir féminin et de la passion sont évoquées. Scénographie millimétrée, mélange des genres et utilisation massive des projections vidéo : les gros plans ajoutent à la beauté vertigineuse de certaines séquences et démultiplient à l’envi de le visage d’Isabelle Huppert. C’est beau, parfois, c’est trop, souvent. Tout comme l’esthétique très porno-chic, notamment dans la deuxième version, qui provoque et mélange sensualité et objetisation de la femme réduite à un morceau de chair, à un désir primal et uniquement charnel, que ce soit Phèdre ou Strophe, sa fille (Agata Buzek, excellente). Toute l’esthétique est concentrée sur la sexualisation, la « charnelisation » de l’intrigue aux dépens de la passion amoureuse.

Une esthétique sourde donc, et trois Phèdre aussi troublantes que déroutantes parfois. Et dans cette profusion des sens et des images surnage Isabelle Huppert, aussi sublime qu’exaspérante parfois, omniprésente, multiple, fascinante et irritante. On l’aime ou on la déteste, selon les moments. Sa diction est parfaite mais souvent lancinante, trainante. On aime la détester, elle captive, avale, absorbe la lumière mais c’est surtout dans la dernière partie qu’elle exprime, enfin, la violence d’une passion, d’un désir, l’incandescence de l’amour. A la fin seulement donc, quand Isabelle Huppert dit enfin, les vers de Racine :

« C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé.
J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine,
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins »

A la fin seulement, donc, on est enfin emporté par la passion. Avant, c’était du vent.
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Lapidée

Lapidée

6/10
139
Un homme jette une femme dans une cave, lui confisque son passeport, son téléphone, et ferme la porte sur elle. Elle est enfermée. Elle, c’est Anneke ; elle est médecin, hollandaise, et a épousé quelques années plus tôt Abdul, médecin lui aussi, ils ont deux petites filles, et se sont installés au Yemen, pays d’Abdul. Anneke ne veut plus d’enfants et souhaite se consacrer à la médecine ; elle refuse qu’Abdul, qui ploie depuis leur retour sous les traditions et la pression maternelle, prenne une deuxième femme. Elle se voit enfermée, accusée d’adultère et menacée de lapidation. Nouria, la sœur d’Abdul vient régulièrement la voir, un dialogue s’instaure entre les deux femmes, abasourdies et révoltées par l’obscurantisme d’Abdul.

Ainsi commence Lapidée, qui aborde un thème lourd et se veut une condamnation, certes nécessaire et indispensable, d’une coutume archaïque et barbare qui perdure encore dans 12 pays du monde. Dans une scénographie joliment étudiée (les murs de pierre, quelques lucarnes, des sacs) et joliment éclairée, les 3 comédiens incarnent avec justesse les personnages. Pauline Klauss est Anneke, elle oscille entre inconscience, déni, colère, révolte et renoncement. Karim Bouziouane est un mari (Abdul) tiraillé entre ses racines et l’éducation occidentale qu’il a reçue. Nathalie Pfeiffer, enfin, incarne magnifiquement Nouria, la sœur, l’amie, la confidente, qui ne peut que subir le poids d’une tradition ancrée dans son éducation.

Ceci dit et malgré l’interprétation convaincue des comédiens, la femme que je suis est restée en dehors la plupart du temps. Comment ne pas être touchée par cette dénonciation ? Plus j’y réfléchis plus j’en arrive à ces explications : l’utilisation régulière de bande-son et de conversations en voix-off ont freiné mon adhésion ; elles créent une distanciation entre le spectateur et les faits, tout comme le traitement manichéen, très occidental. Ici la femme lapidée est européenne, blanche, éduquée, fille d’une journaliste et d’un avocat, sa famille mobilisera pour elle la presse internationale (certes en vain). En face, son mari est partagé entre ses convictions et la pression sociale, il lui permet d’ailleurs de s’enfuir quelques heures pour voir une dernière fois ses enfants (et elle revient !) ; il lui propose ensuite de disparaître et de faire accuser et tuer Nouria, sa propre sœur (« Et alors ? Elle est vieille et sans enfants ! »).

L’opposition frontale Occident = éducation, progrès, liberté / Orient = intégrisme, barbarie, archaïsme est à mon goût trop sommaire. J’aurais aimé plus de nuances, moins de frontalité, que d’autres traditions orientales bien plus belles et généreuses soient aussi évoquées. De même, l’idée de réduire, au début, le procès en lapidation à une machination imaginée dans le seul but d’éviter un divorce en Europe donc coûteux amoindrit la violence du propos : ce ne sont plus uniquement des traditions barbares et séculaires qui provoquent le procès mais un cynique calcul financier.

Aujourd’hui des femmes sont encore lapidées, des femmes anonymes, des femmes sans éducation, sans défense, des femmes sans armes, des femmes réduites en poussière au nom de sentences stupides assénées par des brutes arriérées. Hier j’aurais aimé voir une femme yéménite, une femme népalaise, une femme nigériane, malienne, soudanaise, afghane, pakistanaise, iranienne, kurde, émiratie, saoudienne, une de ces femmes dont trop souvent les media occidentaux ne se préoccupent pas.

En somme, Lapidée est une pièce certes touchante, et évidemment nécessaire, mais dont la forme (décors étudiés, écriture, histoire des personnages) a pris à mon sens le dessus sur le fond.
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Ode a Médine

Ode a Médine

8,5/10
60
La première chose que l’on remarque en entrant dans le petit théâtre Darius Milhaud, c’est l’odeur de terre. L’odeur de la terre fraîchement remuée, celle que l’on pourrait sentir au petit matin quand la rosée recouvre encore les roses d’un jardin, ou celle du soir après la bruine. L’odeur de la terre qui, pelle après pelle, est jetée sur les cercueils.

Au centre de la scène donc, un tas de terre. En fond de scène, une projection de feuillages. Et puis Maïté Cotton arrive lentement. Elle porte une nuisette grise, ses cheveux sont lâchés. Depuis combien de temps cette femme ne s’est pas coiffée ? Elle a l’air perdue dans ses pensées, dans ses souvenirs, perdue tout court. Elle parle de ses fleurs, de sa passion pour elles. Une longue et lente logorrhée qui petit à petit rassemble les pièces d’un puzzle effroyable.

Sa fille est morte, enterrée vivante par un père qui ne supportait pas que Médine parle aux inconnus, que Médine rie, que Médine ne soit pas cloîtrée, emmurée. Alors il l’a enfermée à sa façon. Il a jeté sur elle la terre qui l’a fait taire à tout jamais. Depuis Magda est folle.

Un texte qui se découvre petit à petit, auquel il faut s’abandonner avec confiance. S’il peut être assez déroutant (et il vaut mieux, je pense, en avoir lu une introduction auparavant et savoir que Ode à Médine est écrit d’après une histoire vraie, un crime odieux commis en Turquie il y a quelques années) le texte de Sabine Revillet finit par charrier le spectateur et l’enferrer dans la démence de Magda. Le texte, oui, mais aussi et surtout la sublime prestation de Maïté Cotton, toujours juste et pourtant incandescente, trouble, dévastée, exaltée. Maïté Cotton est habitée, elle est Magda. Elle est la femme universelle, la mère, la jeune fille, l’enfant. Elle est toutes les femmes dont la vie est broyée par une société archaïque et inhumaine. Elle est la terre aussi, la terre des femmes, le terreau où germera un jour un monde où les femmes seront respectées.
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L'adversaire

L'adversaire

10/10
142
« Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand tue sa femme, ses enfants, ses parents, puis tente, en vain, de se tuer lui-même. L'enquête révèle très vite qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans. »

Un fait divers pas comme les autres qui a défrayé les chroniques il y a plus de vingt ans et qui continue de marquer, intriguer, passionner, fasciner tant les faits sont stupéfiants et semblent sortir tout droit de l'imagination d'un romancier. Or, comme le dit Emmanuel Carrère dans le récit qu'il a publié à propos de « l'affaire » , les faits sont tellement incroyables que tout auteur racontant cette histoire serait taxé de non vraisemblance, d'hérésie, d'absurdité....

Et pourtant c'est une histoire vraie. Un faux médecin a vécu une fausse vie pendant plus de vingt ans, a eu de vrais enfants et une vraie femme, mais la véracité de sa vie s'arrête à ces deux derniers points. Le reste était du vent, de l'air, de la poudre aux yeux, et c'est ça qui a fasciné le romancier au point de lui faire écrire une lettre à Jean-Claude Romand, qui lui répondit deux ans après.

Vincent Berger et Frédéric Cherboeuf ont décidé de porter ce récit à la scène en s'interrogeant à la fois sur les faits, l'histoire, autant que sur le travail de l'écrivain : pourquoi est-il fasciné par le personnage ? Qu'est ce qui le pousse à essayer de comprendre ? Est-il subjugué ? Dégoûté ? Comment écrire et sous quel angle, comment retranscrire sans juger, l'empathie implique-elle une approbation tacite ? Quelle est la part de voyeurisme, de fascination, de création dans sa démarche ? Doit-il juger ? Comment, d'ailleurs, écrire sans juger ni excuser ? Quelle est sa légitimité à raconter cette histoire ?

La plongée dans le travail et les doutes de l'écrivain sont remarquablement transcrits. Dans un décor qui mélange adroitement l'appartement de Carrère en cours de déménagement, le tribunal où sera jugé Romand, un café où les journalistes couvrent le procès, des cartons, des meubles recouverts de draps évoquent une vie en transition, une vie faite de fantômes et de mensonges. Dans cet univers évoluent Carrère, Romand, ses voisins, amis et maîtresses, … Sous la direction de Frédéric Cherboeuf tous les comédiens jouent avec une justesse remarquable, notamment le formidable et impérial Vincent Berger qui incarne à la fois Romand et Carrère : une paire de lunettes, un dos un peu plus voûté, une voix légèrement plus tremblante et le comédien caméléon se transforme. Bluffant. Les autres sont au diapason, de Gretel Delattre en maîtresse fatiguée des mensonges mais fascinée par son amant, à Maryse Ravera en visiteuse de prison passionaria aveugle ou Alexandrine Serre en institutrice manipulée-vexée. Camille Blouet interprète la femme de Carrère et s'installe régulièrement au piano, dos au public : des intermèdes qui accompagnent fort à propos les comédiens en contrepoint à l'ignominie des faits. Quant à Frédéric Cherboeuf, installé au coeur même du public, il intervient, interroge Carrère, Romand, les témoins. Un procédé qui plonge habilement le spectateur au coeur même du procès mais aussi des doutes de l'écrivain : nous sommes spectateurs, observateurs, témoins privilégiés, oreilles attentives.

Bref, L'adversaire est une mise en abyme remarquable de justesse et de précision qui grâce à la large palette de procédés théâtraux, sa mise en scène brillante et son interprétation remarquable offre au spectateur un prisme polymorphe édifiant et haletant sur la nature humaine.

Remarquable.
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