Ses critiques
207 critiques
7,5/10
C’est la reprise du théâtre pour moi après toute cette période étrange. Et c’est assez troublant de me retrouver là, éloignée les uns des autres, masquée, aspergée de gel hydroalcoolique, mais bien présente avec les autres personnes du public et les comédien.ne.s pour profiter de ce moment théâtrale.
Ce sont d’ailleurs eux/elles qui nous accueillent, chaleureux.se.s et impatient.e.s, qui nous aident à nous placer. Et puis la pièce peut commencer.
La compagnie Les mille Printemps, nous propose un spectacle dans la lignée de Mon Olympe. Même si le thème diffère, le procédé est le même : un sujet d’actualité au cœur de leurs préoccupations traité sous l’angle des 20/30 ans avec beaucoup d’énergie, de musique (au passage, superbe création musicale de Balthazar Ruff) et surtout beaucoup d’engagement personnel.
La pièce, malgré certaines longueurs et un coté un peu désordonnée, est très intéressante, joyeuse et inspirée.
Yourte, ça parle d’écologie, de tri, de choix, d’actions individuels et collectifs, mais surtout d’hommes et de femmes confrontés à tout ça. L’intérêt de cette pièce est d’ailleurs dans cette approche personnelle et subjective. Il ne s’agit pas d’un traité global et exhaustif sur l’écologie. Non, c’est plutôt une perspective, un éclairage fait par ce groupe de jeunes à un instant T. Il est très probable que si l’on reprenait les mêmes comédien.ne.s et auteures dans 10 ans pour réécrire la pièce le résultat serait complétement différent.
Quelles sont les conséquences des choix individuels, des convictions de chacun ? Pour soi-même, pour son entourage, pour la société ? Quelles sont les contraintes rencontrées par ces jeunes face à leur envie de vivre à fond leurs idéaux ? Comment peuvent-ils gérer les contradictions entre leurs convictions et leurs désirs individuels ? Entre leur certitude et le la réalité ? Où doit on placer le curseur, entre prise de conscience et utopie ? Nos actions individuelles vers un monde, une vie meilleure sont-elles excessives, insuffisantes, négligeables ou efficaces ?
Cette jeune troupe soulève ici, sans jugement ni manichéisme, quelques-unes de ces questions.
L’écriture au plateau a permis une belle diversité dans les positions et une implication forte des comédien.ne.s dans le projet. Ils sont présents, avides et heureux de nous partager leur témoignage.
Et on est content de partager tout ça avec eux.
Ce sont d’ailleurs eux/elles qui nous accueillent, chaleureux.se.s et impatient.e.s, qui nous aident à nous placer. Et puis la pièce peut commencer.
La compagnie Les mille Printemps, nous propose un spectacle dans la lignée de Mon Olympe. Même si le thème diffère, le procédé est le même : un sujet d’actualité au cœur de leurs préoccupations traité sous l’angle des 20/30 ans avec beaucoup d’énergie, de musique (au passage, superbe création musicale de Balthazar Ruff) et surtout beaucoup d’engagement personnel.
La pièce, malgré certaines longueurs et un coté un peu désordonnée, est très intéressante, joyeuse et inspirée.
Yourte, ça parle d’écologie, de tri, de choix, d’actions individuels et collectifs, mais surtout d’hommes et de femmes confrontés à tout ça. L’intérêt de cette pièce est d’ailleurs dans cette approche personnelle et subjective. Il ne s’agit pas d’un traité global et exhaustif sur l’écologie. Non, c’est plutôt une perspective, un éclairage fait par ce groupe de jeunes à un instant T. Il est très probable que si l’on reprenait les mêmes comédien.ne.s et auteures dans 10 ans pour réécrire la pièce le résultat serait complétement différent.
Quelles sont les conséquences des choix individuels, des convictions de chacun ? Pour soi-même, pour son entourage, pour la société ? Quelles sont les contraintes rencontrées par ces jeunes face à leur envie de vivre à fond leurs idéaux ? Comment peuvent-ils gérer les contradictions entre leurs convictions et leurs désirs individuels ? Entre leur certitude et le la réalité ? Où doit on placer le curseur, entre prise de conscience et utopie ? Nos actions individuelles vers un monde, une vie meilleure sont-elles excessives, insuffisantes, négligeables ou efficaces ?
Cette jeune troupe soulève ici, sans jugement ni manichéisme, quelques-unes de ces questions.
L’écriture au plateau a permis une belle diversité dans les positions et une implication forte des comédien.ne.s dans le projet. Ils sont présents, avides et heureux de nous partager leur témoignage.
Et on est content de partager tout ça avec eux.
8,5/10
Jean-Michel Ribes met en scène la pièce de Rémi De Vos, leurs deux folies se rencontrent, se complètent et nous offrent cet ovni réjouissant.
C’est corrosif et drôle, déjanté et fantasque !
Le décor est grandiose et grotesque et les comédiens y semblent tout petits, absorbés par des éléments plus grands qu’eux, comme dépassés par les événements qu’ils vivent.
La mise en scène est ficelée au cordeau, précise et efficace. Quand aux comédiens, ils sont excellents et l’équilibre des trois couples très réussi. Leur jeu excessif et entier est parfait, sans excès et tout en finesse malgré la dimension caricaturale de leur personnage.
Une vision sarcastique et acérée des relations de pouvoir dans l’entreprise, une histoire vécue par trois couples flirtant avec la folie.
A voir parce que rire est utile !
C’est corrosif et drôle, déjanté et fantasque !
Le décor est grandiose et grotesque et les comédiens y semblent tout petits, absorbés par des éléments plus grands qu’eux, comme dépassés par les événements qu’ils vivent.
La mise en scène est ficelée au cordeau, précise et efficace. Quand aux comédiens, ils sont excellents et l’équilibre des trois couples très réussi. Leur jeu excessif et entier est parfait, sans excès et tout en finesse malgré la dimension caricaturale de leur personnage.
Une vision sarcastique et acérée des relations de pouvoir dans l’entreprise, une histoire vécue par trois couples flirtant avec la folie.
A voir parce que rire est utile !
8/10
Mon enfance a été marquée par le film de David Lynch et c’est avec beaucoup de curiosité que je découvre cette pièce.
Dès le démarrage on est immédiatement mis dans l’ambiance. Le climat est angoissant et tendu. La comédienne Clémentine Yelnik capte notre attention et l’atmosphère est renforcée par une bande son parfaitement choisie. La trame narrative très progressive est fascinante.
John Merrick, atteint d’une maladie qui a déformé son visage et une partie de son corps, vit une existence très malheureuse : il est maltraité, moqué, exhibé et utilisé. C’est son émouvante histoire qui est racontée ici. Phénomène de foire et objet de curiosité il satisfait l’instinct de voyeurisme des personnes qui viennent le voir. Repéré par un médecin il devient un sujet d’étude pour la science. Heureusement, au cœur de son destin tragique, il rencontre la compassion et l’amitié de quelques individus d’exception.
Deux des comédiens se partagent habilement l’ensemble des personnages qui gravitent autour de lui. L’interprétation est parfaitement juste et équilibrée.
La mise en scène sobre et épurée convient parfaitement à l’histoire et les très jolis costumes sont parfaitement adaptés.
Malgré quelques lenteurs qui ralentissent un peu l’intrigue la pièce est une réussite, un beau moment d’émotion et de délicatesse sur l’âme humaine. Les personnages, particulièrement bien étudiés, sont seuls malgré leurs interactions et luttent avec leurs contradictions.
Le sujet est éternellement d’actualité, il est question de différence, de vraie beauté et d’humanité. Une belle proposition.
Dès le démarrage on est immédiatement mis dans l’ambiance. Le climat est angoissant et tendu. La comédienne Clémentine Yelnik capte notre attention et l’atmosphère est renforcée par une bande son parfaitement choisie. La trame narrative très progressive est fascinante.
John Merrick, atteint d’une maladie qui a déformé son visage et une partie de son corps, vit une existence très malheureuse : il est maltraité, moqué, exhibé et utilisé. C’est son émouvante histoire qui est racontée ici. Phénomène de foire et objet de curiosité il satisfait l’instinct de voyeurisme des personnes qui viennent le voir. Repéré par un médecin il devient un sujet d’étude pour la science. Heureusement, au cœur de son destin tragique, il rencontre la compassion et l’amitié de quelques individus d’exception.
Deux des comédiens se partagent habilement l’ensemble des personnages qui gravitent autour de lui. L’interprétation est parfaitement juste et équilibrée.
La mise en scène sobre et épurée convient parfaitement à l’histoire et les très jolis costumes sont parfaitement adaptés.
Malgré quelques lenteurs qui ralentissent un peu l’intrigue la pièce est une réussite, un beau moment d’émotion et de délicatesse sur l’âme humaine. Les personnages, particulièrement bien étudiés, sont seuls malgré leurs interactions et luttent avec leurs contradictions.
Le sujet est éternellement d’actualité, il est question de différence, de vraie beauté et d’humanité. Une belle proposition.
9/10
Elles sont cinq jeunes comédiennes + une jeune auteure + une jeune metteur en scène. Ce mélange explosif propose un spectacle dynamique et efficace. Mais surtout d’excellente qualité. Le sujet (qu’est-ce qu’être une féministe aujourd’hui quand on a 20 ans ?) est traitée de manière fine et exhaustive. Tout en restant léger et drôle, les thèmes abordés sont analysés en profondeur et de manière très efficace. Aucun temps mort (c’est le moins qu’on puisse dire) ces demoiselles nous entraînent dans leurs histoires en partageant avec nous leurs doutes, leurs peurs et leurs joies.
La mise en scène est précise et met parfaitement en valeur les différentes personnalités et les différents points de vue. On sent beaucoup de travail et d’engagement de la part de cette équipe. Bravo ! À voir !
« N’OUBLIEZ JAMAIS QU’IL SUFFIRA D’UNE CRISE POLITIQUE, ÉCONOMIQUE OU RELIGIEUSE POUR QUE LES DROITS DES FEMMES SOIENT REMIS EN QUESTION. CES DROITS NE SERONT JAMAIS ACQUIS, VOUS DEVREZ RESTER VIGILANTES VOTRE VIE DURANT. » Simone de Beauvoir
La mise en scène est précise et met parfaitement en valeur les différentes personnalités et les différents points de vue. On sent beaucoup de travail et d’engagement de la part de cette équipe. Bravo ! À voir !
« N’OUBLIEZ JAMAIS QU’IL SUFFIRA D’UNE CRISE POLITIQUE, ÉCONOMIQUE OU RELIGIEUSE POUR QUE LES DROITS DES FEMMES SOIENT REMIS EN QUESTION. CES DROITS NE SERONT JAMAIS ACQUIS, VOUS DEVREZ RESTER VIGILANTES VOTRE VIE DURANT. » Simone de Beauvoir
9/10
C’est l’histoire d’un couple d’amoureux, de leur rencontre jusqu’à leur chute. Ce qu’ils vivent est un amour pas tout à fait ordinaire, un amour passionnel, un amour dévastateur au premier sens du terme.
Cette pièce raconte un épisode du «terrorisme intime » comme l’appelle Hedda Nussbaum la femme américaine dont la vie a servi de point de départ à la pièce. C’est l’histoire d’une femme victime de violence conjugale, cette cruauté quotidienne qui va petit à petit tout dévorer et tout détruire.
Hedda, si timide et invisible, au début, grandit et s’épanouie grâce à l’amour que son compagnon lui porte. Mais l’autonomie et le succès qu’elle acquière grâce à lui va déséquilibrer l’interdépendance qui a soudé leur couple : lui fort et brillant, elle fragile et en admiration devant lui. C’est le début de la chute, le premier coup, la première vraie humiliation qui sera suivi par d’autres, puis d’autres… encore et encore.
Hedda, follement amoureuse de son bourreau, Hedda à la fois fragile et déterminée, Hedda pleine de doutes et de contradictions. Ce couple en disfonctionnement se loge et se développe, dans le secret et le silence, puis dans l’isolement et l’enfermement.
Lena Paugam alterne entre les mots d’une narratrice dont on n’a aucun détail, les souvenirs d’Hedda et la vision de son compagnon : témoignages les plus objectifs possible, sans patho, sans drame, sans effet. Elle nous montre juste ce qu’il y a à voir, sans nous imposer quoi en penser. Pas de raccourci, pas de vérité prédigérée. Au lieu de dénoncer elle nous propose de creuser, de chercher à comprendre.
En sortant du schéma classique manichéen des histoires de violences conjugales cette pièce nous bouscule et nous force à réfléchir un peu plus en avant. Comment la violence naît-elle dans un couple ? Cet attachement indéfectible qui nous semble si irrationnel justifie t’il de tels sacrifices, de telles souffrances. Comment de telles atrocités peuvent-il exister s’il y a autant d’amour ? Quel est le cheminement dans la tête d’un homme pour agir ainsi ? Comment expliquer qu’une femme refuse de quitter un homme violent ?
La délicatesse de la comédienne et la précision de son jeu contraste avec la violence du sujet. Son doux sourire nous enveloppe et nous capte dès les premiers mots, presque chuchotés, de la pièce. La scénographie est très belle et le travail sur les lumières et les décors particulièrement soigné.
C’est une pièce engagée et intelligente que nous propose le duo constitué de Lena Paugam, comédienne et metteuse en scène et de Sigrid Carré-Lecoindre à l’écriture.
Une pièce utile !
Cette pièce raconte un épisode du «terrorisme intime » comme l’appelle Hedda Nussbaum la femme américaine dont la vie a servi de point de départ à la pièce. C’est l’histoire d’une femme victime de violence conjugale, cette cruauté quotidienne qui va petit à petit tout dévorer et tout détruire.
Hedda, si timide et invisible, au début, grandit et s’épanouie grâce à l’amour que son compagnon lui porte. Mais l’autonomie et le succès qu’elle acquière grâce à lui va déséquilibrer l’interdépendance qui a soudé leur couple : lui fort et brillant, elle fragile et en admiration devant lui. C’est le début de la chute, le premier coup, la première vraie humiliation qui sera suivi par d’autres, puis d’autres… encore et encore.
Hedda, follement amoureuse de son bourreau, Hedda à la fois fragile et déterminée, Hedda pleine de doutes et de contradictions. Ce couple en disfonctionnement se loge et se développe, dans le secret et le silence, puis dans l’isolement et l’enfermement.
Lena Paugam alterne entre les mots d’une narratrice dont on n’a aucun détail, les souvenirs d’Hedda et la vision de son compagnon : témoignages les plus objectifs possible, sans patho, sans drame, sans effet. Elle nous montre juste ce qu’il y a à voir, sans nous imposer quoi en penser. Pas de raccourci, pas de vérité prédigérée. Au lieu de dénoncer elle nous propose de creuser, de chercher à comprendre.
En sortant du schéma classique manichéen des histoires de violences conjugales cette pièce nous bouscule et nous force à réfléchir un peu plus en avant. Comment la violence naît-elle dans un couple ? Cet attachement indéfectible qui nous semble si irrationnel justifie t’il de tels sacrifices, de telles souffrances. Comment de telles atrocités peuvent-il exister s’il y a autant d’amour ? Quel est le cheminement dans la tête d’un homme pour agir ainsi ? Comment expliquer qu’une femme refuse de quitter un homme violent ?
La délicatesse de la comédienne et la précision de son jeu contraste avec la violence du sujet. Son doux sourire nous enveloppe et nous capte dès les premiers mots, presque chuchotés, de la pièce. La scénographie est très belle et le travail sur les lumières et les décors particulièrement soigné.
C’est une pièce engagée et intelligente que nous propose le duo constitué de Lena Paugam, comédienne et metteuse en scène et de Sigrid Carré-Lecoindre à l’écriture.
Une pièce utile !