Son balcon
SAISON 2021-2022
Son challenge culturel !
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Superhéroïne
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L’élégance délicate.
La délicatesse élégante.
Stacey Kent.
L’une des plus importantes chanteuses de jazz actuelles a purement et simplement envoûté les spectateurs de la scène nationale de Sénart.
Celle à qui l’on doit une vingtaine d’albums voyage en ce moment même dans toute l’Europe dans le cadre d’une grande tournée, à l’occasion de la sortie de son dernier opus en date, Songs from other places.
Stacey Kent fait partie de ces grandes artistes dont la voix au timbre clair, empreinte de grâce, de douceur et de subtiles nuances est immédiatement reconnaissable.
Elle n’a pas besoin de mettre en avant son irréprochable technique vocale : Melle Kent chante, et vous savez que c’est elle. Point.
Dans un dépouillement paradoxalement très riche, elle parvient à chaque fois à faire en sorte qu’une impression de naturel et d’évidence se dégage de son interprétation des titres qu’elle a choisis.
Ce dépouillement confère alors une force incomparable aux petits moments de vie que sont ces chansons.
La forme musicale qu’elle affectionne tout particulièrement, le trio, sert de parfait écrin à cette voix et à ce style uniques.
Deux complices de longue dates sont à ses côtés.
Ceux-là mêmes qui jouent avec elle sur l’album mentionné ci-dessus.
A jardin, le pianiste Art Hirahara, derrière le clavier de son Steinway ou de sa workstation Kronos Korg, a la lourde mais passionnante tâche d’assurer la partie rythmique des arrangements.
C’est lui qui avec beaucoup de sensibilité pose le cadre, l’univers sonore.
Ses introductions permettent de peindre une atmosphère, un univers, dans lesquels Stacey Kent vient se lover pour chanter.
Et puis Jim Tomlinson.
Le compositeur, l’arrangeur, le producteur, le saxophoniste, le flûtiste, le percussionniste.
Le mari.
Sur scène, lui nous expose de délicieux contrepoints, dialoguant subtilement avec la voix de son épouse.
Les flûtes traversières sont en totale harmonie avec la délicatesse vocale, le saxophone apportant un côté jazz plus ancré, plus profond.
Mister Tomlinson nous prouvera à de nombreuses reprises son grand talent instrumental, notamment dans un remarquable solo très inspiré au sax ténor.
Quatorze titres figureront au programme.
Les dernières nouveautés en date, des chansons françaises (parfois chantées en anglais), le Brésil, et les chansons « madeleine » de la chanteuse, bien souvent tirées du Great americain song book.
La célèbre chanson Sous le ciel de Paris, chantée en anglais, débute en beauté le concert.
Un clin d’œil à sa venue en France, certes, mais également un moyen de nous dire l’amour qu’elle porte à notre pays. Elle parle parfaitement la langue, et s’exprimera d’ailleurs longuement pour présenter le répertoire choisi.
Immédiatement, le charme opère, et nous voici embarqués, captivés que nous sommes par ces notes et ces mots à la fois intenses et délicats.
La complicité des trois artistes est tout de suite évidente.
Le public savoure la magnifique interprétation de ce titre alternant des passages en modes mineur et majeur.
Elle enchaîne avec une autre très belle valse, écrite par Michel Legrand, La valse des lilas.
« Tous les lilas de Mai n'en finiront jamais de faire la fête au coeur des gens qui s’aiment... »
Les premiers applaudissement fusent, l’émotion est palpable.
Tango in Macao, I wish I could go travelling again, les titres du dernier album dans leur version live nous prouvent s’il en était encore besoin le talent de compositeur de Jim Tomlinson.
Une magnifique version de Ne me quitte pas (If you go away) fera que nous n’en mènerons pas large, dans nos fauteuils, tous autant que nous sommes retenant notre souffle, devant tant de profonde et bouleversante beauté musicale.
Il en sera de même pour Avec le temps, de Léo Ferré.
Le brésil, donc.
Le timbre de Stacey Kent prend alors une couleur très saudade, cette mélancolie poétique unique en son genre.
Là encore, nous voyageons en musique grâce au talent des trois artistes, nous nous évadons du théâtre pour nous retrouver portés par la voix veloutée sur les hauteurs du Corcovado.
Une autre grande reprise, Blackbird, signée Lennon-McCartney.
La subtile appropriation par la chanteuse permet de redécouvrir complètement cette grande chanson, et de prendre vraiment compte toute la profondeur sous-jacente.
Les voyages, un poème de Raymond Levesque, notamment chanté par Barbara.
Le thème du voyage sera prépondérant dans ce spectacle, Miss Kent nous rappelant les deux dernières années éprouvantes où il a fallu rester à la maison, mais aussi nous invitant à voyager, que ce soit d’un point de vue géographique ou intérieur.
« Ah ! Jeunes gens, sachez profiter de vos vingt ans. Le monde est là. Ne craignez rien... »
Oui, le temps passe beaucoup trop vite.
Aguas de Março, Les eaux de Mars, d’Antonio Carlos Jobim conclura le spectacle, dans un registre un peu espiègle, jovial et joyeux.
Deux petites notes finales, un intervalle de tierce, sifflées par la chanteuse, et reprises à la flûte nous font sourire.
Devant la standing ovation qui suivra, Stacey Kent n’aura d’autre choix que de revenir par deux fois devant nous.
Pour le dernier rappel, la chanteuse nous dira qu’elle écoutait naguère en boucle Stevie Nicks chanter Landslide. Elle nous bouleverse une dernière fois.
Ce concert est donc de ceux qui se savourent à chaque instant, à la fois intimiste et intense, toujours passionnant, toujours envoûtant.
Une nouvelle fois, Stacey Kent nous aura prouvé s’il en était encore besoin, combien elle est une figure importante et incontournable du jazz contemporain, l’une de ces ensorcelantes ladies qui nous font voir la vie en bleu.
Elle sera en concert au Théâtre Marigny le 8 juin prochain.
Une date à noter sur son agenda !
La délicatesse élégante.
Stacey Kent.
L’une des plus importantes chanteuses de jazz actuelles a purement et simplement envoûté les spectateurs de la scène nationale de Sénart.
Celle à qui l’on doit une vingtaine d’albums voyage en ce moment même dans toute l’Europe dans le cadre d’une grande tournée, à l’occasion de la sortie de son dernier opus en date, Songs from other places.
Stacey Kent fait partie de ces grandes artistes dont la voix au timbre clair, empreinte de grâce, de douceur et de subtiles nuances est immédiatement reconnaissable.
Elle n’a pas besoin de mettre en avant son irréprochable technique vocale : Melle Kent chante, et vous savez que c’est elle. Point.
Dans un dépouillement paradoxalement très riche, elle parvient à chaque fois à faire en sorte qu’une impression de naturel et d’évidence se dégage de son interprétation des titres qu’elle a choisis.
Ce dépouillement confère alors une force incomparable aux petits moments de vie que sont ces chansons.
La forme musicale qu’elle affectionne tout particulièrement, le trio, sert de parfait écrin à cette voix et à ce style uniques.
Deux complices de longue dates sont à ses côtés.
Ceux-là mêmes qui jouent avec elle sur l’album mentionné ci-dessus.
A jardin, le pianiste Art Hirahara, derrière le clavier de son Steinway ou de sa workstation Kronos Korg, a la lourde mais passionnante tâche d’assurer la partie rythmique des arrangements.
C’est lui qui avec beaucoup de sensibilité pose le cadre, l’univers sonore.
Ses introductions permettent de peindre une atmosphère, un univers, dans lesquels Stacey Kent vient se lover pour chanter.
Et puis Jim Tomlinson.
Le compositeur, l’arrangeur, le producteur, le saxophoniste, le flûtiste, le percussionniste.
Le mari.
Sur scène, lui nous expose de délicieux contrepoints, dialoguant subtilement avec la voix de son épouse.
Les flûtes traversières sont en totale harmonie avec la délicatesse vocale, le saxophone apportant un côté jazz plus ancré, plus profond.
Mister Tomlinson nous prouvera à de nombreuses reprises son grand talent instrumental, notamment dans un remarquable solo très inspiré au sax ténor.
Quatorze titres figureront au programme.
Les dernières nouveautés en date, des chansons françaises (parfois chantées en anglais), le Brésil, et les chansons « madeleine » de la chanteuse, bien souvent tirées du Great americain song book.
La célèbre chanson Sous le ciel de Paris, chantée en anglais, débute en beauté le concert.
Un clin d’œil à sa venue en France, certes, mais également un moyen de nous dire l’amour qu’elle porte à notre pays. Elle parle parfaitement la langue, et s’exprimera d’ailleurs longuement pour présenter le répertoire choisi.
Immédiatement, le charme opère, et nous voici embarqués, captivés que nous sommes par ces notes et ces mots à la fois intenses et délicats.
La complicité des trois artistes est tout de suite évidente.
Le public savoure la magnifique interprétation de ce titre alternant des passages en modes mineur et majeur.
Elle enchaîne avec une autre très belle valse, écrite par Michel Legrand, La valse des lilas.
« Tous les lilas de Mai n'en finiront jamais de faire la fête au coeur des gens qui s’aiment... »
Les premiers applaudissement fusent, l’émotion est palpable.
Tango in Macao, I wish I could go travelling again, les titres du dernier album dans leur version live nous prouvent s’il en était encore besoin le talent de compositeur de Jim Tomlinson.
Une magnifique version de Ne me quitte pas (If you go away) fera que nous n’en mènerons pas large, dans nos fauteuils, tous autant que nous sommes retenant notre souffle, devant tant de profonde et bouleversante beauté musicale.
Il en sera de même pour Avec le temps, de Léo Ferré.
Le brésil, donc.
Le timbre de Stacey Kent prend alors une couleur très saudade, cette mélancolie poétique unique en son genre.
Là encore, nous voyageons en musique grâce au talent des trois artistes, nous nous évadons du théâtre pour nous retrouver portés par la voix veloutée sur les hauteurs du Corcovado.
Une autre grande reprise, Blackbird, signée Lennon-McCartney.
La subtile appropriation par la chanteuse permet de redécouvrir complètement cette grande chanson, et de prendre vraiment compte toute la profondeur sous-jacente.
Les voyages, un poème de Raymond Levesque, notamment chanté par Barbara.
Le thème du voyage sera prépondérant dans ce spectacle, Miss Kent nous rappelant les deux dernières années éprouvantes où il a fallu rester à la maison, mais aussi nous invitant à voyager, que ce soit d’un point de vue géographique ou intérieur.
« Ah ! Jeunes gens, sachez profiter de vos vingt ans. Le monde est là. Ne craignez rien... »
Oui, le temps passe beaucoup trop vite.
Aguas de Março, Les eaux de Mars, d’Antonio Carlos Jobim conclura le spectacle, dans un registre un peu espiègle, jovial et joyeux.
Deux petites notes finales, un intervalle de tierce, sifflées par la chanteuse, et reprises à la flûte nous font sourire.
Devant la standing ovation qui suivra, Stacey Kent n’aura d’autre choix que de revenir par deux fois devant nous.
Pour le dernier rappel, la chanteuse nous dira qu’elle écoutait naguère en boucle Stevie Nicks chanter Landslide. Elle nous bouleverse une dernière fois.
Ce concert est donc de ceux qui se savourent à chaque instant, à la fois intimiste et intense, toujours passionnant, toujours envoûtant.
Une nouvelle fois, Stacey Kent nous aura prouvé s’il en était encore besoin, combien elle est une figure importante et incontournable du jazz contemporain, l’une de ces ensorcelantes ladies qui nous font voir la vie en bleu.
Elle sera en concert au Théâtre Marigny le 8 juin prochain.
Une date à noter sur son agenda !
- Mais quelle belle idée Josiane. Aller au théâtre, enfin. C’est vrai qu’avec toutes ces contraintes, et l’élection en plus, j’ai l’impression de ne pas être sorti depuis une éternité.
C’est sur ce mot, toujours risqué pour une personne âgée, que René s’installait dans son fauteuil face à la scène.
- Et puis la douceur du titre… je vous le dis, vous m’avez eu avec le titre. Même pas besoin de parler de contenu, des acteurs, de la mise en scène, tout ça. Pour tout vous dire, cela fait 3 semaines que je me réjouis. Un peu comme une fenêtre que l’on ouvre sur l’océan, dans une maison inconnue, le réveil d’une matinée de ski, un enfant avant Noël. Ah oui, voilà, comme un minot devant le sapin !
Prenant à peine sa respiration, René est enthousiaste mais tellement bavard. Josiane commence à prier pour que ce ne soit que temporaire.
- Et le sujet m’enchante. Quel heureux présage que nous parlions d’amour. Je vais vous avouer quelque chose, Josiane : J’ai autant hâte d’en parler avec vous que de découvrir la pièce.
Si Josiane a bien quelques tentatives pour freiner l’emphatique, elle se dit qu’il a l’air particulièrement heureux. « Honnête et réjouit, voilà une soirée qui s’annonce heureuse » pense Josiane. « Il ne semble même pas subir cette personne, devant, trop grande. Et au parfum trop présent. Ah oui, une pub décatie pour cheveux de riches. C’est quand même dingue ces mecs qui s’accrochent au souvenir de leur toison. Leur dernier concours de kekette. »
Josiane vagabonde pendant que René disserte. Elle se prend à sourire sur cette dernière pensée. Il le constate heureux.
- Vraiment quel enchantement Josiane.
Il pose sa main sur celle de Josiane. La lumière s’estompe doucement sur leurs heureux visages.
Bienvenue en ENFER. 1h30 d’aigreurs, rancœurs et moquerie. 1h 30 d’agressives horreurs. Tout est bruit. Tout est sur un ton qui abîme. Une forme d’échange de déjections de l’âme.
A chaque nouveau hurlement, René se recroqueville. Ses épaules se contractent. Il espère, encaisse, en imaginant un moment un peu tendre. La fin au moins qui parle d’amour ? Donnez-moi une fin heureuse. Ses ongles y passent. Les jambes croisées, il tente en vain de s’endormir. Systématiquement ramené au réel par une nouvelle éructation.
Sur la table de son chiropracteur, il conclut son histoire.
- Vous voyez, docteur, de l’amour, il n’y en avait que dans le titre.
C’est sur ce mot, toujours risqué pour une personne âgée, que René s’installait dans son fauteuil face à la scène.
- Et puis la douceur du titre… je vous le dis, vous m’avez eu avec le titre. Même pas besoin de parler de contenu, des acteurs, de la mise en scène, tout ça. Pour tout vous dire, cela fait 3 semaines que je me réjouis. Un peu comme une fenêtre que l’on ouvre sur l’océan, dans une maison inconnue, le réveil d’une matinée de ski, un enfant avant Noël. Ah oui, voilà, comme un minot devant le sapin !
Prenant à peine sa respiration, René est enthousiaste mais tellement bavard. Josiane commence à prier pour que ce ne soit que temporaire.
- Et le sujet m’enchante. Quel heureux présage que nous parlions d’amour. Je vais vous avouer quelque chose, Josiane : J’ai autant hâte d’en parler avec vous que de découvrir la pièce.
Si Josiane a bien quelques tentatives pour freiner l’emphatique, elle se dit qu’il a l’air particulièrement heureux. « Honnête et réjouit, voilà une soirée qui s’annonce heureuse » pense Josiane. « Il ne semble même pas subir cette personne, devant, trop grande. Et au parfum trop présent. Ah oui, une pub décatie pour cheveux de riches. C’est quand même dingue ces mecs qui s’accrochent au souvenir de leur toison. Leur dernier concours de kekette. »
Josiane vagabonde pendant que René disserte. Elle se prend à sourire sur cette dernière pensée. Il le constate heureux.
- Vraiment quel enchantement Josiane.
Il pose sa main sur celle de Josiane. La lumière s’estompe doucement sur leurs heureux visages.
Bienvenue en ENFER. 1h30 d’aigreurs, rancœurs et moquerie. 1h 30 d’agressives horreurs. Tout est bruit. Tout est sur un ton qui abîme. Une forme d’échange de déjections de l’âme.
A chaque nouveau hurlement, René se recroqueville. Ses épaules se contractent. Il espère, encaisse, en imaginant un moment un peu tendre. La fin au moins qui parle d’amour ? Donnez-moi une fin heureuse. Ses ongles y passent. Les jambes croisées, il tente en vain de s’endormir. Systématiquement ramené au réel par une nouvelle éructation.
Sur la table de son chiropracteur, il conclut son histoire.
- Vous voyez, docteur, de l’amour, il n’y en avait que dans le titre.
Alouette, gentille alouette !
Il était une fois Nora, femme-enfant, petit oiseau, gaie comme un pinson, qui vivait dans sa cage dorée.
Qui s'en remettait à son mari pour tout, ne prenait aucune décision.
Mais un jour, il a bien fallu en prendre une de décision, pour le sauver, lui, le mari.
Il a bien fallu tricher, mentir, comme un homme. Et le cacher.
Nora l'a fait.
Quand son terrible secret est révélé au grand jour, Nora prend conscience que si elle veut vivre pleinement sa vie, elle doit partir.
Ibsen a écrit cette pièce incroyablement féministe il y a presque un siècle et demi.
L'émancipation d'une femme, une bombe dans la société de l'époque !
Tout est dans le texte dira Philippe Person, qui a adapté, respecté et mis en scène cette version réduite aux quatre personnages principaux, pour plus d'intensité.
Encore faut il les faire entendre ces mots, justes, simples et forts.
Mission accomplie haut la main - et le verbe - et c'est à un bijou de tension dramatique que nous assistons.
Les quatre comédiens sont magnifiques, et formidablement dirigés.
Florence le Corre est Nora.
D'abord légère et gracieuse, puis sombre et déterminée, elle nous touche droit au coeur.
Nous assistons avec une grande émotion à la naissance d'une conscience.
Face à elle, Philippe Calvario, le mari, nous montre avec une grande sensibilité toute la faiblesse et la lâcheté dont sont capables les hommes. Avec une condescendance impressionnante.
Nathalie Lucas et Philippe Person sont quant à eux les parfaits détonateurs de ce drame.
Deux grands comédiens.
Dix ans auparavant, en 1869, Elisabeth, elle aussi épouse sage et soumise, quittait son mari dans "La Révolte" de Villiers de l'Isle Adam.
Elle revenait, c'est vrai.
Mais qu'importe ! Quelque chose était déjà en marche ....
Il était une fois Nora, femme-enfant, petit oiseau, gaie comme un pinson, qui vivait dans sa cage dorée.
Qui s'en remettait à son mari pour tout, ne prenait aucune décision.
Mais un jour, il a bien fallu en prendre une de décision, pour le sauver, lui, le mari.
Il a bien fallu tricher, mentir, comme un homme. Et le cacher.
Nora l'a fait.
Quand son terrible secret est révélé au grand jour, Nora prend conscience que si elle veut vivre pleinement sa vie, elle doit partir.
Ibsen a écrit cette pièce incroyablement féministe il y a presque un siècle et demi.
L'émancipation d'une femme, une bombe dans la société de l'époque !
Tout est dans le texte dira Philippe Person, qui a adapté, respecté et mis en scène cette version réduite aux quatre personnages principaux, pour plus d'intensité.
Encore faut il les faire entendre ces mots, justes, simples et forts.
Mission accomplie haut la main - et le verbe - et c'est à un bijou de tension dramatique que nous assistons.
Les quatre comédiens sont magnifiques, et formidablement dirigés.
Florence le Corre est Nora.
D'abord légère et gracieuse, puis sombre et déterminée, elle nous touche droit au coeur.
Nous assistons avec une grande émotion à la naissance d'une conscience.
Face à elle, Philippe Calvario, le mari, nous montre avec une grande sensibilité toute la faiblesse et la lâcheté dont sont capables les hommes. Avec une condescendance impressionnante.
Nathalie Lucas et Philippe Person sont quant à eux les parfaits détonateurs de ce drame.
Deux grands comédiens.
Dix ans auparavant, en 1869, Elisabeth, elle aussi épouse sage et soumise, quittait son mari dans "La Révolte" de Villiers de l'Isle Adam.
Elle revenait, c'est vrai.
Mais qu'importe ! Quelque chose était déjà en marche ....
Une légende. Une vraie.
L’un des fondateurs, si ce n’est LE fondateur du jazz-rock et du jazz fusion.
Un des plus grands guitaristes actuels, qui a illuminé les scènes du mode entier avec son instrument au manche « scallopé », ou bien sa Gibson à deux manches.
Un musicien à qui Miles Davis a demandé de jouer avec lui sur onze albums, et qui pour autant ne s’est jamais contenté de cette gloire rare.
Un homme qui a trouvé sa voie propre, musicale et humaine, un homme dont l’apport considérable à la musique contemporaine ne saurait être exhaustivement quantifié.
John McLaughlin était hier à la Seine musicale, lui le jeune homme en pleine forme de quatre-vingts printemps, pour nous présenter sa nouvelle formation, The 4th dimension, et son dernier album en date, Liberation time.
Moi, la toute première rencontre avec Mister McLaughlin eut lieu grâce à deux albums.
Deux chefs d’œuvres alors sortis déjà depuis une dizaine d’années.
1971. The inner mounting Flame, premier album du Mahavishnu Orchestra, toute première version.
Le premier titre, Meeting the spirits.
Neuf accords merveilleux débutant le morceau, au-delà de toute tonalité et pourtant si mélodiques, des accords d’une puissance tellurique incandescente, des accords que je n’avais jamais entendus.
Ou comment comprendre que cet immense instrumentiste était avant tout un compositeur novateur mettant en œuvre de subtiles polytonalités et des mesures impaires totalement inusitées.
1972. Love, dévotion and surrender.
Un album enregistré avec Carlos Devadip Santana. Les deux guitaristes, tous deux disciples du guru Sri Shinmoy vont s’emparer de deux thèmes de John Coltrane, et nous en donner des versions admirables qui m’émeuvent toujours autant : A love supreme, et Naïma.
Beaucoup d’émotion, donc, à retrouver John McLauglin sur la scène de l’auditorium Patrick Devedjian.
Il arrive le micro à la main, saluant d’emblée la salle, nous disant son émotion de se trouver devant nous : « C’est un miracle d’être là ! ». (Il parle un Français remarquable, résidant depuis longtemps à Monaco.)
A ses côtés, trois musiciens qui ne vont pas l’accompagner mais bel et bien jouer avec lui. La nuance est importante.
Aux drums, le batteur d’origine indienne Ranjit Barot, aux claviers et pour un magistral solo de batterie Gary Husbands, et à la basse cinq cordes Etienne Mbappé.
Premier groove infernal.
Mister Barot envoie une formidable pulsation, qu’il accompagne à la voix au micro, les onomatopées devenant autant de motifs rythmiques, au même titre que ses descentes de fûts ou ses envolées de cymbales.
Etienne Mbappé entre en lice et les deux compères déversent alors un rythme fait de lave magmatique brûlante.
Hélas, et ce sera le seul bémol de ce concert, la prise de son n’est pas à la hauteur.
Une grande confusion règne notamment dans le bas registre, une réverbération trop lourde empêche toute précision de restitution, et nous avons beaucoup de peine à distinguer les subtilités des deux musiciens.
Un très léger mieux arrivera vers le dernier quart du concert.
John McLaughlin entre en lice, et immédiatement, le public de fans inconditionnels reconnaît son style et sa sonorité inimitables.
Sans amplificateur sur scène, passant directement après ses effets par une boîte de direct sur la console FOH, le son cristallin de sa guitare Paul Reed Smith à tige de vibrato procure toujours autant de frissons.
Cet homme est toujours et peut-être plus que jamais le virtuose que l’on sait, qui met cette virtuosité au service d’un lyrisme de tous les instants, d’une vision claire et inspirée de thèmes mélodiques complexes mais d’une incomparable beauté.
Le quatrième compère, Gary Husband ne laisse pas sa part au chat. Que ce soit au piano ou au clavier Norlead, lui aussi nous rappelle qu’il est l’un des grands keyboardistes actuel.
Quelle technique, quelle sensibilité !
De très grands moments nous attendent.
Des morceaux d’une impressionnante fulgurance rythmique, avec une pulsation infernale qui permet au guitariste de tirer de son instrument des fulgurances presque inconcevables et pourtant bien réelles.
Ce sera le cas notamment pour ce titre Kiki, qui commence comme un blues, pour aller vers une fusion merveilleuse.
Un titre dans lequel Mr Barot se déchaînera façon beat box vocale.
Des morceaux presque planants, des ballades oniriques, comme Peace and Happiness to all men, avec des envolées de notes tenues à la sustain qui vous font frissonner de bonheur.
La cohésion, la complicité entre les quatre grands musiciens est totale, une véritable osmose règne en permanence.
J’ai été frappé par la place à la fois large et précise que la patron laisse aux trois autres membre du quatuor.
Seule la formidable qualité des compositions permet ces échanges et cette complémentarité de tous les instants.
Ici, règne en permanence une impression de liberté rendue possible par les structures mélodiques et rythmiques, moins complexes que par le passé, certes, mais toujours aussi passionnantes et inspirées.
Les moments de solo de chacun nous laisseront souvent bouche bée, un chase guitare-clavier sera des plus enthousiasmants, une composition dédiée à Paco de Lucia nous bouleversera, et le duo de batteurs (Gary Husband ayant troqué ses touches noires et blanches pour deux baguettes), ce duo aura quelque chose d’hallucinant.
Tous, nous aurons l’impression d’avoir vécu un moment rare.
Il se murmure ici et là que cette tournée de John McLaughlin serait sa toute dernière.
Je ne veux évidemment pas le croire.
Quoi qu’il en soit, tous ceux qui sortaient hier de la Seine musicale semblaient n’avoir comme moi qu’une seule pensée en tête : « moi, j’y étais, à ce concert mémorable ! »
L’un des fondateurs, si ce n’est LE fondateur du jazz-rock et du jazz fusion.
Un des plus grands guitaristes actuels, qui a illuminé les scènes du mode entier avec son instrument au manche « scallopé », ou bien sa Gibson à deux manches.
Un musicien à qui Miles Davis a demandé de jouer avec lui sur onze albums, et qui pour autant ne s’est jamais contenté de cette gloire rare.
Un homme qui a trouvé sa voie propre, musicale et humaine, un homme dont l’apport considérable à la musique contemporaine ne saurait être exhaustivement quantifié.
John McLaughlin était hier à la Seine musicale, lui le jeune homme en pleine forme de quatre-vingts printemps, pour nous présenter sa nouvelle formation, The 4th dimension, et son dernier album en date, Liberation time.
Moi, la toute première rencontre avec Mister McLaughlin eut lieu grâce à deux albums.
Deux chefs d’œuvres alors sortis déjà depuis une dizaine d’années.
1971. The inner mounting Flame, premier album du Mahavishnu Orchestra, toute première version.
Le premier titre, Meeting the spirits.
Neuf accords merveilleux débutant le morceau, au-delà de toute tonalité et pourtant si mélodiques, des accords d’une puissance tellurique incandescente, des accords que je n’avais jamais entendus.
Ou comment comprendre que cet immense instrumentiste était avant tout un compositeur novateur mettant en œuvre de subtiles polytonalités et des mesures impaires totalement inusitées.
1972. Love, dévotion and surrender.
Un album enregistré avec Carlos Devadip Santana. Les deux guitaristes, tous deux disciples du guru Sri Shinmoy vont s’emparer de deux thèmes de John Coltrane, et nous en donner des versions admirables qui m’émeuvent toujours autant : A love supreme, et Naïma.
Beaucoup d’émotion, donc, à retrouver John McLauglin sur la scène de l’auditorium Patrick Devedjian.
Il arrive le micro à la main, saluant d’emblée la salle, nous disant son émotion de se trouver devant nous : « C’est un miracle d’être là ! ». (Il parle un Français remarquable, résidant depuis longtemps à Monaco.)
A ses côtés, trois musiciens qui ne vont pas l’accompagner mais bel et bien jouer avec lui. La nuance est importante.
Aux drums, le batteur d’origine indienne Ranjit Barot, aux claviers et pour un magistral solo de batterie Gary Husbands, et à la basse cinq cordes Etienne Mbappé.
Premier groove infernal.
Mister Barot envoie une formidable pulsation, qu’il accompagne à la voix au micro, les onomatopées devenant autant de motifs rythmiques, au même titre que ses descentes de fûts ou ses envolées de cymbales.
Etienne Mbappé entre en lice et les deux compères déversent alors un rythme fait de lave magmatique brûlante.
Hélas, et ce sera le seul bémol de ce concert, la prise de son n’est pas à la hauteur.
Une grande confusion règne notamment dans le bas registre, une réverbération trop lourde empêche toute précision de restitution, et nous avons beaucoup de peine à distinguer les subtilités des deux musiciens.
Un très léger mieux arrivera vers le dernier quart du concert.
John McLaughlin entre en lice, et immédiatement, le public de fans inconditionnels reconnaît son style et sa sonorité inimitables.
Sans amplificateur sur scène, passant directement après ses effets par une boîte de direct sur la console FOH, le son cristallin de sa guitare Paul Reed Smith à tige de vibrato procure toujours autant de frissons.
Cet homme est toujours et peut-être plus que jamais le virtuose que l’on sait, qui met cette virtuosité au service d’un lyrisme de tous les instants, d’une vision claire et inspirée de thèmes mélodiques complexes mais d’une incomparable beauté.
Le quatrième compère, Gary Husband ne laisse pas sa part au chat. Que ce soit au piano ou au clavier Norlead, lui aussi nous rappelle qu’il est l’un des grands keyboardistes actuel.
Quelle technique, quelle sensibilité !
De très grands moments nous attendent.
Des morceaux d’une impressionnante fulgurance rythmique, avec une pulsation infernale qui permet au guitariste de tirer de son instrument des fulgurances presque inconcevables et pourtant bien réelles.
Ce sera le cas notamment pour ce titre Kiki, qui commence comme un blues, pour aller vers une fusion merveilleuse.
Un titre dans lequel Mr Barot se déchaînera façon beat box vocale.
Des morceaux presque planants, des ballades oniriques, comme Peace and Happiness to all men, avec des envolées de notes tenues à la sustain qui vous font frissonner de bonheur.
La cohésion, la complicité entre les quatre grands musiciens est totale, une véritable osmose règne en permanence.
J’ai été frappé par la place à la fois large et précise que la patron laisse aux trois autres membre du quatuor.
Seule la formidable qualité des compositions permet ces échanges et cette complémentarité de tous les instants.
Ici, règne en permanence une impression de liberté rendue possible par les structures mélodiques et rythmiques, moins complexes que par le passé, certes, mais toujours aussi passionnantes et inspirées.
Les moments de solo de chacun nous laisseront souvent bouche bée, un chase guitare-clavier sera des plus enthousiasmants, une composition dédiée à Paco de Lucia nous bouleversera, et le duo de batteurs (Gary Husband ayant troqué ses touches noires et blanches pour deux baguettes), ce duo aura quelque chose d’hallucinant.
Tous, nous aurons l’impression d’avoir vécu un moment rare.
Il se murmure ici et là que cette tournée de John McLaughlin serait sa toute dernière.
Je ne veux évidemment pas le croire.
Quoi qu’il en soit, tous ceux qui sortaient hier de la Seine musicale semblaient n’avoir comme moi qu’une seule pensée en tête : « moi, j’y étais, à ce concert mémorable ! »
L'homme qui murmurait à l'oreille des chameaux !
Une mise en scène remarquable qui propulse Eric Bouvron au rang convoité des nommés aux Molières.
Faisant renaître ce héros immortalisé par Peter O'Toole il y a 60 ans, il parvient à nous emmener dans cette épopée avec trois fois rien et du talent à revendre.
La musique live, composée pour le spectacle, nous embarque d'emblée dans le désert.
En particulier la voix envoûtante de Cécilia Meltzer, seule femme au plateau ....mais quelle femme !
Le reste est une histoire d'hommes, guerre oblige.
Grâce à quelques accessoires, tapis, malles en fer, parapluies, et des costumes réalistes, nous voilà au coeur de cette histoire hors normes portée par des comédiens tous étonnants.
Dont certains multiplient les rôles avec une fluidité incroyable.
La lumière suggère des lointains, souffle le chaud et le froid, nous ouvre des mondes inconnus.
Le résultat est brillant, enlevé, souvent poignant et parfois drôle.
Un succès magnifique qui part en tournée.
Faire un beau voyage !
Une mise en scène remarquable qui propulse Eric Bouvron au rang convoité des nommés aux Molières.
Faisant renaître ce héros immortalisé par Peter O'Toole il y a 60 ans, il parvient à nous emmener dans cette épopée avec trois fois rien et du talent à revendre.
La musique live, composée pour le spectacle, nous embarque d'emblée dans le désert.
En particulier la voix envoûtante de Cécilia Meltzer, seule femme au plateau ....mais quelle femme !
Le reste est une histoire d'hommes, guerre oblige.
Grâce à quelques accessoires, tapis, malles en fer, parapluies, et des costumes réalistes, nous voilà au coeur de cette histoire hors normes portée par des comédiens tous étonnants.
Dont certains multiplient les rôles avec une fluidité incroyable.
La lumière suggère des lointains, souffle le chaud et le froid, nous ouvre des mondes inconnus.
Le résultat est brillant, enlevé, souvent poignant et parfois drôle.
Un succès magnifique qui part en tournée.
Faire un beau voyage !