Connexion
Déconnexion
Déjà inscrit ?
Connectez-vous !
Pas de compte ? Créez le maintenant
Créez votre compte !
 
 
 
  • Accueil
  • La crème des critiques
  • Les pièces géniales
  • Les Expos
  • écrivez une critique
  • Visitez un balcon
Merci de sélectionner la pièce, l'expo que vous voulez critiquer dans la liste ci dessous.
Tapez une partie du nom du spectateur dont vous voulez visiter le balcon !
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Agathe Parnaud Rodriguez - Alors
Agathe Parnaud Rodriguez - Alors
Superstar
28 ans
7 espions
espionner Ne plus espionner
Blogueuse "Alors ?"
Twitter @alorstheatre
Son blog : https://alorstheatre.wordpress.com/
  • Son Balcon
  • Son Top 5
  • Ses critiques
  • Ses filatures / espions

Ses critiques

99 critiques
Orphée

Orphée

8/10
9
Alors ?

Sur un air d’opéra, nous voyons un homme assis sur une chaise, la tête baissée. Dans un décor en carton-pâte immaculé, les traits noirs font apparaître les éléments du décor : des portes, un buste, une bibliothèque et quelques mobiliers. Seul un écran apporte de la modernité, avec un cheval blanc qui hennit à mesure qu’on lui donne du sucre sous forme de disque optique. Orphée (César Duminil) en est complètement gaga, écoute le cheval comme on colle son oreille à un coquillage pour écouter la mer, au grand dam d’Eurydice (Joséphine Thoby). Cette dernière, pour se faire remarquer, casse notamment les carreaux de la porte où le vitrier (Jérémie Chanas), avec sa barbe pailletée, accourt pour réparer le cœur brisé. Étrange, n’est-ce pas ? Mais très séduisant et fantastique. Une maison où l’on est suspendu par la folie. César Duminil, endossant naturellement le rôle principal, a également grandement travaillé la mise en scène pour offrir un univers burlesque et poétique. La gueule enfarinée, les personnages incarnent des sortes de clowns intellos vivant dans un monde parallèle où la poudre est peut-être trop blanche ou, du moins, trop proche du nez. La farce se résume ainsi : Mme Eurydice reviendra des enfers que si Orphée la récupère et que son regard ne la caresse plus. Sur les conseils d’un ange-gardien, Orphée emprunte le miroir pour faire un voyage parmi les morts. Il y revient le teint rayonnant, chaussé de ses lunettes d'aviateur avec à ses bras sa bien-aimée. Mais ce qui dut arriver, arriva. Le e pacte n’est pas respecté, les yeux d’Orphée heurtent fatalement Eurydice. La Mort (William Lottiaux) se présente, majestueuse et gracieuse, gants en latex de rigueur, pour reprendre sur quelques pas de danse, celle qui lui est due. Le plaisir d’entendre le texte cocasse de Jean Cocteau est redoublé par l’énergie de cette jeune compagnie qui mérite de très amples encouragements (pour citer les derniers comédiens : Ugo Pacitto, Yacine Benyacoub). Brillamment drôle.
Signaler
Les hérétiques

Les hérétiques

7/10
8
Alors ? Une femme désoeuvrée (Stéphanie Schwartzbrod), qui ne croit plus à l’éclairage public, erre dans le public à mesure que la pénombre arrive.

Elle se retrouve dans la fumée, où des voix peu rassurantes l’accueillent. Ce sont des sorcières, des imprévisibles terrifiantes. Elles répondent au nombre de trois et elles occupent une sorte de salle de classe carbonisée, le sol jonché de terre volcanique noire craquelée. L’instruction publique n’est pas à ses heures de gloire. Les discours religieux et laïcards s’opposent farouchement, les derniers reprochant à la religion de toujours empêcher quelqu’un de faire quelque chose.

Chaque camp fait du prosélytisme. Chacun prêche pour sa paroisse. Il y a « deux France ». Les sorcières avertissent l’épeurée du sort que les religions ont pu réserver aux femmes. « Ne me prenez pas pour une idiote, vous me parlez de choses qui n’existent plus » leur tient tête la femme d’une blondeur tranchante. Elle est le personnage le plus intéressant de la pièce, récupérant l’idée d’hérésie pour faire le choix de prendre son propre chemin et de continuer de cultiver son doute. Les trois mégères, corsetées dans leur tenue de sport, sont viriles malgré leurs poitrines et tétons apparents. A titre personnel, j’ai été agacée par le jeu d’une des sorcières (Christine Guénon), faisant toujours les mêmes gestes, lents puis nerveux, à mesure que sa voix subissait de grandes variations au détriment des fins de phrases, inaudibles. Le jeu d’une sorcière repentie (Lymia Vitte), bien plus posé mais pas moins malicieux, est plus intéressant à observer. Le cadre du parvis Saint-Jean, à Dijon, est absolument idéal : la mise en scène de François Rancillac semble avoir été conçue sur place, alors qu’il s’agit d’une création du théâtre de l’Aquarium à Paris.

Ce pamphlet laïcard proféré dans une enceinte religieuse ne manque pas de saveur. Néanmoins, on peut regretter l’éternelle caricature de la police cagoulée, très facile, et le débat sur le burkini qu’on espérait définitivement enterré ou traité avec plus de légèreté. La lourdeur est à déplorer aussi dans le discours très appuyé anti-récit national « ta petite France, ta petite crèche, tes petits santons, tes petits (…) » pour glisser vers les « petites croisades » et tout ce que l’on ressert inlassablement sur les plateaux TV d’un niveau intellectuel douteux. Peut-être était-ce le but ? Rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est le ressassement.

Les sorcières semblent être à côté de la plaque à ce moment-là et il est difficile d’adhérer à leur discours. Elles sont détestables dans leurs propos et leurs actes. Pour l’auteure, Mariette Navarro, qui s’était fixée notamment comme consigne « d’éviter la bipolarité du débat médiatique », on repassera.
Signaler
B. Traven

B. Traven

8/10
8
L’auteur du « Vaisseau des morts » et du « Trésor de la Sierra Madre » est une figure mystérieuse.

Traven. B. Traven. Nul ne sait qui il est. Son prénom est la deuxième lettre de l’alphabet, la suite est inconnue. Qu’importe puisqu’il a porté plusieurs pseudonymes, incognito. Impossible de suivre sa trace mais qu’importe - là aussi - car ce sont ses œuvres qui ont de l’importance, et non l’artiste, selon ses propres dires. Traven plane sur le spectacle bien qu’il en soit absent. Il est partout dans toutes les histoires dont les fils sont déroulés sans ménagement pendant 3 heures. Défilent l’entourage de l’écrivain, ceux qui enquêtent et ceux qui s’en inspirent. Les noms s’affichent en haut de la scène et donnent le tournis. On ne sait plus où nous en sommes.

De qui est-il question ? Pourquoi ? En quelle année sommes-nous ? 1914 ? 2014 ? Dans quel pays ? C’est là tout le génie de la pièce : il faut se détacher de ces questions et apprécier le spectacle avec sa vitesse. Il faut accepter de ne pas avoir accès à la vérité. Le fil rouge, s’il en fallait un, est l’enquête d’une journaliste, accompagnée d’un cameraman un peu perché, tous les deux américains, hippies sur les bords, complètement excités par l’aventure. Le duo souhaite faire une biographie sur l’homme qui n’en voulait point. Le spectateur croisera la route de multiples personnages fictifs et/ou réels, outre le perroquet Zapata qui est peut-être une taupe. Les comédiens se transforment, endossent plusieurs rôles. Les décors tombent du ciel, changent à l'arrière, puis sur le côté. Les multiples facettes, la frénésie des comédiens et les zones d’incertitudes m’ont fait penser aux histoires aux mille tiroirs d’Alexis Michalik. L’enchaînement des événements est restitué sous différentes formes : monologue, poignée de main, citation, vidéo, chant, citations extraites d’œuvres littéraires, … tout cela parfois en même temps. Le sur-titrage est nécessaire pour continuer de suivre les dialogues couverts par la musique. Les citations foisonnent au fond de la scène et quel délice : "plus ce que l'on boit s'éloigne du vrai thé ou du vrai café, plus on ressent le besoin de l'agrémenter de sucre et de lait pour stimuler son imagination".

Si on ne fait pas le tour de la question de B. Traven, on fait le tour des arts. A contre courant de l'époque actuelle où chacun - bien qu'ayant si peu de choses à dire - expose sa vie en ligne) en ligne, ce spectacle comique, politique, philosophique, poétique, traite avec humour ceux qui œuvrent pour le collectif et où l’individualisme est rabroué.
Signaler
Les oubliés, Alger - Paris

Les oubliés, Alger - Paris

1/10
23
Alors ?
"Prudence et clarté" intima Michel Debré (Eric Genovèse) à Charles de Gaulle (Bruno Raffaelli). "Prudence..." répondit le général. Le Premier ministre philosopha "quand on veut satisfaire tout le monde, on fait des déçus". Et quand on veut faire du politiquement correct au-delà du récit national, on fait du préconçu.

Les oubliés est une pièce qui parle de la guerre d'Algérie - disons-le d'emblée - de la façon la plus convenue et la plus entendue. Curieux choix dans le titre de la pièce puisque "Les oubliés" sont en fait ceux dont on parle toujours dans cet événement dramatique (sauf si vous n'avez rien écouté à l'école et que vous n'avez ni radio, ni télé, ni journal, ni internet chez vous). Le fils d'Algérien, qui est trop français pour les arabes et trop arabe pour les français, le beau-père raciste et l'ombre d'un aïeul paternel n'ayant pas œuvré dans le sens de la doxa, sont rassemblés pour célébrer le mariage du premier cité avec une architecte dont l'histoire familiale pied-noire débouche sur un grand déballage très prévisible. Madame le maire (Sylvia Bergé) célèbre l'union en s'interrogeant : qui aurait pu imaginer cette scène 50 ans auparavant ? La guerre d'Algérie était hier et les foyers de demain outrepassent les déchirements du passé. L'amour avant tout ! conclue-t-elle avant d'inviter la mariée à embrasser le marié. La fête bat son plein, on chante gaiement, même du Walt Disney : ce rêve bleu. Je n'y crois pas, c'est sucrailleux. Puis, la soirée tourne au vinaigre en raison des affaires familiales un peu trop enfouies et dévoilées au cours du repas. Entre-temps, la pièce fait des allers-retours avec les décisions politiques prises au plus haut niveau.

Les échanges à l'Élysée ne suffisent pas à rattraper un texte écrit avec les pouces pianotant sur les réseaux sociaux. Aucune nuance, ni finesse dans les propos rebattus qui se portent tout juste à la hauteur du café de commerce. Les personnages filment et prennent des photos avec leur iPhone et vantent les mérites d'une application qui permet de tout savoir sur les monuments, sans avoir à se creuser la tête. Afin de vous éviter le détour, je vous donne le point d'orgue du texte : la complainte du roux victime de racisme. Ah ça, c'est hautement du non-dit. Chaque personnage passe aux chiottes faire une introspection sur lui-même. Même Charles de Gaulle est montré comme un gueulard qui ne se maîtrise pas. Les bonnes petites phrases sont ressorties avec les gros sabots ("quand vous dîtes... je vous ai compris... je n'ai pas compris..."). La mariée, Alice Legendre (Pauline Clément), est tout simplement la cruche de service à qui bien des malheurs arrivent. Sa mère est absente pour "le plus beau jour de sa vie", son cousin (Jérome Pouly), pleurnichard, révèle d'un coup un secret familial et son compagnon, Karim (Nâzim Boudjenah), ne supporte pas son beau-père. Alice raconte avec niaiserie qu'elle est partie marcher pour laisser décanter ce qui vient de se passer. "J'avais l'impression d'être dans une comédie américaine" (sic). Après s'être lancée dans un karaoké sur Michel Fugain, elle remercie un à un ses invités pour ce beau moment de mémoire retrouvé (la révélation des infamies commises par sa famille). Tout cela aurait pu être insignifiant si la pièce n'était pas aussi manichéenne et grossière, sans compter les blagues douteuses ("vous voulez de l'eau ? C'est de l'eau de Vichy"). Ce qu'on appellera par convention "le texte", est issu d'une écriture de plateau, plutôt plate que haute, dans laquelle la Comédie-Française sera bien inspirée de ne plus se fourvoyer à l'avenir. Que de crispations et de lourdeurs face à des propos aussi bruts et péremptoires. Et ce n'est pas la fuite d'eau venue de nulle part qui apporte un peu de fraîcheur.

Représente-t-elle le naufrage ? Si tel est le cas, c'est une belle mise en abyme de la pièce elle-même. Très étonnant de voir la troupe s'abaisser autant. D'une certaine manière, une pièce difficile à oublier.
Signaler
Afficher le commentaire Afficher les commentaires précédents
Yves Poey
Yves Poey

Complètement d'accord. c'est un véritable naufrage...

2
Dimanche 27 janvier 2019
Mon Cœur

Mon Cœur

7,5/10
14
Alors ? 2011. Irène Frachon arrive en blouse blanche sur le devant de la scène.

Elle expose un monologue sobre et tranché, dur et humain. Sans elle, point de scandale sanitaire du Médiator. 2001. Une patiente évoque avec son médecin ses difficultés à perdre les kilos qu'elle a pris pendant sa grossesse. Le dicton voudrait qu'elle ait 9 mois pour le faire et 9 mois pour les perdre. Mais elle n'y arrive pas, elle n'a le temps de rien. Son apparence est importante mais elle doit manger vite, un paquet de chips, pour s'occuper, seule, de son fils. "Ce qui est sûr, c'est que vous avez besoin d'aide : je vous prescris du Mediator" la sentence tombe de la bouche du toubib. Sans transition, une vidéo montre l'anniversaire joyeux de cette femme, Claire Tabard, qui représente les centaines, voire les milliers de victimes du médicament. Elle souffle ses bougies et le cœur est à la fête un très court instant. La musique prévient que patatras, tout va s'effondrer. La bande son est bien trop présente et surtout trop appuyée à mon goût. Le sujet plombe déjà l'ambiance. Mais si en plus on use de moyens pour faire tirer les larmes, mon cœur ne s'emballe pas. D'autant plus que le scénario est assez catastrophique car notre Claire va devoir subir une opération à cœur ouvert de 6 heures, où elle demandera - dans une scène pas très crédible - nue comme un verre sur le billard, que se passera-t-il si elle refuse l'intervention ?

Elle accepte et se retrouve avec un traitement à vie, l'impossibilité d'enfanter une deuxième fois (de toute façon, elle n'arrive plus à avoir des relations sexuelles), un cœur qui fait tic-tac, sans compter sur le fait qu'elle soit cocue et virée de son job de vendeuse de lingerie. Ce n'est pas la grande forme, ni la tête des beaux jours, car elle ne décrochera d'ailleurs quasiment jamais un sourire. On passera le fait que son ex-compagnon oublie son anniversaire : lourdes et longues sont ces scènes, toujours accompagnées d'un son dramatique (au cas où le spectateur n'aurait pas compris qu'elle est au fond du trou). Seul Max, son fils, interprété de manière bluffante par Camille Garcia, apporte des touches de légèreté dans la détresse de Claire, "c'est clair". Puis, le spectacle bascule à l'arrivée de l'avocat et là, ça devient franchement intéressant. Certes, on reste dans la lourdeur avec une représentation très archaïque de l'office national d'indemnisation des accidents médicaux (ONIAM pour les intimes). Heureusement que le jeu des comédiens est irréprochable. L'alignement de ces vieux croûtons - les experts retranchés derrière leur table de jury - aurait pu être grandement comique si le sujet n'était pas aussi grave et réaliste. Cette deuxième partie ravira ceux qui pensent que nos institutions sont les monstres les plus froids. Le côté politique a été trop délaissé au profit d'une recherche du pathos. La procédure devant l'ONIAM a duré trois ans : voilà une donnée factuelle à exploiter ! Mais on n'en saura pas plus : pourquoi est-ce aussi long ? Quels ont été les rapports de force et les discours dominant, à l'époque ? Nous aurons uniquement le droit aux questions indiscrètes et non complaisantes des experts. Pauvre Claire. Les droits de la victime, c'est donner un prix à la vie affirme l'avocat. En voilà, une autre réflexion : quel préjudice peut se monnayer et à quelle hauteur ?

Le texte a été un peu trop écrit avec le cœur et manque... cette hauteur.
Signaler
  • 6
  • 7
  • 8
  • Que pensez-vous du site ?
  • Plan du site
  • Écrire sur une pièce non référencée
  • Écrire sur une pièce plus jouée
  • Critiques de théâtre
  • Quel site de réservation choisir ?
  • Interviews et articles de la Rédaction
  • Comédie Française
  • Avis de spectateurs
  • Les Tomates AuBalcon 2015
  • Expositions Temporaires
  • Les meilleures pièces
  • AuBalcon.fr dans la presse
  • Qui sommes nous ?
  • Les Triomphes AuBalcon 2016
  • Contactez-nous
Design By Sistart - Intégré par iKadoc