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Agathe Parnaud Rodriguez - Alors
Agathe Parnaud Rodriguez - Alors
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Ses critiques

99 critiques
Tchékhov à la folie

Tchékhov à la folie

8,5/10
34
Alors ?
En guise d'introduction, le directeur du Théâtre de Poche-Montparnasse, Philippe Tesson, nous prévient : ce n'est pas "un Tchékhov ordinaire" mais deux pièces courtes "très surprenantes par la gaité".

La demande en mariage, suivie de L'Ours, des "plaisanteries" selon les termes d'Anton Tchékhov, reprennent bien les thèmes chers à l'auteur : la campagne, la famille et l'amour. Mais en effet, le registre est ici bien plus décoiffant et absurde. Ivan Vassilievitch Lomov (Manuel Le Lièvre) se présente à Natalia Stepanovna (Emeline Bayart), en habit du nouvel an. Contrairement à Stepan Stepanovitch Tchouboukov (Jean-Paul Farré), Natalia ignore qu'Ivan, malgré ses gants blancs, vient lui demander sa main. Elle se prend le bec avec son prétendant pour des histoires rustiques de terre, de chien et de chasse. Les querelles reprennent de plus belles, même lorsqu'elle a compris qu'il était venu mettre un genou à terre.
C'est qu'elle a un sacré caractère de poissonnière, Natalia, balançant la table quand bon lui semble ou implorant le ciel pour qu'il revienne à elle. Monsieur, véritable démon de la contradiction, est plus sur la réserve, centré son hypocondrie, avec des positions de principe très fermes et une vision très romantique de l'engagement : "si on réfléchit trop longtemps, si on hésite, si on reste à parler et attendre l'idéal ou l'amour véritable, à ce train-là, on ne se mariera jamais".

La comédienne Emeline Bayart excelle en femme virile qui défend son territoire et ses opinions : "vous m'offrez ma propre terre !?". Elle incarne la folie avec beaucoup de cocasserie. Sa gestuelle et ses mimiques provoquent instantanément le rire du public. Elle est délirante. La seconde pièce, celle de L'Ours, ne démarre pas sur les chapeaux de roue comme La demande en mariage.

C'est d'ailleurs presque dommage : le spectateur est encore étourdi de la farce qu'il vient de voir, qu'il se heurte aux problèmes d'argent de Grigori Stépanovitch Smirnov (Jean-Paul Farré). Celui-ci campe sur place, tant qu'il ne sera pas remboursé de la dette du défunt mari d'Éléna Ivanovna Popova (Emeline Bayart), tandis que Louka (Manuel Le Lièvre) ne sait plus trop quoi faire. Le rythme n'est plus aussi effréné, bien que la scène finale soit délicieuse. Les yeux du comédien Jean-Paul Farré, tout confus, ayant la frousse d'avoir provoqué un duel avec celle dont il tombe éperdument amoureux. La mise en scène de Jean-Louis Benoît, qui selon ses dires "est un théâtre de blague où tout doit paraître vrai. Il faut être crédible dans l'invraisemblable" mélange parfaitement le registre vaudeville et l'attachement que nous avons pour les personnages de Tchékhov.

Entre les deux pièces, les décors de Jean Haas changent par parcimonie et avec intelligence. Le piège ruban à glu pour attraper les mouches trônant au milieu de la scène est à l'image du spectacle : on n'en décroche pas.
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Célébration

Célébration

7/10
9
Alors ? Bonsoir Messieurs-dames, avez-vous réservé ? Bien sûr, votre table est prête. Prenez place dans un restaurant quelque part en Europe, d'un certain standing. Face à vous, telle la Cène, trois couples vous font face. Deux d'entre eux dînent ensemble et fêtent un anniversaire de rencontre.

Les femmes sont sœurs et travaillent dans des organisations humanitaires tandis que leurs compagnons sont des "conseillers en stratégie". Ces étiquettes sociales ne sont que des mascarades. Côté cour, le troisième couple se compose d'un banquier et d'une institutrice, ex-secrétaire dodue pelotée par la hiérarchie. Pour saupoudrer le tout d'une ambiance anxiogène, un serveur vagabonde, en tenue écossaise, avec sous le bras les cendres de son très regretté grand-père. Les responsables du restaurant se font discrets pour ne pas ennuyer leurs clients qui eux-mêmes, sont dérangés. L'angoisse est servie dès les amuses-gueules, celle qui prend aux tripes. Tous les comédiens s'enfarinent la gueule quand ils n'ont pas les yeux exorbités en fixant le public. Les mots sont servis sur un plateau d'argent car entre les lignes on comprend les non-dits et les sous-entendus. Une saveur en cache une autre. Chacun semble vouloir démontrer par A + B qu'il est heureux dans sa vie pas folichonne.

Chacun est à fleur de peau, déséquilibré et/ou psychopathe. Les verres sont bus cul-sec, le mal-être n'est pas dit mais clairement visible. Ils sont sur un fil. Les comédiens, élèves de la troisième année de l'école des Enfants Terribles, sont très prometteurs. La pièce est originale et la névrose est entièrement restituée. Le jeu expressionniste, avec les yeux qui ne clignent presque pas et les grands sourires forcés, est un pur régal.
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Voyages avec ma Tante

Voyages avec ma Tante

7/10
36
Alors ?
Suite au décès de sa mère, Henri Pulling rencontre aux obsèques sa fameuse tante Augusta, sa seule parente. Du moins, la seule qu'il connaisse.

La mère d'Henri quitte notre monde et le fils en découvre un nouveau, celui de son aïeule. Il est un peu coincé avec son chapeau melon de rigueur et sa passion pour les dahlias. Il ne fait certainement pas honneur à Augusta, qui n'a pas sa langue dans la poche, ni ses mains d'ailleurs. Bras dessus, bras dessous, le neveu et la tante repartent ensemble avec l'urne de la défunte. Cette dernière contient peut-être de la marijuana. Début d'un grand périple ! Loufoque et déjanté, le spectacle se poursuit au grès des voyages mouvementés, avec en fond de scène le wagon de la compagnie internationale.

D'un pays à un autre, tout comme d'un personnage à un autre (une vingtaine !), la pièce adaptée du roman éponyme de Graham Greene virevolte avec fluidité. Les scènes s'enchaînent rapidement grâce à une mise en scène rondement maîtrisée. On comprend vite pourquoi la pièce a reçu le Molière 2015 de la mise en scène. Les comédiens sont excellents et complémentaires. Claude Aufaure est gracieux en tante Augusta. Les yeux de Jean-Paul Bordes pétillent. Dominique Daguier en impose par sa carrure : nous n'avons pas envie de nous y frotter. Et enfin, le grand Pierre-Alain Leleu fait des bruitages et imitations plus vrais que nature : il est la cerise sur le gâteau.

Nul n'est tenu à un seul personnage et chacun donne le tournis. Il n'est pas toujours facile de suivre l'intrigue mais l'ode à la liberté aux couleurs British est bien là : délivrons-nous de la prison des autres. Très séduisant.
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Oncle Vania fait les trois huit

Oncle Vania fait les trois huit

9/10
5
Alors ?
Dans une usine du Limousin, un atelier-théâtre naît pendant que la production de robinetterie Dieuleveut se meurt pour être délocalisée en Chine. Chaque année des ouvriers (Anne Dolan, Delphine Lequenne, Jacques Hadjaje), un prêtre-ouvrier (Sébastien Desjours) - certainement le dernier du coin - et une cadre, Jeanne (Isabelle Brochard), préparent une pièce pour la présenter à leurs camarades. Aujourd'hui, une jeune femme rejoint la troupe. "C'est là, le théâtre ?" demande l'intéressée, Clara (Ariane Bassery). Elle en ressortira fébrile, on l'encouragera d'un "tu peux faire du progrès tellement tu es mauvaise". Le langage est sans filtre, nature et direct : "c'est nous qu'on est fort". Trop fort au point que cette année, ce sera une grande pièce, une de Tchekhov... Tchekhov... Il y a de quoi en désespérer plus d'un, et pas qu'un Russe. C'est l'Oncle Vania. Ils s'y attellent autour d'une table, ils tentent de travailler le texte. Rien d'évident. Ils ne comprennent pas tout à la pièce, comme on ne comprend parfois pas la vie. Touchants sont ces prolétaires d'aujourd'hui qui se réunissent encore pour manier les mots ensemble. La vie doit être laissée derrière le rideau en plastique. Ici, c'est le théâtre. Derrières sont les problèmes, devant est la scène.

Les comédiens sont très bons pour faire semblant de jouer les amateurs et de piétiner. Il est très amusant de voir leur dévouement, leurs trous de mémoire, leur manière de surjouer mais toujours empreinte de bonne volonté. Poétique et réaliste, cruel et contemporain, les ouvriers attachés à leur machine, qui adopte leur langage, qui les embrasse chaque jour, voient tout d'un coup leur bien-aimée partir entre les mains des Chinois, sans état d'âme.

Derrière le rideau, la dure réalité de la désindustrialisation de la France, devant la scène, Tchekhov rappelle la fin d'un monde. Finalement, la frontière est très mince.
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Verte

Verte

7,5/10
4
Alors ?
"Attention les mioches, ça va chauffer dans la marmite !" prévient la grand-mère, Anastabotte (Julie Pilod), tandis que la mère, Ursule (Céline Carrère), explique quelle est l’espèce qui n’a jamais le droit de se plaindre.

Au bûcher la banalité de cette famille ! Celle-ci se compose de sorcières, malgré elles. Moderne et dépoussiérée, la figure de sorcière n’a pas de balai pour voler mais sait transformer les enfants en steack haché (fort utile) ou préparer des mets douteux dans des marmites. Recluse dans sa chambre, la petite fille, Verte (Rachel Arditi), n'a que faire de tous ces tours. Elle préfère le tourne-disque pour battre ses cils devant Soufi (Pierre Lefebvre). Au grand malheur de sa mère, sa fille revendique sa normalité et son intérêt pour un breton méditerranéen footeux. C’est le seul homme présent, le père étant aux abonnés absents sans raison apparente. Déprimée par ce trait de caractère et la négation de soi, la mère s’en remet à la sienne pour qu’elle apprenne à Verte les rudiments de la sorcellerie. Comment cette enfant peut-elle s’affranchir de sa destinée ? Comment transmettre un héritage social ? L’adaptation de l’œuvre de Marie Desplechin offre de belles questions philosophiques abracadabrantesques. Pour enfants et pour adultes ! J’y suis allée sans alibi (sans môme) et je n’ai vraiment pas boudé mon plaisir : quelle chance pour les mioches de voir un spectacle si bien ficelé ! La mise en scène ébouriffante utilise la magie pour passer de l’appartement mère-fille à celui de la grand-mère, plus feuillu et terreux. Poétique, la musique et la danse offrent un spectacle jeunesse très complet.
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