Ses critiques
478 critiques
8,5/10
Oncle Vania et Sonia (fille de Sérébriakov) vont voir leur vie bouleversée par l’arrivée de Sérébriakov professeur imbus de lui-même et de sa jeune et jolie femme Eléna au domaine familial. Depuis plusieurs années Vania et Sonia travaillent durement et subviennent au besoin de Sérébriakov. Le charme, la beauté et la désinvolture de la jeune Eléna vont troubler Vania, Sonia mais aussi Astrov, médecin de campagne passionné et engagé pour la reconstruction de la forêt.
Le temps s’arrête, l’ennui, la souffrance, la quête du bonheur désespéré prend place ....
Le metteur en scène Galin Stoev, directeur du Centre dramatique national Toulouse Occitanie, situe Oncle Vania dans un futur proche où l’on voit la population quitter les villes pour s’installer à la campagne et vivre en harmonie avec la nature.
Dans cette nouvelle traduction de Galin Stoev en collaboration avec Virginie Ferrere, l’écologie prend une place importante . "Astrov fait par de son plan de reboisement à Eléna à l'aide de grandes cartes et de peinture". Une scénette assez amusante et bien colorée.
Toutefois, les personnages contemporains quelques peu caricaturaux nous surprennent, la musique des mots de Tchekhov et l’ambiance terrienne de la Russie de la fin du 19ème nous font défaut.
« Dans Oncle Vania, l’ambiance est plus morose et l’avenir empreint de mélancolie. La croyance d’Anton Tchekhov disant que l’homme peut changer, a disparu. »
Malgré ce petit aparté, nous sommes emportés par le dynamisme, l’envolée et l’enchainement des scénettes, enchantés par l’interprétation magnifique des comédiens, enjôlés et intéressés par cette nouvelle traduction.
Galin Stoev met l’écologie en proue dans sa mise en scène mais aussi pour la construction des décors. Il demande à lban Ho Van de réaliser la scénographie à partir d’éléments anciens, notamment avec ceux de son précédent spectacle Ivan Off.
Nous sommes dans une Datcha contemporaine, au premier niveau, un espace un peu froid, des chaises de bureau alignées face au public, un micro sur l’avant-scène qui nous intrigue et que nous trouverons peut-être incongru mais...
Côté cour dans un renfoncement siège un piano mécanique un peu déglingué qui nous offrira quelques surprises.
En arrière-plan, surélevée de quelques marches, une grande baie grillagée donne sur la cour où se débattent quelques poules.
Les différents costumes nous surprennent par leur élégance et leur raffinement mais nous sommes au théâtre et laissons-nous emporter par ces fabuleux comédiens à la recherche du bonheur que malheureusement ils ne trouveront guère…
Avec :Suliane Brahim de la Comédie-Française (Elena) ,Caroline Chaniolleau (Maria Vassilievna), Sébastien Eveno — Comédien permanent associé au projet de direction de la Comédie – CDN de Reims (Vania), Cyril Gueï (Astrov) , Côme Paillard (Gaufrette) nous enchantent par leur talent..
Catherine Ferran sociétaire honoraire de la Comédie-Française, est une nounou délicieuse, elle nous ravit par la justesse de son jeu.
Andrzej Seweryn sociétaire honoraire de la Comédie-Française interprète avec brio ce vaniteux professeur Sérébriakov.
Marie Razafindrakoto est une mouvante Sonia qui nous bouleverse.
Une version originale d’Oncle Vania qu' il faut découvrir, interprétée par de prodigieux comédiens.
Le temps s’arrête, l’ennui, la souffrance, la quête du bonheur désespéré prend place ....
Le metteur en scène Galin Stoev, directeur du Centre dramatique national Toulouse Occitanie, situe Oncle Vania dans un futur proche où l’on voit la population quitter les villes pour s’installer à la campagne et vivre en harmonie avec la nature.
Dans cette nouvelle traduction de Galin Stoev en collaboration avec Virginie Ferrere, l’écologie prend une place importante . "Astrov fait par de son plan de reboisement à Eléna à l'aide de grandes cartes et de peinture". Une scénette assez amusante et bien colorée.
Toutefois, les personnages contemporains quelques peu caricaturaux nous surprennent, la musique des mots de Tchekhov et l’ambiance terrienne de la Russie de la fin du 19ème nous font défaut.
« Dans Oncle Vania, l’ambiance est plus morose et l’avenir empreint de mélancolie. La croyance d’Anton Tchekhov disant que l’homme peut changer, a disparu. »
Malgré ce petit aparté, nous sommes emportés par le dynamisme, l’envolée et l’enchainement des scénettes, enchantés par l’interprétation magnifique des comédiens, enjôlés et intéressés par cette nouvelle traduction.
Galin Stoev met l’écologie en proue dans sa mise en scène mais aussi pour la construction des décors. Il demande à lban Ho Van de réaliser la scénographie à partir d’éléments anciens, notamment avec ceux de son précédent spectacle Ivan Off.
Nous sommes dans une Datcha contemporaine, au premier niveau, un espace un peu froid, des chaises de bureau alignées face au public, un micro sur l’avant-scène qui nous intrigue et que nous trouverons peut-être incongru mais...
Côté cour dans un renfoncement siège un piano mécanique un peu déglingué qui nous offrira quelques surprises.
En arrière-plan, surélevée de quelques marches, une grande baie grillagée donne sur la cour où se débattent quelques poules.
Les différents costumes nous surprennent par leur élégance et leur raffinement mais nous sommes au théâtre et laissons-nous emporter par ces fabuleux comédiens à la recherche du bonheur que malheureusement ils ne trouveront guère…
Avec :Suliane Brahim de la Comédie-Française (Elena) ,Caroline Chaniolleau (Maria Vassilievna), Sébastien Eveno — Comédien permanent associé au projet de direction de la Comédie – CDN de Reims (Vania), Cyril Gueï (Astrov) , Côme Paillard (Gaufrette) nous enchantent par leur talent..
Catherine Ferran sociétaire honoraire de la Comédie-Française, est une nounou délicieuse, elle nous ravit par la justesse de son jeu.
Andrzej Seweryn sociétaire honoraire de la Comédie-Française interprète avec brio ce vaniteux professeur Sérébriakov.
Marie Razafindrakoto est une mouvante Sonia qui nous bouleverse.
Une version originale d’Oncle Vania qu' il faut découvrir, interprétée par de prodigieux comédiens.
9,5/10
Poétique, Émouvant, Captivant.
Magnifique mise en scène d’Alain Françon, merveilleuse interprétation de Gilles Privat, André Marcon, Philippe Duquesne, Éric Berger, Antoine Heuillet. Un grand moment de théâtre.
Sur une route de campagne au paysage hivernal et désertique, à la tombée du jour, Wladimir (Gilles Privat) et Estragon (André Marcon), deux vagabonds viennent à la rencontre d’un homme nommé Godot, un homme qu’ils ne connaissent point. Godot se fait attendre.
Est-ce bien aujourd’hui ?
Est-ce bien ici sous cet arbre ?
Est-il venu et reparti ?
Didi et Gogo discutent de tout et de rien, d’eux, du monde, de la vie en attendant Godot.
Estragon enlève ses chaussures, ils élaborent un plan pour se pendre à l’unique arbre squelettique et dénudé…Leurs discours décousus nous captivent, nous attendons Godot en leur compagnie.
Puis apparait Pozzo (Philippe Duquesne) homme tyrannique et dominateur accompagné de son esclave Lucky (Éric Berger).
Estragon mange l’os de Pozzo.
Pozzo ordonne à Lucky de penser.
Lucky récite une tirade abominable sans ponctuation.
La nuit est là, Godot toujours pas...
Ce texte joué pour la première fois en 1953 fut tout d’abord un fiasco avant d’être l’un des plus grands succès du théâtre d’après-guerre et faire le tour du monde. C’est une pièce puissante où les phrases succinctes nous embrasent.
Alain Françon en fait ressortir toutes les subtilités de ce texte par une mise en scène minutieusement orchestrée toute en finesse et profondeur.
La scénographie sobre et conforme aux vœux de Beckett, un arbre squelettique et un rocher perdus sur une route de campagne, est rehaussée par un immense dessin de Jacques Gabel tapissant le fond de scène. Tableau représentant la campagne au crépuscule sur lequel la lune apparaitra lorsque nos compères la nuit venue, remettront au lendemain leur attente. C’est magique et d’une belle poésie.
Les comédiens sont excellents, ils nous enchantent et nous captivent.
Gilles Privat, Vladimir, André Marcon, Estragon, ‘Didi et Gogo’, sont bouleversants de simplicité, de générosité et d’humanité. Un duo étonnant de complicité qui nous enchante et nous ravi et dont on se souviendra longtemps.
Philippe Duquesne incarne avec brio Pozzo dominateur et esclavagiste envers Lucky interprété par l’époustouflant Eric Berger.
Antoine Heuillet joue avec finesse et talent le jeune Garçon.
C’est un grand moment de théâtre, Merci à tous pour ce grand moment de plaisir et d’émotions
Magnifique mise en scène d’Alain Françon, merveilleuse interprétation de Gilles Privat, André Marcon, Philippe Duquesne, Éric Berger, Antoine Heuillet. Un grand moment de théâtre.
Sur une route de campagne au paysage hivernal et désertique, à la tombée du jour, Wladimir (Gilles Privat) et Estragon (André Marcon), deux vagabonds viennent à la rencontre d’un homme nommé Godot, un homme qu’ils ne connaissent point. Godot se fait attendre.
Est-ce bien aujourd’hui ?
Est-ce bien ici sous cet arbre ?
Est-il venu et reparti ?
Didi et Gogo discutent de tout et de rien, d’eux, du monde, de la vie en attendant Godot.
Estragon enlève ses chaussures, ils élaborent un plan pour se pendre à l’unique arbre squelettique et dénudé…Leurs discours décousus nous captivent, nous attendons Godot en leur compagnie.
Puis apparait Pozzo (Philippe Duquesne) homme tyrannique et dominateur accompagné de son esclave Lucky (Éric Berger).
Estragon mange l’os de Pozzo.
Pozzo ordonne à Lucky de penser.
Lucky récite une tirade abominable sans ponctuation.
La nuit est là, Godot toujours pas...
Ce texte joué pour la première fois en 1953 fut tout d’abord un fiasco avant d’être l’un des plus grands succès du théâtre d’après-guerre et faire le tour du monde. C’est une pièce puissante où les phrases succinctes nous embrasent.
Alain Françon en fait ressortir toutes les subtilités de ce texte par une mise en scène minutieusement orchestrée toute en finesse et profondeur.
La scénographie sobre et conforme aux vœux de Beckett, un arbre squelettique et un rocher perdus sur une route de campagne, est rehaussée par un immense dessin de Jacques Gabel tapissant le fond de scène. Tableau représentant la campagne au crépuscule sur lequel la lune apparaitra lorsque nos compères la nuit venue, remettront au lendemain leur attente. C’est magique et d’une belle poésie.
Les comédiens sont excellents, ils nous enchantent et nous captivent.
Gilles Privat, Vladimir, André Marcon, Estragon, ‘Didi et Gogo’, sont bouleversants de simplicité, de générosité et d’humanité. Un duo étonnant de complicité qui nous enchante et nous ravi et dont on se souviendra longtemps.
Philippe Duquesne incarne avec brio Pozzo dominateur et esclavagiste envers Lucky interprété par l’époustouflant Eric Berger.
Antoine Heuillet joue avec finesse et talent le jeune Garçon.
C’est un grand moment de théâtre, Merci à tous pour ce grand moment de plaisir et d’émotions
8,5/10
Poétique, Attrayant, Éloquent.
Olivier Dutaillis pour notre plus grand plaisir, imagine une relation amicale entre Albert Einstein et Charlie Chaplin, deux génies profondément humains, ayant marqués individuellement l’histoire scientifique et cinématographique du siècle dernier.
Il a imaginé trois rencontres entre Albert Einstein et Charlie Chaplin de1938 à 1952. L'avant et l’après guerre.
Nous pénétrons dans le bureau d’Albert Einstein dont les murs sont tapissés de formules physiques, nous ne sommes point surpris de la visite de Charlie Chaplin tant cette fiction aurait pu être réalité.
Tous deux partagent les mêmes convictions politiques, l’amour des jolies femmes, la passion pour le jazz et beaucoup d’humour.
Albert « Ce que j'admire le plus dans votre art, c'est son universalité. Vous ne dites pas un mot, et pourtant, le monde entier vous comprend. »
Charlie « C'est vrai, mais votre gloire est plus grande encore : le monde entier vous admire alors que personne ne vous comprend"
Albert la tête dans les étoiles et Charlie des étoiles dans la tête converseront sur les tragiques évènements de ce début de siècle :
La montée du nazisme en Allemagne, le départ d'Albert pour l'Amérique.
La bombe d’Hiroshima, les remords et les questionnements d’Albert.
La critique d'Hitler à travers le futur film de Charlie ,"Le dictateur".
Le Maccarthysme et la chasse aux sorcières, le départ de Charlie pour la Suisse.
L’humour et les divergences ne manquerons point.
Charlie arrivera-t-il à convaincre Albert du bienfait de son film pour ridiculiser Hitler ?
Ce face à face est dynamisé par l’intervention de la pétulante gouvernante d’Albert qui chouchoute et protège son ‘maître’ et admire Charlie.
La mise en scènes de Christophe Lidon est vivante et magnifiquement orchestrée. Les personnalités sans pareil de ces deux personnages hors du commun transpercent le quatrième mur et nous émeuvent.
Le décor de Catherine Bluwal est époustouflant, esthétique et d’une grande poésie. Le bureau d’Albert s’ouvre sur l’univers couvert d’étoiles et de planètes, c’est magnifique.
Les comédiens nous entrainent avec grand brio dans cette passionnante fiction, Elisa Benizio, gouvernante protectrice, débordante de vitalité au petit accent pittoresque, Jean-Pierre Loris séduisant et élégant Charlie Chaplin qui à travers le rire et la gaité lance des vérités foudroyantes, Daniel Russo authentique Albert ébouriffé, observant avec passion les particules de poussière dans les faisceaux lumineux des caméras et qui se demande parfois ‘comment Dieu a créé le monde?'
Tous trois nous enchantent par la justesse de leur jeu et leur talent.
Agréable soirée théâtrale
Olivier Dutaillis pour notre plus grand plaisir, imagine une relation amicale entre Albert Einstein et Charlie Chaplin, deux génies profondément humains, ayant marqués individuellement l’histoire scientifique et cinématographique du siècle dernier.
Il a imaginé trois rencontres entre Albert Einstein et Charlie Chaplin de1938 à 1952. L'avant et l’après guerre.
Nous pénétrons dans le bureau d’Albert Einstein dont les murs sont tapissés de formules physiques, nous ne sommes point surpris de la visite de Charlie Chaplin tant cette fiction aurait pu être réalité.
Tous deux partagent les mêmes convictions politiques, l’amour des jolies femmes, la passion pour le jazz et beaucoup d’humour.
Albert « Ce que j'admire le plus dans votre art, c'est son universalité. Vous ne dites pas un mot, et pourtant, le monde entier vous comprend. »
Charlie « C'est vrai, mais votre gloire est plus grande encore : le monde entier vous admire alors que personne ne vous comprend"
Albert la tête dans les étoiles et Charlie des étoiles dans la tête converseront sur les tragiques évènements de ce début de siècle :
La montée du nazisme en Allemagne, le départ d'Albert pour l'Amérique.
La bombe d’Hiroshima, les remords et les questionnements d’Albert.
La critique d'Hitler à travers le futur film de Charlie ,"Le dictateur".
Le Maccarthysme et la chasse aux sorcières, le départ de Charlie pour la Suisse.
L’humour et les divergences ne manquerons point.
Charlie arrivera-t-il à convaincre Albert du bienfait de son film pour ridiculiser Hitler ?
Ce face à face est dynamisé par l’intervention de la pétulante gouvernante d’Albert qui chouchoute et protège son ‘maître’ et admire Charlie.
La mise en scènes de Christophe Lidon est vivante et magnifiquement orchestrée. Les personnalités sans pareil de ces deux personnages hors du commun transpercent le quatrième mur et nous émeuvent.
Le décor de Catherine Bluwal est époustouflant, esthétique et d’une grande poésie. Le bureau d’Albert s’ouvre sur l’univers couvert d’étoiles et de planètes, c’est magnifique.
Les comédiens nous entrainent avec grand brio dans cette passionnante fiction, Elisa Benizio, gouvernante protectrice, débordante de vitalité au petit accent pittoresque, Jean-Pierre Loris séduisant et élégant Charlie Chaplin qui à travers le rire et la gaité lance des vérités foudroyantes, Daniel Russo authentique Albert ébouriffé, observant avec passion les particules de poussière dans les faisceaux lumineux des caméras et qui se demande parfois ‘comment Dieu a créé le monde?'
Tous trois nous enchantent par la justesse de leur jeu et leur talent.
Agréable soirée théâtrale
9/10
Poétique, Musical, Bouleversant, Magnifique.
Pour notre plus grand plaisir, Muriel Mayette-Holz sociétaire puis anciennement administratrice générale de la comédie française, actuellement directrice du CDN de Nice, met en scène Bérénice avec Carole Bouquet dans le rôle principal.
Toutes deux connaissent parfaitement cette tragédie amoureuse, Muriel Mayette Holtz pour l’avoir monté en 2011 à la Comédie Française et Carole Bouquet pour l’avoir jouée en 2008 avec Lambert Wilson.
Voir ou revoir Bérénice suscite toujours une grande émotion, c’est la tragédie de l’amour, un combat entre le cœur et la raison.
Bérénice, Reine de Palestine et Titus futur empereur de Rome, éprouvent un amour réciproque mais pour régner, Titus doit abandonner Bérénice.
« Rome, par une loi qui ne se peut changer,
N'admet avec son sang aucun sang étranger »
Muriel Mayette-Holz nous offre une version allégée des précisions historiques et donne par ce fait une grande ampleur à la profondeur et à la compréhension du texte. Les magnifiques vers de Racine viennent nous percuter en plein cœur. C’est bouleversant.
La scénographie de Rudy Sabounghi épurée et raffinée accroit les émotions et la puissance des mots.
Dans un décor contemporain, ‘une grande chambre aux murs nus, en fond de scène deux grandes fenêtres où les couleurs du jour et de la nuit se feront voir, un grand lit et quelques coussins en accessoire’.
C’est dans la sobriété et l’intimité de ces lieux que les aveux, les amours et les adieux de Bérénice, Titus et Antiochus nous émeuvent et nous chavirent.
La création musicale de Cyril Giroux est beaucoup plus qu’un accompagnement, c’est un énième personnage en symbiose avec les évènements et les sentiments qui parcours cette tragédie. C’est aérien et magique.
Muriel Mayette-Holz , nous offre, une mise en scène minutieusement orchestrée, les mouvements et les déplacements des comédiens sont rares et précis, nous ressentons la souffrance figée dans l’instant, la profondeur des sentiments et la musicalité des vers.
Longtemps les sublimes vers de Racine trotteront dans nos têtes
" Que le jour recommence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice Sans que de tout le jour elle puisse voir Titus" Bérénice
"Ah Rome ! Ah Bérénice ! Ah prince malheureux ! Pourquoi suis-je empereur ? Pourquoi suis-je amoureux ? "Titus
Les comédiens Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem, Jacky Ido, Augustin Bouchacourt et Ève Pereur nous captivent et nous émeuvent par la justesse de leur jeu et leur talent.
Carole Bouquet irradie le plateau, elle incarne Bérénice rayonnante et amoureuse puis solennelle et olympienne dans sa souffrance, elle est bouleversante.
Frederic de Goldfiem interprète Titus avec adresse et grand talent. Pauvre Titus perdu entre l’Amour et le devoir.
Jacky Ido nous ravi dans le rôle d’Antiochus. Ami fidèle et malheureux amoureux.
Merci à tous pour ce grand moment de théâtre où les beaux vers de Racine semblent si contemporains et si prés de nous.
Pour notre plus grand plaisir, Muriel Mayette-Holz sociétaire puis anciennement administratrice générale de la comédie française, actuellement directrice du CDN de Nice, met en scène Bérénice avec Carole Bouquet dans le rôle principal.
Toutes deux connaissent parfaitement cette tragédie amoureuse, Muriel Mayette Holtz pour l’avoir monté en 2011 à la Comédie Française et Carole Bouquet pour l’avoir jouée en 2008 avec Lambert Wilson.
Voir ou revoir Bérénice suscite toujours une grande émotion, c’est la tragédie de l’amour, un combat entre le cœur et la raison.
Bérénice, Reine de Palestine et Titus futur empereur de Rome, éprouvent un amour réciproque mais pour régner, Titus doit abandonner Bérénice.
« Rome, par une loi qui ne se peut changer,
N'admet avec son sang aucun sang étranger »
Muriel Mayette-Holz nous offre une version allégée des précisions historiques et donne par ce fait une grande ampleur à la profondeur et à la compréhension du texte. Les magnifiques vers de Racine viennent nous percuter en plein cœur. C’est bouleversant.
La scénographie de Rudy Sabounghi épurée et raffinée accroit les émotions et la puissance des mots.
Dans un décor contemporain, ‘une grande chambre aux murs nus, en fond de scène deux grandes fenêtres où les couleurs du jour et de la nuit se feront voir, un grand lit et quelques coussins en accessoire’.
C’est dans la sobriété et l’intimité de ces lieux que les aveux, les amours et les adieux de Bérénice, Titus et Antiochus nous émeuvent et nous chavirent.
La création musicale de Cyril Giroux est beaucoup plus qu’un accompagnement, c’est un énième personnage en symbiose avec les évènements et les sentiments qui parcours cette tragédie. C’est aérien et magique.
Muriel Mayette-Holz , nous offre, une mise en scène minutieusement orchestrée, les mouvements et les déplacements des comédiens sont rares et précis, nous ressentons la souffrance figée dans l’instant, la profondeur des sentiments et la musicalité des vers.
Longtemps les sublimes vers de Racine trotteront dans nos têtes
" Que le jour recommence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice Sans que de tout le jour elle puisse voir Titus" Bérénice
"Ah Rome ! Ah Bérénice ! Ah prince malheureux ! Pourquoi suis-je empereur ? Pourquoi suis-je amoureux ? "Titus
Les comédiens Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem, Jacky Ido, Augustin Bouchacourt et Ève Pereur nous captivent et nous émeuvent par la justesse de leur jeu et leur talent.
Carole Bouquet irradie le plateau, elle incarne Bérénice rayonnante et amoureuse puis solennelle et olympienne dans sa souffrance, elle est bouleversante.
Frederic de Goldfiem interprète Titus avec adresse et grand talent. Pauvre Titus perdu entre l’Amour et le devoir.
Jacky Ido nous ravi dans le rôle d’Antiochus. Ami fidèle et malheureux amoureux.
Merci à tous pour ce grand moment de théâtre où les beaux vers de Racine semblent si contemporains et si prés de nous.
8/10
La mort de Danton de Georg Büchner. Mise en scène Simon Delétang.
Simon Delétang, ancien directeur du Théâtre de Bussang et nouveau directeur du CDN de Lorient, fait entrer Georg Büchner au répertoire de la comédie française pour sa première mise en scène Salle Richelieu.
Georg Büchner écrivit cette pièce sur la révolution française et mit en jeu, trois protagonistes: le peuple et deux révolutionnaires, Danton et Robespierre.
Nous nous installons attendant avec impatience cette nouvelle création, sur le rideau de scène aux couleurs tricolores, figurent ses mots :
« Tous les arts ont produit des merveilles, l'art de gouverner n'a produit que des monstres. »
Les mots disparaissent et un somptueux et resplendissant salon du XVIII siècle s’offre à nos yeux, la scénographie de Simon Delétang est élégante, raffinée et d’une grande esthétique. Don Giovanni de Mozart retentit et nous chavire.
Une scène de débauche, de rire et de beuverie se dévoile à la lueur des candélabres.
Danton et ses amis se donnent du bon-temps, Danton est un jouisseur qui aime la fête et le plaisir, il étouffe dans cette terreur interminable et sanglante, la révolution OUI mais la souffrance du peuple et la famine NON.
"Je préfère être guillotiné que guillotineur." Danton
A l’inverse, nous découvrons Robespierre ‘droit dans ses bottes’, rigoureux, intransigeant et vertueux, il ne se lasse pas de faire tomber les têtes des aristocrates et bientôt celle de son ancien ami, ‘Danton’.
Nous allons vivre cette rivalité qui peu à peu s’est insufflée entre ces deux compagnons révolutionnaires.
Une histoire sanglante, une folie destructive, des hommes passionnés et entrainés dans une révolution qui les dépasse et qu’ils ne maitrisent plus.
Les comédiens vêtus de magnifiques costumes créés par Marie Fréderique Fillion, nous entrainent avec passion dans cette tragédie historique.
Loîc Corbery incarne avec brio Danton, plein d’énergie, de joyeuseté mais aussi d’amertume et de déception. Parfois désinvolte puis profondément soucieux et parfois coléreux.
Clément Hervieu-Léger interprète Robespierre avec talent, néanmoins un jeu un peu plus sobre, renforcerait la personnalité de Robespierre.
Gaël Kamilindi, ce cher Camille angoissé par la mort qui approche, nous réjouit et nous émeut profondément
Guilaume Gallienne digne, imperturbable et strict en Saint-Just nous ravit.
N’oublions pas Christian Gonon , Julie Sicard, Nicolas Lormeau, Anna Cervinka, Julien Frison, Jean Chevalier, Marina hands, Nicolas Chupin que nous avons toujours beaucoup de plaisir à voir et à revoir, ainsi que les comédiens et les comédiennes de l’académie de la Comédie-Française : Sanda Bourenane, Vincent Breton, Olivier Debasch, Yasmine Haller, Ipek Kinay, Alexandre Manbon.
Tous nous ont transportent avec passion et talent dans cette révolution sanglante.
Simon Delétang, ancien directeur du Théâtre de Bussang et nouveau directeur du CDN de Lorient, fait entrer Georg Büchner au répertoire de la comédie française pour sa première mise en scène Salle Richelieu.
Georg Büchner écrivit cette pièce sur la révolution française et mit en jeu, trois protagonistes: le peuple et deux révolutionnaires, Danton et Robespierre.
Nous nous installons attendant avec impatience cette nouvelle création, sur le rideau de scène aux couleurs tricolores, figurent ses mots :
« Tous les arts ont produit des merveilles, l'art de gouverner n'a produit que des monstres. »
Les mots disparaissent et un somptueux et resplendissant salon du XVIII siècle s’offre à nos yeux, la scénographie de Simon Delétang est élégante, raffinée et d’une grande esthétique. Don Giovanni de Mozart retentit et nous chavire.
Une scène de débauche, de rire et de beuverie se dévoile à la lueur des candélabres.
Danton et ses amis se donnent du bon-temps, Danton est un jouisseur qui aime la fête et le plaisir, il étouffe dans cette terreur interminable et sanglante, la révolution OUI mais la souffrance du peuple et la famine NON.
"Je préfère être guillotiné que guillotineur." Danton
A l’inverse, nous découvrons Robespierre ‘droit dans ses bottes’, rigoureux, intransigeant et vertueux, il ne se lasse pas de faire tomber les têtes des aristocrates et bientôt celle de son ancien ami, ‘Danton’.
Nous allons vivre cette rivalité qui peu à peu s’est insufflée entre ces deux compagnons révolutionnaires.
Une histoire sanglante, une folie destructive, des hommes passionnés et entrainés dans une révolution qui les dépasse et qu’ils ne maitrisent plus.
Les comédiens vêtus de magnifiques costumes créés par Marie Fréderique Fillion, nous entrainent avec passion dans cette tragédie historique.
Loîc Corbery incarne avec brio Danton, plein d’énergie, de joyeuseté mais aussi d’amertume et de déception. Parfois désinvolte puis profondément soucieux et parfois coléreux.
Clément Hervieu-Léger interprète Robespierre avec talent, néanmoins un jeu un peu plus sobre, renforcerait la personnalité de Robespierre.
Gaël Kamilindi, ce cher Camille angoissé par la mort qui approche, nous réjouit et nous émeut profondément
Guilaume Gallienne digne, imperturbable et strict en Saint-Just nous ravit.
N’oublions pas Christian Gonon , Julie Sicard, Nicolas Lormeau, Anna Cervinka, Julien Frison, Jean Chevalier, Marina hands, Nicolas Chupin que nous avons toujours beaucoup de plaisir à voir et à revoir, ainsi que les comédiens et les comédiennes de l’académie de la Comédie-Française : Sanda Bourenane, Vincent Breton, Olivier Debasch, Yasmine Haller, Ipek Kinay, Alexandre Manbon.
Tous nous ont transportent avec passion et talent dans cette révolution sanglante.