Ses critiques
98 critiques
1/10
5 novembre, 14h30, Paris
Que dire ? Faisons un rêve ? Non, plutôt un cauchemar ! Le texte est d’une misogynie insupportable. Comment monter un tel texte encore aujourd’hui ?
Le personnage du valet est grotesque. Il se balade sur le plateau avec un costume invraisemblable. Pour faire rire ? Peut-être, mais chez moi, comme je le pense chez beaucoup d’autres, ce genre d’humour lourd ne prend pas…
La scénographie est kitch, mais représentative de l’époque où ce texte à été écrit. Pourquoi pas ? Il y a certes quelques éléments de cette scénographie que nous pouvons mettre en avant comme, par exemple, la transformation assez subtile d’un tableau en table.
Nicolas Briançon est un très bon comédien mais, hélas, peu convaincant en metteur en scène.
Que dire ? Faisons un rêve ? Non, plutôt un cauchemar ! Le texte est d’une misogynie insupportable. Comment monter un tel texte encore aujourd’hui ?
Le personnage du valet est grotesque. Il se balade sur le plateau avec un costume invraisemblable. Pour faire rire ? Peut-être, mais chez moi, comme je le pense chez beaucoup d’autres, ce genre d’humour lourd ne prend pas…
La scénographie est kitch, mais représentative de l’époque où ce texte à été écrit. Pourquoi pas ? Il y a certes quelques éléments de cette scénographie que nous pouvons mettre en avant comme, par exemple, la transformation assez subtile d’un tableau en table.
Nicolas Briançon est un très bon comédien mais, hélas, peu convaincant en metteur en scène.
3/10
3 novembre, 21h, Paris
Quand le spectacle commence, la scène est tellement sombre que nous pouvons à peine distinguer les quelques ombres qui se promènent sur le plateau. On entend en voix off, une lettre fictive de Louise Michel à Théophile Ferré. Ces deux personnages sont des figures célèbres de la Commune de Paris.
Après cette lettre/témoignage de cette fausse Louise Michel, nous pouvons entendre un témoignage d’un jeune de banlieue, Lahcen, qui va passer 18 mois en prison. Là, une jeune femme est sur le plateau, derrière une toile légèrement occultante pendant qu’elle prononce ce discours.
Après ces deux séquences, qui mêlent déjà deux époques, nous assistons à une troisième scène d’exposition. Cette fois, elle se passe à l’avant-scène, devant le rideau. Elle représente une fratrie de trois frères et une soeur qui viennent d’enterrer leurs parents. Ils appartiennent au même espace temps que Lahcen.
Ces trois scènes terminées, les personnages se retrouvent de manière assez étrange dans le salon du pavillon familial.
Cette juxtaposition de scènes montre l’esprit du spectacle, c’est-à-dire sans recherche de grande cohérence. Peut-on voir chez cette famille regroupée à l'occasion d'un deuil, et ses invités inattendus qui débarquent dans leur salon, des échos tchekhoviens ?
En effet, 3 frères et 1 soeur ici, en écho aux 3 soeurs et 1 frère. dans Les 3 soeurs de Tchekhov, Chez le dramaturge russe, la fratrie toujours en deuil se retrouve 1 an après la mort de leur père. Tandis que dans la Des Territoires, la rencontre familiaile a lieu qelques jours après la mort des parents. Mais, dans les deux cas, les protagonistes sont confrontés à des problèmes sociaux et économiques. Certains souhaitent vendre la maison familiale, d’autres s’y opposent. Il y a donc plusieurs éléments qui veulent souligner que nous sommes proches de la dramaturgie tchekhovienne. Malheureusement, la pertinence du rapprochement s'épuise dans des caricatures et des situations grotesques qui n'ajoutent guère à la cohérence du projet.
Dans une deuxième partie, six grands communards se retrouvent après la mort. Il est difficile de comprendre ici ce que la compagnie a souhaité dire. En effet, le passage entre notre époque, déjà plus ou moins hantée par ces personnages, puisque Louise Michel était une des invitées surprises s'étant infiltrée dans le salon de la fratrie pour les convaincre de ne pas vendre le pavillon.
Une proposition assez bancale malgré un propos de départ intéressant … Dommage !
Quand le spectacle commence, la scène est tellement sombre que nous pouvons à peine distinguer les quelques ombres qui se promènent sur le plateau. On entend en voix off, une lettre fictive de Louise Michel à Théophile Ferré. Ces deux personnages sont des figures célèbres de la Commune de Paris.
Après cette lettre/témoignage de cette fausse Louise Michel, nous pouvons entendre un témoignage d’un jeune de banlieue, Lahcen, qui va passer 18 mois en prison. Là, une jeune femme est sur le plateau, derrière une toile légèrement occultante pendant qu’elle prononce ce discours.
Après ces deux séquences, qui mêlent déjà deux époques, nous assistons à une troisième scène d’exposition. Cette fois, elle se passe à l’avant-scène, devant le rideau. Elle représente une fratrie de trois frères et une soeur qui viennent d’enterrer leurs parents. Ils appartiennent au même espace temps que Lahcen.
Ces trois scènes terminées, les personnages se retrouvent de manière assez étrange dans le salon du pavillon familial.
Cette juxtaposition de scènes montre l’esprit du spectacle, c’est-à-dire sans recherche de grande cohérence. Peut-on voir chez cette famille regroupée à l'occasion d'un deuil, et ses invités inattendus qui débarquent dans leur salon, des échos tchekhoviens ?
En effet, 3 frères et 1 soeur ici, en écho aux 3 soeurs et 1 frère. dans Les 3 soeurs de Tchekhov, Chez le dramaturge russe, la fratrie toujours en deuil se retrouve 1 an après la mort de leur père. Tandis que dans la Des Territoires, la rencontre familiaile a lieu qelques jours après la mort des parents. Mais, dans les deux cas, les protagonistes sont confrontés à des problèmes sociaux et économiques. Certains souhaitent vendre la maison familiale, d’autres s’y opposent. Il y a donc plusieurs éléments qui veulent souligner que nous sommes proches de la dramaturgie tchekhovienne. Malheureusement, la pertinence du rapprochement s'épuise dans des caricatures et des situations grotesques qui n'ajoutent guère à la cohérence du projet.
Dans une deuxième partie, six grands communards se retrouvent après la mort. Il est difficile de comprendre ici ce que la compagnie a souhaité dire. En effet, le passage entre notre époque, déjà plus ou moins hantée par ces personnages, puisque Louise Michel était une des invitées surprises s'étant infiltrée dans le salon de la fratrie pour les convaincre de ne pas vendre le pavillon.
Une proposition assez bancale malgré un propos de départ intéressant … Dommage !
9/10
27 octobre, 19h, Paris
En entrant dans la salle, la comédienne (Lina Lamara) et le musicien (Pierre Delaup) sont sur le plateau. La salle est petite, intime. Nous allons passer 1h10 à voyager avec eux dans la mémoire de la comédienne.
La première phrase que l’on entend « Entre le visible et ce qui est il y a de longues histoires » est également la dernière. En effet, en partant d’une histoire, une nouvelle branche se crée et donne naissance à des tonnes d’autres. Ce spectacle pourrait encore durer indéfiniment, on ne s’en lasserait pas ! Lina Lamara fait revivre les personnages de son enfance, sa grand-mère Mouima, sa mère, ses 11 oncles et tantes qui viennent tous manger chez sa mémé le samedi et enfin elle-même, de ses 5 ans à aujourd’hui.
« La clef de Gaia », c’est notre histoire. Elle nous appartient. Depuis toute petite, l’héroïne veut être chanteuse. Et malgré l’absence d’encouragements de la part de son entourage, malgré le poids du social, elle a persévéré dans ses rêves et a réussi. A travers ce spectacle, la chanteuse et comédienne nous dit qu’il ne faut jamais renoncer à ses rêves !
La musique, un accompagnement à la guitare durant la totallité du spectacle, a une place centrale. Si le guitariste ne répond pas par des mots aux questions de Lina, ou plutôt de celle que sa grand-mère appelait Gaia, les accords de sa guitare, les rythmes permettent de transmettre l’émotion, tout aussi fortement que par l’usage de la voix, peut-être même plus fortement encore. Cette voix, on l’entendra après les saluts, pour remercier toutes les personnes que l’on ne voit mais qui ont permis au spectacle d’exister. Un spectateur, exprimant sans doute un ressenti commun, s’écrira dans la salle « Il parle !! ». La place de la musique est également accentuée par le rêve de Lina de devenir chanteuse de soul. Elle est ce qui permet le passage entre le passé, les souvenirs et le temps présent.
La comédienne, Lina Lamara, a une présence incontestable dans un spectacle extrêmement touchant. Ses chansons et sa voix nous accompagnent, bien au-delà de la représentation !
En entrant dans la salle, la comédienne (Lina Lamara) et le musicien (Pierre Delaup) sont sur le plateau. La salle est petite, intime. Nous allons passer 1h10 à voyager avec eux dans la mémoire de la comédienne.
La première phrase que l’on entend « Entre le visible et ce qui est il y a de longues histoires » est également la dernière. En effet, en partant d’une histoire, une nouvelle branche se crée et donne naissance à des tonnes d’autres. Ce spectacle pourrait encore durer indéfiniment, on ne s’en lasserait pas ! Lina Lamara fait revivre les personnages de son enfance, sa grand-mère Mouima, sa mère, ses 11 oncles et tantes qui viennent tous manger chez sa mémé le samedi et enfin elle-même, de ses 5 ans à aujourd’hui.
« La clef de Gaia », c’est notre histoire. Elle nous appartient. Depuis toute petite, l’héroïne veut être chanteuse. Et malgré l’absence d’encouragements de la part de son entourage, malgré le poids du social, elle a persévéré dans ses rêves et a réussi. A travers ce spectacle, la chanteuse et comédienne nous dit qu’il ne faut jamais renoncer à ses rêves !
La musique, un accompagnement à la guitare durant la totallité du spectacle, a une place centrale. Si le guitariste ne répond pas par des mots aux questions de Lina, ou plutôt de celle que sa grand-mère appelait Gaia, les accords de sa guitare, les rythmes permettent de transmettre l’émotion, tout aussi fortement que par l’usage de la voix, peut-être même plus fortement encore. Cette voix, on l’entendra après les saluts, pour remercier toutes les personnes que l’on ne voit mais qui ont permis au spectacle d’exister. Un spectateur, exprimant sans doute un ressenti commun, s’écrira dans la salle « Il parle !! ». La place de la musique est également accentuée par le rêve de Lina de devenir chanteuse de soul. Elle est ce qui permet le passage entre le passé, les souvenirs et le temps présent.
La comédienne, Lina Lamara, a une présence incontestable dans un spectacle extrêmement touchant. Ses chansons et sa voix nous accompagnent, bien au-delà de la représentation !
9/10
21 octobre, 19h, Paris
Deux chaises sont posées sur le plateau, l’une plus à l’avant-scène, l’autre plus en retrait. C’est donc un plateau dépouillé, vide de tous les artifices que le théâtre peut apporter.
Nous assistons au témoignage de deux rescapés du ghetto de Varsovie : Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson, 7 et 12 ans au moment des faits.
Leurs voix sont portées avec beaucoup de justesse et de simplicité par deux excellents comédiens : Antoine Mathieu et Marie Desgranges.
Les mots sont ceux de Paul et de Wlodka qui se souviennent de leur enfance. Une enfance douloureuse mais qui n’appelle pas au pathos.
Les comédiens prêtent leur voix et leur corps à ces paroles. Il faut garder en mémoire que Paul et Wlodka était enfants et que, par conséquent, il s’agit de souvenirs d’enfants. Certains souvenirs peuvent faire sourire comme lorsqu’à la fin Paul raconte que les journaux étaient affichés sur des panneaux avec d’un côté les journaux qui disent la vérité et de l’autre ceux qui mentent, dont faisait partie Le Monde qu’il lisait avec son frère.
Le spectacle est conçu par des témoignages. Il fait donc appel à une mémoire, mais qui, dans sa simplicité, ne fait à aucun moment ressentir une exposition, ou une juxtaposition, de faits qui aurait pu sembler très muséale.
Les comédiens ne tentent à aucun moment d’incarner. Ils donnent voix à Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson, mais parviennent tout de même à nous immerger dans ces témoignages.
Un spectacle que l’on peut qualifier, comme le dit David Lescot, de théâtre-documentaire. En effet, il nous apprend des choses sur la vie dans ce ghetto, en posant des questions simples mais qui permettent de saisir le vif de la réalité parfois (souvent) en nous touchant douloureusement.
Un spectacle nécessaire, sans morbidité.
Deux chaises sont posées sur le plateau, l’une plus à l’avant-scène, l’autre plus en retrait. C’est donc un plateau dépouillé, vide de tous les artifices que le théâtre peut apporter.
Nous assistons au témoignage de deux rescapés du ghetto de Varsovie : Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson, 7 et 12 ans au moment des faits.
Leurs voix sont portées avec beaucoup de justesse et de simplicité par deux excellents comédiens : Antoine Mathieu et Marie Desgranges.
Les mots sont ceux de Paul et de Wlodka qui se souviennent de leur enfance. Une enfance douloureuse mais qui n’appelle pas au pathos.
Les comédiens prêtent leur voix et leur corps à ces paroles. Il faut garder en mémoire que Paul et Wlodka était enfants et que, par conséquent, il s’agit de souvenirs d’enfants. Certains souvenirs peuvent faire sourire comme lorsqu’à la fin Paul raconte que les journaux étaient affichés sur des panneaux avec d’un côté les journaux qui disent la vérité et de l’autre ceux qui mentent, dont faisait partie Le Monde qu’il lisait avec son frère.
Le spectacle est conçu par des témoignages. Il fait donc appel à une mémoire, mais qui, dans sa simplicité, ne fait à aucun moment ressentir une exposition, ou une juxtaposition, de faits qui aurait pu sembler très muséale.
Les comédiens ne tentent à aucun moment d’incarner. Ils donnent voix à Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson, mais parviennent tout de même à nous immerger dans ces témoignages.
Un spectacle que l’on peut qualifier, comme le dit David Lescot, de théâtre-documentaire. En effet, il nous apprend des choses sur la vie dans ce ghetto, en posant des questions simples mais qui permettent de saisir le vif de la réalité parfois (souvent) en nous touchant douloureusement.
Un spectacle nécessaire, sans morbidité.
10/10
20 octobre, 21h, Paris
J’avais déjà vu Amok en 2016 au Théâtre du Roi René lors du Festival Avignon OFF 2016. Cet été, je me suis replongée dans l’oeuvre de Zweig avec La pitié dangereuse, La confusion des sentiments et Amok entre autres. C'est pourquoi j'ai eu envie de revoir ce spectacle que j’avais déjà trouvé génial la première fois. Le fait d’avoir lu la nouvelle m’a permis de me rendre compte que le spectateur est mis à la place du « je » de la nouvelle. On rentre ainsi bien plus dans l’atmosphère étouffante du spectacle (celle ressentie durant la lecture). Nous sommes réellement oppressés, comme pris au piège par cet homme qui nous raconte son histoire.
Le comédien, Alexis Moncorgé, passe de la narration de ses souvenirs en les commentant, les expliquant à ses auditeurs, à leur réincarnation. Il revit son histoire. Il nous offre un voyage dans ses souvenirs (les plus douloureux). Mais comme n’importe quel souvenir, ii y a des moments de flottement, d’incertitude, une dimension presque onirique apportée par des moments de danse. Ces moments permettent également de souligner la folie du personnage. Tout d’un coup, « les mots laissent place au corps ».
Alexis Moncorgé offre une réelle performance. Il parvient à faire vivre tous les personnages de la nouvelle grâce à un rien. Un simple geste, une modification d’intonation pour donner voix à une multitude de personnages. Nous avons l’impression de tous les voir sur ce plateau quasiment vide et pourtant si peuplé. Ce spectacle offre une plongée dans l’univers de Zweig par une interprétation continuelle, à la différence de ce qu’a fait Simon McBurney de La pitié dangereuse en conservant le roman sur le plateau. Ce choix nous permet une plus facile identification à un personnage à qui l’on n'aimerait pas ressembler. Et qui pousse donc à une forme de malaise face à ce « Fou de Malaisie » (sous-titre de la nouvelle).
Un spectacle dense et dansant porté par un excellent comédien. Courez-y !!
J’avais déjà vu Amok en 2016 au Théâtre du Roi René lors du Festival Avignon OFF 2016. Cet été, je me suis replongée dans l’oeuvre de Zweig avec La pitié dangereuse, La confusion des sentiments et Amok entre autres. C'est pourquoi j'ai eu envie de revoir ce spectacle que j’avais déjà trouvé génial la première fois. Le fait d’avoir lu la nouvelle m’a permis de me rendre compte que le spectateur est mis à la place du « je » de la nouvelle. On rentre ainsi bien plus dans l’atmosphère étouffante du spectacle (celle ressentie durant la lecture). Nous sommes réellement oppressés, comme pris au piège par cet homme qui nous raconte son histoire.
Le comédien, Alexis Moncorgé, passe de la narration de ses souvenirs en les commentant, les expliquant à ses auditeurs, à leur réincarnation. Il revit son histoire. Il nous offre un voyage dans ses souvenirs (les plus douloureux). Mais comme n’importe quel souvenir, ii y a des moments de flottement, d’incertitude, une dimension presque onirique apportée par des moments de danse. Ces moments permettent également de souligner la folie du personnage. Tout d’un coup, « les mots laissent place au corps ».
Alexis Moncorgé offre une réelle performance. Il parvient à faire vivre tous les personnages de la nouvelle grâce à un rien. Un simple geste, une modification d’intonation pour donner voix à une multitude de personnages. Nous avons l’impression de tous les voir sur ce plateau quasiment vide et pourtant si peuplé. Ce spectacle offre une plongée dans l’univers de Zweig par une interprétation continuelle, à la différence de ce qu’a fait Simon McBurney de La pitié dangereuse en conservant le roman sur le plateau. Ce choix nous permet une plus facile identification à un personnage à qui l’on n'aimerait pas ressembler. Et qui pousse donc à une forme de malaise face à ce « Fou de Malaisie » (sous-titre de la nouvelle).
Un spectacle dense et dansant porté par un excellent comédien. Courez-y !!