Ses critiques
98 critiques
8/10
Après avoir découvert le collectif La Voix des Plumes lors du festival d’Avignon 2017 avec Le roman de Mr Molière, j’étais très curieuse de voir leur nouvelle création, une fois de plus un petit bijou.
Quelle histoire inquiétante et angoissante que celle de Jacob Pétrovitch Goliadkine (Ronan Rivière) qui se retrouve nez à nez avec son double (Antoine Prud’homme de la Boussinière). Celui ci porte le même nom, emménage dans le même appartement. De surcroît, il gagne le cœur de Clara dont le premier Jacob Pétrovitch Goliadkine est amoureux depuis longtemps. Pour ajouter au trouble, ils sont habillés de la même manière et font au début les mêmes gestes au même moment, tels des musiciens dans un orchestre.
En parlant de musique, comme pour leurs précédents spectacles, ils sont accompagnés par un pianiste en direct, rendant ainsi hommage au ciné-concert. La musique live nous plonge complètement dans l’univers presque onirique des pièces de ce collectif. Les comédiens sont comme dans un tableau d’Edward Hopper. En effet, la scénographie évoque sans aucun doute l’univers du peintre anglais, tant dans les couleurs que dans les formes.
Encore un spectacle à ne pas manquer !
Quelle histoire inquiétante et angoissante que celle de Jacob Pétrovitch Goliadkine (Ronan Rivière) qui se retrouve nez à nez avec son double (Antoine Prud’homme de la Boussinière). Celui ci porte le même nom, emménage dans le même appartement. De surcroît, il gagne le cœur de Clara dont le premier Jacob Pétrovitch Goliadkine est amoureux depuis longtemps. Pour ajouter au trouble, ils sont habillés de la même manière et font au début les mêmes gestes au même moment, tels des musiciens dans un orchestre.
En parlant de musique, comme pour leurs précédents spectacles, ils sont accompagnés par un pianiste en direct, rendant ainsi hommage au ciné-concert. La musique live nous plonge complètement dans l’univers presque onirique des pièces de ce collectif. Les comédiens sont comme dans un tableau d’Edward Hopper. En effet, la scénographie évoque sans aucun doute l’univers du peintre anglais, tant dans les couleurs que dans les formes.
Encore un spectacle à ne pas manquer !
7,5/10
Antoine Herbez nous propose un Songe d’une nuit d’été rempli d’une féérie que je n’avais pas rencontrée depuis fort longtemps dans cette œuvre de Shakespeare. On peut souligner dès à présent qu’il s’agit d’une libre adaptation mêlant Purcell, The Fairy Queen, et Shakespeare.
Les comédiens sont à la fois chanteurs et musiciens. Ils déploient tous leur art sur le plateau pour notre plus grand plaisir.
On peut être au premier abord réservé devant l’absence des personnages des comédiens, mais on se rend compte qu’en définitive il est possible de se passer de cette intrigue. Le bénéfice ici est de resserrer l’action sur les deux couples Lysandre/Hermia et Démétrius /Héléna, ainsi que sur la reine des fées accompagnée de Puck, d’Oberon et de ses 3 suivantes.
De plus, l’absence des comédiens nous autorise à mieux percevoir l’excellence des musiciens. La musique de Purcell est en effet extrêmement bien intégrée aux différents épisodes de l’œuvre du dramaturge anglais. C’est un tel plaisir d’entendre de si belles pièces musicales que l’on aimerait que cela dure plus encore.
Je vous laisse découvrir qui prendra la tête d’âne et comment cela sera représenté !
Comme nous dit Puck, ils n’ont cherché qu’à nous plaire et cela a bel et bien réussi. Un très grand bravo.
Si vous êtes avec des enfants, allez voir également Peau d’âne à la Luna.
Les comédiens sont à la fois chanteurs et musiciens. Ils déploient tous leur art sur le plateau pour notre plus grand plaisir.
On peut être au premier abord réservé devant l’absence des personnages des comédiens, mais on se rend compte qu’en définitive il est possible de se passer de cette intrigue. Le bénéfice ici est de resserrer l’action sur les deux couples Lysandre/Hermia et Démétrius /Héléna, ainsi que sur la reine des fées accompagnée de Puck, d’Oberon et de ses 3 suivantes.
De plus, l’absence des comédiens nous autorise à mieux percevoir l’excellence des musiciens. La musique de Purcell est en effet extrêmement bien intégrée aux différents épisodes de l’œuvre du dramaturge anglais. C’est un tel plaisir d’entendre de si belles pièces musicales que l’on aimerait que cela dure plus encore.
Je vous laisse découvrir qui prendra la tête d’âne et comment cela sera représenté !
Comme nous dit Puck, ils n’ont cherché qu’à nous plaire et cela a bel et bien réussi. Un très grand bravo.
Si vous êtes avec des enfants, allez voir également Peau d’âne à la Luna.
8,5/10
Après avoir vu l’adaptation d’Oncle Vania par Julie Deliquet au Vieux Colombier, je ne pensais pas pouvoir trouver aussi bien. Alors autant vous dire tout de suite que j’ai été plus qu’agréablement surprise par la beauté de ce spectacle. Ils montrent la vie, des moments finalement assez banals, comme chez Tchekhov, mais tout en finesse que cela paraît presque extraordinaire. Et comme disait Hitchcock, ici même si l’on nous montre la vie il n’y a pas une seule seconde d’ennui !
Vania permet de questionner la place de l’individu dans la société. Le docteur Astrov qui lui pense aux générations futures en plantant des arbres pour remettre un peu de verdure sur Terre. Il refuse de rester les bras croisés à ne rien faire comme Vania par exemple qui passe son temps à manger, boire et dormir. « Ceux qui vivront dans cent ans, deux cents ans et à qui nous frayons la voie, s’ils viennent à penser à nous, est-ce qu’ils penseront du bien de nous ? » nous dit Astrov. C’est donc bien un avertissement face à ce qu’il risque de se passer si nous ne faisons aucun effort.
On voit bien ici à quel point le texte de Tchekhov résonne encore aujourd’hui.
Il est tout de même difficile de ne pas songer au travail de Julie Deliquet, d’autant qu’une des comédiennes, Magaly Godenaire, fait partie du Collectif In Vitro. Le ByCollectif a également choisi d’inviter le public à sa table en proposant un dispositif tri-frontal, encore plus immersif que le bi-frontal, les comédiens sortant de tous les côtés et se fondent dans le public.
Pour la petite anecdote : j’ai eu la chance de voir une représentation unique, celle du 12 juillet, et ce jour-là pendant la représentation, l’alarme incendie s’est déclenchée plusieurs fois,sans incendie dans le théâtre. Je dois dire que les comédiens ont extrêmement bien géré ces moments assez inattendus. Lors de la deuxième alarme, Nicolas Dandine, qui interprète le professeur Sérébriakhov, entre et nous interpelle en nous disant « Quoi, on ne peut pas être tranquille dans cette maison ». Ils ont ainsi joué avec les aléas du spectacle vivant.
Nous avons donc vécu ensemble un beau moment que je ne suis, comme je pense tout le public et tous les comédiens, pas près d’oublier. Un grand bravo à eux pour avoir joué dans ces conditions. J’espère pouvoir le revoir dans d’autres afin d’en profiter plus encore !!
Vania permet de questionner la place de l’individu dans la société. Le docteur Astrov qui lui pense aux générations futures en plantant des arbres pour remettre un peu de verdure sur Terre. Il refuse de rester les bras croisés à ne rien faire comme Vania par exemple qui passe son temps à manger, boire et dormir. « Ceux qui vivront dans cent ans, deux cents ans et à qui nous frayons la voie, s’ils viennent à penser à nous, est-ce qu’ils penseront du bien de nous ? » nous dit Astrov. C’est donc bien un avertissement face à ce qu’il risque de se passer si nous ne faisons aucun effort.
On voit bien ici à quel point le texte de Tchekhov résonne encore aujourd’hui.
Il est tout de même difficile de ne pas songer au travail de Julie Deliquet, d’autant qu’une des comédiennes, Magaly Godenaire, fait partie du Collectif In Vitro. Le ByCollectif a également choisi d’inviter le public à sa table en proposant un dispositif tri-frontal, encore plus immersif que le bi-frontal, les comédiens sortant de tous les côtés et se fondent dans le public.
Pour la petite anecdote : j’ai eu la chance de voir une représentation unique, celle du 12 juillet, et ce jour-là pendant la représentation, l’alarme incendie s’est déclenchée plusieurs fois,sans incendie dans le théâtre. Je dois dire que les comédiens ont extrêmement bien géré ces moments assez inattendus. Lors de la deuxième alarme, Nicolas Dandine, qui interprète le professeur Sérébriakhov, entre et nous interpelle en nous disant « Quoi, on ne peut pas être tranquille dans cette maison ». Ils ont ainsi joué avec les aléas du spectacle vivant.
Nous avons donc vécu ensemble un beau moment que je ne suis, comme je pense tout le public et tous les comédiens, pas près d’oublier. Un grand bravo à eux pour avoir joué dans ces conditions. J’espère pouvoir le revoir dans d’autres afin d’en profiter plus encore !!
8/10
Emmanuel Besnault nous offre une version magnifique du Cercle de craie d’après Kablund et Li Xingdao. C’est une légende chinoise. La jeune Haïtang est vendue au gouverneur de la cité comme seconde épouse. Elle lui donne un enfant ce qui n’a pas été le cas de la première. Elle devient donc l’épouse légitime. Mais à la mort du gouverneur, celui-ci est assassiné par sa première épouse. Celle-ci va tout faire pour lui prendre son enfant en le faisant passer pour le sien. Pour savoir qui des deux mères est la vraie, le jeune empereur décide de tracer un cercle de craie au sol et celle des deux qui tirera le plus fort gagnera l’enfant et sera donc considéré comme étant la vraie mère.
La troupe de l’Eternel Été mêle chant, danse et théâtre pour un spectacle riche et puissant. Les comédiens sont tous géniaux mais une mention spéciale doit être attribuée à Geoffrey Rouge-Carrassat qui campe plusieurs personnages, du prince (futur empereur) à la nourrice en passant par un paysan, et passe de l’un à l’autre en une fraction de seconde de manière absolument éblouissante !
La scénographie d’Angeline Croissant est sublime et permet de rendre de très belles images. Elle ne montre pas un lieu pré-défini, ce qui souligne l’intemporalité ainsi que l’indéfintion du lieu. En effet, l’histoire peut encore nous parler aujourd’hui et peut être mise en écho aux violences faites aux femmes encore à notre époque. Celles-ci sont encore, dans trop de pays, vendues et forcer à épouser un homme qu’elles n’aiment pas .
Un très très beau spectacle que je conseille vivement !! C’est avec impatience que j’attends de découvrir leur autre création, ici en Avignon : Les Fourberies de Scapin.
La troupe de l’Eternel Été mêle chant, danse et théâtre pour un spectacle riche et puissant. Les comédiens sont tous géniaux mais une mention spéciale doit être attribuée à Geoffrey Rouge-Carrassat qui campe plusieurs personnages, du prince (futur empereur) à la nourrice en passant par un paysan, et passe de l’un à l’autre en une fraction de seconde de manière absolument éblouissante !
La scénographie d’Angeline Croissant est sublime et permet de rendre de très belles images. Elle ne montre pas un lieu pré-défini, ce qui souligne l’intemporalité ainsi que l’indéfintion du lieu. En effet, l’histoire peut encore nous parler aujourd’hui et peut être mise en écho aux violences faites aux femmes encore à notre époque. Celles-ci sont encore, dans trop de pays, vendues et forcer à épouser un homme qu’elles n’aiment pas .
Un très très beau spectacle que je conseille vivement !! C’est avec impatience que j’attends de découvrir leur autre création, ici en Avignon : Les Fourberies de Scapin.
7,5/10
Après avoir découvert le travail de la Compagnie Chouchenko par leur mise en scène des Misérables, j’étais très curieuse de voir leur nouvelle création : Les liaisons dangereuses d’après Laclos.
On retrouve le rythme et l’inventivité que l’on avait déjà pu trouver dans leur précédent spectacle.
La scénographie évolue au fil du spectacle en fonction des besoins de la mise en scène. Ce sont les comédien-nes qui manipulent le décor. Ce dernier existe donc grâce et par eux ! C’est une utilisation de l’espace que j’apprécie particulièrement et qui ici fonctionne à merveille. De plus, celle-ci est mise en valeur par les lumières de Denis Koransky (qui a également éclairé le spectacle Amok avec Alexis Moncorgé) !
Mettre en scène un roman épistolaire quasiment sans toucher le texte est un sacré défi, ici parfaitement relevé.
Comme pour Les Misérables, Manon Montel, la metteure en scène, a choisi de représenter l’histoire à partir de l’œil d’un personnage qui peut paraître lors d’une première lecture de l’oeuvre moins centrale. Ainsi, alors que c’était précédemment du point de vue de Mme Thénardier, c’est de celui de Danceny que l’histoire se déroule grâce à la correspondance qu’il a entre les mains : le passé défile sous ses yeux !
Encore un beau moment de théâtre offert par la Compagnie Chouchenko !
On retrouve le rythme et l’inventivité que l’on avait déjà pu trouver dans leur précédent spectacle.
La scénographie évolue au fil du spectacle en fonction des besoins de la mise en scène. Ce sont les comédien-nes qui manipulent le décor. Ce dernier existe donc grâce et par eux ! C’est une utilisation de l’espace que j’apprécie particulièrement et qui ici fonctionne à merveille. De plus, celle-ci est mise en valeur par les lumières de Denis Koransky (qui a également éclairé le spectacle Amok avec Alexis Moncorgé) !
Mettre en scène un roman épistolaire quasiment sans toucher le texte est un sacré défi, ici parfaitement relevé.
Comme pour Les Misérables, Manon Montel, la metteure en scène, a choisi de représenter l’histoire à partir de l’œil d’un personnage qui peut paraître lors d’une première lecture de l’oeuvre moins centrale. Ainsi, alors que c’était précédemment du point de vue de Mme Thénardier, c’est de celui de Danceny que l’histoire se déroule grâce à la correspondance qu’il a entre les mains : le passé défile sous ses yeux !
Encore un beau moment de théâtre offert par la Compagnie Chouchenko !