Ses critiques
43 critiques
6/10
Ce Bérénice-là m'a plutôt déçue.
Pour cette pièce qui, constitue à mes yeux, l'acmé de la tragédie racinienne, je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotion. J'ai pourtant écouté, avec la plus grande attention, les merveilleux vers raciniens et même retrouvé parfois leur rythme envoûtant...
Cependant, je n'ai guère cru à la torture que vaut à cet Antiochus-là, son rôle de double confident, ni à son personnage héroïque de compagnon d'armes de Titus, injustement et continuellement maltraité par le Sort. Il ne m'a guère touchée.
Je n'ai pas été tellement sensible, non plus, au drame que vivrait ce Titus-là, partagé entre ambition, honneur, raison d'Etat et amour passionnel pour Bérénice. Trop emmêlé dans une liaison amoureuse ordinaire et pas assez empereur. Il ne m'a guère émue.
Je les ai donc trouvés un peu ternes, tous deux... En deça, en tout cas, des figures d'exception qu'ils sont censés incarner. et des destins qu'ils traversent. Un choix de direction d'acteurs qui m'a donc déçue.
Bérénice m'a davantage convaincue.
Mélodie Richard, dans sa longue et gracieuse tunique verte, qui pour vivre un amour tumultueux avec l'ennemi de son peuple, le destructeur de son royaume, a trahi ses origines, et a tout abandonné... Elle est le personnage le plus touchant, le plus attachant. Et son jeu, le plus présent... Mais elle est cependant plus femme que reine...
Amante passionnée, qui veut croire à un futur commun avec Titus, puis amante bafouée, décidée à affronter la mort et, enfin reine, qui relève la tête et quitte la place, choisissant la rupture définitive plutôt que la fin sanglante à laquelle nous habituent d'ordinaire les tragédies.
Un jeu qui relève cependant plus du naturel que du tragique mais qui, après tout passe assez bien. Une première tentative sur le registre racinien très honorable.
La voix de Marguerite Duras, et ses incantations -en leimotiv- sur Césarée, ont apporté la dimension tragique lors des transitions entre les actes. Un lamento du choeur antique...
La mise en scène dépouillée, avec ce sable omniprésent et ces longs voiles blancs parfois agités, un bel écrin pour les mots et les sentiments.
J'ai moins aimé l'irruption de Baudelaire au dernier acte et le "hélas" reporté après le film: une coquetterie de mise en scène dont j'avoue ne pas avoir vu l'apport.
Les rôles dits "secondaires" et qui ne le sont pas tant que cela -notamment les 2 femmes- sont bien tenus.
Bref, un travail honorable mais sans plus. Je me faisais une joie de retrouver "Bérénice"... Il me faudra attendre une proposition future pour raviver le plaisir de souvenirs anciens plus émouvants.
Pour cette pièce qui, constitue à mes yeux, l'acmé de la tragédie racinienne, je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotion. J'ai pourtant écouté, avec la plus grande attention, les merveilleux vers raciniens et même retrouvé parfois leur rythme envoûtant...
Cependant, je n'ai guère cru à la torture que vaut à cet Antiochus-là, son rôle de double confident, ni à son personnage héroïque de compagnon d'armes de Titus, injustement et continuellement maltraité par le Sort. Il ne m'a guère touchée.
Je n'ai pas été tellement sensible, non plus, au drame que vivrait ce Titus-là, partagé entre ambition, honneur, raison d'Etat et amour passionnel pour Bérénice. Trop emmêlé dans une liaison amoureuse ordinaire et pas assez empereur. Il ne m'a guère émue.
Je les ai donc trouvés un peu ternes, tous deux... En deça, en tout cas, des figures d'exception qu'ils sont censés incarner. et des destins qu'ils traversent. Un choix de direction d'acteurs qui m'a donc déçue.
Bérénice m'a davantage convaincue.
Mélodie Richard, dans sa longue et gracieuse tunique verte, qui pour vivre un amour tumultueux avec l'ennemi de son peuple, le destructeur de son royaume, a trahi ses origines, et a tout abandonné... Elle est le personnage le plus touchant, le plus attachant. Et son jeu, le plus présent... Mais elle est cependant plus femme que reine...
Amante passionnée, qui veut croire à un futur commun avec Titus, puis amante bafouée, décidée à affronter la mort et, enfin reine, qui relève la tête et quitte la place, choisissant la rupture définitive plutôt que la fin sanglante à laquelle nous habituent d'ordinaire les tragédies.
Un jeu qui relève cependant plus du naturel que du tragique mais qui, après tout passe assez bien. Une première tentative sur le registre racinien très honorable.
La voix de Marguerite Duras, et ses incantations -en leimotiv- sur Césarée, ont apporté la dimension tragique lors des transitions entre les actes. Un lamento du choeur antique...
La mise en scène dépouillée, avec ce sable omniprésent et ces longs voiles blancs parfois agités, un bel écrin pour les mots et les sentiments.
J'ai moins aimé l'irruption de Baudelaire au dernier acte et le "hélas" reporté après le film: une coquetterie de mise en scène dont j'avoue ne pas avoir vu l'apport.
Les rôles dits "secondaires" et qui ne le sont pas tant que cela -notamment les 2 femmes- sont bien tenus.
Bref, un travail honorable mais sans plus. Je me faisais une joie de retrouver "Bérénice"... Il me faudra attendre une proposition future pour raviver le plaisir de souvenirs anciens plus émouvants.
9/10
La vie, la mort, l’amour portés au sublime…
Le choix de la version viennoise originale de la partition -1762- de Gluck (sans prologue, sans scènes de divertissements ou, de « coquetteries » baroques) et, la scénographie austère, épurée, avec son simple décor de gravier et de sable noir, à la fois tombe et accès aux Enfers, un jeu de lumières et d’ombres d’une beauté stupéfiante, les costumes noirs -modernes- d’une grande sobriété du Choeur (tantôt bergers et nymphes ou, esprits des enfers, furies et spectres), une production du mythe d’ « Orfeo ed Euridice » mise en œuvre par R. Carsen, saisissante, douloureuse, poignante.
Et habilement concentrée !
Le chœur exemplaire de Radio France, absolument magnifique, tout en nuances, au rôle majeur dans cet opéra, partie prenante du jeu scénique avec la procession communautaire vers la tombe du 1er acte, puis aux Enfers, où devenus spectres terrifiants enveloppés de linceuls , ils rampent avant de disparaître pour reprendre place en tant que choeur joyeux annonçant la résurrection prochaine d’Euridice, enfin constituant au 3èm acte, une ronde de liesse qui accompagne le retour à la vie -pour une seconde fois- d’Euridice.
J’ai été particulièrement « bluffée » par la symétrie du monde terrestre et des Enfers l’accès se faisant par la tombe d’Euridice… C’est sobre et très parlant…
C’est aussi la clef pour une continuité des 3 actes, permettant de n’apporter aucun trouble à l’émotion ressentie par le Public.
Les trois protagonistes sont parfaits (à mes yeux !).
Orphée, plein d’humanité, de tension dramatique, le summum du tragique et de la passion douloureuse, incarné par un Jaroussky -au meilleur-.
Amour, complice tour à tour de la douleur du héros puis du doute de l’héroïne (Amour, d’abord genre masculin, puis féminin… quelle idée judicieuse), incarné par une Emoke Barath, dont l’interprétation m’a, cette fois encore, énormément séduite et émue (j’avais particulièrement apprécié sa participation -à la fosse- dans Alcina, en doublure de Julie Fuchs, souffrante mais sur scène -en rôle muet-) . Une artiste dont j’aurais plaisir à suivre la carrière.
Et Euridice, la poignante Patricia Petibon, toute en doutes et en déchirements, celle qui m’a probablement le plus touchée dans la douleur exprimée …
L’orchestre des I Barrochisti m’a paru par moments un peu en deça du reste de la production, mais dans l’ensemble a assuré.
Merci, en tout cas, à Valérie R 42, pour son avis sur cet opéra que j’avais renoncé à voir, en dépit de mon envie, car il ne restait plus, quelques jours avant, que des places -certes à 15 euros-, mais sans visibilité…
Après avoir lu lundi sa critique, je me suis connectée au site du TCE et, oh miracle, il restait un strapontin catégorie 2 pour le soir même…sur lequel je me suis précipitée (à noter même prix qu’une place non strapontin… no comment !).
Bien m’en a pris car j’ai passé une soirée merveilleuse et, comme elle, j’ai regretté qu’elle ne dure pas plus.
L’enthousiasme parmi le Public, lundi , a été tel qu’à 21 heures, quand s’est terminé le spectacle, il s’en est trouvé plusieurs pour crier « bis »... !
Le choix de la version viennoise originale de la partition -1762- de Gluck (sans prologue, sans scènes de divertissements ou, de « coquetteries » baroques) et, la scénographie austère, épurée, avec son simple décor de gravier et de sable noir, à la fois tombe et accès aux Enfers, un jeu de lumières et d’ombres d’une beauté stupéfiante, les costumes noirs -modernes- d’une grande sobriété du Choeur (tantôt bergers et nymphes ou, esprits des enfers, furies et spectres), une production du mythe d’ « Orfeo ed Euridice » mise en œuvre par R. Carsen, saisissante, douloureuse, poignante.
Et habilement concentrée !
Le chœur exemplaire de Radio France, absolument magnifique, tout en nuances, au rôle majeur dans cet opéra, partie prenante du jeu scénique avec la procession communautaire vers la tombe du 1er acte, puis aux Enfers, où devenus spectres terrifiants enveloppés de linceuls , ils rampent avant de disparaître pour reprendre place en tant que choeur joyeux annonçant la résurrection prochaine d’Euridice, enfin constituant au 3èm acte, une ronde de liesse qui accompagne le retour à la vie -pour une seconde fois- d’Euridice.
J’ai été particulièrement « bluffée » par la symétrie du monde terrestre et des Enfers l’accès se faisant par la tombe d’Euridice… C’est sobre et très parlant…
C’est aussi la clef pour une continuité des 3 actes, permettant de n’apporter aucun trouble à l’émotion ressentie par le Public.
Les trois protagonistes sont parfaits (à mes yeux !).
Orphée, plein d’humanité, de tension dramatique, le summum du tragique et de la passion douloureuse, incarné par un Jaroussky -au meilleur-.
Amour, complice tour à tour de la douleur du héros puis du doute de l’héroïne (Amour, d’abord genre masculin, puis féminin… quelle idée judicieuse), incarné par une Emoke Barath, dont l’interprétation m’a, cette fois encore, énormément séduite et émue (j’avais particulièrement apprécié sa participation -à la fosse- dans Alcina, en doublure de Julie Fuchs, souffrante mais sur scène -en rôle muet-) . Une artiste dont j’aurais plaisir à suivre la carrière.
Et Euridice, la poignante Patricia Petibon, toute en doutes et en déchirements, celle qui m’a probablement le plus touchée dans la douleur exprimée …
L’orchestre des I Barrochisti m’a paru par moments un peu en deça du reste de la production, mais dans l’ensemble a assuré.
Merci, en tout cas, à Valérie R 42, pour son avis sur cet opéra que j’avais renoncé à voir, en dépit de mon envie, car il ne restait plus, quelques jours avant, que des places -certes à 15 euros-, mais sans visibilité…
Après avoir lu lundi sa critique, je me suis connectée au site du TCE et, oh miracle, il restait un strapontin catégorie 2 pour le soir même…sur lequel je me suis précipitée (à noter même prix qu’une place non strapontin… no comment !).
Bien m’en a pris car j’ai passé une soirée merveilleuse et, comme elle, j’ai regretté qu’elle ne dure pas plus.
L’enthousiasme parmi le Public, lundi , a été tel qu’à 21 heures, quand s’est terminé le spectacle, il s’en est trouvé plusieurs pour crier « bis »... !
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5/10
« Eden Teatro » au Théatre de l’Athénée - Louis Jouvet pour quelques jours encore … : « Le douloureux chemin de croix » des artistes de cabarets.
Alfredo Arias s’est emparé du texte « De la vie à la scène » du napolitain Raffaele Viviani, -pur enfant de la balle puisque ses débuts sur scène se firent dès ses 4 ans (en 1892 !)- , et nous invite à découvrir le monde interlope des cabarets populaires à numéros, le circuit des théâtres de variétés, un monde de galère et de misère noire… Ce spectacle, en langue napolitaine rend hommage au spectacle populaire et à la rude vie des artistes « de seconde zone », celle des cachets minables, des combines pathétiques, de la débrouille revendiquée, et assumée, et des illusions perdues. Je n’ai pas tellement accroché…
Grosse difficulté déjà, la densité du texte et son énonciation à un rythme tellement rapide (le propre de la langue napolitaine, sans doute !) Cela oblige le spectateur ne la maîtrisant pas, et s’il veut comprendre -un peu- de quoi il retourne, à se mobiliser en continu sur le sur-titrage -certes très lisible- mais situé de chaque côté de la scène, le conduisant ainsi à se priver de ce qui se passe -simultanément- sur le plateau lui-même…
C’est fastidieux, et fatigant à la longue, car on peine à suivre -rythme effréné de lecture- et on perd le sens ! Du coup, les numéros qui s’enchaînent sont pénalisés et je ne suis pas sûre d’avoir perçu réellement « l’enfer sur terre » de l’ « Eden Teatro ». Les scénettes (et considérations) -avant et après numéros-, alternent avec chants et danses des numéros …..la vie quotidienne des artistes quoi !
C’est bien réglé, les costumes, maquillages et perruques sont originaux, le décor est tout à fait crédible, les lumières bien conçues, les 3 musiciens dans la fosse (accordéon, violoncelle et piano) en interaction avec les artistes sur scène. Mais ce n’est qu’à de rares moments, seulement, qu’on perçoit avec émotion ce à quoi doivent se plier pour survivre les artistes, le chantage qu’exercent sur eux certains de ceux qui les emploient, les manies plus ou moins perverses des habitués, les complicités ou au contraire les jalousies qui sévissent sur scène et hors scène. Outre cette difficulté créée par la langue, avec Alfredo Arias à la mise en scène, je m’attendais à du plus noir, du plus déjanté, du plus provocateur, du plus émouvant…
De ce point de vue j'ai été aussi déçue. Dommage, car les artistes, passent d’un personnage à l’autre avec une facilité déconcertante, changeant de rôle, de sexe, de monde (celui des artistes, du personnel du théâtre ou du public des habitués) avec la plus grande aisance. Il n’y a rien à leur reprocher bien au contraire. Et ils ne semblent pas, ce qui est tout à leur mérite, avoir été gênés par l’accueil un peu froid de la salle. De vrais artistes de cabarets… Je regrette vraiment de n’avoir pu apprécier, à sa juste mesure, l’enjeu de ce spectacle. Ma méconnaissance du napolitain y est sans doute pour beaucoup ! Mais cela m'a conduite à rester malheureusement en dehors....
Alfredo Arias s’est emparé du texte « De la vie à la scène » du napolitain Raffaele Viviani, -pur enfant de la balle puisque ses débuts sur scène se firent dès ses 4 ans (en 1892 !)- , et nous invite à découvrir le monde interlope des cabarets populaires à numéros, le circuit des théâtres de variétés, un monde de galère et de misère noire… Ce spectacle, en langue napolitaine rend hommage au spectacle populaire et à la rude vie des artistes « de seconde zone », celle des cachets minables, des combines pathétiques, de la débrouille revendiquée, et assumée, et des illusions perdues. Je n’ai pas tellement accroché…
Grosse difficulté déjà, la densité du texte et son énonciation à un rythme tellement rapide (le propre de la langue napolitaine, sans doute !) Cela oblige le spectateur ne la maîtrisant pas, et s’il veut comprendre -un peu- de quoi il retourne, à se mobiliser en continu sur le sur-titrage -certes très lisible- mais situé de chaque côté de la scène, le conduisant ainsi à se priver de ce qui se passe -simultanément- sur le plateau lui-même…
C’est fastidieux, et fatigant à la longue, car on peine à suivre -rythme effréné de lecture- et on perd le sens ! Du coup, les numéros qui s’enchaînent sont pénalisés et je ne suis pas sûre d’avoir perçu réellement « l’enfer sur terre » de l’ « Eden Teatro ». Les scénettes (et considérations) -avant et après numéros-, alternent avec chants et danses des numéros …..la vie quotidienne des artistes quoi !
C’est bien réglé, les costumes, maquillages et perruques sont originaux, le décor est tout à fait crédible, les lumières bien conçues, les 3 musiciens dans la fosse (accordéon, violoncelle et piano) en interaction avec les artistes sur scène. Mais ce n’est qu’à de rares moments, seulement, qu’on perçoit avec émotion ce à quoi doivent se plier pour survivre les artistes, le chantage qu’exercent sur eux certains de ceux qui les emploient, les manies plus ou moins perverses des habitués, les complicités ou au contraire les jalousies qui sévissent sur scène et hors scène. Outre cette difficulté créée par la langue, avec Alfredo Arias à la mise en scène, je m’attendais à du plus noir, du plus déjanté, du plus provocateur, du plus émouvant…
De ce point de vue j'ai été aussi déçue. Dommage, car les artistes, passent d’un personnage à l’autre avec une facilité déconcertante, changeant de rôle, de sexe, de monde (celui des artistes, du personnel du théâtre ou du public des habitués) avec la plus grande aisance. Il n’y a rien à leur reprocher bien au contraire. Et ils ne semblent pas, ce qui est tout à leur mérite, avoir été gênés par l’accueil un peu froid de la salle. De vrais artistes de cabarets… Je regrette vraiment de n’avoir pu apprécier, à sa juste mesure, l’enjeu de ce spectacle. Ma méconnaissance du napolitain y est sans doute pour beaucoup ! Mais cela m'a conduite à rester malheureusement en dehors....
3/10
Une expérience qui laisse sur sa faim…
Ce n’est ni une exposition, ni un documentaire, ni une « conférence numérique »… Alors qu’est-ce ???
Je ne saurais le dire. Il s’agit, dit le site, d’une « exposition numérique immersive »… Hum !
On ressort sans avoir rien appris qu’on ne sache déjà, si on en sait un peu sur Klimt et la Sécession…
Après avoir parcouru un grand hall -obscur- où sont assis, ou étendus par terre, tout plein de gens (attention dans le noir, à ne pas tomber !!!) ou, après être grimpé jusqu’à une mezzanine (non sans mal l’escalier étant encombré de gens assis anarchiquement) on choisit soit d’être statique, soit debout et à la longue c’est bien long, soit assis par terre, ou alors de circuler…
Certains visiteurs sont rêveurs, d’autres filment ou photographient à tire larigot (la nouvelle mode dans les expos !) … Ces derniers ne regardent rien. Ils regarderont chez eux ! Curieuse démarche !
De quoi s'agit-il ?
Par des moyens techniques, certes époustouflants, car plutôt précis, sont projetées des images.
Certaines se construisent peu à peu sur les murs, les colonnes, le sol, enfin, sur toutes les surfaces possibles de ce vaste entrepôt. Ainsi on voit s’édifier, puis se décorer de frises et de fresques, le Palais de la Sécession de Vienne ou, alors s’élaborer des détails des peintures, bien connues, comme si l’artiste était en train de les peindre.
D’autres moments rassemblent des portraits, comme sur un mur d’expo, avec zoom sur des expressions ou des regards, ou sur des détails de fonds.
Si on connait Klimt, Schiele, mais aussi, Wagner, Mahler, Lehar, ou Puccini, etc. On aura reconnu bien des choses, mais sans pour autant avoir véritablement repéré l’intention et la cohérence de ce projet … sinon... de nous épater ? De faire différent ? De faire parler ? Et peut-être aussi… de faire du fric (entrée coûteuse !) ?
Une expérience peut-être à faire pour voir … une fois dans sa vie ?
Encore que … car les peintres, les musiciens et cette époque méritent mieux, me semble -t-il.
Et la musique choisie -citée d’ailleurs trop brièvement au générique- constitue surtout un bruit de fond, sans l’ajout d’une quelconque émotion.
Sinon, c’est assez mal organisé car, avoir du monde un peu partout et gênant la circulation, pourrait se révéler dangereux…
Les entrées sont filtrées, semble-t-il, en nombre de participants, mais à l’intérieur, rien n’est organisé (zone de circulation et escaliers). J’ai failli tomber sur un sac à dos dans l’obscurité.
Donc cet art numérique, je l’ai vu mais il me semble avoir assisté à une séance de « boboïsation » de l’art.
Et contrairement à leur petit doc publicitaire, je n’ai pas été « portée par une musique envoutante » et n’ai pas « découvert les figures iconiques de la fresque de Klimt »
Et à mon avis il est préférable d’aller à Vienne… !
Ou alors de concevoir un projet numérique qui soit mieux pensé et mieux établi (peut être en collaboration avec des spécialistes de l’art pictural pour trouver une ligne conductrice).
Et Klimt, choisi comme produit d’appel, sans doute pour faire connaître, les 2 autres projets numériques « Hundertwasser » et « Poetic AI » ! Ceci laisse en moi un sentiment de malaise.
J’aime trop Gustav Klimt pour une telle utilisation.
Cela étant j’ai trouvé le projet numérique Hundertwasser (un contemporain de Klimt d’après le dépliant ) assez gai, même si je n’ai pas, là non plus, saisi l’intention.
Je demeure perplexe devant une telle proposition.
Ce n’est ni une exposition, ni un documentaire, ni une « conférence numérique »… Alors qu’est-ce ???
Je ne saurais le dire. Il s’agit, dit le site, d’une « exposition numérique immersive »… Hum !
On ressort sans avoir rien appris qu’on ne sache déjà, si on en sait un peu sur Klimt et la Sécession…
Après avoir parcouru un grand hall -obscur- où sont assis, ou étendus par terre, tout plein de gens (attention dans le noir, à ne pas tomber !!!) ou, après être grimpé jusqu’à une mezzanine (non sans mal l’escalier étant encombré de gens assis anarchiquement) on choisit soit d’être statique, soit debout et à la longue c’est bien long, soit assis par terre, ou alors de circuler…
Certains visiteurs sont rêveurs, d’autres filment ou photographient à tire larigot (la nouvelle mode dans les expos !) … Ces derniers ne regardent rien. Ils regarderont chez eux ! Curieuse démarche !
De quoi s'agit-il ?
Par des moyens techniques, certes époustouflants, car plutôt précis, sont projetées des images.
Certaines se construisent peu à peu sur les murs, les colonnes, le sol, enfin, sur toutes les surfaces possibles de ce vaste entrepôt. Ainsi on voit s’édifier, puis se décorer de frises et de fresques, le Palais de la Sécession de Vienne ou, alors s’élaborer des détails des peintures, bien connues, comme si l’artiste était en train de les peindre.
D’autres moments rassemblent des portraits, comme sur un mur d’expo, avec zoom sur des expressions ou des regards, ou sur des détails de fonds.
Si on connait Klimt, Schiele, mais aussi, Wagner, Mahler, Lehar, ou Puccini, etc. On aura reconnu bien des choses, mais sans pour autant avoir véritablement repéré l’intention et la cohérence de ce projet … sinon... de nous épater ? De faire différent ? De faire parler ? Et peut-être aussi… de faire du fric (entrée coûteuse !) ?
Une expérience peut-être à faire pour voir … une fois dans sa vie ?
Encore que … car les peintres, les musiciens et cette époque méritent mieux, me semble -t-il.
Et la musique choisie -citée d’ailleurs trop brièvement au générique- constitue surtout un bruit de fond, sans l’ajout d’une quelconque émotion.
Sinon, c’est assez mal organisé car, avoir du monde un peu partout et gênant la circulation, pourrait se révéler dangereux…
Les entrées sont filtrées, semble-t-il, en nombre de participants, mais à l’intérieur, rien n’est organisé (zone de circulation et escaliers). J’ai failli tomber sur un sac à dos dans l’obscurité.
Donc cet art numérique, je l’ai vu mais il me semble avoir assisté à une séance de « boboïsation » de l’art.
Et contrairement à leur petit doc publicitaire, je n’ai pas été « portée par une musique envoutante » et n’ai pas « découvert les figures iconiques de la fresque de Klimt »
Et à mon avis il est préférable d’aller à Vienne… !
Ou alors de concevoir un projet numérique qui soit mieux pensé et mieux établi (peut être en collaboration avec des spécialistes de l’art pictural pour trouver une ligne conductrice).
Et Klimt, choisi comme produit d’appel, sans doute pour faire connaître, les 2 autres projets numériques « Hundertwasser » et « Poetic AI » ! Ceci laisse en moi un sentiment de malaise.
J’aime trop Gustav Klimt pour une telle utilisation.
Cela étant j’ai trouvé le projet numérique Hundertwasser (un contemporain de Klimt d’après le dépliant ) assez gai, même si je n’ai pas, là non plus, saisi l’intention.
Je demeure perplexe devant une telle proposition.
9/10
Tristesses et pouvoir
La mère d’une future 1ère ministre -populiste- d’un Etat Scandinave se suicide sur une petite île, jadis prospère et qui ne compte plus que huit habitants.
A partir d’un fait divers, qui pourrait se révéler du registre du très banal (malheureusement !), se développe un thriller qui vire -sur scène- au règlement de comptes et, nous interpelle -nous spectateurs- de façon violente sur les dérives et les menaces de notre temps.
Le décor : plusieurs maisons de bois aux couleurs éteintes, et des éclairages assez fades qui créent une atmosphère un peu glauque (bien connue des adeptes des séries et du cinéma nordique...)
Les protagonistes : des personnages bien réels, d’âges variés, plusieurs familles qui se connaissent depuis toujours, et ont accumulé entre elles ou, au sein de leurs membres un sacré passif, que l’on découvre peu à peu, notamment sous l’incitation habile et via les manipulations cruelles de la fille de la disparue, un personnage froid, ambitieux, autoritaire et calculateur, qui revient sur l’île pour tout régler… hum…
Mais aussi, autres protagonistes, des disparus qui prennent part, surtout musicalement, à l’intrigue (2 musiciens et une soprano).
Une bonne approche pour ajouter des interrogations et du mystère à la situation.
Un process vidéo, remarquable par sa précision et sa contribution -essentielle- apportée à l’intrigue (certains spectacles récents devraient en prendre de la graine !!)
Cela nous permet d’être à la fois dans l’intimité des êtres et dans leurs interactions sociales et, d’appréhender l’intime, le non-dit, le caché (certains gros-plans des visages sont éloquents)
Les acteurs se montrent excellents dans la maîtrise de ce double jeu scénique et cinématographique -immédiat- qui leur demande beaucoup de précision.
Je ne veux pas trop en dire sur l’intrigue (c’est mieux lorsqu’il s’agit d’un thriller… !) au risque- sinon- d’amoindrir l’intérêt du propos, et de priver d’étonnements et de questionnements , de sensations fortes et d’émotions vives ceux qui n’ont pas encore vu ce spectacle.
Un projet à la tension dramatique intense : les dialogues, les situations, le jeu des comédiens, la mise en scène, l’occupation de l’espace, l’atmosphère musicale et lyrique ont su progressivement nous faire entrer dans un univers d’une parfaite banalité mais au quotidien traversé par les plus grandes noirceurs, les plus grandes hypocrisies : le goût pour la manipulation, la violence, la lâcheté, la cruauté, les frustrations, l’égoïsme, l’ambition, le chantage, la honte, la peur … se découvrent peu à peu.
La tristesse omni-présente ouvre la voie aux pires excès.
Et le rire qui nous envahit parfois (pour nous laisser souffler ???) est bien empreint de cruauté.
Une vraie réussite que ce "Tristesses" d’Anne-Cécile Vandalem !
C’est une œuvre salutaire, éclairante, mais terriblement pessimiste… avec peut-être une légère lueur d’espoir... en filigrane.
Une autre façon de nous montrer les ravages « de la bête immonde ».
La mère d’une future 1ère ministre -populiste- d’un Etat Scandinave se suicide sur une petite île, jadis prospère et qui ne compte plus que huit habitants.
A partir d’un fait divers, qui pourrait se révéler du registre du très banal (malheureusement !), se développe un thriller qui vire -sur scène- au règlement de comptes et, nous interpelle -nous spectateurs- de façon violente sur les dérives et les menaces de notre temps.
Le décor : plusieurs maisons de bois aux couleurs éteintes, et des éclairages assez fades qui créent une atmosphère un peu glauque (bien connue des adeptes des séries et du cinéma nordique...)
Les protagonistes : des personnages bien réels, d’âges variés, plusieurs familles qui se connaissent depuis toujours, et ont accumulé entre elles ou, au sein de leurs membres un sacré passif, que l’on découvre peu à peu, notamment sous l’incitation habile et via les manipulations cruelles de la fille de la disparue, un personnage froid, ambitieux, autoritaire et calculateur, qui revient sur l’île pour tout régler… hum…
Mais aussi, autres protagonistes, des disparus qui prennent part, surtout musicalement, à l’intrigue (2 musiciens et une soprano).
Une bonne approche pour ajouter des interrogations et du mystère à la situation.
Un process vidéo, remarquable par sa précision et sa contribution -essentielle- apportée à l’intrigue (certains spectacles récents devraient en prendre de la graine !!)
Cela nous permet d’être à la fois dans l’intimité des êtres et dans leurs interactions sociales et, d’appréhender l’intime, le non-dit, le caché (certains gros-plans des visages sont éloquents)
Les acteurs se montrent excellents dans la maîtrise de ce double jeu scénique et cinématographique -immédiat- qui leur demande beaucoup de précision.
Je ne veux pas trop en dire sur l’intrigue (c’est mieux lorsqu’il s’agit d’un thriller… !) au risque- sinon- d’amoindrir l’intérêt du propos, et de priver d’étonnements et de questionnements , de sensations fortes et d’émotions vives ceux qui n’ont pas encore vu ce spectacle.
Un projet à la tension dramatique intense : les dialogues, les situations, le jeu des comédiens, la mise en scène, l’occupation de l’espace, l’atmosphère musicale et lyrique ont su progressivement nous faire entrer dans un univers d’une parfaite banalité mais au quotidien traversé par les plus grandes noirceurs, les plus grandes hypocrisies : le goût pour la manipulation, la violence, la lâcheté, la cruauté, les frustrations, l’égoïsme, l’ambition, le chantage, la honte, la peur … se découvrent peu à peu.
La tristesse omni-présente ouvre la voie aux pires excès.
Et le rire qui nous envahit parfois (pour nous laisser souffler ???) est bien empreint de cruauté.
Une vraie réussite que ce "Tristesses" d’Anne-Cécile Vandalem !
C’est une œuvre salutaire, éclairante, mais terriblement pessimiste… avec peut-être une légère lueur d’espoir... en filigrane.
Une autre façon de nous montrer les ravages « de la bête immonde ».