Ses critiques
63 critiques
9/10
Autant le dire tout de suite, à mon humble avis, Alexis Michalik est sans conteste la référence en matière de théâtre en ce moment et il le prouve une nouvelle fois avec ce petit bijou. Petit, ou devrais-je dire grand vu les moyens importants dont il a bénéficié pour cette production.
Bien évidemment, il n’en a pas profité pour se payer les services d’une tête d’affiche mais une véritable troupe d’acteurs tout à fait cohérente : Jean-Michel Martial et sa voix de velours, Régis Vallée en parfait idiot, Christian Mulot et Pierre Benezit en mafieux corses d’une drôlerie tellement efficace, un Pierre Forest qui a l’étoffe d’un Coquelin… Je ne pourrais pas tous les citer mais ils ont tous sans exception une présence forte sans avoir un égo les poussant à écraser les autres, y compris Guillaume Sentou, la « vedette » du spectacle, qui m’a fait oublier son passé d’humoriste moyen.
Mais cette bande ne serait pas aussi éclatent sans le texte de Michalik qui nous a délivré une histoire passionnante dont il a le secret. S’affranchissant de la réalité, on est pris dans le jeu de cette construction de Cyrano faite de hasard et de poésie (mot compte double quand on parle de cet auteur). Le tout est donc ponctué de répliques de l’œuvre Rostand, ce qui constitue un excellent moyen pour des jeunes et/ou profanes de se familiariser et d’apprécier les vers d’un autre siècle. Ce texte accessible pousse d’ailleurs un peu plus son spectacle vers la comédie, sans tomber dans les travers du boulevard (même les blagues plus simples arrivent là où on ne les attend pas et donc font mouche).
Enfin et surtout, comment ne pas parler de ce sens de la mise en scène qui fait sa signature. Reprenant les codes du cinéma, avec ces musiques d’ambiances et cette multiplicité de décors, l’auteur impose un rythme effréné qui évite l’ennui sans pour autant nous perdre dans un capharnaüm indigeste. Inutile alors de se perdre dans de somptueux décors, qui de toute façon auraient contrasté avec un univers volontairement bricolé (Rostand doit construire une pièce en 3 semaines avec moult péripéties). Là encore, on ne peut que saluer la performance des acteurs appliquant avec précision une chorégraphie parfaitement huilée qui ajoute de la magie à un spectacle qu’il faut donc, vous l’avez compris, absolument aller voir !
Bien évidemment, il n’en a pas profité pour se payer les services d’une tête d’affiche mais une véritable troupe d’acteurs tout à fait cohérente : Jean-Michel Martial et sa voix de velours, Régis Vallée en parfait idiot, Christian Mulot et Pierre Benezit en mafieux corses d’une drôlerie tellement efficace, un Pierre Forest qui a l’étoffe d’un Coquelin… Je ne pourrais pas tous les citer mais ils ont tous sans exception une présence forte sans avoir un égo les poussant à écraser les autres, y compris Guillaume Sentou, la « vedette » du spectacle, qui m’a fait oublier son passé d’humoriste moyen.
Mais cette bande ne serait pas aussi éclatent sans le texte de Michalik qui nous a délivré une histoire passionnante dont il a le secret. S’affranchissant de la réalité, on est pris dans le jeu de cette construction de Cyrano faite de hasard et de poésie (mot compte double quand on parle de cet auteur). Le tout est donc ponctué de répliques de l’œuvre Rostand, ce qui constitue un excellent moyen pour des jeunes et/ou profanes de se familiariser et d’apprécier les vers d’un autre siècle. Ce texte accessible pousse d’ailleurs un peu plus son spectacle vers la comédie, sans tomber dans les travers du boulevard (même les blagues plus simples arrivent là où on ne les attend pas et donc font mouche).
Enfin et surtout, comment ne pas parler de ce sens de la mise en scène qui fait sa signature. Reprenant les codes du cinéma, avec ces musiques d’ambiances et cette multiplicité de décors, l’auteur impose un rythme effréné qui évite l’ennui sans pour autant nous perdre dans un capharnaüm indigeste. Inutile alors de se perdre dans de somptueux décors, qui de toute façon auraient contrasté avec un univers volontairement bricolé (Rostand doit construire une pièce en 3 semaines avec moult péripéties). Là encore, on ne peut que saluer la performance des acteurs appliquant avec précision une chorégraphie parfaitement huilée qui ajoute de la magie à un spectacle qu’il faut donc, vous l’avez compris, absolument aller voir !
7/10
Plutôt qu'une critique, je vous propose le compte rendu du débat que j'ai eu avec mon amie à la sortie de la pièce car une chose est sure, cette pièce divise.
De la mise en scène, trop simpliste et cheap (on est au poche en même temps...) ou parsemée de jolies petites idées (chère Florelle, nous avons appréciées ces ombres chinoises) ; au texte soignée et poétique mais manquant mettant du temps à démarrer et peut être manquant d'enjeux comparée à la puissance du jeu (encore faut-il comprendre la folie d'un personnage isolé de son monde depuis des années); tout nous a divisé.
Insistons sur la performance d'Alexis Moncorgé qui a mon sens n'a pas volé son Molière. Il dégage un tel charisme, il en faut pour tenir ce seul en scène complexe, et vit ce texte avec une telle énergie, un texte débité avec force et un engagement physique absolu, qu'on est pris totalement dans la peau de ce personnage tourmenté. Ou alors, on peut trouver qu'il en fait trop.
Ne pouvant vous dire si ce spectacle vous plaira, je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre opinion, dans le cas contraire vous assisterez tout de même à la lecture d'un beau texte de Zweig.
De la mise en scène, trop simpliste et cheap (on est au poche en même temps...) ou parsemée de jolies petites idées (chère Florelle, nous avons appréciées ces ombres chinoises) ; au texte soignée et poétique mais manquant mettant du temps à démarrer et peut être manquant d'enjeux comparée à la puissance du jeu (encore faut-il comprendre la folie d'un personnage isolé de son monde depuis des années); tout nous a divisé.
Insistons sur la performance d'Alexis Moncorgé qui a mon sens n'a pas volé son Molière. Il dégage un tel charisme, il en faut pour tenir ce seul en scène complexe, et vit ce texte avec une telle énergie, un texte débité avec force et un engagement physique absolu, qu'on est pris totalement dans la peau de ce personnage tourmenté. Ou alors, on peut trouver qu'il en fait trop.
Ne pouvant vous dire si ce spectacle vous plaira, je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre opinion, dans le cas contraire vous assisterez tout de même à la lecture d'un beau texte de Zweig.
8/10
Évacuons les évidences, oui c'est corrosif, oui c'est transgressif, oui c'est subversif (et oui c'est jouissif), Gaspard Proust étant un des humoristes les plus talentueux de sa génération, et dieu c'est qu'il en faut du talent pour pouvoir faire rire avec de tels propos qui ne passeraient pas la modération.
Acide, noir, Il sait se moquer de ces étiquettes qu'on lui colle mais il pourrait aller au-delà. On sait qu'il est capable de réflexions profondes et originales, il en sème quelques unes dans ce spectacle, mais pourquoi ne pas s'affranchir de la pression de l'audimat et du gag toutes les 10 secondes, qui l'abaisse à la facilité de nombreuses blagues sur le sexe ou déjà entendues. Si vous avez vu son premier spectacle, cette impression de déjà vu sera particulièrement présente quand il sera question du couple.
D'ailleurs concluons, en guise de symbole, avec le titre, "Nouveau Spectacle", provocation supplémentaire après avoir "tapiné" ou pointe de paresse (l'un n’empêchant pas l'autre) ?
PS: mention spéciale sur la salle, par pitié, investissez dans une climatisation tant il fait chaud dans ce théâtre. Par ailleurs, profitez de l'absence totale de mise en scène et de la présence d'un micro pour faire des économies en évitant l'orchestre.
Acide, noir, Il sait se moquer de ces étiquettes qu'on lui colle mais il pourrait aller au-delà. On sait qu'il est capable de réflexions profondes et originales, il en sème quelques unes dans ce spectacle, mais pourquoi ne pas s'affranchir de la pression de l'audimat et du gag toutes les 10 secondes, qui l'abaisse à la facilité de nombreuses blagues sur le sexe ou déjà entendues. Si vous avez vu son premier spectacle, cette impression de déjà vu sera particulièrement présente quand il sera question du couple.
D'ailleurs concluons, en guise de symbole, avec le titre, "Nouveau Spectacle", provocation supplémentaire après avoir "tapiné" ou pointe de paresse (l'un n’empêchant pas l'autre) ?
PS: mention spéciale sur la salle, par pitié, investissez dans une climatisation tant il fait chaud dans ce théâtre. Par ailleurs, profitez de l'absence totale de mise en scène et de la présence d'un micro pour faire des économies en évitant l'orchestre.
7/10
Après avoir été déçu par Phèdre(s) revisitée à l'Odéon, j'appréhendais un peu mon retour dans ce théâtre particulier. Mais si vous êtes dans la même situation que moi, rassurez-vous, ce Dom Juan respecte la pièce originale, tout en apportant sa singularité (on est plus près du Tartuffe de Luc Bondy).
Cette relecture est servie par un duo Dom Juan - Sganarelle impeccable (certains seconds rôles surjouent peut être un peu pour exister) dans un bureau des curiosités presque féérique aux effets réussis et aux transitions, dans cette pièce, décousues, bien pensées. Sur le fond, cette mise en scène met davantage en valeur le Dom Juan athée que volage, ce qui rend le propos plus contemporain et accentuant l’attachement qu’on peut avoir à ce superbe anti-héros.
Cette relecture est servie par un duo Dom Juan - Sganarelle impeccable (certains seconds rôles surjouent peut être un peu pour exister) dans un bureau des curiosités presque féérique aux effets réussis et aux transitions, dans cette pièce, décousues, bien pensées. Sur le fond, cette mise en scène met davantage en valeur le Dom Juan athée que volage, ce qui rend le propos plus contemporain et accentuant l’attachement qu’on peut avoir à ce superbe anti-héros.
8/10
Une comédie de moeurs, qui plus est muette, il y avait de quoi y aller à reculons. Mais non, on rit énormément, des personnages mais aussi beaucoup de nous tant certaines situations burlesques de notre quotidien urbain, presque une pièce politique en somme.
Comme un film en noir et blanc dans lequel on incruste de la couleur, on pourra regretter les quelques mots, dispensables, échangés vers la fin mais je cherche des poux à ce spectacle bien pensé jusqu'au petit décor dont chaque centimètre carré devient le prétexte à un gag surprenant.
La preuve que dans le théâtre français, il est possible de rire d'autre chose que d'une maitresse cachée dans le placard.
- Pièce vue au Théâtre du Rond-Point -
Comme un film en noir et blanc dans lequel on incruste de la couleur, on pourra regretter les quelques mots, dispensables, échangés vers la fin mais je cherche des poux à ce spectacle bien pensé jusqu'au petit décor dont chaque centimètre carré devient le prétexte à un gag surprenant.
La preuve que dans le théâtre français, il est possible de rire d'autre chose que d'une maitresse cachée dans le placard.
- Pièce vue au Théâtre du Rond-Point -