Ses critiques
61 critiques
9,5/10
Des filles en collants blancs sur fond vert.
Un espace neutre, pour que le regard n’accroche sur rien d’autre que ce qui sort de leur bouche : des mots, des déclarations, avec des airs, des tons différents, mais aussi des lieux-communs, des reproches, des incompréhensions, des indications, des explications, des tirades pompeuses et des phrases toutes faites.
Tout ça à la fois et à la suite, les micro-saynètes s’enchaînant à une vitesse folle mais avec une fluidité incroyable.
Capucine Baroni et Théodora Marcadé nous proposent un exercice de style en nous entraînant dans les méandres du langage, des mots, et des gestes aussi. Loin d’être oublié, le corps est là, présent et il participe à l’expression dans sa globalité et son universalité. Les chorégraphies du verbe et du mouvement s’unissent parfaitement, pour un résultat érudit et musical.
Ça bouillonne d’intelligence, ça fuse, ça use la langue, ça la tourne, la retourne littéralement pour en perdre le sens et ainsi, mieux le retrouver. C’est un hommage à nous, humains doués du langage, qui parlons pour tout et rien dire, pour hurler et pour aimer, pour communiquer et pour exister.
Un espace neutre, pour que le regard n’accroche sur rien d’autre que ce qui sort de leur bouche : des mots, des déclarations, avec des airs, des tons différents, mais aussi des lieux-communs, des reproches, des incompréhensions, des indications, des explications, des tirades pompeuses et des phrases toutes faites.
Tout ça à la fois et à la suite, les micro-saynètes s’enchaînant à une vitesse folle mais avec une fluidité incroyable.
Capucine Baroni et Théodora Marcadé nous proposent un exercice de style en nous entraînant dans les méandres du langage, des mots, et des gestes aussi. Loin d’être oublié, le corps est là, présent et il participe à l’expression dans sa globalité et son universalité. Les chorégraphies du verbe et du mouvement s’unissent parfaitement, pour un résultat érudit et musical.
Ça bouillonne d’intelligence, ça fuse, ça use la langue, ça la tourne, la retourne littéralement pour en perdre le sens et ainsi, mieux le retrouver. C’est un hommage à nous, humains doués du langage, qui parlons pour tout et rien dire, pour hurler et pour aimer, pour communiquer et pour exister.
9,5/10
Première pièce de Tchekhov, première fois au Vieux Colombier... Mais quelle première fois !
L'art du théâtre est ici à son apogée.
Une distribution brillante, une mise en scène recherchée et moderne, un texte sublime sur la banalité et le sens de la vie, les aspirations de chacun dans cette entité étouffante qu'est la famille et aussi l'amour et le désespoir.
C'est magnifique.
L'art du théâtre est ici à son apogée.
Une distribution brillante, une mise en scène recherchée et moderne, un texte sublime sur la banalité et le sens de la vie, les aspirations de chacun dans cette entité étouffante qu'est la famille et aussi l'amour et le désespoir.
C'est magnifique.
8,5/10
C'était ma première pièce de Wajdi Mouawad.
Il faudrait pouvoir y aller plusieurs fois pour en saisir tous les détails, toutes les subtilités et tous les messages que M. Mouawad veut nous faire passer.
Son personnage, Harwan a une histoire, un passé qui le suit et le poursuit et dont la réminiscence sera peut-être son salut. La magie de Mouawad est de faire de cette histoire particulière, une histoire universelle. Chacun d'entre nous est en quête de sens dans sa vie future, notamment grâce à la compréhension et l'acceptation de celle passée.
Un très beau moment de théâtre, exigeant, sensible et personnel.
Il faudrait pouvoir y aller plusieurs fois pour en saisir tous les détails, toutes les subtilités et tous les messages que M. Mouawad veut nous faire passer.
Son personnage, Harwan a une histoire, un passé qui le suit et le poursuit et dont la réminiscence sera peut-être son salut. La magie de Mouawad est de faire de cette histoire particulière, une histoire universelle. Chacun d'entre nous est en quête de sens dans sa vie future, notamment grâce à la compréhension et l'acceptation de celle passée.
Un très beau moment de théâtre, exigeant, sensible et personnel.
4/10
En adaptant la pièce d’Henrik Ibsen Une maison de poupée qui avait fait scandale en 1879 en retraçant l’émancipation radicale de Nora, femme dominée son mari, Lorraine de Sagazan tente de s’interroger sur les diktats de genre liés à la condition d’être homme ou femme en 2016.
Pour cela, elle inverse les rôles principaux sans en changer le final.
Cela conduit seulement à brouiller le récit de ce destin de femme, qui en devient bien moins percutant que l’original. Ce qui faisait la force du texte d’Ibsen est dissipé dans une histoire un peu banale d’un couple bourgeois sans grande profondeur.
Décevant.
Pour cela, elle inverse les rôles principaux sans en changer le final.
Cela conduit seulement à brouiller le récit de ce destin de femme, qui en devient bien moins percutant que l’original. Ce qui faisait la force du texte d’Ibsen est dissipé dans une histoire un peu banale d’un couple bourgeois sans grande profondeur.
Décevant.
10/10
Il était une fois une jeune femme seule qui conte une légende romanesque tirée d’un classique de la littérature allemande dans une petite salle de théâtre. Magie de la narration, pouvoir de l’imaginaire, c’est un moment d’exception que nous propose l’ensemble théâtral Estrarre à La Loge.
Reprenant le texte de Marco Baliani et Remo Rostagno, adapté de Michael Kohlhaas de Kleist paru en 1805, le collectif Estrarre s’attaque à une forme de théâtre peu pratiquée parce que périlleuse, le théâtre-récit pour adultes, un croisement du théâtre et de la narration pure où l’acteur, seul, sur scène ou partout ailleurs, renonce à tous les artifices et raconte une histoire au public venu l’écouter. L’actrice Viktoria Kozlova vit le texte, joue tous les personnages, imite les chevaux avec brio. Elle a cette passion qu’ont les conteurs d’histoires de faire surgir des images dans les yeux des auditeurs.
On redécouvre le sens du théâtre dans ce qu’il a de plus originel, de plus archaïque.
Ce que nous propose l’ensemble théâtral Estrarre, c’est de nous raconter une histoire épique et tragique. Mais c’est surtout une révolte, une lutte silencieuse face au vacarme de ce monde.
Reprenant le texte de Marco Baliani et Remo Rostagno, adapté de Michael Kohlhaas de Kleist paru en 1805, le collectif Estrarre s’attaque à une forme de théâtre peu pratiquée parce que périlleuse, le théâtre-récit pour adultes, un croisement du théâtre et de la narration pure où l’acteur, seul, sur scène ou partout ailleurs, renonce à tous les artifices et raconte une histoire au public venu l’écouter. L’actrice Viktoria Kozlova vit le texte, joue tous les personnages, imite les chevaux avec brio. Elle a cette passion qu’ont les conteurs d’histoires de faire surgir des images dans les yeux des auditeurs.
On redécouvre le sens du théâtre dans ce qu’il a de plus originel, de plus archaïque.
Ce que nous propose l’ensemble théâtral Estrarre, c’est de nous raconter une histoire épique et tragique. Mais c’est surtout une révolte, une lutte silencieuse face au vacarme de ce monde.