Son balcon
SAISON 2022-2023
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Mini Molières
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Bleue
Son classement : 225 / 5925
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Lorsque Mark Dolson interrompt le prêche du très aimé prêtre Farley pour émettre un avis contestataire, ni l’un ni l’autre n’imagine qu’on les réunira de nouveau. Mais le jeune séminariste fougueux est placé sous la responsabilité du père Farley par Monseigneur Burke. D’entrée de jeu, la complicité entre les deux acteurs rend ce face à face savoureux.
“Transmission” n’est autre que la reprise d’une pièce déjà jouée en 2013 sous le nom de “l’Affrontement” (et adaptée de la pièce “Mass Appeal” de Bill C. Davis) jouée par Francis Huster avec Davy Sardou à la place de Valentin de Carbonnières. D’après les photos, les décors sont à peu près similaire.
Certaines scènes comme le premier prêche du jeune Dolson provoquent un rire irrépressible : à la fois plein d’une tendre moquerie pour la rigidité de notre société et absurde dans le texte. On rit gaiement des maladresses de son personnage et du délicieux monologue que Valentin de Carbonnières arrive à porter avec sérieux. Pour sa part, Francis Huster en fait beaucoup trop mais son rôle de prêtre extraverti et un peu alcoolique s’y prête bien. On s’attache très rapidement à ces deux antagonistes.
Des thèmes religieux sont effectivement abordés au cours de la pièce tel que la place des femmes dans l’église et sa position face à l’homosexualité mais cette pièce propose surtout une réflexion sur notre adaptation aux règles dictées par la société. Comme un Misanthrope moderne, ce jeune aspirant à la fonction d’ecclésiastique se heurte à des mondanités, à des règles du jeu faussées, à des esprits étroits et médisants assis sur leur diocèse comme sur leur cassette d’or… Somme toute, à peu de la sincérité attendue chez des hommes de Dieux. Comme Philinte ou comme un professeur, le prêtre Farley essaie de tempérer le jeune homme, de lui transmettre son savoir, son expérience et peu à peu le rapport de force s’inverse. Le vieux prêtre retrouve ses vieilles convictions et par son disciple tente de croire à nouveau. Il laisse une brèche s’ouvrir dans sa carapace. A sa manière revêche, Dolson s’occupe aussi de lui, le panse par son envie et ses idéaux intactes.
Il s’agit là d’une très belle pièce dans une mise en scène de Steve Suissa relativement classique mais efficace. Drôle et humble à la fois, la pièce raconte dans le cadre inattendu de la religion et de ses réticences face à la modernité une histoire de fraternité et de « transmission » plus universelle encore.
Une véritable bonne surprise !
“Transmission” n’est autre que la reprise d’une pièce déjà jouée en 2013 sous le nom de “l’Affrontement” (et adaptée de la pièce “Mass Appeal” de Bill C. Davis) jouée par Francis Huster avec Davy Sardou à la place de Valentin de Carbonnières. D’après les photos, les décors sont à peu près similaire.
Certaines scènes comme le premier prêche du jeune Dolson provoquent un rire irrépressible : à la fois plein d’une tendre moquerie pour la rigidité de notre société et absurde dans le texte. On rit gaiement des maladresses de son personnage et du délicieux monologue que Valentin de Carbonnières arrive à porter avec sérieux. Pour sa part, Francis Huster en fait beaucoup trop mais son rôle de prêtre extraverti et un peu alcoolique s’y prête bien. On s’attache très rapidement à ces deux antagonistes.
Des thèmes religieux sont effectivement abordés au cours de la pièce tel que la place des femmes dans l’église et sa position face à l’homosexualité mais cette pièce propose surtout une réflexion sur notre adaptation aux règles dictées par la société. Comme un Misanthrope moderne, ce jeune aspirant à la fonction d’ecclésiastique se heurte à des mondanités, à des règles du jeu faussées, à des esprits étroits et médisants assis sur leur diocèse comme sur leur cassette d’or… Somme toute, à peu de la sincérité attendue chez des hommes de Dieux. Comme Philinte ou comme un professeur, le prêtre Farley essaie de tempérer le jeune homme, de lui transmettre son savoir, son expérience et peu à peu le rapport de force s’inverse. Le vieux prêtre retrouve ses vieilles convictions et par son disciple tente de croire à nouveau. Il laisse une brèche s’ouvrir dans sa carapace. A sa manière revêche, Dolson s’occupe aussi de lui, le panse par son envie et ses idéaux intactes.
Il s’agit là d’une très belle pièce dans une mise en scène de Steve Suissa relativement classique mais efficace. Drôle et humble à la fois, la pièce raconte dans le cadre inattendu de la religion et de ses réticences face à la modernité une histoire de fraternité et de « transmission » plus universelle encore.
Une véritable bonne surprise !
Dans un lycée de banlieue difficile, après multiples provocations et brimades, une professeure de français se saisit d’un pistolet trouvé dans le sac d’un élève et les prend en otage. Sonia Bergerac tente alors de faire cours par la force…
Adapté du film de Jean Paul Lilienfeld "La journée de la jupe" (2009), le spectacle expose sur scène une violence sociale qui très vite prend corps et envahit tout l’espace du plateau. Personne ne s’écoute ni se ne comprend, la situation dégénère. Les jeunes acteurs Hugo Benhamou-Pépin, Amélia Ewu, Sarah Ibrahim, Sylvia Gnahoua et Abdulah Sissoko sont impressionnants par leur jeu agressif et vindicatif et Lancelot Cherer se démarque par ses mouvements de danse nerveux et habités.
La mise en scène de Frédéric Fage est simple et efficace, en jeu de lumières et en tensions. Dans le rôle de la professeure Sonia Bergerac, l’actrice Gaëlle Billaut-Danno fait preuve de sang-froid mêlé à un désespoir sans nom.
Un difficile exercice se joue sur scène, pourtant quelque chose ne prend pas tout à fait, peut-être le sujet joué ainsi parait-il un peu essoré, déjà vu. Le film se suffisait peut-être à lui-même pour montrer notre impuissance à enrayer ces situations qui, depuis 10 ans, sont restées déplorablement les mêmes. On aurait pu imaginer au théâtre un rappel à la réalité moins coup de poing et jouant plus sur la tension du huis clos, plus en subtilité.
Adapté du film de Jean Paul Lilienfeld "La journée de la jupe" (2009), le spectacle expose sur scène une violence sociale qui très vite prend corps et envahit tout l’espace du plateau. Personne ne s’écoute ni se ne comprend, la situation dégénère. Les jeunes acteurs Hugo Benhamou-Pépin, Amélia Ewu, Sarah Ibrahim, Sylvia Gnahoua et Abdulah Sissoko sont impressionnants par leur jeu agressif et vindicatif et Lancelot Cherer se démarque par ses mouvements de danse nerveux et habités.
La mise en scène de Frédéric Fage est simple et efficace, en jeu de lumières et en tensions. Dans le rôle de la professeure Sonia Bergerac, l’actrice Gaëlle Billaut-Danno fait preuve de sang-froid mêlé à un désespoir sans nom.
Un difficile exercice se joue sur scène, pourtant quelque chose ne prend pas tout à fait, peut-être le sujet joué ainsi parait-il un peu essoré, déjà vu. Le film se suffisait peut-être à lui-même pour montrer notre impuissance à enrayer ces situations qui, depuis 10 ans, sont restées déplorablement les mêmes. On aurait pu imaginer au théâtre un rappel à la réalité moins coup de poing et jouant plus sur la tension du huis clos, plus en subtilité.
De Frou-Frou les Bains (vu à sa création en 2001), j’ai gardé le souvenir d’une enfant de six ans émerveillée devant sa première opérette. Le charme opère encore : chansons rafraîchissantes et légèreté, Frou-Frou les Bains est décidément l’occasion d’une soirée distrayante !
L’intrigue : 1910, une station de cure sans eau et une cascade d’événements à la solde d’un directeur paniqué par l'incident. Sans compter les intrigues amoureuses qui contrarieront ses plans... Dans un décor délicieusement kitsch, une distribution aux petits oignons s’agite en musique dans le hall d’entrée de cette cure. Tous excellents dans ce registre d’opérette comique et enlevée, les douze interprètes enchaînent les scénettes.
Rayonnante, l’œil qui frise, Isabelle Tanakil est délicieuse dans le rôle de la Baronne. Le directeur, joué par Urbain Cancelier, semble née dans le bain du boulevard. Sans parler de Baptistin, l’excellent Patrick Haudecoeur qui m’avait déjà charmé dans son excellent « Silence, on tourne ! ».
Jamais vulgaire, cette parodie d’opérette fait rire et sourire. Les gags s’enchaînent donnant un bon rythme à une histoire tarabiscotée, portée par de bons dialogues et des acteurs en forme. Quiproquo et situations absurdes abondent. De quoi nous mettre l’eau à la bouche… S’il en restait encore à la cure.
La promesse d’une soirée sans prise de tête avec un final culte qui ne peut que nous mettre en joie. Un bon divertissement de ce début d’année, avec l’inimitable Patrick Haudecoeur !
L’intrigue : 1910, une station de cure sans eau et une cascade d’événements à la solde d’un directeur paniqué par l'incident. Sans compter les intrigues amoureuses qui contrarieront ses plans... Dans un décor délicieusement kitsch, une distribution aux petits oignons s’agite en musique dans le hall d’entrée de cette cure. Tous excellents dans ce registre d’opérette comique et enlevée, les douze interprètes enchaînent les scénettes.
Rayonnante, l’œil qui frise, Isabelle Tanakil est délicieuse dans le rôle de la Baronne. Le directeur, joué par Urbain Cancelier, semble née dans le bain du boulevard. Sans parler de Baptistin, l’excellent Patrick Haudecoeur qui m’avait déjà charmé dans son excellent « Silence, on tourne ! ».
Jamais vulgaire, cette parodie d’opérette fait rire et sourire. Les gags s’enchaînent donnant un bon rythme à une histoire tarabiscotée, portée par de bons dialogues et des acteurs en forme. Quiproquo et situations absurdes abondent. De quoi nous mettre l’eau à la bouche… S’il en restait encore à la cure.
La promesse d’une soirée sans prise de tête avec un final culte qui ne peut que nous mettre en joie. Un bon divertissement de ce début d’année, avec l’inimitable Patrick Haudecoeur !
J. Steinbeck, également auteur des Raisins de la colère, est un écrivain incontournable de la littérature américaine. Il a su par ses œuvres de fiction dépeindre la grande dépression et témoigner des conflits sociaux et raciaux qui en émergèrent.
Dans Des souris et des hommes, nous suivons l’histoire de Lennie, un bon géant simple d’esprit, inadapté au contact des autres et de son compagnon George. Ce récit tragique met à mal le rêve américain tant il met en scène la solitude des nécessiteux offrant leurs bras d’une ferme à l’autre. Aussi, sur le papier, le dispositif de ce spectacle composé d’un comédien, d’une danseuse et d’un musicien semblait intéressant afin de mettre ces trois solitudes en confrontation. Malheureusement, la formule du plateau vide n’est pas une évidence pour tous les spectacles... Ce qui marche pour le Fantôme d'Aziyadé, joué dans une autre salle du Lucernaire, dessert au contraire celui-ci. A partir de 5 ou 6 personnages joués par l’unique comédien Thierry Bilisko, on commence à s'y perdre et l'effet de réalisme se dilue.
Il y a bien des noirs entre les scènes et le côté western de la musique participe à l’ambiance mais cela reste insuffisant. D’autant que lorsqu’elle paraît, la danseuse se déhanche sans vraiment habiter le plateau, comme un spectre muet. Dans son ensemble, la pièce est bien jouée mais reste pauvre. La mise en scène de Jean-Christophe Pagès, pour intéressante qu’elle est, ne permet pas une proposition assez forte pour faire vivre sur scène l'oeuvre de Steinbeck dans toute l’amplitude de jeu que permettrait cette histoire et ces personnages.
Je ressors peu convaincue.
Dans Des souris et des hommes, nous suivons l’histoire de Lennie, un bon géant simple d’esprit, inadapté au contact des autres et de son compagnon George. Ce récit tragique met à mal le rêve américain tant il met en scène la solitude des nécessiteux offrant leurs bras d’une ferme à l’autre. Aussi, sur le papier, le dispositif de ce spectacle composé d’un comédien, d’une danseuse et d’un musicien semblait intéressant afin de mettre ces trois solitudes en confrontation. Malheureusement, la formule du plateau vide n’est pas une évidence pour tous les spectacles... Ce qui marche pour le Fantôme d'Aziyadé, joué dans une autre salle du Lucernaire, dessert au contraire celui-ci. A partir de 5 ou 6 personnages joués par l’unique comédien Thierry Bilisko, on commence à s'y perdre et l'effet de réalisme se dilue.
Il y a bien des noirs entre les scènes et le côté western de la musique participe à l’ambiance mais cela reste insuffisant. D’autant que lorsqu’elle paraît, la danseuse se déhanche sans vraiment habiter le plateau, comme un spectre muet. Dans son ensemble, la pièce est bien jouée mais reste pauvre. La mise en scène de Jean-Christophe Pagès, pour intéressante qu’elle est, ne permet pas une proposition assez forte pour faire vivre sur scène l'oeuvre de Steinbeck dans toute l’amplitude de jeu que permettrait cette histoire et ces personnages.
Je ressors peu convaincue.
C'est bien pour ça que je n'y vais pas, un seul comédien pour plusieurs personnages et une danseuse !
J'ai vu la pièce avec une troupe au théâtre 14 et j'en garde un bon souvenir.
Dimanche 9 février 2020
« Au café Maupassant » investit depuis le 22 novembre la grande salle du Théâtre de Poche-Montparnasse. Aménagée façon café-concert avec des tables à nappe quadrillée, la salle se remplit peu à peu de spectateurs (on peut même commander des boissons !) avec au centre, les quelques tables qui serviront de terrain de jeu aux acteurs.
Cette mise en espace « circulaire » pourrait ne pas faciliter l'écoute et la vue des comédiens (mieux vaut arriver tôt pour être placé en vis à vis des acteurs) mais les banquettes du fond permettent aussi une bonne vision. Lorsque le noir se fait légèrement un piano retentit : je suis alors restée pendue aux lèvres des acteurs de la première nouvelle « le signe » (racontée par la malicieuse Manon Combes et sa complice Marie Vialle) jusqu’à la fin.
C’est est une pièce charmante qui ravive cette atmosphère si propre à Maupassant. Les nouvelles choisies avec soin sortent de recueils aussi variés que Mademoiselle Fifi, le Horla, Monsieur Parent ou encore le recueil posthume du Père Milon. Pour mon plus grand plaisir ces nouvelles m'étaient toutes inconnues : pleine de mordant, réalistes, cyniques ou parfois pessimistes. Quelle joie de les découvrir, ainsi interprétées et incarnées par les faits et gestes des 6 excellents comédiens. Une fois une nouvelle achevée les acteurs redeviennent spectateurs si bien qu’il y a quelque chose de virtuose dans l’enchaînement des histoires. Ce petit monde littéraire s’anime, se croise entre les tables. On croirait à un tableau de guinguette de Manet ou Renoir dans lequel des personnages prendraient vie chacun leur tour avant de se fondre à nouveau dans le décor.
Ce café Maupassant donne donc l'impression d'être transporté ailleurs vers la fin 19e et dans des histoires toutes aussi fines qu’inattendues.
Cette adaptation de son émission radio par Marie-Louise Bischofberger donne lieu à une soirée de récit au théâtre des plus réussie.
On en ressort ravi !
Cette mise en espace « circulaire » pourrait ne pas faciliter l'écoute et la vue des comédiens (mieux vaut arriver tôt pour être placé en vis à vis des acteurs) mais les banquettes du fond permettent aussi une bonne vision. Lorsque le noir se fait légèrement un piano retentit : je suis alors restée pendue aux lèvres des acteurs de la première nouvelle « le signe » (racontée par la malicieuse Manon Combes et sa complice Marie Vialle) jusqu’à la fin.
C’est est une pièce charmante qui ravive cette atmosphère si propre à Maupassant. Les nouvelles choisies avec soin sortent de recueils aussi variés que Mademoiselle Fifi, le Horla, Monsieur Parent ou encore le recueil posthume du Père Milon. Pour mon plus grand plaisir ces nouvelles m'étaient toutes inconnues : pleine de mordant, réalistes, cyniques ou parfois pessimistes. Quelle joie de les découvrir, ainsi interprétées et incarnées par les faits et gestes des 6 excellents comédiens. Une fois une nouvelle achevée les acteurs redeviennent spectateurs si bien qu’il y a quelque chose de virtuose dans l’enchaînement des histoires. Ce petit monde littéraire s’anime, se croise entre les tables. On croirait à un tableau de guinguette de Manet ou Renoir dans lequel des personnages prendraient vie chacun leur tour avant de se fondre à nouveau dans le décor.
Ce café Maupassant donne donc l'impression d'être transporté ailleurs vers la fin 19e et dans des histoires toutes aussi fines qu’inattendues.
Cette adaptation de son émission radio par Marie-Louise Bischofberger donne lieu à une soirée de récit au théâtre des plus réussie.
On en ressort ravi !