Eldorado 1528

Excellent seul en scène d'Alexis Moncorgé qui nous emmène en voyage à la conquête des Amériques au XVIè siècle.

Très bien écrite et interprétée, cette histoire nous emmène loin du quotidien parisien du XXIè siècle !

On savait Moncorgé excellent comédien, il nous le confirme, et nous montre qu'il est aussi un très bon auteur. Il nous fait prendre du recule sur ce que furent les différentes conquêtes colonisatrices, l'humanité nécessaire et le partage entre les peuples...

N'oublions pas les très réussies mise en scène et création visuelle.

Un spectacle à voir absolument.

Année 1528. Pendant 1h20, Alexis Moncorgé nous embarque aux côtés du conquistador Alvar Nuñez Cabeza de Vaca pour faire la découverte des Amériques et de l’Eldorado. Son expédition finit rapidement en naufrage mais lui survit grâce à l’indulgence des autochtones qui l’épargnent pour ses dons de guérisseurs. S’ensuit alors pour lui une épopée où, pendant huit ans, il fera la découverte de ce nouveau monde et de sa véritable identité au contact des amérindiens qui l’ont recueilli.

Mis en scène par Caroline Darnay dans un texte qu’il a lui-même écrit à partir des récits du véritable Cabeza de Vaca écrits pour Charles Quint, Alexis Moncorgé se montre très investi. Même si parfois le changement saccadé de personnage prête à penser qu’il aurait pu partager ses rôles avec d’autres acteurs, il se sort admirablement bien de ce monologue à plusieurs voix (à une scène près peut-être, celle du naufrage, un peu brouillonne et qui ne produit pas l’effet escompté).

Sur scène, les personnages prennent donc vie devant nous dans ce seul et même corps totalement habité. Dans un décor des plus minimaliste, complété sobrement par un environnement sonore et visuel utilisé à bon escient, Alexis Moncorgé vibre et nous fait vibrer. Comme il l’explique après les applaudissements, il a vivement souhaité raconter ce personnage historique qui, pendant que ses contemporains semaient la terreur en Floride, trouva sa spiritualité et guérit de ses seules mains.

Un message humaniste et une belle interprétation d’un sujet que, globalement, beaucoup d’autres ont pu couvrir par le passé au cinéma ou dans la littérature.

Si le prestige n’est pas le même que lorsqu’il partageait l’affiche avec Niels Arestup dans « Rouge » au grand plateau, c’est réellement la prestation hypnotique du comédien-conteur qui marque. On salue son écriture et son incarnation de ce Cabeza de Vaca qu’il nomme lui-même le « vagabond céleste » !

Un voyage dans l’autre versant de l’Histoire qui, censure ou pas, nous rappelle à tous notre capacité à écrire librement la nôtre.

La pièce m’a laissé partagée dans mes impressions. Je me suis empressée de lire la « vraie » histoire d’Álvar Núñez Cabeza de Vaca car l’histoire m’a parue romancée à l’extrême. Un conquistador en mode anthropologue moderne m’a laissé très sceptique. Renseignements pris, c’est vraiment très romancé. Je crois que le texte tord vraiment le cou à l’histoire.

Alexis Moncorgé recrée une version gentiment adaptée. Son interprétation est engagée. Personnellement, j’ai eu plus de mal avec les moments d’expression corporelle. Les moments de transe sont assez artificiels. C’est pour moi bien interprété avec le risque du trop par moments.

Pour la mise en scène, il aurait été facile de mettre des accessoires. J’ai trouvé cela trop simple et nu.

Toutefois, malgré tout, l’histoire m’a intéressé par l’engagement et l’énergie d’Alexis Moncorgé.

Drôle d’ambiguïté cette pièce. Une histoire très largement adaptée, une mise en scène bien trop simple, des risques de surjeu par moments et pourtant je n’ai pas lâché et j’ai été intéressée.

Soir de première à Paris.

Beaucoup d'amis du comédien dans la salle... C'est peut être cette présence qui fait qu'Alexis Moncorgé a surjoué son texte du début à la fin...

Bref nous étions 4 et nous n'avons pas du tout été convaincus par son jeu.

De plus, l'histoire qui avait un potentiel narratif sympathique avec ce conquistador devenu chaman, n'est pas non plus à la hauteur de nos attentes.

Il rêvait d'un autre monde !

Alexis Moncorgé nous embarque dans cette histoire extraordinaire d'un conquistador espagnol parti à la recherche de l'Eldorado au 16e siècle et dont la vie bascule avec le naufrage de son bateau.
Accueilli par des tribus indiennes, il découvrira la foi, l'amour et la rédemption.

Le comédien, qui a écrit ce récit initiatique, est époustouflant.
Seul sur la scène il fait vivre tous les personnages avec passion et une grande justesse.

C'est une belle humanité qu'il nous offre avec beaucoup de générosité....

Dans un décor très simple qui évoque un naufrage sur la plage, formidablement mis en scène, il nous touche en plein cœur.

"Je suis le bout du chemin"

Surtout ne passez pas à côté !

Sylvie Tuffier

Vu à Avignon en juillet 2023
Le spectacle se jouera au Petit Montparnasse à partir du 7 septembre.