- Théâtre contemporain
- Théâtre de la Madeleine
- Paris 8ème
Moi Non Plus
- Jérémie Lippmann
- Amélie Zorzetto
- Théâtre de la Madeleine
- 19, rue de Surène
- 75008 Paris
- Madeleine (l.8, l.12, l.14)
En hiver, à la fin des années 60, Brigitte Bardot voit Serge Gainsbourg dans la nuit secrète d'un grand palace de la capitale.
"Ecris-moi la plus belle des chansons d'amour" demande l'actrice au chanteur.
Les amants ne le savent pas encore mais leur idylle vient d'entrer dans l’Histoire. Les paroles seront d'une impudeur grandiose, la mélodie d'une sensualité inégalée…
Serge Gainsbourg s'installe derrière le piano sous les yeux de Brigitte Bardot : la légende est en marche.
L'auteur de cette pièce de théâtre, Bertrand Soulier, est un écrivain- compositeur- chanteur.
Jérémie Lippmann, qui joue dans Moi Non Plus, est plutôt connu pour ses mises en scène. Récemment, il a mis en scène Mon Ange et Les Discours dans une Vie.
La critique de la rédaction : 5/10. Pas convaincu par Moi Non Plus.
Cette histoire d’amour interdite qui se déroule dans un joli décor représentant une chambre du Ritz n’est pas passionnante. Une Brigitte Bardot jouée en écervelée amoureuse et Serge Gainsbourg en fumeur blasé... Cela ne donne pas naissance à des dialogues palpitants.
La pièce est courte mais j'ai largement eu le temps de m’ennuyer.
Les acteurs sont trop dans l’imitation au détriment de la sincérité de jeu. Je n’y ai pas cru. Aucune émotion n’est passée. Sauf peut-être lorsque Gainsbourg faisait un air au piano.
Une déception.
En revanche, j'ai adoré le parti pris de l’auteur quand il montre cette alchimie qui a conduit à « Je t’aime moi non plus ». Alchimie faite de réminiscences (un vieux thème musical dans la tête) et d’émotions fortes suscitées par les demandes d’une Bardot elle-même complètement subjuguée par le génie de celui qui vient de lui écrire Bonnie and Clyde. On comprend l'amour passionnel qui a uni ces deux amants. Et en même temps le désarroi qui envahit Brigitte, tiraillée entre cette passion et les réactions de son mari Günther Sachs, et qui conduira à la rupture. Ça c'est très réussi.
Lorsqu'on entend à la fin du spectacle quelques notes de cette fameuse chanson, on comprend à quel point leur intimité a pu être mise à nu mais un amour tel que le leur ne se vit qu'une fois. On est donc heureux d'en garder le témoignage via cette chanson, qu'il a repris ensuite avec Jane Birkin car Brigitte Bardot, par égard pour son mari, refusait qu'elle soit diffusée. Ce que Serge, grand seigneur a accepté.
Enfin, j'ai beaucoup aimé les costumes portés par Mathilde Bisson et le décor où le piano bien évidemment prend autant de place que le lit.
PS : À signaler, la conférence qui va se tenir à la Sorbonne début avril à l’occasion du 90e anniversaire de la naissance de Gainsbourg.
D’abord, le titre comme l’intrigue sont mensongers. Là où Moi non plus évoque le célèbre duo Gainsbourg-Bardot et propose donc de découvrir les coulisses de la création de cette oeuvre, la pièce retrace en réalité une presque banale soirée entre les deux amants, la composition de la chanson n’arrivant que très tardivement dans le spectacle. Soirée banale donc, lors de laquelle Brigitte rejoint Serge dans sa suite du Ritz ; lui voudrait sortir, elle non ; elle lui demande d’écrire pour elle une chanson d’amour, il lui propose Bonnie and Clyde avant de composer, dans la nuit, Je t’aime… moi non plus.
D’abord il faut parler de la pièce. Non seulement elle est très mal ficelée, c’est-à-dire que qui ne connaîtrait pas un minimum de la vie des personnages risque de passer à côté de la plupart des références, amenées de manière assez maladroites, mais en plus elle est d’une fadeur incroyable. Dans cette soirée finalement, il ne se passe pas grand chose et les dialogues sont d’une pauvreté sidérante. On ose pourtant espérer que les soirées liant les deux artistes avaient tout de même plus de goût. Sorry groupies. Quelle part est fiction, quelle part réalité ? L’auteur s’est-il seulement renseigné sur l’existence d’une telle nuit ? Mystère.
Ensuite, il faut parler de la mise en scène. J’ai rarement vu une mise en scène aussi faible, c’est-à-dire que rien ne semble réellement pensé. Les comédiens se déplacent vaguement, Serge Gainsbourg faisant approximativement 14 fois le tour de son piano à queue et Mathilde Bisson parcourant quelques kilomètres durant ses allers-retours du piano jusqu’au lit, mais ces va-et-vient semblent sans but réel. Je passerai sous silence les intermèdes musicaux accompagnés d’une création lumineuse style « sphère infernale » à la fois cheap et inutile, véritables projections pour un con, qui jouent une grande part dans mon énervement global.
Enfin, parlons des acteurs. Je vais passer rapidement sur Mathilde Bisson, dont la superbe plastique confère un léger intérêt visuel dans le spectacle. La comédienne a une partition si peu intéressante qu’elle ne parvient pas à briller autant que d’habitude, mais s’en sort du mieux qu’elle peut. C’est moins le cas en revanche pour son partenaire, Jérémie Lippman, qui semble n’avoir trouvé qu’une note pour son Gainsbourg et ne veut plus la lâcher. Il jouera ainsi constamment, dodelinant de la tête, laissant de longs temps entre chaque répliques, baissant systématiquement le ton en fin de phrase. Vous l’aurez compris : l’un est « in » et l’autre est « out ».
Je suis venue vous dire de n’pas y aller.
On est avec Gainsbourg et Bardot tout de suite. Il y a du plaisir à plonger avec eux dans cette nuit folle où le talent et l’art se sont mélangés à l’amour. Un peu un rêve éveillé en fait. Les acteurs sont beaux et jouent juste. 1h15 de plaisir.
Alors peut être certains penseront-ils que ce n’est pas exactement Bardot et Gainsbourg. Sans doute mais l’esprit y est l’intensité des regards des échanges verbaux et physiques aussi. Allez y les yeux et les oreilles grands ouverts