- Théâtre contemporain
- Théâtre Marigny
- Paris 8ème
Make Up
- Arnaud Maillard
- Yannick Mazzilli
- Patrick Mazet
- Marc Maurille
- Dedeine Volk-Léonovitch
- Anouk Viale
- Théâtre Marigny
- Carré Marigny
- 75008 Paris
- Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
Après les immenses succès de OPEN SPACE, LE BANQUET (Molière 2019 de la Révélation féminine pour Ariane Mourier, Molière 2019 de la mise en scène d’un spectacle de Théâtre public pour Mathilda May), MONSIEUR X (Molière 2020 du meilleur seul en scène) et ECHOS, Mathilda May présente son nouveau spectacle MAKE UP.
Tout comme ses spectacles précédents au langage universel, Mathilda May invite le spectateur à observer des humains contraints de cohabiter. Cette fois, c’est à travers une journée de tournage de film, mais uniquement vue du car-loge maquillage.
Le car-loge maquillage/coiffure où techniciens et comédiens préparent les instants (souvent furtifs) d’un tournage est à la fois un sas de concentration et une cellule de crise en état d’urgence, ce qui n’est pas du tout compatible !
Pourtant, ces passionnés issus de cultures et de milieux sociaux parfois très variés, doivent travailler ensemble malgré les incompatibilités (ou les affinités, ce qui n’est pas forcément plus simple) et former une équipe, le temps éphémère d’un tournage. Affronter les conditions climatiques, les accidents, partager l’aventure extraordinaire d’un tournage en relevant les défis les plus fous, pour un film, pour une histoire… pour l’amour du cinéma. Dans un aller-retour entre le collectif et l’individuel, on observera à la loupe, à la fois l’impossibilité et l’enchantement du vivre ensemble.
Derrière cette chronique « ordinaire » d’une journée de tournage, se cachent des émotions fortes et contradictoires. Le privilège de faire un métier qu’on aime et sa précarité, les rêves et les frustrations. Un doux mélange de chaos et d’espérance !
L'AVIS DE LA REDACTION : 7,5/10
Si la parole est d'argent, le grommelot lui est d'or !
Continuant d'explorer les relations humaines, c'est cette fois dans une langue incompréhensible et néanmoins super expressive, que Mathilda May nous raconte cette journée de tournage.
Dans un "Car - loge de maquillage", sept personnages s'entrechoquent, se bousculent, connectent parfois, se plaisent, se fâchent et se retrouvent ....
Il y a là la maquilleuse, le coiffeur, le réalisateur, son assistant, le figurant ainsi que les deux acteurs, tout ce petit monde étant forcé de cohabiter envers et contre tout.
On ne peut que saluer la performance des comédiens, qui dans un charabia délirant, avec une gestuelle incroyable, un jeu corporel étonnant et des mimiques très drôles parviennent à nous faire comprendre tous les rôles, situations et relations qui sont en jeu.
Mention spéciale à Arnaud Maillard, qui est absolument hilarant de bout en bout, aussi bien en figurant ignoré de tous qu'en acteur prétentieux qui a réussi à se faire remarquer.
Le début est particulièrement réjouissant !
Avec son oeil et sa plume acérés, Mathilda May croque toute la complexité des rapports humains, leur cruauté comme leur drôlerie.
Les "répliques" fusent, les arrêts sur image, les nombreuses pannes et les collisions nous séduisent et nous font beaucoup rire.
L'exiguïté du lieu, et les situations qu'elle provoque, renforce les effets comiques.
Il est dommage qu'au bout d'un moment, la répétition des gags et des situations s'installe.
L'effet de surprise passé, on se prend à regretter que de vrais dialogues ne viennent pas relayer les grommelots, même si l'intention reste présente jusqu'au bout.
Il n'empêche, le talent est bien là, l'originalité aussi, le pari est osé et la soirée divertissante !
Sylvie Tuffier
Parole d'acteur " Pour communiquer en grommelot, il faut être une équipe très soudée et avoir une écoute de chaque instant, car on ne peut jamais rebondir sur une réplique de ses partenaires. Le langage corporel est lui aussi très important" (Arnaud Maillard)
Je n'ai pas compris pourquoi il y avait des arrêts sur image, des ralentissements ou des accélérations.
Je n'ai pas aimé cette proposition.
J'ai trouvé que l'histoire était assez brouillon et n'était pas très claire.
De plus, cette pièce commençant à 21H, j'ai dû lutter contre le sommeil une vingtaine de minutes avant la fin.
Etant invitée, j'ai rapidement regardé l'affiche et je pensais que je verrai Mathilda May, or elle ne joue pas dans la pièce. L'affiche est donc un peu trompeuse.
7 personnages se retrouvent dans cette mini loge entourés de neige et de froid. Les personnalités sont bien trempées. Les différents types de clichés de comédiens sont présents, et tournant autour d’eux on retrouve une maquilleuse, un coiffeur, le réalisateur et son assistant. Ça tourbillonne, ça s’agite, ça se bouscule car la loge est petite, les actions se succèdent, petites séquences souvent ciblées sur l’un des personnages.
La pièce raconte les dessous d’un tournage, les désirs cachés des uns, les espérances d’un autre, les phobies, les angoisses, les petits plaisirs… Beaucoup d’émotion dans ce petit lieu clos.
On est tout d’abord enchanté et surpris par ces scènes dans lesquelles plein de choses se passent et où nos deux yeux ne sont pas suffisants pour tout admirer. Et puis au bout d’un moment cela tourne un peu en rond, on regrettera donc que le spectacle soit un peu trop long et répétitif. J’avoue j’avais clairement préféré Open space que j’avais trouvé absolument génial. Pour autant la proposition est originale et certaines scènes sont excellentes. L’univers loufoque poétique et déjanté de Mathilda May et bien présent et le spectacle est agréable.
La performance des comédiens est à noter, l’exercice n’étant pas du tout évident tout est orchestré et millimétré et leur jeu corporel associé à leur charabia verbal est impressionnant. On sent l’énorme travail qu’a nécessité la préparation de cette pièce. La mise en scène extrêmement précise et millimétrée est exceptionnelle.
Evidement on admirera aussi le superbe travail de scénographie, on s’y croirait !
Un spectacle de qualité.
Continuant d'explorer les relations humaines, c'est non pas sans paroles, comme dans "Le Banquet", mais dans une langue incompréhensible et néanmoins super expressive, que Mathilda May nous raconte cette journée de tournage.
Dans un "Car - loge de maquillage", sept personnages s'entrechoquent, se bousculent, connectent parfois, se plaisent, se fâchent et se retrouvent ....
Il y a là la maquilleuse, le coiffeur, le réalisateur, son assistant, le figurant ainsi que les 2 acteurs, tout ce petit monde forcé de cohabiter envers et contre tout.
On ne peut que saluer la performance des comédiens, qui dans un charabia délirant, avec une gestuelle incroyable, un jeu corporel étonnant et des mimiques très drôles parviennent à nous faire comprendre tous les rôles, situations et relations qui sont en jeu.
Mention spéciale à Arnaud Maillard, qui est absolument hilarant de bout en bout, aussi bien en figurant ignoré de tous qu'en acteur prétentieux qui a réussi à se faire remarquer.
Le début est particulièrement réjouissant !
Avec son oeil acéré, Mathilda May croque toute la complexité des rapports humains, leur cruauté comme leur drôlerie.
Les "répliques" fusent, les arrêts sur image, les nombreuses pannes et les collisions nous séduisent et nous font beaucoup rire.
L'exiguïté du lieu, et les situations qu'elle provoque, renforce les effets comiques.
Mais au bout d'un moment, la répétition des gags et des situations s'installe.
L'effet de surprise passé, on se prend à regretter que de vrais dialogues ne viennent pas relayer les grommelots, même si l'intention reste présente jusqu'au bout.
Il n'empêche, le talent est bien là, l'originalité aussi, le pari est osé et la soirée divertissante !
Après, Monsieur X, je suis contente de retrouver une de ses créations.
Nous sommes dans une loge/caravane d'acteurs de cinéma où on coiffe et maquille les acteurs. Ce petit monde se prépare pour tourner le film. Ça papote, ça papote. Ça répète les rôles. On s'amuse du rythme, du bruit, des discussions qu'on comprend... C'est plaisant. On se laisse embarquer. Et puis, le tournage est là, il faut gérer les égos. Les héros d'un jour sont les oubliés du lendemain. On s'amuse de suivre ce petit monde. L'amour est là... Mathilda May nous propose une tranche de vie. On comprend tout et on s'en amuse.
Il n'y a pas de grande histoire, juste une tranche de vie.
C'est excellemment interprété par tous car cela ne fonctionne qu'en groupe. On passe de ralentis à accélérés...
J'ai aimé cette proposition même si c'est un poil trop long et que cela abuse un peu trop des ralentis/accélérés. C'est sympathique. On passe un bon moment.
Et bien sûr, c'est surprenant pour ceux qui ne connaissent pas le monde de Mathilda May.
A voir absolument dans ce cas.
Un spectacle qui regorge de plaisirs au plateau et qui traversent la salle. Les rires fusent souvent et on imagine aisément les sourires illuminant les visages. Car on s’attend à tout, comme des enfants que nous sommes toujours lorsqu’ils écoutent une histoire.
Et tout arrive sans que l’on s’en rende vraiment compte, ou si peu. Nous ne sommes pas dupes, nous sommes complices et nous nous laissons portés volontiers par ce flux drolatique dans lequel la poésie du clown ne tarde jamais à venir se poser.
C’est fichument bien fait.
« Le car-loge maquillage/coiffure" où techniciens et comédiens préparent les instants (souvent furtifs) d’un tournage est à la fois un sas de concentration et une cellule de crise en état d’urgence, ce qui n’est pas du tout compatible. Derrière cette chronique « ordinaire » d’une journée de tournage, se cachent des émotions fortes et contradictoires. Le privilège de faire un métier qu’on aime et sa précarité !
Les rêves et les frustrations. Un doux mélange de chaos et d’espérance ! »
L'attention du spectateur est stimulée tout au long de ce fil narratif incongru fait de catastrophes matérielles, de relations interhumaines explosives ou tendues qui peuvent montrer tout à coup des signes de tendresse et d’affection. Notre imagination fait le liant et se débrouille de cet imaginaire détonant qui nous est proposé. L’impossible n’est plus, le probable règne. À nous de les distinguer et de nous les faire nôtres.
La mise en scène de Mathilda May assistée par Éric Supply est d’une précision qui relève de l’orfèvrerie. Calée au cordeau, la mise en vie prend les atours d’une chorégraphie singulière dans le registre du théâtre visuel et sonore. Nuances des allures et des couleurs des corps en mouvement, tonicité et exactitude des mises en place, situations rythmées et différenciées aux effets impeccables.
Tout en fluidité et évidence, le langage est composé de gromelots (sans traduction simultanée ni langue des signes, m’enfin !), de scènes jouées, de tableaux vivants, de pantomimes et de bruitages. C’est ficelé façon grandiose pour un résultat succulent comme une gourmandise.
Le soin des éléments scéniques confortent la qualité artistique. Le décor de Emmanuelle Roy, les lumières de Laurent Béal, les costumes de Valérie Adda, le son de Guillaume Duguet et la musique de Sly Johnson, tout vraiment tout contribue à une esthétique d’ensemble efficace et agréable.
Il reste à la troupe (car la complémentarité est telle que le terme convient ici tout à fait) de s’emparer de ce cadre et de proposer une interprétation qui lui soit digne. Elles et ils ne s’en privent pas ! Arnaud Maillard, Marc Maurille, Patrick Mazet, Yannik Mazzilli, Dédeine Volk-Leonovitch et Anouk Viale sont brillants tout simplement. Ils jouent littéralement dans tous les sens du mot, c’est un véritable plaisir de les voir à l’œuvre.
Un spectacle original et désopilant que ce nouvel opus de Mathilda May. Une interprétation impressionnante qui nous cueille et nous ravit. Je recommande vivement ce moment bonheur et réjouissant !