- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'oeuvre
- Paris 9ème
L'effet miroir

- Caroline Anglade
- François Vincentelli
- Théâtre de l'oeuvre
- 55 Rue de Clichy
- 75009 Paris
Théophile est un écrivain à succès sur le déclin. Il retrouve enfin son inspiration avec l’écriture d’un petit conte poétique et aquatique. Mais l’interprétation du texte par ses proches se révèle cataclysmique : ils se reconnaissent terriblement dans les personnages d’oursins, poulpes et autres créatures marines, décelant dans les métaphores des messages cachés. Ce soir, ils se réunissent autour d’un dîner pour régler leurs comptes.
AVIS DE LA REDACTION: 7/10.
La scène d'ouverture est magistrale et offre la promesse d'un grand spectacle.
Tout est réuni, de très bons comédiens, un metteur en scène qui se fait rare , une autrice capable de ciseler des textes d'une grande intelligence.
Oui mais voilà, on sort légèrement déçu et un peu décontenancé car Léonore Confino a fini par nous perdre avec sa fable sur le bulot écrite par Théophile (François Vincentelli) , cet auteur perdu qui retrouve du sens grâce à ce conte aquatique.
On a adoré François Vincentelli dans ce rôle d'auteur désabusé qui subit les évènements avec beaucoup de flegme et d'humanité.
Eric Laugérias est excellent de bout en bout et assume d'être ce frère moins parfait et moins beau avec talent.
Jeanne Arènes nous enchante dans son rôle à la family Addams.
Caroline Anglade développe une très belle énergie, on aurait aimé parfois qu'elle en fasse un peu moins, mais certainement le rôle est ainsi écrit.
Dommage donc car on ne demandait qu'à aimer cette pièce rythmiquement bien mise en scène par julien Boisselier.
La faute à ce miroir qui ne joue pas son rôle et vient compliquer le propos inutilement et à cet hamster qui est finalement un cochon d'Inde.
Et je dis tout cela avec humilité citant Schoppenhauer qui déclarait "C’est pourquoi remarquer et blâmer les défauts des autres est un moyen propre à nous faire sentir les nôtres."
Carlos Bejarano.
Annoncée comme une comédie, cette pièce est beaucoup plus que cela. Drôle par moment bien entendu, le texte est assez barré voir dérangeant par moment.
Les comédiens sont excellents chacun dans leurs rôles et la mise en scène efficace.
Théophile se regarde dans le beau miroir 17ème siècle qu’il vient d’acheter, il a de quoi s’inspirer, combien de personnages se sont contemplés, ce miroir a tant de choses à dire sans doute. Curieusement, sa femme et son frère n’aiment guère voir leur reflet et sont même effrayés…
Notre héros est écrivain, son inspiration s’épuise et les ressources du ménage aussi, c’est ce que lui fait remarquer sa femme.
Théophile a sorti un petit roman, joli conte sur les mollusques et crustacés, mais voilà c’est la catastrophe, chaque membre de la famille pense se reconnaitre dans les personnages !
Ce soir, ils reçoivent le frère et la belle-sœur, et ce sera règlements de comptes et surtout secrets de famille et non-dits.
J’aime beaucoup l’univers et les mots de Leonore Confino, mais je suis un peu déçue par cette pièce, l’histoire du miroir aurait mérité d’être développée. Les secrets de famille, on a déjà vu.
L’interprétation est honnête, mais par contre trop de cris et une diction approximative !
Léonore Confino est une auteure qui aime jouer avec les mots, les rencontres.
Je me remémore de ses précédentes pièces « Building et Smoke ring » cet esprit incisif avec sa plume délicieusement acide, vivante et mordante.
Sur le fil du rasoir, elle trouve les mots justes qui vont droit au but pour décrire avec précision nos travers, des mots qui collent avec finesse aux lèvres des comédiens.
Si vous associez cette performance créatrice à la sensibilité de Julien Boisselier qui se libère dans sa mise en scène, vous obtenez un effet miroir audacieux aux reflets malicieux.
A l’ouverture du rideau vous êtes accueillis par une ambiance sonore vingt mille lieues sous les mers de Pierre Tirmont, complétée par cette voix d’enfant qui vous raconte l’histoire d’un petit bigorneau qui a perdu sa coquille…nous découvrons la fable innocente que son auteur Théophile (en manque d’inspiration depuis trop longtemps : le syndrome de la page blanche, du jogging élimé, depuis son succès avec sa « Chambre des amants »), a écrite en retrouvant l’inspiration grâce à l’acquisition d’un miroir du XVIIe. Un miroir aux effets surprenants si l’on ne prend pas garde à mesurer la vision de son intériorité.
De la fiction à la réalité, le jeu préféré de Léonore Confino, il n’y a qu’un pas à franchir dans les reflets de ce miroir qui vous propose une toute autre réalité de votre vie. Chacun y perçoit ce qu’il veut bien y voir. Un défouloir, une mise en abyme qui pourrait bien vous détruire si vous n’êtes pas capables de mesurer l’effet de vos propos. Ne dit-on pas qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ?
Un effet miroir à regarder en connaissance de cause, sans vouloir rejeter naïvement sur l’autre son inconscient.
Théophile avec son épouse Irène, qui contrairement à lui avec sa profession de contrôleuse de gestion a les pieds sur terre, son frère William et sa belle-sœur Jeanne, évoluent au milieu de petites créatures marines inoffensives comme un oursin qui joue avec une sèche, ou bien encore un poulpe, une crevette, une étoile de mer et autres céphalopodes.
Un conte sous l’innocent titre « L’éveil du plancton » qui va déclencher bien malgré lui un règlement de comptes à O.K. Corral exceptionnellement violent.
L’interprétation qu’ils vont en faire lors d’un symbolique repas de famille va déclencher une tornade de reproches où malheureusement la poésie n’aura plus sa place.
Théophile quant à lui, il ne dit jamais rien pour faire plaisir…alors comprenez ce que vous voulez…
Dans ces conditions L’effet miroir prend tout son sens : la réalité extérieure est le reflet de notre état intérieur.
Dans un décor de Jean Haas, éclairé par Jean-Pascal Pracht : François Vincentelli, le poète à la chevelure décoiffante, Caroline Anglade, la mère de famille à l’amour inconditionnel, Eric Laugérias, le frère bien sous tous rapports et Jeanne Arènes, la belle-sœur au look de la famille Addams sont quatre comédiens, habillés par Sandrine Bernard, qui dans leurs jeux nous captivent de bout en bout, de rebondissement en rebondissement, laissant dans nos pensées des images philosophiques qui méritent approfondissement, servis par une mise en scène de Julien Boisselier, assisté de Clotilde Daniault, très astucieuse, au tempo bien contrôlé, enrichissant les scènes de l’auteure qui se croisent à profusion.
Une fable, un conte, une comédie qu’il faut voir pour se réconcilier avec la Vie !
La pièce est bien écrite, piquante et parfois étonnante. Elle monte crescendo dans l’absurde à travers la réaction des personnages face a leur image… l’effet miroir…
Les acteurs sont excellents chacun dans un registre différent ce qui rend l’interprétation bien équilibrée.
Pièce à voir.
Un début prometteur, un Vincentelli parfait, une écriture fine et intelligente mais au final on se sent un peu perdu par ce qu'on a vu.
Des accélérations de scènes qui nous perdent (quand Vincentelli et Laugérias discutent tranquillement puis tout d'un coup se battent, il faut 3mn pour comprendre ce qu'il se passe), des ruptures ou au contraire des lenteurs.
Anglade chouette mais pourquoi tant d'exagération et de talons qui claquent ? On a parfois la sensation d'être dans un vaudeville.
Un je ne sais quoi dans la mise en scène qui ne sait sur quoi appuyer tant il y en a dans l'écriture ?