- Théâtre contemporain
- Théâtre Montparnasse
- Paris 14ème
Le lien

- Pierre Palmade
- Catherine Hiegel
- Théâtre Montparnasse
- 31, rue de la Gaîté
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
Ils discutent. Cette mère et son fils parlent, le problème ne vient pas de là.
La mère croit qu’ils se parlent, le fils n'est pas d'accord. Parler, pour elle, est aussi simple que ça, mais lui en veut davantage. Le fils est compliqué, le fils coupe les cheveux en quatre.
Le fils est un intellectuel, le simple ne lui va pas. Il se lève pour partir, et ne part pas. Que ça lui plaise ou non, il est bien né d’une mère…
Mais alors comment défaire ce lien indéfectible ?
François Bégaudeau est un écrivain de 47 ans, déjà auteur de plusieurs pièces de théâtre.
Pierre Palmade est un acteur, auteur et humoriste de 50 ans. L'an dernier, il jouait son one man show Aimez Moi. Au théâtre, il avait un rôle dans Home en 2015.
Catherine Hiegel est une actrice de 72 ans. Elle a gagné deux Molières (2007, 2011).
La critique de Floriane (rédac' AuBalcon) : 6.5/10. François Bégaudeau nous offre avec Le lien un texte émouvant et incisif.
Le lien commence avec une scène banale, un repas de famille, entre un fils et sa mère. Entre les deux la communication n’est pas facile, il suffit d’un rien, d’une anecdote trop longue pour que tout dégénère. Pour que les non-dits éclatent, pour que la rancoeur apparaisse. Qui n’a jamais rêvé de ça, pouvoir tout dire, se vider de ses haines et de ses peurs ?
Oui, mais à quel prix ? Est-ce que le lien restera ?
C’est avec justesse que Pierre Palmade et Catherine Hiegel nous déroulent cette histoire, quelques fois révoltante, antipathique ou encore faisant éclater un amour pudique.
On passe par toutes les émotions, un peu trop par moments et on a plus le temps de faire le point, de suivre le fil car notre esprit vagabonde dans nos propres tourments.
La mise en scène un peu trop classique nous a déçu. On aurait aimé qu’elle soit plus forte et vienne contrebalancer le texte en lui apportant une autre vision. C’est dommage.
Le revirement de fin est un peu décevant, presque trop attendu. On aurait aimé quelque chose de radical qui nous fasse gamberger un peu plus.
A ne pas manquer, pour voir le très bon jeu des acteurs et y découvrir un texte fort.
Mais comment tous ces auteurs de romans (Bégaudeau, Claudel et consort) peuvent ils prétendre écrire pour le théâtre. La dramaturgie n’est pas une chose simple. Et les scénarios pour téléfilm ne devraient pas se retrouver sur les planches.
Cela dit en passant Hiegel reste Hiegel et elle est fascinante.
Palmade s’en tire fort bien, on passe un bon moment.
Les rapports mère-fils sont longuement étirés dans un texte le plus souvent creux. La salle réagit aux quelques rares moments d'humour qui ressortent sporadiquement plus d'une discussion de comptoir soporifique que d'un texte de véritable pièce de théâtre. La fin arrive, pas inspirée, décevante,
La déception filtre des commentaires à la sortie pour cette pièce au relief absent qui passe à côté d'un sujet pourtant intéressant.
L’auteur se perd dans les méandres du cerveau d’un fils mal dans sa peau un peu comme son interprète. Catherine Hiegel joue magnifiquement bien avec un naturel qui pourrait nous faire penser qu’elle n’interprète pas un texte mais qu’elle le vit.
Le lien filial l’emporte à la fin.
Catherine Hiegel sert d’entrée un monologue (pas piqué des vers!), qui met le public dans le vif du sujet! La réaction de son fils (Un P. Palmade qui ne sait toujours pas quoi faire de son grand corps!), ne se fait pas attendre, et les « explications de texte » suivent, acides parfois. Avec une belle mise en scène sobre, cette pièce deviendra très probalement un classique.