Critiques pour l'événement Le lien
11 avr. 2019
7/10
11
J’aime beaucoup Catherine Hiegel donc quel plaisir de la revoir sur scène avec Pierre Palmade en plus. Elle joue une mère qui ne parle que d’elle et ne s’intéresse pas aux autres et encore moins à ce fils qui n’en peut plus.
Bon texte mais qui s’essouffle un peu en milieu de pièce.
7/10
16
La pièce n’a aucun intérêt.
Mais comment tous ces auteurs de romans (Bégaudeau, Claudel et consort) peuvent ils prétendre écrire pour le théâtre. La dramaturgie n’est pas une chose simple. Et les scénarios pour téléfilm ne devraient pas se retrouver sur les planches.
Cela dit en passant Hiegel reste Hiegel et elle est fascinante.
Palmade s’en tire fort bien, on passe un bon moment.
13 mars 2019
4/10
23
Catherine Hiegel, malgré son grand talent, (elle seule tire son épingle du jeu) arrive à peine à sauver une pièce sans grand ressort, et à tirer un pâle Palmade soufflé.

Les rapports mère-fils sont longuement étirés dans un texte le plus souvent creux. La salle réagit aux quelques rares moments d'humour qui ressortent sporadiquement plus d'une discussion de comptoir soporifique que d'un texte de véritable pièce de théâtre. La fin arrive, pas inspirée, décevante,

La déception filtre des commentaires à la sortie pour cette pièce au relief absent qui passe à côté d'un sujet pourtant intéressant.
10 mars 2019
5/10
21
Le début est une suite de monologues sur les rapports entre une mère et son fils. Et puis on part dans une masturbation intellectuelle de cet odieux garçon interprété par Pierre Palmade qui nous met mal à l’aise.

L’auteur se perd dans les méandres du cerveau d’un fils mal dans sa peau un peu comme son interprète. Catherine Hiegel joue magnifiquement bien avec un naturel qui pourrait nous faire penser qu’elle n’interprète pas un texte mais qu’elle le vit.

Le lien filial l’emporte à la fin.
9 mars 2019
6,5/10
25
Beaucoup de monde doit probablement, comme moi se retrouver dans cette relation familiale si particulière, avec des protagonistes qui communiquent sur des fréquences non compatibles et n’arrivent pas à se dire qu’ils s’aiment malgré tout.

Catherine Hiegel sert d’entrée un monologue (pas piqué des vers!), qui met le public dans le vif du sujet! La réaction de son fils (Un P. Palmade qui ne sait toujours pas quoi faire de son grand corps!), ne se fait pas attendre, et les « explications de texte » suivent, acides parfois. Avec une belle mise en scène sobre, cette pièce deviendra très probalement un classique.
30 janv. 2019
6/10
5
Je n'ai pas accroché à l'histoire : je n'ai pas trop su quoi comprendre et le revirement de situation m'a paru peu réaliste.

Les acteurs interprètent parfaitement leur rôle respectif.
28 janv. 2019
6/10
6
La relation familiale est une source intarissable d’inspiration théâtrale. Elle peut faire rire ou peur ; passionner ou émouvoir. Avec Le lien, François Bégaudeau choisit d’explorer celui, plus ou moins tendu, d’une mère avec son fils. Un lien d’amour et de haine entre ce fils, écrivain reconnu ne supportant pas la médiocrité du monde qui l’entoure et exigeant que chaque parole prononcée soit digne d’intérêt, et cette mère, dont le simple plaisir est de passer un peu de temps avec lui. Deux visions radicalement opposées ne pouvant que mener au conflit. Ce que va rapidement engager le fils. Il va se livrer à un véritable règlement de compte. La confrontation est brutale. Toutefois, est-il vraiment la victime qu’il se croit être ? Est-il exempt, lui, de tout reproche ?

Le postulat de départ de cette pièce est, nous le voyons, universel. En effet, qui n’a pas quelque chose à reprocher à quelqu’un de son entourage ? Le lien devrait donc parler à tous … et pourtant, pour ma part, je suis resté à l’écart de ce repas familial.

Entendons-nous, les comédiens ne sont pas en cause. Catherine Hiegel joue à merveille cette mère dépassée par la situation, subissant les tirades assassines de son rejeton sans en comprendre le fondement. Pierre Palmade campe plutôt pas mal ce fils imbu de sa réussite, facilement abject et supportant difficilement que le monde cesse de tourner autour de lui. Un tandem électrique adouci par l’arrivée de l’amie de la famille, Marie-Christine Danède, pleine de douceur et de jovialité. Le trio fonctionne.

Mon vrai problème a été l’histoire. Plusieurs fois au cours de la pièce, mon esprit s’est évadé et s’est longuement interrogé pour essayer de comprendre où nous allions. En vain. Le message de la pièce m’est passé complètement à côté. . Le retournement final ne m’a pas aidé à mieux saisir la situation. Dommage.
24 janv. 2019
7/10
9
La distribution est alléchante. Catherine Hiegel et Pierre Palmade, voilà une rencontre attirante. J’étais intriguée par ce spectacle, mais finalement pas attirée tant que ça – la faute à une affiche plutôt ratée, je pense. Et puis il y a eu cette émission de Ruquier avec Catherine Hiegel et François Bégaudeau où les deux chroniqueurs, qui n’avaient pas encore vu la pièce faute de représentation, saluaient un texte particulièrement bien écrit. Le sujet, tel qu’ils le décrivaient, étaient effectivement plutôt enthousiasmant, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que sa transcription scénique serait difficile. C’est difficile de faire passer le « rien », sur scène.

Car c’est bien ce dont il est question dans ce spectacle. Pierre Palmade incarne Stéphane, le fils de Christiane – Catherine Hiegel. Il est écrivain et, de passage par Rennes pour la signature de son dernier roman, il s’arrête chez sa mère pour déjeuner avec elle. La pièce s’ouvre avec un monologue de cette dernière sur la qualité du fromage qu’elle lui sert et l’explication du fait qu’il n’est pas le même que d’habitude. Lui n’en place pas une, il n’essaie même pas. Puis il prendra le dessus en lui expliquant pourquoi il va arrêter de venir chez elle : leurs conversations sont vides, ils n’ont rien à se dire, la seule chose qui les lie encore est le lien du sang. Mais l’arrivée de la voisine pour le dessert viendra inverser un peu la tendance…

C’est d’abord un affrontement de géants. La première partie de ce spectacle est un enchaînement de punchlines cinglantes et superbement rythmées. Palmade incarne un personnage détestable qui balance des choses franchement indignes à sa mère – le point Godwin est atteint au bout de dix minutes. Face à lui, elle compose en femme très digne ; on peut lire sur son visage la concentration pour suivre les différents sujets abordés par son fils, et l’enchaînement successif des coups qu’il lui porte. Elle encaisse avec pudeur mais la douleur est bien visible. Son regard, particulièrement évocateur, vacille entre la souffrance et l’amour.

Le binôme fonctionne à merveille et serait encore porté davantage par un texte qui pousserait le bouchon toujours plus loin. On sent poindre par instants la détresse de Stéphane qui cherche désespérément l’attention de sa mère et tente de lire autre chose que ce qu’il pourrait appeler une « fierté de filiation de base » dans ses yeux. On rit parfois mais cette première partie est surtout très cruelle et l’on aurait souhaité qu’elle insiste encore davantage ce trait tant elle est criante de vérité. Il s’y mêle un vécu certain de l’auteur mais également le notre et c’est à la fois plaisant à voir, désagréable à entendre et pitoyable à analyser.

Mais François Bégaudeau a vu trop grand : fromage ET dessert, parfois, ça ne passe pas. La seconde partie est moins captivante. A mon grand dam, l’arrivée de la voisine casse le rythme insufflé par le duo. On peine à comprendre l’intérêt de la transition, la voilà qui arrive avec un gâteau et soudain elle disparaît et tout va mieux dans le meilleur des mondes possible. Là où Stéphane parlait de matricide, le voilà à évoquer avec émotion la future mort de sa mère, lui refusant la promesse de la débrancher si elle perdait la boule. Il ne veut pas la voir mourir, il ne le conçoit pas et l’avoue soudain sans complexe. Il disserte un peu sur la mort et le tout s’enlise. Paradoxalement, le dialogue était meilleur lorsqu’il vilipendait l’absence de réelle conversation que dans cette vaine tentative de philosopher. Nous voilà tombés dans l’insignifiance du texte, alors même que le fils pourrait estimer que l’échange prend enfin un peu de consistance. Voilà un échec cuisant. Ou une idée brillante.