La grande musique

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Et si les traumatismes vécus par nos parents, nos grands-parents, voire nos arrières grands-parents laissaient une trace sur leur descendance ? 

D'un bal de mariage à un studio de télévision, de Munich à Mauthausen, six personnages vont essayer de décrypter leur drame familial resté secret.

Entre le présent et le passé, entre l'Autriche et la France, Marcel, Nelly, Georges, Esther, Pierre et Hervé tentent de réunir les pièces éparses d'un même puzzle.

Et si les traumatismes vécus par nos parents, nos grands-parents, voire nos arrières grands-parents laissaient une trace sur leur descendance ?

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Le corps à une mémoire dont on n'a pas toujours conscience.

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8,4/10
pour 7 notes et 7 critiques
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2 critiques
Note de 4 à 7
29%
5 critiques
Note de 8 à 10
71%
Toutes les critiques
31 janv. 2023
7,5/10
6
Un spectacle entre fiction historique et émotions.
On traverse les époques pour découvrir le destin de Frida, prostituée dans un camp de concentration, celui de Marcella, jeune mère torturée, et celui d’Esther, auteure en quête de sa propre histoire.

Le sujet singulier de la psycho-généalogie est ici abordé au travers d’un texte touchant, d’un passé douloureux et atypique, mais aussi d’histoires d’amour dépassant le temps et la raison.

Deux piliers à ce voyage dans le temps romanesque : tout d’abord la mise en scène, presque onirique, avec un jeu de lumières frappant, parfois par des ampoules où la lumière oscille comme une lueur magique, parfois par de grands flashs aveuglants et détonants. Ensuite, la musique prend sa place comme un personnage à part entière, passion d’un des protagonistes, mais aussi toile liant le présent au passé, comme un écho.


Ce protagoniste, d’ailleurs, fait figure de narrateur de l’histoire : Marcel, troublant et bouleversant, nous raconte son amour impossible, sa fin prématurée, sa tentative de lien avec sa descendance inespérée, sous les traits du brillant Adrien Melin.


Ses camarades ne sont pas en reste et incarnent avec intensité les personnages de cette fable psychologique.
5 janv. 2023
8/10
7
C’est une fresque familiale, la force d’un secret qui détruit les femmes de mère en fille, une honte qui ne s’efface pas. De la guerre de 39/45 à nos jours, trois générations de femmes hantées par un malheur qu’elles se repassent comme une maladie héréditaire.

De mélange d’époques en flash-back, on suit ces femmes pour tenter de comprendre leur souffrance. Une épopée pleine d’émotions, un spectacle d’une grande finesse.

Aidée par un fantôme débarqué chez les vivants pour l’accompagner, une femme tente de s’affranchir de son passé. Décoder les non-dits, découvrir et comprendre pour réparer. Tel est le drame que vont vivre ces personnages. Un sujet complexe et très intéressant.

Le texte, d’une grande délicatesse et intelligence, présente ce thème avec beaucoup de douceur et d’humour. Les excellents comédiens nous embarquent avec énergie et justesse dans cette fresque sentimentale, drôle et touchante.

Une pièce prenante !
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26 juin 2021
8/10
12
Une famille où l’on rit beaucoup mais qui traîne ses secrets, où se trouve la tombe de la grand-mère, pourquoi Nelly ne veut pas en parler. Elle doit déjà s’occuper de son grand fils Hervé un peu “dérangé” gentiment insupportable !

Au cours d’une émission de télévision, Esther doit présenter son dernier ouvrage sur les bordels dans les camps de concentration, elle a un malaise, se retrouve à l’hôpital, ses jambes ne la portent plus…

Que s’est-il passé, quels sont ses ombres qui défilent ? Pourquoi de génération en génération les maux physiques se répètent ?

Salomé Villiers signe une mise en scène prenante, astucieuse, l’humour ne fait pas défaut. Et quelle distribution extraordinaire, on les aime tous !
23 juin 2021
7,5/10
13
En avant première d'avignon, dans le cadre du "Festival Phénix", 3 réprésentations au thèâtre la Bruyère ...

La psychogénéalogie, thème complexe abordé par Stéphane Guérin, incroyable archer qui surprend toujours en décochant ces flèches qui ne manquent jamais leur cible, filent en silence mais font mouche !! La grande musique n'est pas une cacophonie mais une partition qui vous mènera dans deux univers qui  pourront vous paraître décalés , parallèles ( n'ayant pas vocation à se rejoindre) et pourtant ... 

Sous couvert d'une ambiance festive, les notes accrochent,  écorchent parfois, sonnent et dissonnent dans un tempo diffus ... complexe est le scénario et les 6 comédiens méneront la danse sans faillir, sans trébucher avec force, conviction. Le sujet n'est pas simple, voir difficile et l'exercice de mise en scène de ces destins troubles et toublés n'est pas une gageure !! 

Il vous faudra rester bien accrochés à vos fauteuils pour éviter de décrocher au fil des turbulences qui agitent cette famille, vous ne manquerez pas de pauses humour, parfois caustique, parfois salvateur, comme autant de respirations dans cette "douce" tourmente...

Une mention particulière pour Raphaëline Goupilleau et Étienne Launay servis par des répliques savoureuses  et incarnants des personnages complexes, décalés !

Un univers mais aussi un sujet, des sujets qui mérite réflexion ,n'est ce pas là la vocation du théâtre : nous divertir ... mais pas que !!
21 juin 2021
9/10
15
La psychogénéalogie, ça vous parle ?
Moi, non. Du moins jusqu’à vendredi dernier.

C’est en effet ce concept et cette pratique clinique développés dans les années 1970 par Anne Ancelin Schützenberger qui constituent la toile de fond dramaturgique de la pièce de Stéphane Guérin.
Un concept qui, au passage, inspirera Isaac Asimov pour sa psycho-histoire, développée dans son cycle Fondation.


Et si, dans les familles, les schémas traumatiques se reproduisaient de génération en génération, comme si les liens plus ou moins invisibles des secrets et conflits familiaux passés impactaient d’une certaine façon fataliste enfants et descendants ?


Qui est-il donc ce Marcel Vasseur, qui apparaît devant nous en tenue dépenaillée, et qui de façon ponctuelle, viendra tout au long du spectacle nous dire ses vérités, nous dévoiler de plus en plus précisément le drame passé et en constater l’impact un tiers de siècle plus tard ?


Nous allons voyager dans le temps, et plus précisément, nous allons réaliser des allers-retours dans deux époques bien précises.

La nôtre, aujourd’hui, et une époque passée. Le temps de l’horreur, du malheur et de l’indignité humaine.


Tel est le principal grand défi qu’a eu à affronter Salomé Villiers : mettre en scène ces allers-retours, nous montrer ses comédiens évoluant dans deux époques différentes.


Melle Villiers a parfaitement surmonté cette gageure.

Nous ne sommes jamais perdus, et grâce à différents moyens que je ne vous dévoilerai évidemment pas, nous savons toujours où nous en sommes, et surtout à qui nous avons affaire sur le plateau.


Il y a un sacré fossé entre écrire sur le papier les didascalies « le temps présent », « le temps passé », et montrer cette cassure temporelle.

Ici, cette évolution est très réussie.


Tout comme le choix de la petite troupe de six comédiens que j’ai tous déjà vu sur un plateau. Qui m’ont tous déjà ravi dans différents spectacles.

Ils se connaissent, s’apprécient, ont déjà joué ensemble. Une vraie cohésion dramaturgique va régner tout au long de cette heure et demie.


Certes, ce spectacle est grave. Ce qui s’est passé, là-bas, en Haute-Autriche est épouvantable.

Ce que Stéphane Guérin nous raconte est souvent très sombre.


Mais tout au long de la pièce, il a su faire en sorte que ces moments douloureux alternent avec des passages franchement drôles.
Tout comme Melle Villiers a su alterner ces deux ambiances bien différentes.

Là encore, une grande réussite.

Quel bonheur de retrouver Hélène Degy, dans un double rôle Esther/Frieda !

Un double rôle que la comédienne aborde avec sa grâce, sa sensualité, sa distinction coutumières.
Elle est absolument parfaite à nous faire partager ce qui est arrivé naguère et arrive de nos jours à ces deux femmes.

Etienne Launay est Pierre. Le comédien est lui aussi épatant dans ce joli rôle qui demande beaucoup de fraîcheur et de délicatesse.

Marcel Vasseur, c’est Brice Hillairet, qui m’avait notamment enchanté en 2017 dans la pièce de Pierre Notte « Ma folle otarie ».

Le comédien va nous tenir en haleine tout au long de la pièce. Nous serons suspendus à ses lèvres, par ce qu’il nous dit, nous montre et comment il nous le dit et nous le montre. Là aussi, un vrai beau rôle !


Les trois autres comédiens ne sont pas en reste. Ce sont eux qui vont être chargés de nous faire rire.

Et notamment Raphaëline Goupilleau qui est par moments hilarante.
Ses ruptures, ses décalages sont épatants. Qu’est-ce qu’elle est drôle en Nelly ! La scène des crêpes est jubilatoire !

Pour autant, dans son autre rôle, celui de Marzella, elle est d’une gravité marquante, nous dévoilant ainsi l’étendue de sa palette.

Le fils de famille est interprété par Pierre Hélie, qui, en fils de famille gay plus ou moins névrosé va nous tirer bien des rires. Lui aussi excelle à mettre en mots les tirades percutantes de Stéphane Guérin.

Sa réponse à « Moi, c’est Pierre » est magnifique ! (L’éclat de rire dans la salle, c’était moi ! )

Large palette de jeu également pour Bernard Malaka, qui nous émeut et qui nous fait bien rire, perruque sur la tête en présentateur TV doté d’une voix qui n’est pas sans rappeler celle d'un producteur recevant naguère ses invités sur un divan.

C’est un bien beau moment de théâtre qu nous a été proposé au La Bruyère, et qui sera donné cet été à Avignon au théâtre Buffon.
Un moment auquel il faut assister.

La musique n'est pas seulement grande. Elle est bien belle !
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor