- Théâtre contemporain
- Théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées
- Paris 8ème
J'habite ici

- Théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées
- 2bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
- 75008 Paris
- Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
« S’embrasser après une charge de CRS, il trouve ça romantique. »
Amoureux à mobylette, bourgeois très bourgeois, fonctionnaires priapiques, proustiens désabusés, SDF joyeux, vegans et policiers poètes tourbillonnent dans un immeuble que réenchante la concierge, ange gardienne de tous ces démons.
Auteur, réalisateur, metteur en scène et directeur du Rond-Point depuis 2002, Jean-Michel Ribes érotise l’ensemble d’un ministère, réinvente avec tendresse ce quartier, ce pays ou ce monde que nous habitons tous, sans épargner « l’effarante connerie du fascisme ». Par son théâtre monstre, il édifie une fresque fantasque aux humanités éclatées.
Il cherche « l’air frais à travers la broussaille des certitudes et le bordel des idées » et compose une symphonie urbaine, une mosaïque de l’époque dont l’humour, dit-il, « reste la seule issue de secours ».
Un spectacle à voir sans aucun doute, pour sourire et rire, et pour voir si nous aussi nous n’habiterions pas ici...
Saugrenue, Loufoque, Drolatique.
Mon dieu quel immeuble ! Heureusement La concierge connait bien son monde et quelle merveilleuse concierge, Annie Gregorio mène la cadence avec gaieté et grande énergie, au courant de tous les potins, elle veuille sur ses oies.
Ses oies sont toutes pittoresques, dans cet immeuble sont regroupés comme par hasard des énergumènes souvent déconcertants. Entre autres
Madame Propineau critique de théâtre un peu allumée, interprétée avec grand brio par Marie Christine Orry, elle ne vit et n’aime que les alexandrins.
Monsieur Martineau extraordinaire et talentueux Olivier Broche fonctionnaire ne vivant que pour ses nouvelles fonctions de sexe- boy au sein du ministère.
Mais n’oublions pas les bobos, les anti-écolo, les racistes, les bourgeois bienpensants, les végans, le policier amoureux d’un manifestant et défilant pour la gay pride et même un SDF vivant sur leur trottoir. Et j’en oublie….
Tous se croissent, s’interpellent autour de notre bienveillante concierge.
C’est politiquement non correct, parfois un peu limite, très caricatural, un peu grinçant mais il faut mieux en rire avec humour…
La mise en scène est dynamique, c’est vivant et pétulant.
Les comédiens talentueux nous ravissent et nous emportent dans cette histoire. Tous jouent plusieurs personnalités différentes, ils passent d’un rôle à l’autre avec aisance et naturel. On ressent une grande complicité entre eux. Bravo à tous.
Montrer pour en rire pourquoi pas, encore faut il que cela soit drôle...
La pièce est une succession de scènes bien trop proches du réel pour vraiment réussir à s'en détacher. A part quelques moments surréalistes intéressants l'ensemble est poussif et lourd.
Un sérieux coup de lifting serait nécessaire pour la rajeunir.
Pour moi, ce serait Romain Cottard qui tirerait son épingle du jeu !
Ici le fil rouge est cousu de fil blanc, la situation de copropriété des protagonistes n'étant qu'un prétexte pour réunir fictivement en un même lieu des personnages d'horizon et de moeurs très différents dont le seul point commun semble constituer par leur appartenance à la classe bourgeoise.
Autant dire que Jean-Michel Ribes nous propose une version PALACE à domicile ! Le problème c'est que l'humour absurde et décalé qui faisait mouche dans la célèbre émission des années 80 tombe totalement à plat ici. Les réparties sont datées, prévisibles, tout est caricatural et excessif.
Le problème principal de cette pièce est que l'univers et les personnages décrits par l'auteur semblent d'une autre époque. Les thèmes sont bien d'actualité (les bobos écolos, les vegans, ...) mais ils sont transposés dans un cadre spatio temporel terriblement daté, tout comme les personnages. Les bourgeois d'aujourd'hui ne sont plus ceux bousculés par leurs adolescents soixante-huitards, haut cadre ministériel, vivant dans un paris musée autocentré sur quelques arrondissements cossus. La bourgeoisie d'aujourd'hui n'est plus celle de "papa", elle s'est rajeunie et excentrée du centre ville, elle travaille dans le numérique notamment ou se lance dans l'auto-entreprise. Le logiciel est à revoir. Seul note positive dans cet ensemble lourdaud, le personnage de concierge campé par une Annie Gregorio impeccable, qui apporte un peu de légèreté et de poésie à cette pièce.
Au final, si Jean-Michel Ribes habite ici, beaucoup de spectateurs penseront sans doute qu'ils n'habitent pas dans ce monde là.