- Avignon
- Atelier d'Amphoux
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Elise, Pour que tu m'aimes encore

- Elise Noiraud
- Atelier d'Amphoux
- 10, rue Amphoux
- 84000 Avignon
13 ans et demi.
L'âge des espoirs et des révolutions intérieures.
L'âge, aussi, des années collège : ingrates, maladroites, et belles justement pour ça.
Elise a 13 ans et demi.
Elise est secrètement amoureuse de Tony.
Elise doit s'occuper de sa maman déprimée.
Et surtout, Elise prépare une danse en hommage à Céline Dion pour la fête du collège.
Un spectacle tendre et cruel sur ce moment de la vie où chaque petite chose porte en elle le sentiment merveilleux, et vertigineux, des premières fois.
La critique de la rédaction : 7/10. Un seule en scène sympathique sur l’adolescence d’Élise en « milieu rural ».
Notre héroïne incarne tous les personnages excessifs de son récit. Nous nous immisçons dans son quotidien, rencontrons son grossier professeur de sport, celui de techno pas là pour faire de la politique, sa fragile mère qui veut partager des moments privilégiés avec sa fille et même un chien méchant.
Mais il existe plus important que ces derniers : son amie imaginaire qui l’aide à avoir confiance en elle, à comprendre ce qu’elle ressent pour le beau Tony, à se réfugier dans les moments difficiles, c’est Céline Dion. La chanteuse fait d’ailleurs l’unanimité parmi les personnages de l’histoire, quelle que soit leur personnalité.
Nous nous identifions facilement à Élise car elle a la vie, les doutes, les centres d’intérêt de n’importe quelle ado. Elle nous rappelle notre jeunesse qui n’était pas toujours un long fleuve tranquille.
Dommage qu’il y ait un si grand moment de flottement au milieu du spectacle. Il perd peu à peu son rythme et a du mal à retrouver une vitesse de croisière. Il y a, à notre sens, 20 minutes en trop pendant lesquelles le récit se disperse, nous ne savons pas où nous allons. Il manque d’un fil conducteur et nous n’arrivons pas à interpréter le message qui se cache derrière les morceaux de vie.
Néanmoins, nous avons apprécié la finesse d’écriture de quelques passages, comme quand Élise est à la boom de Tony, ou lorsqu’elle rédige son journal intime. Sublimés par une jolie mise en scène, ils se révèlent particulièrement touchants.
Une soirée agréable, mais un peu longue pour devenir inoubliable.
C’est dans ce contexte qu’Élise, 13 ans et demi (attention le demi c’est important hein), se découvre des sentiments pour Tony et se prépare avec ses copines au spectacle de fin d’année du collège où elles rendront hommage, par une chorégraphie de leur cru, à l’interprète du tube. Ah les joies de l’adolescence… Si pressé d’en sortir quand on est en plein dedans et nostalgique de retrouver son côté insouciant quand on arrive à l’âge adulte… C’est ainsi devant un public composé à 82% de femmes (si si j’ai compté) et accessoirement de quelques spécimens masculins dont je fais parti qu’Elise NOIRAUD fait son entrée sur la scène de la Comédie de Paris pour 1h30 d’une prestation sympathique et énergique mais marquée par quelques longueurs.
Dans ce seul en scène boosté aux hormones adolescentes Élise interprète une galerie de personnages (de sa mère névrosée à sa prof de sport qui n’a pas sa langue dans sa poche) avec aplomb, énergie (et un peu d’excès aussi) et aborde le quotidien d’une adolescente insouciante : préparation de la fête de fin d’années, premiers émois, voyage à l’étranger avec sa classe ou l’inévitable boom du samedi… Le quotidien de l’ado de base quand la 4G, Twitter, Périscope ou les SMS n’existaient pas.. D’où un phénomène d’identification évident de la part des spectateurs ayant connu cette époque. La prestation d’Élise NOIRAUD est remarquable : elle ne ménage pas son énergie (débordante) et chante (fort), danse (bien), court (beaucoup) et passe d’un personnage à l’autre avec aisance (même si j’ai trouvé que les transitions étaient parfois abruptes). J’ai ainsi adoré le personnage de la prof de sport vulgaire, celui de la prof geek obnubilée par son répondeur musical (une idée digne de la Foire de Paris) ou l’anaphore (hilarante) sur le milieu rural énoncée par la Conseillère Régionale, une petite pépite !
Mais si la prestation est indéniable certaines longueurs dans le spectacle viennent casser un peu le rythme au milieu du show et sur la fin (la scène avec le chien méchant par exemple n’apporte pas grand chose au propos). Peut-être aurait-il fallu resserrer d’un bon quart d’heures pour conserver un rythme effréné mais aussi pour éviter de diluer les doses de comédie. Car si le texte est bien écrit (particulièrement les passages où elle se livre à son journal intime) au final le ratio rires/durée du spectacle est plutôt faible. Le show aurait sans doute gagné à avoir des chutes un peu plus travaillées et plus nombreuses (même si en matière d’humour chacun voit midi à sa porte). J’ai aussi beaucoup apprécié la mise en scène de Baptiste RIBRAULT, précise et poétique aussi et qui permet de mettre la prestation de la comédienne en valeur.
Elise NOIRAUD est une showgirl à l’énergie débordante. Si un grand soin a été apporté à l’écriture et la définition des personnages (excentriques) l’ensemble manquait un peu d’humour d’autant que le spectacle dure près de 1h30. Dommage aussi que l’on ait pas eu le droit d’assister à l’intégralité de la chorégraphie, il y avait là à mon avis matière à mêler l’humour (d’une prestation approximative) au poétique.
Une chose est sûre : Céline n’aurait probablement pas renié cette filiation adolescente. D’ailleurs pour m’avoir mis la chanson dans la tête pendant les 3 jours suivants je ne vous remercie pas Madame Noiraud ! Un spectacle à découvrir du mardi au samedi jusqu’au 25 juin à la Comédie de Paris.
Elise Noiraud est pleine de dynamisme, respire la joie et la bonne humeur. Son seul en scène, malgré quelques petites longueurs, fait beaucoup rire et aborde avec finesse les méandres de l'adolescence.
Le tout sur une playlist de Céline Dion !
À treize ans et demi, on est très sérieux. On a des rêves et des fantasmes plein la tête. On s’interroge sur les transformations de son corps, on veut jouer aux grands. Élise, elle, rêve de rencontrer son idole Céline Dion, alors au sommet de sa gloire. Elle en pince aussi pour Tony, le loubard du collège. Elle ne vit que pour la super boum de fin d’année. C’est la meilleure de sa classe, l’intello de service qui joue de la flûte traversière sans pour autant être vantarde. Sa maman est un brin étouffante et possessive mais elle l’adore tout de même.
Piqûre de rappel tendre et douloureuse
Bref, Pour que tu m’aimes encore séduit parce qu’il résonne en chacun d’entre nous et rappelle des souvenirs plus ou moins heureux. Mademoiselle Noiraud nous invite à manger en sa compagnie une madeleine de Proust moelleuse et dure à la fois (ha la collection de petits flacons d’eau de toilette Yves Rocher…). Une chaise et une lampe pour tout accessoire. Une dizaine de rôles ébouriffants à nous proposer : prof de sport bourrine et fleur bleue ; prof de techno en burn-out, un animateur de radio beauf. Plutôt inclassable, son solo relève à la fois du stand-up et des confidences émouvantes.
Élise Noiraud ne se ménage pas ; elle se donne à fond et on suit avec beaucoup de plaisir ce tourbillon de la vie entre grandes déceptions, joies intenses et soucis nombreux. Sa relation compliquée avec sa mère, qui traverse tout le spectacle, en est sans doute le point d’ancrage le plus passionnant. Une mère culpabilisante mais complexée ; une mère surprotectrice mais qui a besoin d’être sauvée ; une mère chiante (il faut bien le dire) mais tellement aimante. Ce lien tissé en filigrane touche profondément et amuse aussi. On se dit que les mères se ressemblent, comme les ados finalement…
La dernière image est belle : Élise silencieuse, couronne à la tête et glaive à la main. Céline en fond sonore, bien sûr. La gamine s’est transformée en femme et s’est endurcie. La métamorphose en vaut la chandelle.
Son personnage, Elise, a grandi et a aujourd’hui 13 ans et demi, cet « et demi » tellement essentiel à l’âge où toutes les étapes de la vie semblent des montagnes infranchissables et leur dépassement des victoires sur le monde, la vie et les adultes. Nous retrouvons donc Elise, sa mère, sa professeur de danse, ses copines, Tony dont elle est secrètement amoureuse, Tony qui l’invite à sa boum…
Sur fond de Céline Dion en boucle, Elise Noiraud interprète tous les personnages : la mère envahissante, la jeune fille timide et mal dans sa peau, la prof, les amis… Elle passe d’un personnage à l’autre avec une belle aisance, semble à l’aise dans ce va et vient continuel et virevoltant. Pour autant, le tout semble caricatural et manque à mes yeux de finesse et de subtilité. Elise Noiraud gagnerait à canaliser son énergie débordante qui la pousse à crier parfois plus que dire, à se tempérer pour suggérer plutôt qu’asséner la psychologie de des personnages.
Elle a en elle ce qu’il faut de sincérité et de finesse, j’en veux pour preuve ce passage où la professeur de danse cache difficilement l’émotion qui l’étreint subitement : son visage et son expression se transforment par stades, on sent l’émotion et les yeux qui se brouillent, la voix qui vacille… Un vrai moment de grâce dans le jeu de la comédienne, malheureusement noyé dans une interprétation globale trop en force.
Si le texte et son intention peuvent être touchants, j’ai souvent eu l’impression d’entendre une enfant de 10 ans (et demi) plutôt que 13. Est-ce parce que l’intrigue se déroule en milieu rural ? Parce que de nos jours les ados n’écoutent pas plus Céline Dion que Francis Cabrel ? Qu’Elise Noiraud cite une numéro de téléphone à 8 chiffres et non pas 10 ? Qu’Elise la jeune fille n’a pas de portable, de SMS, de réseaux sociaux ?
Bref j’ai eu l’impression d’être transportée il y a 20 ans en arrière : nos ados d’aujourd’hui auront peut-être du mal à s’y reconnaître. La mienne en tous cas ne s’y est pas retrouvée. Pour ma part, je n’y ai pas trouvé suffisamment de richesse ou de nostalgie pour éprouver un intérêt à ce retour en arrière. C’est dommage, car Elise Noiraud a une vraie présence et une belle sensibilité à explorer : davantage de subtilité et de poésie dans ses textes lui donneront certainement la possibilité d’exprimer un évident talent sous-jacent.
On assiste ici à un spectacle d’une grande justesse d’interprétation, finesse d’écriture, et nous emmène face à de grands moments de rire et d’émotions en entendant toutes ces situations et thématiques abordées qui ne vont pas sans nous rappeler notre vécu personnel.
Le spectacle d’Elise Noiraud est sans aucun doute l’un des spectacles à ne pas manquer cette saison, pour un moment de théâtre à la fois drôle et touchant, où la comédienne nous fait apprécier cette période souvent difficile de la vie.