Critiques pour l'événement Elise, Pour que tu m'aimes encore
16 mai 2016
6/10
131
J‘ai compris tous les mots, j’ai bien compris merci… 1995. “Pour que tu m’aimes encore” de Céline DION est numéro un du Top 50 depuis des semaines.

C’est dans ce contexte qu’Élise, 13 ans et demi (attention le demi c’est important hein), se découvre des sentiments pour Tony et se prépare avec ses copines au spectacle de fin d’année du collège où elles rendront hommage, par une chorégraphie de leur cru, à l’interprète du tube. Ah les joies de l’adolescence… Si pressé d’en sortir quand on est en plein dedans et nostalgique de retrouver son côté insouciant quand on arrive à l’âge adulte… C’est ainsi devant un public composé à 82% de femmes (si si j’ai compté) et accessoirement de quelques spécimens masculins dont je fais parti qu’Elise NOIRAUD fait son entrée sur la scène de la Comédie de Paris pour 1h30 d’une prestation sympathique et énergique mais marquée par quelques longueurs.

Dans ce seul en scène boosté aux hormones adolescentes Élise interprète une galerie de personnages (de sa mère névrosée à sa prof de sport qui n’a pas sa langue dans sa poche) avec aplomb, énergie (et un peu d’excès aussi) et aborde le quotidien d’une adolescente insouciante : préparation de la fête de fin d’années, premiers émois, voyage à l’étranger avec sa classe ou l’inévitable boom du samedi… Le quotidien de l’ado de base quand la 4G, Twitter, Périscope ou les SMS n’existaient pas.. D’où un phénomène d’identification évident de la part des spectateurs ayant connu cette époque. La prestation d’Élise NOIRAUD est remarquable : elle ne ménage pas son énergie (débordante) et chante (fort), danse (bien), court (beaucoup) et passe d’un personnage à l’autre avec aisance (même si j’ai trouvé que les transitions étaient parfois abruptes). J’ai ainsi adoré le personnage de la prof de sport vulgaire, celui de la prof geek obnubilée par son répondeur musical (une idée digne de la Foire de Paris) ou l’anaphore (hilarante) sur le milieu rural énoncée par la Conseillère Régionale, une petite pépite !

Mais si la prestation est indéniable certaines longueurs dans le spectacle viennent casser un peu le rythme au milieu du show et sur la fin (la scène avec le chien méchant par exemple n’apporte pas grand chose au propos). Peut-être aurait-il fallu resserrer d’un bon quart d’heures pour conserver un rythme effréné mais aussi pour éviter de diluer les doses de comédie. Car si le texte est bien écrit (particulièrement les passages où elle se livre à son journal intime) au final le ratio rires/durée du spectacle est plutôt faible. Le show aurait sans doute gagné à avoir des chutes un peu plus travaillées et plus nombreuses (même si en matière d’humour chacun voit midi à sa porte). J’ai aussi beaucoup apprécié la mise en scène de Baptiste RIBRAULT, précise et poétique aussi et qui permet de mettre la prestation de la comédienne en valeur.

Elise NOIRAUD est une showgirl à l’énergie débordante. Si un grand soin a été apporté à l’écriture et la définition des personnages (excentriques) l’ensemble manquait un peu d’humour d’autant que le spectacle dure près de 1h30. Dommage aussi que l’on ait pas eu le droit d’assister à l’intégralité de la chorégraphie, il y avait là à mon avis matière à mêler l’humour (d’une prestation approximative) au poétique.

Une chose est sûre : Céline n’aurait probablement pas renié cette filiation adolescente. D’ailleurs pour m’avoir mis la chanson dans la tête pendant les 3 jours suivants je ne vous remercie pas Madame Noiraud ! Un spectacle à découvrir du mardi au samedi jusqu’au 25 juin à la Comédie de Paris.
10 mai 2016
7,5/10
160
Un seul en scène original sur une thématique intéressante : l'adolescence. Elise Noiraud joue d'une touche légèrement autobiographique, en racontant les péripéties de son personnage "Elise", 13 ans (et demi) collégienne amoureuse et pleine de vie.

Elise Noiraud est pleine de dynamisme, respire la joie et la bonne humeur. Son seul en scène, malgré quelques petites longueurs, fait beaucoup rire et aborde avec finesse les méandres de l'adolescence.

Le tout sur une playlist de Céline Dion !
28 avr. 2016
8/10
230
Dur, dur d’être une ado… Période de transition ingrate et complexe qui vous tombe sur le coin du nez sans crier gare. Bouillonnement du cerveau et des hormones. Un matériau rêvé pour la scène, à bien y réfléchir. La jeune Élise Noiraud se penche sur la question avec un seule en scène punchy et sensible, jamais mièvre. Elle croque avec énergie une sacrée brochette de portrait et nous replonge avec nostalgie dans les années 90 au son des plus gros tubes de Céline Dion… Un spectacle doux-amer à l’image de cette phase éphémère mais si cruciale dans l’accomplissement de soi.

À treize ans et demi, on est très sérieux. On a des rêves et des fantasmes plein la tête. On s’interroge sur les transformations de son corps, on veut jouer aux grands. Élise, elle, rêve de rencontrer son idole Céline Dion, alors au sommet de sa gloire. Elle en pince aussi pour Tony, le loubard du collège. Elle ne vit que pour la super boum de fin d’année. C’est la meilleure de sa classe, l’intello de service qui joue de la flûte traversière sans pour autant être vantarde. Sa maman est un brin étouffante et possessive mais elle l’adore tout de même.

Piqûre de rappel tendre et douloureuse
Bref, Pour que tu m’aimes encore séduit parce qu’il résonne en chacun d’entre nous et rappelle des souvenirs plus ou moins heureux. Mademoiselle Noiraud nous invite à manger en sa compagnie une madeleine de Proust moelleuse et dure à la fois (ha la collection de petits flacons d’eau de toilette Yves Rocher…). Une chaise et une lampe pour tout accessoire. Une dizaine de rôles ébouriffants à nous proposer : prof de sport bourrine et fleur bleue ; prof de techno en burn-out, un animateur de radio beauf. Plutôt inclassable, son solo relève à la fois du stand-up et des confidences émouvantes.

Élise Noiraud ne se ménage pas ; elle se donne à fond et on suit avec beaucoup de plaisir ce tourbillon de la vie entre grandes déceptions, joies intenses et soucis nombreux. Sa relation compliquée avec sa mère, qui traverse tout le spectacle, en est sans doute le point d’ancrage le plus passionnant. Une mère culpabilisante mais complexée ; une mère surprotectrice mais qui a besoin d’être sauvée ; une mère chiante (il faut bien le dire) mais tellement aimante. Ce lien tissé en filigrane touche profondément et amuse aussi. On se dit que les mères se ressemblent, comme les ados finalement…

La dernière image est belle : Élise silencieuse, couronne à la tête et glaive à la main. Céline en fond sonore, bien sûr. La gamine s’est transformée en femme et s’est endurcie. La métamorphose en vaut la chandelle.
27 avr. 2016
4/10
150
Après « Elise : la banane américaine » créée en 2011, Elise Noiraud revient sur scène à la Comédie de Paris.

Son personnage, Elise, a grandi et a aujourd’hui 13 ans et demi, cet « et demi » tellement essentiel à l’âge où toutes les étapes de la vie semblent des montagnes infranchissables et leur dépassement des victoires sur le monde, la vie et les adultes. Nous retrouvons donc Elise, sa mère, sa professeur de danse, ses copines, Tony dont elle est secrètement amoureuse, Tony qui l’invite à sa boum…

Sur fond de Céline Dion en boucle, Elise Noiraud interprète tous les personnages : la mère envahissante, la jeune fille timide et mal dans sa peau, la prof, les amis… Elle passe d’un personnage à l’autre avec une belle aisance, semble à l’aise dans ce va et vient continuel et virevoltant. Pour autant, le tout semble caricatural et manque à mes yeux de finesse et de subtilité. Elise Noiraud gagnerait à canaliser son énergie débordante qui la pousse à crier parfois plus que dire, à se tempérer pour suggérer plutôt qu’asséner la psychologie de des personnages.

Elle a en elle ce qu’il faut de sincérité et de finesse, j’en veux pour preuve ce passage où la professeur de danse cache difficilement l’émotion qui l’étreint subitement : son visage et son expression se transforment par stades, on sent l’émotion et les yeux qui se brouillent, la voix qui vacille… Un vrai moment de grâce dans le jeu de la comédienne, malheureusement noyé dans une interprétation globale trop en force.

Si le texte et son intention peuvent être touchants, j’ai souvent eu l’impression d’entendre une enfant de 10 ans (et demi) plutôt que 13. Est-ce parce que l’intrigue se déroule en milieu rural ? Parce que de nos jours les ados n’écoutent pas plus Céline Dion que Francis Cabrel ? Qu’Elise Noiraud cite une numéro de téléphone à 8 chiffres et non pas 10 ? Qu’Elise la jeune fille n’a pas de portable, de SMS, de réseaux sociaux ?

Bref j’ai eu l’impression d’être transportée il y a 20 ans en arrière : nos ados d’aujourd’hui auront peut-être du mal à s’y reconnaître. La mienne en tous cas ne s’y est pas retrouvée. Pour ma part, je n’y ai pas trouvé suffisamment de richesse ou de nostalgie pour éprouver un intérêt à ce retour en arrière. C’est dommage, car Elise Noiraud a une vraie présence et une belle sensibilité à explorer : davantage de subtilité et de poésie dans ses textes lui donneront certainement la possibilité d’exprimer un évident talent sous-jacent.
19 avr. 2016
9/10
157
Dans ce spectacle atypique, Elise nous fait part de quelques anecdotes de son adolescence en se présentant tantôt en jeune fille de 13 ans, tantôt au travers de personnages hauts en couleurs qui ont marqué cette période de sa vie. A 13 ans, on est plein d’espoirs, on découvre pour ainsi dire la vie.

On assiste ici à un spectacle d’une grande justesse d’interprétation, finesse d’écriture, et nous emmène face à de grands moments de rire et d’émotions en entendant toutes ces situations et thématiques abordées qui ne vont pas sans nous rappeler notre vécu personnel.

Le spectacle d’Elise Noiraud est sans aucun doute l’un des spectacles à ne pas manquer cette saison, pour un moment de théâtre à la fois drôle et touchant, où la comédienne nous fait apprécier cette période souvent difficile de la vie.
17 avr. 2016
7/10
93
Pour que tu m'Aimes Encore est un touchant seule en scène d'Elise Noiraud. Nous est contée les histoires d'amour, scolaires et familiales d'une adolescente de 13 ans et demi.

L'histoire est très touchante et de nombreux sujets fondamentaux de l'adolescence sont développés. Les premières histoires d'amour, la découverte du monde, la vie en société. C'est à ces âges là que l'on passe de l'enfance au monde adulte. C'est une période transitoire phare de notre personnalité et ô combien importante.

On découvre alors Elise dans son quotidien, dans ses rires et ses pleurs. Cerise sur le gâteau, la bande son exceptionnelle qui permet d'écouter Céline Dion sans culpabiliser.
Mini bémol, le spectacle est un petit peu trop long. Des scènes mériteraient d'être coupées, mais je pense que le rodage va le faire tout seul.
10 avr. 2016
4/10
125
Je crois qu'il faut que j'arrête d'aller en aveugle à des seuls en scène car ce week end, j'ai vu deux seuls en scène, et ce sont deux déceptions même si celui ci est moins décevant que celui vu la veille. Pourtant, je suis rarement déçue par mes découvertes.

Je n'ai pas accroché alors que le thème de l'adolescence me plaisait bien. J'ai ri à plusieurs reprises (la prof de gym est particulièrement fun) mais trop peu vu la longueur du spectacle et j'ai trouvé que la salle riait peu aussi : Rien dans ma rangée de 6 places, j'ai compté 3 endormis et un qui jouait avec son téléphone...

C'est long 1h25, on se perd au milieu et c'est le drame de ce spectacle, on décroche à ce moment là.
5 avr. 2016
8,5/10
59
Elise a treize ans et demi, cet âge charnière où les mois semblent une éternité et prennent de l’importance lorsque l’on s’apprête à quitter le monde rassurant de l’enfance.

La jeune fille a des rêves plein la tête qu’elle confie à son journal intime, tentant de se construire entre une mère envahissante, les amours naissantes, les copines, les premières boums et son affection débordante pour Céline Dion. Comme toutes les adolescentes, Elise ressent des émotions bouillonnantes, changeantes et parfois contradictoires. Les souvenirs évoqués prennent des allures de madeleine de Proust de notre propre adolescence envolée : les premiers émois, les incompréhensions et les coups de cœur artistiques et musicaux qui traduisent au mieux ce que l’on vit et traverse à cet âge où l’on est pressé de grandir tout en voulant conserver le caractère protecteur de l’enfance. Il y a la fête du collège qui se prépare avec une chorégraphie sur la chanson Pour que tu m’aimes encore de son idole et aussi le voyage en Pologne qui lui fait comprendre certaines choses avec une distance nécessaire. Et puis il y a Tony, le garçon dont Elise dit que sa tête est comme un pays qu’elle ne connait pas. Car c’est aussi le moment des grandes découvertes du sentiment amoureux.

C’est donc l’âge délicat de l’adolescence qui est ici mis en avant et sur lequel Elise Noiraud pose un regard à la fois juste et sensible, tendre et délicat, drôle et pétillant. Sur le plateau, elle abat une folle énergie pour faire s’animer toute une galerie de personnages, allant de la standardiste d’un jeu radiophonique à la dynamique prof d’EPS au langage fleuri voire ordurier en passant bien évidemment par Elise, sa mère déprimée et dépassée ou ses copines. Pour cadrer cette tranche de vie intimiste, pas de décor, juste une scénographie minimaliste composée d’une chaise et d’une petite malle au trésor d’où la comédienne sort quelques accessoires afin de donner vie aux protagonistes hauts en couleurs qui gravitent autour de la jeune fille. C’est dans un rythme effréné que nous découvrons le petit monde d’Elise. La parole est tourbillonnante et déversée à profusion comme les pensées que l’on a à cet âge en s’imaginant être et avoir une personnalité incroyable. Et il y a cette bande-son qui donne son titre au spectacle jubilatoire et énergique.

Elise Noiraud, qui a reçu le premier prix du concours des Jeunes Metteurs en scène 2015 décerné par le Théâtre 13 pour Les fils de la Terre d’après Edouard Bergeon, nous replonge avec délice et finesse dans toutes ces petites choses qui prennent de l’importance lorsque l’on a treize ans et demi et toute une vie à s’inventer et se construire. Nous lui adressons autant de bravos qu’il y a de grains de sable sur la plage avec une insouciance salutaire pour avoir fait remonter à notre conscience cette période ingrate mais rêvée de notre vie, entre nostalgie et soulagement d’en être sorti.
4 mars 2016
7,5/10
28
Elise Noiraud avait présenté les Fils de la Terre en octobre dernier qu’elle avait mis en scène au Théâtre 13 mais il n’est pas nécessaire de l’avoir vu pour apprécier Pour que tu m’aimes encore, en référence à la chanson de Céline Dion qui sera la toile de fond de la choré du spectacle de fin d’année du collège.

C'est ce qu'on appelle un seule-en-scène, avec le même parti pris que pour le précédent, une absence de décor, un justaucorps noir, les pieds nus, une chaise et une malle dont la comédienne sort quelques accessoires. Tout repose donc sur le jeu et à ce jeu-là Elise est spécialiste. Le spectacle est drôle, à la fois tendre et cruel.

Son texte pourrait se dilater en 3 heures de spectacle mais elle le condense en moins de la moitié, parlant à une vitesse qui coupe le souffle du spectateur.
Les rires s’enchaînent en cascades dans une salle qui est immédiatement en empathie avec cette adolescente aux prises avec son mal-être et ses premiers émois amoureux. Elle mime à la perfection l’animatrice enthousiaste d’un jeu radiophonique, Mumu l’enseignante d’éducation physique un peu (beaucoup) ordurière et bien entendu la mère, limite maltraitante qui justifie avec mauvaise foi ses brimades de remarques assassines : on ne peut plus rire de rien ! ou mielleuses : Tu vois c’est pas à sens unique les relations parents-enfants …pour provoquer le compliment, tu es la meilleure maman du monde.

La trame est inspirée de faits réels mais Elise n’a pas subi tous ces déboires dans sa vraie vie. Cela reste une œuvre fictionnelle. Certes les rapports mère-fille ont sans doute évolué. Il n’y avait pas de textos, de messages FB et assimilés dans sa jeunesse.

L’influence des réseaux sociaux a du furieusement compliquer les relations familiales des pré-ados. Mais ce que nous offre Elise Noiraud est déjà si savoureux que l’on ne peut s’empêcher de suggérer la totale, avec les deux chapitres enchaînés au cours d’une même soirée, même si ce serait une performance physiquement éprouvante pour la comédienne.

Un chapitre maintenant vaut mieux que deux tu l’auras (peut-être) plus tard. Le Théâtre de Belleville a donc accordé 6 dates à Elise Noiraud pour lui permettre de convaincre les programmateurs de lui faire confiance. C’est ce qu’on appelle dans le jargon un show case.

Le dispositif a réussi puisque la Comédie de Paris va exploiter Pour que tu m’aimes encore sur une longue durée. Le spectacle sera réellement créé dans cet établissement. Vous pourrez le voir du 1er avril au 25 juin 2016, … et plus si succès, ce que j’imagine très bien.