- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
Des souris et des hommes

7,9/10
75%
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Itinéraire
Billets de 17,00 à 35,00 €
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Californie, milieu des années trente. Comme des milliers de travailleurs ballottés par la crise économique, deux amis, Georges et Lennie, sont réduits à mener une vie d’errance, louant leurs bras d’une exploitation agricole à l’autre.
Ils n’ont qu’un rêve : posséder un jour leur propre ferme, y vivre « comme des rentiers », y élever des lapins et être libres.
Adaptation à la fois très fidèle au chef-d’œuvre de Steinbeck et adaptation tout à fait originale pour un comédien, une danseuse et un musicien.
Une histoire d’amitié bouleversante dans l’Amérique des années trente rongée par la crise !
Toutes les critiques
J. Steinbeck, également auteur des Raisins de la colère, est un écrivain incontournable de la littérature américaine. Il a su par ses œuvres de fiction dépeindre la grande dépression et témoigner des conflits sociaux et raciaux qui en émergèrent.
Dans Des souris et des hommes, nous suivons l’histoire de Lennie, un bon géant simple d’esprit, inadapté au contact des autres et de son compagnon George. Ce récit tragique met à mal le rêve américain tant il met en scène la solitude des nécessiteux offrant leurs bras d’une ferme à l’autre. Aussi, sur le papier, le dispositif de ce spectacle composé d’un comédien, d’une danseuse et d’un musicien semblait intéressant afin de mettre ces trois solitudes en confrontation. Malheureusement, la formule du plateau vide n’est pas une évidence pour tous les spectacles... Ce qui marche pour le Fantôme d'Aziyadé, joué dans une autre salle du Lucernaire, dessert au contraire celui-ci. A partir de 5 ou 6 personnages joués par l’unique comédien Thierry Bilisko, on commence à s'y perdre et l'effet de réalisme se dilue.
Il y a bien des noirs entre les scènes et le côté western de la musique participe à l’ambiance mais cela reste insuffisant. D’autant que lorsqu’elle paraît, la danseuse se déhanche sans vraiment habiter le plateau, comme un spectre muet. Dans son ensemble, la pièce est bien jouée mais reste pauvre. La mise en scène de Jean-Christophe Pagès, pour intéressante qu’elle est, ne permet pas une proposition assez forte pour faire vivre sur scène l'oeuvre de Steinbeck dans toute l’amplitude de jeu que permettrait cette histoire et ces personnages.
Je ressors peu convaincue.
Dans Des souris et des hommes, nous suivons l’histoire de Lennie, un bon géant simple d’esprit, inadapté au contact des autres et de son compagnon George. Ce récit tragique met à mal le rêve américain tant il met en scène la solitude des nécessiteux offrant leurs bras d’une ferme à l’autre. Aussi, sur le papier, le dispositif de ce spectacle composé d’un comédien, d’une danseuse et d’un musicien semblait intéressant afin de mettre ces trois solitudes en confrontation. Malheureusement, la formule du plateau vide n’est pas une évidence pour tous les spectacles... Ce qui marche pour le Fantôme d'Aziyadé, joué dans une autre salle du Lucernaire, dessert au contraire celui-ci. A partir de 5 ou 6 personnages joués par l’unique comédien Thierry Bilisko, on commence à s'y perdre et l'effet de réalisme se dilue.
Il y a bien des noirs entre les scènes et le côté western de la musique participe à l’ambiance mais cela reste insuffisant. D’autant que lorsqu’elle paraît, la danseuse se déhanche sans vraiment habiter le plateau, comme un spectre muet. Dans son ensemble, la pièce est bien jouée mais reste pauvre. La mise en scène de Jean-Christophe Pagès, pour intéressante qu’elle est, ne permet pas une proposition assez forte pour faire vivre sur scène l'oeuvre de Steinbeck dans toute l’amplitude de jeu que permettrait cette histoire et ces personnages.
Je ressors peu convaincue.
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C'est avant tout une belle performance du comédien qui incarne plusieurs personnages accompagné par une délicieuse danseuse. La mise en scène est sobre avec un accompagnement musical et une voix off. Tous les ingrédients pour nous permettre de retrouver ou de découvrir l'esprit de l'œuvre de John Steinbeck sur scène. Et ça donne un agréable spectacle.
Envoutant, Bouleversant, Poignant.
La compagnie du Géant Noir nous ravit dans cette nouvelle adaptation « Des souris et des hommes »
En Californie après le Krach de 1929, le chômage augmente, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles. Comme beaucoup de leurs semblables, Lennie et Georges s’acheminent à travers la campagne en quête d’emploi auprès des exploitants agricoles.
Lennie est un gaillard costaud, d’une force surhumaine mais simple d’esprit et fasciné par la douceur et les caresses. George est vif et clairvoyant, il protège et veille sur son ami avec dévouement et bienveillance.
Tous deux n’ont qu’un rêve, devenir propriétaires d’un lopin de terre, élever des lapins et avoir enfin leur indépendance et leur liberté.
« Les types comme nous, qui travaillent dans les ranches, n’y a pas plus seul au monde. Ils n’ont pas de famille ... Ils n’ont pas de futur devant eux… Mais nous on a un rêve… »
Lennie et Georges arriveront-ils au bout de leur rêve ?
Dans ce court roman John Steinbeck évoque avec finesse des sujets bien controversés dans cette Amérique puritaine et ségrégationniste ; le racisme, la différence, le handicap, la tolérance, le regard des autres mais aussi la solitude de ces hommes vivant dans des conditions difficiles et précaires.
La mise en scène sobre, épuré donne une grande ampleur au texte, en fond de plateau sont projetés des photos de Dorothea Lange , des extraits de film de John Ford.
La lumière froide accentue la misère de ces hommes besogneux vivant dans des conditions difficiles.
Thierry Biliskode part sa gestuelle, ses intonations et ses mimiques expressives, fait revivre les 7 protagonistes masculins de cette terrible et fabuleuse histoire.
Lennie Small (innocent et impulsif), George Milton (perspicace et vif), Crooks (noir, vivant à l’écart des autres), Curley fils du patron (autoritaire et violent) Candy, Slim, Carlson.
Tous ces personnages dialoguent, s’affrontent ou se complaisent sous nos yeux. Thierry Biliskode se glisse dans la peau de chacun avec justesse et grand talent.
Carole Bordes (la femme de Curley) de rouge vêtue, dans une chorégraphie sensuelle, élégante, aguicheuse et provoquant Lennie, nous réjouit.
Où cela la mènera-t-elle ?
Côté jardin Rizbo nous enchante au son de ses instruments. Les notes s’envolent, nous vont droit au cœur et intensifient l’émotion.
Par intermittence, la voix de Xavier Lacouture nous guide dans l’ascension de ce roman noir.
Très beau moment de théâtre émouvant et magnifiquement interprété.
La compagnie du Géant Noir nous ravit dans cette nouvelle adaptation « Des souris et des hommes »
En Californie après le Krach de 1929, le chômage augmente, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles. Comme beaucoup de leurs semblables, Lennie et Georges s’acheminent à travers la campagne en quête d’emploi auprès des exploitants agricoles.
Lennie est un gaillard costaud, d’une force surhumaine mais simple d’esprit et fasciné par la douceur et les caresses. George est vif et clairvoyant, il protège et veille sur son ami avec dévouement et bienveillance.
Tous deux n’ont qu’un rêve, devenir propriétaires d’un lopin de terre, élever des lapins et avoir enfin leur indépendance et leur liberté.
« Les types comme nous, qui travaillent dans les ranches, n’y a pas plus seul au monde. Ils n’ont pas de famille ... Ils n’ont pas de futur devant eux… Mais nous on a un rêve… »
Lennie et Georges arriveront-ils au bout de leur rêve ?
Dans ce court roman John Steinbeck évoque avec finesse des sujets bien controversés dans cette Amérique puritaine et ségrégationniste ; le racisme, la différence, le handicap, la tolérance, le regard des autres mais aussi la solitude de ces hommes vivant dans des conditions difficiles et précaires.
La mise en scène sobre, épuré donne une grande ampleur au texte, en fond de plateau sont projetés des photos de Dorothea Lange , des extraits de film de John Ford.
La lumière froide accentue la misère de ces hommes besogneux vivant dans des conditions difficiles.
Thierry Biliskode part sa gestuelle, ses intonations et ses mimiques expressives, fait revivre les 7 protagonistes masculins de cette terrible et fabuleuse histoire.
Lennie Small (innocent et impulsif), George Milton (perspicace et vif), Crooks (noir, vivant à l’écart des autres), Curley fils du patron (autoritaire et violent) Candy, Slim, Carlson.
Tous ces personnages dialoguent, s’affrontent ou se complaisent sous nos yeux. Thierry Biliskode se glisse dans la peau de chacun avec justesse et grand talent.
Carole Bordes (la femme de Curley) de rouge vêtue, dans une chorégraphie sensuelle, élégante, aguicheuse et provoquant Lennie, nous réjouit.
Où cela la mènera-t-elle ?
Côté jardin Rizbo nous enchante au son de ses instruments. Les notes s’envolent, nous vont droit au cœur et intensifient l’émotion.
Par intermittence, la voix de Xavier Lacouture nous guide dans l’ascension de ce roman noir.
Très beau moment de théâtre émouvant et magnifiquement interprété.
« Des souris et des hommes » de John Steinbeck, adapté et mis en scène par Jean-Christophe Pagès au théâtre du Lucernaire est la formidable rencontre, à la vie, à la mort, entre un auteur et son interprète.
Dans le théâtre noir du Lucernaire se joue, sur un plateau nu où seuls quelques accessoires viendront donner corps au récit, un instant de vie en noir et blanc sur fond de crise économique et sociale ; le krach de 1929 étant passé par là en laissant dans son sillage de nombreuses séquelles, de nombreux traumatismes, difficiles à combler, à réparer.
Des secousses, tel l’effet papillon, qui se propageront dans tout le pays et en particulier dans cette Californie si chère à Steinbeck dans ses écrits.
Depuis quatre années germe dans les têtes de Jean-Christophe Pagès et Thierry Bilisko l’adaptation de ce monument de la littérature américaine, écrit en 1937, en un seul en scène ou presque.
Une réflexion profitable qui a fourni un renversant résultat de justesse dans ce duo, ce duel entre George et Lennie.
Un George pragmatique, débrouillard, à l’œil vif, connaissant toutes les ficelles du métier et qui sait se vendre, opposé à son ami Lennie, un simple d’esprit au grand cœur, en mal d’amour et de tendresse, passionné par les caresses mais qui ne sait pas contrôler sa force, ses pulsions.
Deux hommes, unis par leur amitié, souvent sur les routes de la vallée de Salinas à cause des maladresses de Lennie, où ils vendent leurs bras aux exploitants agricoles, dont la mécanisation n’est pas encore optimum. Ceci dans le but de « capitaliser » un pécule qui leur permettrait d’être les propriétaires de leur ferme où les lapins gambaderaient dans la luzerne, eux qui empreints de liberté sont las de ne pas avoir de famille, de chez-soi.
Avec infiniment de grâce Thierry Bilisko, à la stature impressionnante, passe d’un personnage à l’autre avec beaucoup de finesse, sans tomber dans la complaisance et la caricature. L’émotion de ses yeux brille au milieu de ces quatre projecteurs qui sur le plateau donnent vie à l’intrigue.
Chaque geste, chaque intonation est étudié avec précision et rendu dans une parfaite harmonie et une remarquable sobriété, entre tous les personnages qu’il interprète seul en scène : George, Lennie, Curley, Candy…
Une première dans cette adaptation de ce roman, aux multiples clefs sociales, où un homme joue à lui seul tous les personnages de ce roman très court mais très dense en émotion.
Une juxtaposition des solitudes ponctuée avec les pas de danse de Carole Bordes qui interprète dans une sensualité, à la beauté troublante, la tentation par laquelle le drame prend vie.
Comment résister à l’admiration du tableau de la séduction qu’incarne la femme de Curley, cette beauté fatale qui sans une parole fait chavirer tous les cœurs, sans y succomber ?
Dans sa robe rouge sang qui appelle à sa destinée, la femme flotte dans les airs sur les notes découpées de la musique d’Ericnemo, interprétée sur scène par RiZbo. Une poésie musicale qui se confond avec la poésie du texte de Steinbeck.
Pour lier toutes les scènes, les actions, Jean-Christophe Pagès a fait appel à la voix de Xavier Lacouture, qui tel le narrateur délivre les didascalies permettant la progression de l’histoire dans des lumières froides et crues qui baignent la forêt et le ranch, témoins de la misère et de la solitude de leur aventure.
Un plaidoyer sobre mais efficace contre le racisme, le rejet du handicap, de la différence, dans cette Amérique pudibonde où l’on s’aperçoit que de nos jours pas grand-chose n’a changé…
Dans le théâtre noir du Lucernaire se joue, sur un plateau nu où seuls quelques accessoires viendront donner corps au récit, un instant de vie en noir et blanc sur fond de crise économique et sociale ; le krach de 1929 étant passé par là en laissant dans son sillage de nombreuses séquelles, de nombreux traumatismes, difficiles à combler, à réparer.
Des secousses, tel l’effet papillon, qui se propageront dans tout le pays et en particulier dans cette Californie si chère à Steinbeck dans ses écrits.
Depuis quatre années germe dans les têtes de Jean-Christophe Pagès et Thierry Bilisko l’adaptation de ce monument de la littérature américaine, écrit en 1937, en un seul en scène ou presque.
Une réflexion profitable qui a fourni un renversant résultat de justesse dans ce duo, ce duel entre George et Lennie.
Un George pragmatique, débrouillard, à l’œil vif, connaissant toutes les ficelles du métier et qui sait se vendre, opposé à son ami Lennie, un simple d’esprit au grand cœur, en mal d’amour et de tendresse, passionné par les caresses mais qui ne sait pas contrôler sa force, ses pulsions.
Deux hommes, unis par leur amitié, souvent sur les routes de la vallée de Salinas à cause des maladresses de Lennie, où ils vendent leurs bras aux exploitants agricoles, dont la mécanisation n’est pas encore optimum. Ceci dans le but de « capitaliser » un pécule qui leur permettrait d’être les propriétaires de leur ferme où les lapins gambaderaient dans la luzerne, eux qui empreints de liberté sont las de ne pas avoir de famille, de chez-soi.
Avec infiniment de grâce Thierry Bilisko, à la stature impressionnante, passe d’un personnage à l’autre avec beaucoup de finesse, sans tomber dans la complaisance et la caricature. L’émotion de ses yeux brille au milieu de ces quatre projecteurs qui sur le plateau donnent vie à l’intrigue.
Chaque geste, chaque intonation est étudié avec précision et rendu dans une parfaite harmonie et une remarquable sobriété, entre tous les personnages qu’il interprète seul en scène : George, Lennie, Curley, Candy…
Une première dans cette adaptation de ce roman, aux multiples clefs sociales, où un homme joue à lui seul tous les personnages de ce roman très court mais très dense en émotion.
Une juxtaposition des solitudes ponctuée avec les pas de danse de Carole Bordes qui interprète dans une sensualité, à la beauté troublante, la tentation par laquelle le drame prend vie.
Comment résister à l’admiration du tableau de la séduction qu’incarne la femme de Curley, cette beauté fatale qui sans une parole fait chavirer tous les cœurs, sans y succomber ?
Dans sa robe rouge sang qui appelle à sa destinée, la femme flotte dans les airs sur les notes découpées de la musique d’Ericnemo, interprétée sur scène par RiZbo. Une poésie musicale qui se confond avec la poésie du texte de Steinbeck.
Pour lier toutes les scènes, les actions, Jean-Christophe Pagès a fait appel à la voix de Xavier Lacouture, qui tel le narrateur délivre les didascalies permettant la progression de l’histoire dans des lumières froides et crues qui baignent la forêt et le ranch, témoins de la misère et de la solitude de leur aventure.
Un plaidoyer sobre mais efficace contre le racisme, le rejet du handicap, de la différence, dans cette Amérique pudibonde où l’on s’aperçoit que de nos jours pas grand-chose n’a changé…
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Les avis de la rédaction
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C'est bien pour ça que je n'y vais pas, un seul comédien pour plusieurs personnages et une danseuse !
J'ai vu la pièce avec une troupe au théâtre 14 et j'en garde un bon souvenir.