- Théâtre contemporain
- Théâtre Libre
- Paris 10ème
Bronx

- Francis Huster
- Théâtre Libre
- 4, boulevard de Strasbourg
- 75010 Paris
- Strasbourg Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
Le Bronx dans les années 1960.
Un quartier en pleine ébullition où la mafia règne sans partage, et le racisme fait son apparition... Le petit Cologio observe de ses neuf ans le monde des « affranchis ».
Il est particulièrement fasciné par leur chef, Sunny. Son père Lorenzo, accepte mal l’intérêt de son fils pour les malfrats : chauffeur d’autobus, il a toujours refusé de se compromettre.
Un soir, Cologio est témoin d’un meurtre perpétré par Sunny mais ne dit rien, ni à la police, ni à son père. Le gangster lui en est reconnaissant et le prend sous son aile. En grandissant, Cologio hésite entre le mode de vie que lui propose le milieu des gangsters et celui de sa vraie famille...
Résistera-t-il à l’attrait de l’argent facile ?
Une pièce de Chazz Palminteri adaptée par Alexia Perimony et Steve Suissa.
J'ai beaucoup apprécié le côté intimiste de la salle (La Scène Libre) d'où cette proximité avec F. Huster qui sait rendre vie aux différents personnages.
J'ai trouvé l'histoire tout aussi bien traitée que dans le film de de Niro.
Francis Huster connait parfaitement ces rôles qu’il avait interprétés au Théâtre des Bouffes Parisiens, déjà sous la direction de Steve Suissa en 2012 et revient une nouvelle fois tenir la gageure d’incarner 18 personnages dans un seul en scène avec comme personnage central Cologio, un gamin de 9 ans…
Le ton est donné dès les premières minutes : le décor est planté très judicieusement avec des projections, la musique vous plonge dans cet univers des années 60 et Francis Huster campe son personnage principal avec brio, précision et justesse.
Le déroulé est fluide, les dialogues épiques et savoureux, les scènes s’enchainent , les ambiances, les atmosphéres , les ressentis nous imprègnent avec délice, nous nous laissons porter par ce récit, nous sommes tour à tour spectateurs mais acteurs… oui, à l’insu de notre plein gré, nous devenons presque ce gamin devenu C puis ce Père Lorenzo ou encore Sunny tant nous sommes impliqués…
Francis Huster parvient à nous permettre d’accéder à ces ressentis, ces émotions et ses sentiments qui s’ancrent dans nos mémoires, marquent et signent nos souvenirs…
Un ressenti : Full sentimental… on a soif d’idéal.
Attiré par les étoiles, les voiles… que des choses pas commerciales.
Bonus : C’était un 6 juin , date anniversaire du 6 juin 1944 : Francis Huster revient sur scène après notre ovation et nous livre une anecdote sur un certain David Niven *, Héros du débarquement mais aussi plus connu en tant qu’ acteur ( Casino Royal ..James Bond);
*David Niven a servi dans la campagne de Normandie et a débarqué quelques jours après le 6 juin. Il termine la guerre comme lieutenant-colonel et reçoit la Légion du Mérite, la plus haute décoration américaine accordée à un étranger
On sent le talent et le savoir faire d’un grand comédien même si parfois l’élocution est un peu trop rapide et mal articulée. La mise en scène joue avec les lumières et la musique pour nous plonger dans les années 60 et cela fonctionne plutôt bien.
Mais j’ai été déçue... car le texte de cette pièce et l’histoire n’ont pas tellement d’intérêt. C’est une histoire sans grande originalité et je trouve qu’on sent vraiment les anglicismes dans la traduction. La meilleure partie du spectacle a sans doute été l’hommage au 6 juin 44 de Francis Huster après les applaudissements... Quel talent pour raconter une anecdote !
De son statut de simple observateur, le petit C devient le protégé de Sunny, parrain principal de la côte Est entouré de ses 2 frigos avec une tête (parce qu'ils agissent avec sang froid). C'est dans cet univers là qu'il va grandir et devenir le protégé d'un monde à part. Seul en scène, Francis Huster interprète de façon magistrale tous les personnages tels que Sunny, Lorenzo (père du petit C.), La Baleine, Eddy la Poisse, Franckie tranche de cake.... La mise en scène signée Steve Suissa nous intègre rapidement dans cette ambiance de caids avec des projections visuelles et sonores ainsi que des ombres pour nous rappeler ces milieux du jeux clandestin, ces boîtes de nuit très privées. L'acteur réussit à nous emmener dans cet univers particulier fabriqué à l'image du boss et le spectateur devient vite complice. Un monde fait autant d'humanité que d'immoralité avec beaucoup de tendresse, d'émotions et de droiture.
C'est donc une pièce magnifique avec une performance d'acteur indéniable qui vous fera passer un excellent moment.
Ça fonctionne parfaitement pour nous installer dans ce quartier new-yorkais situé au nord de Harlem, qui dans les années 60 était le fief de la mafia italienne. L'expression "c'est le Bronx" est encore synonyme de désordre même si depuis les années 90 l'endroit est devenu un des hauts-lieux de la culture hip-hop qui n'a plus grand chose à voir avec son passé tumultueux.
Mais à l'époque où Chazz Palminteri, qui est lui-même né dans cet endroit, situe l'action qui a été popularisée par Robert de Niro au cinéma avec Il était une fois le Bronx (1993) les rues étaient le théâtre de rixes quotidiennes entre groupes rivaux.
Même si on ne connait ni la pièce, ni le film, on s'attend à assister à ce qu'on appelle un numéro d'acteur. Certains sont même venus uniquement pour ça. Qu'un comédien de la carrure de Francis Huster se lance dans l'interprétation de dix-huit personnages suscite forcément l'intérêt. Et il est effectivement prodigieux pour réussir à être, avec autant de justesse, aussi bien un gamin de neuf ans qu'un (bon) père de famille ou un malfrat. Il joue sur tous les registres possibles en mettant en relief chaque nuance de caractère dans tous les personnages. C'est du grand art. Il faut dire que Francis Huster connait parfaitement ce rôle qu'il avait interprété au Théâtre des Bouffes Parisiens, déjà sous la direction de Steve Suissa, en 2012, mais dans un décor plus réaliste que celui de cette reprise.
C'est bien un gamin de neuf ans qui est sous nos yeux, assis sur les marches, toutes la journée, à regarder sa vie défiler, à nous raconter pourquoi et comment certains hommes de son quartier étaient si géniaux ... parce qu’ils avaient du talent et qu'ils s’en sont servi.
Comme le souligne le metteur en scène, Bronx est une histoire universelle sur l’enfance, l’importance de l’éducation, la transmission des valeurs qui vont nous donner la force de nous affirmer, tout ce qui nous prépare à la vie, à faire les bons choix, à ne pas gâcher son talent...
On remarquera après coup que -contrairement aux apparences- les points communs ne manquent pas entre le père biologique de Cologio, un chauffeur d'autobus pour qui la probité est la première valeur à cultiver, et Sunny, son père spirituel, un criminel que le gamin n'a pas dénoncé à la police.
Le quartier est en pleine ébullition. La mafia impose ses lois. Le racisme est puissant. Mais, en 1968, le monde est un gros pot de cookies et Sunny invite le jeune homme à en goûter chaque opportunité. Celui-ci hésitera perpétuellement entre le mode de vie qu'il peut espérer en intégrant le milieu des gangsters et celui de sa vraie famille, en cherchant constamment le compromis.
Le spectacle interroge les questions de réputation, entre devoir et honneur, et s'avère au final être une leçon de tolérance. Une fois adulte, l'enfant tirera les leçons du passé et comprendra que si on ne peux pas changer les gens, il faut les accepter, c’est tout.
La mise en scène et la direction d'acteur de Steve Suissa sont justes et efficaces, jouant de son acteur fétiche comme d'un instrument capable d'être juste sur tous les registres, le drame bien entendu mais aussi l'humour ... avec par exemple un test de la portière qui est fort savoureusement interprété.