Critiques pour l'événement Un Amour exemplaire
Magnifique pièce tout en nostalgie douce. Daniel Pennac raconte divinement bien, avec malice et une diction parfaite, le charme du mélange théâtre/BD opère et la musique de la fille de Pennac nous emporte sans difficulté.
C’est avec beaucoup de curiosité que j’ai pris ma place pour ce curieux spectacle que proposait dans sa programmation (toujours bien fournie) le théâtre du Rond-Point. Déjà séduite par l’excellent « Chagrin d’école » adapté et interprété au Studio de la Comédie-Française par Laurent Natrella, je me réjouissais de les retrouver ensemble sur scène pour donner vie à la BD de Daniel Pennac et Florence Cestac, « Un amour exemplaire ».
L’histoire est simple : un jeune garçon de huit ans, Daniel Pennac lui-même, rencontre un drôle de couple énamouré et solide pour lequel il se prend d’une passion toute enfantine. Germaine et Jean n’étaient pas destinés à être ensemble mais filent droit dans la vie, oisivement heureux et obstinément fantaisistes. Le garçonnet trouve alors le moyen d’entrer chez eux pour mieux les observer et nous raconte ses découvertes.
Sur le plateau, c’est l’auteur lui-même qui donne le « la ». Tantôt Laurent Natrella et Marie-Elisabeth Cornet incarnent Jean et Germaine lorsque Daniel Pennac leur lance une scène tantôt le récit s’accompagne des croquis réalisés en direct par Florence Cestac, installée de dos. Tantôt encore intervient Pako Ioffredo qui multiplie des petits rôles avec drôlerie et fait rentrer une dimension plus théâtrale dans le récit.
Daniel Pennac semble prendre un plaisir véritable à raconter son histoire à la salle. L’œil et la voix pleins de malice, il est étonnamment à l’aise dans cet exercice scénique. Par moment pourtant, s’installe quelque chose de lent, notamment lors des interludes de dessin où tous sur scène regardent la dessinatrice à l’œuvre. Et le message est là aussi : prendre son temps et ne pas mâcher son plaisir.
C’est une jolie histoire dans laquelle nous nous retrouvons embarqués avec une langueur exquise. Poésie et beauté des choses simples y affleurent. Une madeleine de Proust généreusement partagée avec nous !
L’histoire est simple : un jeune garçon de huit ans, Daniel Pennac lui-même, rencontre un drôle de couple énamouré et solide pour lequel il se prend d’une passion toute enfantine. Germaine et Jean n’étaient pas destinés à être ensemble mais filent droit dans la vie, oisivement heureux et obstinément fantaisistes. Le garçonnet trouve alors le moyen d’entrer chez eux pour mieux les observer et nous raconte ses découvertes.
Sur le plateau, c’est l’auteur lui-même qui donne le « la ». Tantôt Laurent Natrella et Marie-Elisabeth Cornet incarnent Jean et Germaine lorsque Daniel Pennac leur lance une scène tantôt le récit s’accompagne des croquis réalisés en direct par Florence Cestac, installée de dos. Tantôt encore intervient Pako Ioffredo qui multiplie des petits rôles avec drôlerie et fait rentrer une dimension plus théâtrale dans le récit.
Daniel Pennac semble prendre un plaisir véritable à raconter son histoire à la salle. L’œil et la voix pleins de malice, il est étonnamment à l’aise dans cet exercice scénique. Par moment pourtant, s’installe quelque chose de lent, notamment lors des interludes de dessin où tous sur scène regardent la dessinatrice à l’œuvre. Et le message est là aussi : prendre son temps et ne pas mâcher son plaisir.
C’est une jolie histoire dans laquelle nous nous retrouvons embarqués avec une langueur exquise. Poésie et beauté des choses simples y affleurent. Une madeleine de Proust généreusement partagée avec nous !
Alors ?
Le professeur et écrivain Daniel Pennac est né d'un couple sans enfant. Jean et Germaine ont suscité chez le jeune homme de l'époque ses vocations : transmettre et écrire.
De ses fidèles visites pendant 15 ans, Daniel Pennac leur a rendu hommage, avec le crayon de Florence Cestac, en publiant une bande-dessinée. Cette dernière est adaptée au théâtre par Clara Bauer qui a eu l'idée géniale de faire monter sur les planches les deux auteurs de l'ouvrage. Au croisement des souvenirs relatés, le dessin montre, la musique illustre et les mots participent à la restitution d'un temps révolu. Aujourd'hui, on bassine les mômes avec la lecture, hier on les obligeait à sortir leur nez des bouquins pour aller gambader dehors. Daniel Pennac a été bercé par la lecture à voix haute, de Spirou à Spinoza. Ses yeux pétillent et son sourire enfantin livre avec malice l'histoire de ce couple modeste et improductif qui s'aime d'un amour absolu. Une BD dans une pièce de théâtre, une histoire réelle dans une fiction, les comédiens qui interprètent Jean (Laurent Natrella) et Germaine (Marie-Elisabeth Cornet) se détachent de leur personnage pour mieux écouter la simplicité des mots de Daniel Pennac et admirer le coup de pinceau de Florence Cestac.
Sans oublier l'homme à tout faire (Pako Ioffredo) qui ajoute du burlesque à ce spectacle écrit tout en finesse.
Le professeur et écrivain Daniel Pennac est né d'un couple sans enfant. Jean et Germaine ont suscité chez le jeune homme de l'époque ses vocations : transmettre et écrire.
De ses fidèles visites pendant 15 ans, Daniel Pennac leur a rendu hommage, avec le crayon de Florence Cestac, en publiant une bande-dessinée. Cette dernière est adaptée au théâtre par Clara Bauer qui a eu l'idée géniale de faire monter sur les planches les deux auteurs de l'ouvrage. Au croisement des souvenirs relatés, le dessin montre, la musique illustre et les mots participent à la restitution d'un temps révolu. Aujourd'hui, on bassine les mômes avec la lecture, hier on les obligeait à sortir leur nez des bouquins pour aller gambader dehors. Daniel Pennac a été bercé par la lecture à voix haute, de Spirou à Spinoza. Ses yeux pétillent et son sourire enfantin livre avec malice l'histoire de ce couple modeste et improductif qui s'aime d'un amour absolu. Une BD dans une pièce de théâtre, une histoire réelle dans une fiction, les comédiens qui interprètent Jean (Laurent Natrella) et Germaine (Marie-Elisabeth Cornet) se détachent de leur personnage pour mieux écouter la simplicité des mots de Daniel Pennac et admirer le coup de pinceau de Florence Cestac.
Sans oublier l'homme à tout faire (Pako Ioffredo) qui ajoute du burlesque à ce spectacle écrit tout en finesse.
Ils se marièrent et n'eurent aucun enfant ! ... Ils n'en avaient pas besoin pour exister !
Lui c'est Jean, il a tout lu de Spirou à Spinoza.
Elle c'est Germaine, qui l'écoute lire pendant des heures.
L'auteur, avec ses yeux d'enfant, nous raconte un amour exemplaire.
Idéalisé, bien sûr, mais qu'importe.
Entrons dans le monde enchanté de Daniel Pennac, où les gens s'aiment pour ce qu'ils sont.
Où l'amour fou peut être calme et serein.
Dans une mise en scène elle aussi enchantée, cette histoire, rythmée par les dessins de Florence Cestac, nous emmène ailleurs, bien loin de notre quotidien.
Nous sommes enveloppés dans une bulle de bonheur, une parenthèse hors du temps, dans laquelle le vrai luxe c'est la simplicité.
Lui c'est Jean, il a tout lu de Spirou à Spinoza.
Elle c'est Germaine, qui l'écoute lire pendant des heures.
L'auteur, avec ses yeux d'enfant, nous raconte un amour exemplaire.
Idéalisé, bien sûr, mais qu'importe.
Entrons dans le monde enchanté de Daniel Pennac, où les gens s'aiment pour ce qu'ils sont.
Où l'amour fou peut être calme et serein.
Dans une mise en scène elle aussi enchantée, cette histoire, rythmée par les dessins de Florence Cestac, nous emmène ailleurs, bien loin de notre quotidien.
Nous sommes enveloppés dans une bulle de bonheur, une parenthèse hors du temps, dans laquelle le vrai luxe c'est la simplicité.
J’étais plutôt enthousiaste lorsque le spectacle a été présenté en juin, sur la scène du Théâtre du Rond-Point. Adapter sur scène une bande-dessinée, c’est un pari qu’avait déjà mené avec brio Maïa Sandoz en montant Zaï Zaï Zaï Zaï avec Paul Moulin, mais l’adaptation était alors purement théâtrale. Ici, on garde un pied dans le dessin, puisque le dispositif inclue la dessinatrice sur scène : en effet, Florence Cestac accompagne l’histoire en dessinant sur des planches projetées en fond de scène. Je n’avais encore jamais vu ça, et ça me plaisait bien.
Un amour exemplaire, c’est l’histoire de Jean et Germaine, un couple que Daniel Pennac a réellement connu et, semble-t-il, un peu accompagné entre ses 8 et ses 23 ans. Un couple comme il en existe peu, vivant presque hors du monde, se fichant des conventions sociales, vivant d’amour, d’eau fraîche et de littérature dans une petite maison reculée. Un couple fascinant, pour le petit Daniel d’alors mais également pour le spectateur, qui aurait sans doute beaucoup à apprendre d’eux.
Les premières minutes m’emballent : le dessin accompagne bien la narration initiale de Daniel Pennac. Mais je ne m’attendais pas à ce que cela dure autant. Si cela fonctionne en guise d’introduction, le dispositif atteint vite ses limites : les dessins de Florence Cestac ralentissent le spectacle. Il faut trouver à meubler. Alors la musique comble ces longs moments. Et puis on « triche » : les planches sont déjà préparées, le dessin n’est plus en live. Évidemment, j’en viens à me poser la question : dans ce cas, la présence de Florence Cestac sur scène est-elle essentielle ? Et le dispositif en lui-même, qu’apporte-t-il, si ce n’est de rappeler que l’oeuvre est adaptée d’une bande-dessinée ?
D’autres interrogations accompagnent ces premiers éclats : pourquoi Daniel Pennac ne lit-il pas son histoire, tout simplement ? Autour de lui, les deux comédiens sont des pantins qui n’ont pas grand chose à jouer – c’est dommage, quand on a demandé à Laurent Natrella de participer ! – et qui sont réduits à utiliser le théâtre dans le théâtre pour augmenter leur partition. C’est dommage. L’histoire peine à avancer, je m’ennuie un peu. Je regarde ma montre ; je sais que le spectacle n’est pas très long, ça me rassure.
Et puis, je ne sais pas, quelque chose prend. Le côté charmant de la chose reprend le dessus. C’est un spectacle qui, à l’image de son histoire, prend son temps. Et ce serait mentir de dire qu’on ne prend pas plaisir à écouter les histoires de Daniel Pennac. Il a l’art de conter, et les personnages qui peu à peu prennent vie sur scène dégagent un bonheur communicatif. Ils ont l’air de planner, moi aussi. L’annonce de leur mort n’a rien de triste. Le temps du spectacle, j’essaie de partager leur vision altruiste de la vie et de l’amour. Je ne sais pas ce qu’il m’en restera, mais tant que je suis ici, avec eux, j’essaie de me débarrasser de mes questions et de profiter de leur compagnie. Finalement, on est bien, ici.
Simple et beau. Parfois un peu lent. Un peu comme la vie.
Un amour exemplaire, c’est l’histoire de Jean et Germaine, un couple que Daniel Pennac a réellement connu et, semble-t-il, un peu accompagné entre ses 8 et ses 23 ans. Un couple comme il en existe peu, vivant presque hors du monde, se fichant des conventions sociales, vivant d’amour, d’eau fraîche et de littérature dans une petite maison reculée. Un couple fascinant, pour le petit Daniel d’alors mais également pour le spectateur, qui aurait sans doute beaucoup à apprendre d’eux.
Les premières minutes m’emballent : le dessin accompagne bien la narration initiale de Daniel Pennac. Mais je ne m’attendais pas à ce que cela dure autant. Si cela fonctionne en guise d’introduction, le dispositif atteint vite ses limites : les dessins de Florence Cestac ralentissent le spectacle. Il faut trouver à meubler. Alors la musique comble ces longs moments. Et puis on « triche » : les planches sont déjà préparées, le dessin n’est plus en live. Évidemment, j’en viens à me poser la question : dans ce cas, la présence de Florence Cestac sur scène est-elle essentielle ? Et le dispositif en lui-même, qu’apporte-t-il, si ce n’est de rappeler que l’oeuvre est adaptée d’une bande-dessinée ?
D’autres interrogations accompagnent ces premiers éclats : pourquoi Daniel Pennac ne lit-il pas son histoire, tout simplement ? Autour de lui, les deux comédiens sont des pantins qui n’ont pas grand chose à jouer – c’est dommage, quand on a demandé à Laurent Natrella de participer ! – et qui sont réduits à utiliser le théâtre dans le théâtre pour augmenter leur partition. C’est dommage. L’histoire peine à avancer, je m’ennuie un peu. Je regarde ma montre ; je sais que le spectacle n’est pas très long, ça me rassure.
Et puis, je ne sais pas, quelque chose prend. Le côté charmant de la chose reprend le dessus. C’est un spectacle qui, à l’image de son histoire, prend son temps. Et ce serait mentir de dire qu’on ne prend pas plaisir à écouter les histoires de Daniel Pennac. Il a l’art de conter, et les personnages qui peu à peu prennent vie sur scène dégagent un bonheur communicatif. Ils ont l’air de planner, moi aussi. L’annonce de leur mort n’a rien de triste. Le temps du spectacle, j’essaie de partager leur vision altruiste de la vie et de l’amour. Je ne sais pas ce qu’il m’en restera, mais tant que je suis ici, avec eux, j’essaie de me débarrasser de mes questions et de profiter de leur compagnie. Finalement, on est bien, ici.
Simple et beau. Parfois un peu lent. Un peu comme la vie.
...Ils vécurent heureux et n’eurent jamais d’enfants, voilà ce qu’on pourrait dire de Germaine et Jean. Un couple sans histoires, mais quand on ne rentre pas dans la norme, on est vite catalogué… Le petit Daniel, les a bien connus, lorsqu’il allait chez sa mémé. Grâce à eux il a aimé les livres, les couples d’amoureux, devenu professeur, il enseignait à ses élèves la littérature à travers les couples mythiques !
Clara Bauer a eu une merveilleuse idée, mêler la bande dessinée et le théâtre, Florence Cestac dessine et nous voyons le résultat sur écran, (j’ai récupéré un beau dessin !). Marie-Elisabeth Cornet est l’amoureuse Germaine, petite et blottie contre son Jean, Laurent Natrella lunettes sur le nez comme tout bon lecteur qui se respecte, Daniel Pennac savoure l’histoire qu’il nous raconte, et n’oublions pas Pako Ioffredo, inénarrable « artiste de complément » fort bien employé ici !
Daniel Pennac, c’est un de mes écrivains préférés, « la fée carabine » « au bonheur des ogres » et surtout « chagrin d’école » qui m’a consolée de mes années d’études !
Bref, une heure et quart de pure gaitée et d’émotions à ne pas louper au Rond-Point.
Clara Bauer a eu une merveilleuse idée, mêler la bande dessinée et le théâtre, Florence Cestac dessine et nous voyons le résultat sur écran, (j’ai récupéré un beau dessin !). Marie-Elisabeth Cornet est l’amoureuse Germaine, petite et blottie contre son Jean, Laurent Natrella lunettes sur le nez comme tout bon lecteur qui se respecte, Daniel Pennac savoure l’histoire qu’il nous raconte, et n’oublions pas Pako Ioffredo, inénarrable « artiste de complément » fort bien employé ici !
Daniel Pennac, c’est un de mes écrivains préférés, « la fée carabine » « au bonheur des ogres » et surtout « chagrin d’école » qui m’a consolée de mes années d’études !
Bref, une heure et quart de pure gaitée et d’émotions à ne pas louper au Rond-Point.
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L'amour peut-il être exemplaire ?
Vous avez une heure et quinze minutes.
Pour Daniel Pennac, la réponse à la question posée est oui. Définitivement oui !
A condition toutefois que cet amour soit "improductif".
C'est tout du moins le qualificatif utilisé par Jean et Germaine pour définir leur relation amoureuse.
Ces deux personnages, le père de Benjamin Malaussène les a connus. Tout môme.
Fasciné qu'il était, le petit Daniel, par ces deux-là. Parce que ce couple n'était pas un couple ordinaire.
Improductif, on vous dit : pas d'enfants (pas « d'intermédiaires »), pas de voyages programmés, pas de travail non plus. (Pour Jean, « en amour, le travail est une séparation » !)
Vous avouerez qu'il y avait de quoi émerveiller un gamin de huit ans...
On le sait, cet amour exemplaire, c'est avant tout une bande dessinée de Pennac et de Florence Cestac aux pinceaux.
Deuxième question de cours : peut-on adapter une bande dessinée au théâtre ?
Vous avez à nouveau une heure et quinze minutes.
C'est Clara Bauer, qui a déjà mis en scène l'auteur de la Fée Carabine, qui va nous proposer une nouvelle réponse affirmative.
Pour ce faire, la metteure en scène a eu la judicieuse idée d'embaucher la co-créatrice elle-même de la bande-dessinée.
Après tout, quoi de plus logique !
Melle Cestac est donc sur scène, côté cour, à sa planche à dessin.
Au dessus-d'elle, une caméra la filmera en pleine création graphique. Ses dessins seront projetés en direct sur un grand écran au lointain.
C'est d'ailleurs elle qui commence le spectacle, au gros pinceau noir.
Avec à la fois la vigueur et la force habituelles de son trait, elle nous donne à découvrir des arbres, une colline, un paysage méditerranéen.
Cette introduction picturale va donner le ton au spectacle.
Daniel Pennac, à tout seigneur tout honneur, est le narrateur. Il est le mieux placé pour raconter sa propre histoire.
Les deux amoureux exemplaires seront bien entendu sur le plateau, en la personne de Marie-Elisabeth Cornet et Laurent Natrella, le sociétaire bien connu de la Comédie Française. Les deux donnent vie de bien belle façon aux personnages originaux.
La mécanique scénographique de Clara Bauer fonctionne.
Cette fable anti-conformité va se dérouler de façon chronologique. De la rencontre du petit Daniel à..... (Je vous laisse découvrir.)
Nous verrons donc les deux personnages en chair et en os, et sous la forme des illustrations projetés par la dessinatrice. (La scène du « nez-patate » est jubilatoire...)
Si en pédagogie, il est de notoriété publique de ne proposer qu'un seul acte didactique à la fois, ici, le fait de devoir regarder en même temps le plateau et l'écran pour comprendre tous les enjeux, ceci n'est pas très gênant.
Même si l'on peut parfois regretter que les comédiens ne soient pas davantage sollicités... Mais on voit mal comment il pourrait en être autrement.
Pako Ioffredo jouera le rôle de l'accessoiriste muet (son introduction pré-spectacle pour nous faire éteindre nos portables est drôlissime...), mais également et surtout le rôle du père de Germaine. Avec un accent italien (napolitain?) à couper au couteau, il incarne ce marchand de peaux de lapins avec une vraie faconde et une réelle truculence.
Le rythme de la pièce est alerte, nerveux, l'écriture dramaturgique rejoint celle des cases de l'album.
Le challenge de Clara Bauer est relevé haut la main.
La fin de l'histoire sera du Pennac pur jus, un moment d'une grande intensité dramatique. Tout le monde regarde avec émotion le grand écran. Comédiens et spectateurs.
C'est donc au final un beau spectacle revigorant, un spectacle qui fait du bien.
Un moment de théâtre qui rassure et redonne confiance dans le genre humain.
Oui, Daniel Pennac et Florence Cestac nous auront magistralement démontré qu'on peut dépareiller de ses congénères, et qu'on peut aimer d'une façon à la fois exemplaire et improductive.
Vous avez une heure et quinze minutes.
Pour Daniel Pennac, la réponse à la question posée est oui. Définitivement oui !
A condition toutefois que cet amour soit "improductif".
C'est tout du moins le qualificatif utilisé par Jean et Germaine pour définir leur relation amoureuse.
Ces deux personnages, le père de Benjamin Malaussène les a connus. Tout môme.
Fasciné qu'il était, le petit Daniel, par ces deux-là. Parce que ce couple n'était pas un couple ordinaire.
Improductif, on vous dit : pas d'enfants (pas « d'intermédiaires »), pas de voyages programmés, pas de travail non plus. (Pour Jean, « en amour, le travail est une séparation » !)
Vous avouerez qu'il y avait de quoi émerveiller un gamin de huit ans...
On le sait, cet amour exemplaire, c'est avant tout une bande dessinée de Pennac et de Florence Cestac aux pinceaux.
Deuxième question de cours : peut-on adapter une bande dessinée au théâtre ?
Vous avez à nouveau une heure et quinze minutes.
C'est Clara Bauer, qui a déjà mis en scène l'auteur de la Fée Carabine, qui va nous proposer une nouvelle réponse affirmative.
Pour ce faire, la metteure en scène a eu la judicieuse idée d'embaucher la co-créatrice elle-même de la bande-dessinée.
Après tout, quoi de plus logique !
Melle Cestac est donc sur scène, côté cour, à sa planche à dessin.
Au dessus-d'elle, une caméra la filmera en pleine création graphique. Ses dessins seront projetés en direct sur un grand écran au lointain.
C'est d'ailleurs elle qui commence le spectacle, au gros pinceau noir.
Avec à la fois la vigueur et la force habituelles de son trait, elle nous donne à découvrir des arbres, une colline, un paysage méditerranéen.
Cette introduction picturale va donner le ton au spectacle.
Daniel Pennac, à tout seigneur tout honneur, est le narrateur. Il est le mieux placé pour raconter sa propre histoire.
Les deux amoureux exemplaires seront bien entendu sur le plateau, en la personne de Marie-Elisabeth Cornet et Laurent Natrella, le sociétaire bien connu de la Comédie Française. Les deux donnent vie de bien belle façon aux personnages originaux.
La mécanique scénographique de Clara Bauer fonctionne.
Cette fable anti-conformité va se dérouler de façon chronologique. De la rencontre du petit Daniel à..... (Je vous laisse découvrir.)
Nous verrons donc les deux personnages en chair et en os, et sous la forme des illustrations projetés par la dessinatrice. (La scène du « nez-patate » est jubilatoire...)
Si en pédagogie, il est de notoriété publique de ne proposer qu'un seul acte didactique à la fois, ici, le fait de devoir regarder en même temps le plateau et l'écran pour comprendre tous les enjeux, ceci n'est pas très gênant.
Même si l'on peut parfois regretter que les comédiens ne soient pas davantage sollicités... Mais on voit mal comment il pourrait en être autrement.
Pako Ioffredo jouera le rôle de l'accessoiriste muet (son introduction pré-spectacle pour nous faire éteindre nos portables est drôlissime...), mais également et surtout le rôle du père de Germaine. Avec un accent italien (napolitain?) à couper au couteau, il incarne ce marchand de peaux de lapins avec une vraie faconde et une réelle truculence.
Le rythme de la pièce est alerte, nerveux, l'écriture dramaturgique rejoint celle des cases de l'album.
Le challenge de Clara Bauer est relevé haut la main.
La fin de l'histoire sera du Pennac pur jus, un moment d'une grande intensité dramatique. Tout le monde regarde avec émotion le grand écran. Comédiens et spectateurs.
C'est donc au final un beau spectacle revigorant, un spectacle qui fait du bien.
Un moment de théâtre qui rassure et redonne confiance dans le genre humain.
Oui, Daniel Pennac et Florence Cestac nous auront magistralement démontré qu'on peut dépareiller de ses congénères, et qu'on peut aimer d'une façon à la fois exemplaire et improductive.
Dans l’arrière-pays niçois à la Colle-sur-loup, Daniel Pennac est en vacances chez sa grand-mère. Sous les platanes les femmes boivent le thé et les hommes jouent à la pétanque. C’est dans cette ambiance provençale et villageoise que Daniel Pennac enfant entend parler de Jean et de Germaine couple hors du commun.
Jean et Germaine vivent une histoire d’amour hors des conventions sociales, incroyable en 1927 et pourtant vraie.
Jean Bozignac héritier d’un grand domaine viticole et Germaine petite apprentie couturière tombent amoureux fous et se marient. Ils sont tous deux rejetés de leurs familles qui ne peuvent accepter cette mésalliance. Ils se réfugient en Provence et vivent une merveilleuse histoire d’amour au milieu d’un univers de livres et de poésie.
Daniel n’a que 10 ans, il usera de tous les stratagèmes pour les connaitre et les aimer.
Une amitié profonde et intime va se lier entre eux. Daniel découvre l’amitié, l’amour fusionnel de deux êtres mais aussi la littérature, le plaisir de conter et aussi d’inventer des histoires mystérieuses et drôles.
Plus tard, Daniel Pennac demande à son amie Florence Cestac de créer une bande dessinée en souvenir de cette belle rencontre qui a marqué son enfance et influencé ses choix existentiels.
Sur le plateau, Florence Cestac assise à son bureau dessine en direct. On suit sur un écran géant le pinceau créant le contour des personnages, les tableaux se construisent sous nos yeux, c’est fabuleux, on est émerveillé.
A ses côtés, Daniel Pennac nous conte à travers ses souvenirs d’enfance la vie de Jean et de Germaine. Il est en compagnie de trois comédiens ;
Laurent Natrella incarne Jean avec grande prestance,
Marie-Elisabeth Cornet amoureuse Germaine nous séduit,
Pako Ioffredo nous amuse dans le personnage un peu grotesque du père du Germaine.
Tous sont émouvants, c’est plein de tendresse, de générosité et de bonne humeur.
Des accessoires miniatures telle une charrette remplie de livres et son cheval enchantent notre imagination, c’est plein de poésie.
La mise en scène de Clara Bauer est harmonieuse, les différents tableaux s’enchainent avec élégance et souplesse.
Je vous invite à courir bien vite savourer l’histoire de ces deux amoureux dont la pierre tombale est gravée de ces mots : Jean et Germaine BOZIGNAC : -3 avril 1927, 25 avril 1971- . Ils sont nés le jour de leur rencontre ! »
Jean et Germaine vivent une histoire d’amour hors des conventions sociales, incroyable en 1927 et pourtant vraie.
Jean Bozignac héritier d’un grand domaine viticole et Germaine petite apprentie couturière tombent amoureux fous et se marient. Ils sont tous deux rejetés de leurs familles qui ne peuvent accepter cette mésalliance. Ils se réfugient en Provence et vivent une merveilleuse histoire d’amour au milieu d’un univers de livres et de poésie.
Daniel n’a que 10 ans, il usera de tous les stratagèmes pour les connaitre et les aimer.
Une amitié profonde et intime va se lier entre eux. Daniel découvre l’amitié, l’amour fusionnel de deux êtres mais aussi la littérature, le plaisir de conter et aussi d’inventer des histoires mystérieuses et drôles.
Plus tard, Daniel Pennac demande à son amie Florence Cestac de créer une bande dessinée en souvenir de cette belle rencontre qui a marqué son enfance et influencé ses choix existentiels.
Sur le plateau, Florence Cestac assise à son bureau dessine en direct. On suit sur un écran géant le pinceau créant le contour des personnages, les tableaux se construisent sous nos yeux, c’est fabuleux, on est émerveillé.
A ses côtés, Daniel Pennac nous conte à travers ses souvenirs d’enfance la vie de Jean et de Germaine. Il est en compagnie de trois comédiens ;
Laurent Natrella incarne Jean avec grande prestance,
Marie-Elisabeth Cornet amoureuse Germaine nous séduit,
Pako Ioffredo nous amuse dans le personnage un peu grotesque du père du Germaine.
Tous sont émouvants, c’est plein de tendresse, de générosité et de bonne humeur.
Des accessoires miniatures telle une charrette remplie de livres et son cheval enchantent notre imagination, c’est plein de poésie.
La mise en scène de Clara Bauer est harmonieuse, les différents tableaux s’enchainent avec élégance et souplesse.
Je vous invite à courir bien vite savourer l’histoire de ces deux amoureux dont la pierre tombale est gravée de ces mots : Jean et Germaine BOZIGNAC : -3 avril 1927, 25 avril 1971- . Ils sont nés le jour de leur rencontre ! »
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