Critiques pour l'événement 31
27 juin 2017
6/10
15
Difficile de se le laisser happer par cette pièce. Contrairement aux avis sur certains sites, j'en ressort perplexe. Ni conquise, ni détesté...

Les comédiens chantent par contre très bien, avec une belle prestation du pianiste. J'ai bien aimé le principe de voir la pièce en années décroissantes mais pour le reste, pas convaincue et les 2 personnes avec qui j'y suis allée non plus.

Le sujet est certes un sujet de société, qui nous interpelle mais je m'attendais surement à mieux.
Dommage !
6 juin 2017
8,5/10
36
Le théâtre est parfois une affaire de chiffre. Je ne parle pas de recette ou de taux de remplissage de salle, mais en l’occurrence bien de théâtre. Vous ne me croyez pas ? Tenez, par exemple, prenez :
1 scène
4 personnages
1 pianiste
20 ans de vie racontés
2 rencontres fortuites forgeant …
1 passé commun et …
1 amitié forte (mais mise à l’épreuve par le temps) et posant …
1 question : y a-t-il un avenir ensemble ?

Additionnez le tout et vous obtenez : 31 (normalement).

A lui seul, ce chiffre fait naître chez chacun bien des sentiments, des sensations. Pour les férus de numérologie, il signifiera richesse et réussite par le travail. Pour les « fashion » victimes, il sera synonyme d’élégance. Pour certains, il sera LE jour de fête par excellence, tandis que d’autres y verront l’espoir et l’amorce d’un nouveau départ.

Mais, maintenant, additionnez ce chiffre à la question posée précédemment. Dans ce cas, 31 prend une toute autre dimension. Il devient un spectacle musical à la fois grave et drôle, émouvant et surprenant. Cette pièce invite à réfléchir sur la marche du monde, nos préjugés, notre relation à l’autre, l’amitié, l’amour … en somme sur la vie.

Si, au départ, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire (peut-être décontenancé par l’aspect théâtre musical), j’ai pu réellement apprécier cette pièce une fois ce pas franchi. L’histoire est habilement écrite. Chaque saut dans le temps est loin d’être innocent et constitue un élément du puzzle venant expliquer les relations entre les quatre amis. Cependant, il faut attendre la fin pour connaître le dénouement. Mention spéciale aux quatre comédiens/chanteurs talentueux. La simplicité du décor ne met que plus en avant la force du jeu.

A voir.
9 avr. 2017
9,5/10
39
31 commence et se termine le 31 décembre 1999.
Entre temps, le spectacle nous fait remonter le fil de l'histoire sur une dizaine d'années et découvir les liens qui unissent les 4 personnages je ne vous en dirai pas plus.
Ici pas de gros moyens, mais une mise en scène simple et ingénieuse de Virginie Lemoine qui sert parfaitement le propos et les comédiens.
Et ils sont épatants ces comédiens/chanteurs que nous avons tous déjà vus ici et là : Valérie Zaccomer, Carole Deffit, Fabian Richard, Alexandre Faitrouni sans oublier Stéphane Corbin pianiste live.
Ecrit par le duo Gaétan Borg/Stéphane Laporte et mis en musique par Stéphane Corbin (on retrouve ici beaucoup de chansons des "funambules') 31 parle de TOLERANCE, d'amitié, de bienveillance et d'amour.
On rit beaucoup, on est aussi souvent très ému.
Le spectacle rend heureux, et on se dit qu'on aimerai bien que Victoire, Stéphane, Ruben et Titoune soient nos amis dans la vraie vie.
Pour avoir eu l'occasion d'échanger avec une partie de la troupe au vingtième théâtre et au studio des champs-élysées on mesure combien ils sont investis, et avec quelle énergie, quelle sincérité ils défendent "leur spectacle" sur scène et aussi à l'extérieur.
J'espère vous avoir donné au moins 31 raisons d'y aller, une fois, deux fois........ 31 fois et plus si vous voulez.
Une dernière chose à la sortie n'hésitez pas à attendre les comédiens, non seulement ils sont très sympathiques, mais leur dire que vous avez aimé leur fera sûrement un énorme plaisir
29 mars 2017
8/10
46
31 c'est très bien !

Cette comédie musicale, loin des grosses productions qui reprennent des hits connus des années 70/80 avec force paillettes, est une bouffée de fraicheur et simplicité. L'histoire d'amour qui est racontée est originale et on remonte le temps avec plaisir pour découvrir cette histoire d'amour et d'amitié.

Recette simple mais efficace : On prend de bons comédiens-chanteurs, une pincée d'humour, une belle quantité d'amour et des chansons agréables avec des musiques sympathiques, on mélange tout ça avec douceur et candeur et on obtient le cocktail 31 !
10 mars 2017
7/10
33
J'ai eu du mal à rentrer dans le sujet de la pièce. Le début est compliqué à comprendre mais une fois les premiers retours en arrière commencés, on s'attache à ce quatuor d'amis.

Les musiques sont originales, les chanteurs/acteurs sont bons.
Mais j'ai trouvé quand même une petite faiblesse dans les paroles des chansons.
Un grand plus quand même d'avoir un pianiste sur scène.

Un bon moment avec une mise en scène originale.
22 févr. 2017
9/10
23
Des histoires d'amitié, au théâtre, on n'en voit pas tant que ça. Celle-ci est épique, mélangeant quatre personnages, quatre personnalités aussi différentes que touchantes, quatre destins que l'on va suivre sur vingt ans, en l'espace d'une heure trente.
Une bien belle idée, avec ce récit qui nous fait voyager dans le temps pour assister à la rencontre du quatuor.

Les thèmes abordés sont nombreux, et chacun y trouvera son compte : on y parle d'amis, de travail, de famille, et d'amour.

La mise en scène, signée Virginie Lemoine, se veut discrète et efficace : quelques boîtes que l'on déplace et qui deviennent une table, un banc, un train fantôme (!).
C'est surtout par une poignée d'accessoires, une créa lumières ingénieuse, et par le jeu des comédiens que nous nous retrouvons en voyage d'un endroit à l'autre, et d'une époque à l'autre.
Quels comédiens, d'ailleurs ! Tous choisis remarquablement, tous brillants tant sur le jeu que sur le chant.

Les chansons ajoutent la touche finale, et la mention "exceptionnel", à ce spectacle. Certes il m'a fallu un peu de temps, disons un quart d'heure, pour entrer complètement dans l'univers de "31", mais c'est bien la partie musicale qui m'a finalement hypnotisée. Un coup de coeur particulier pour le titre "sous quel arc-en ciel ?", un bijou.
20 févr. 2017
8/10
30
En l’espace d’une heure et demie, Gaétan Borg et Stéphane Laporte nous raconte 20 ans d’une puissante amitié. Entre Stéphane la médecin hyperactive, Victoire la maman du groupe légèrement illuminée, Anthony alias Titoune le romantique et Ruben le businessman, une belle histoire est née. Ils ont traversé ensemble les périodes de la vie, depuis leur enfance dans les années 80, à leurs années étudiantes puis à leur début de vie d’adulte.

Au fur et à mesure que les années passent, le public s’attache à ces personnages dont la vie n’a finalement pas grand chose d’extraordinaire.

C’est une histoire simple et émouvante, mise en musique par le talentueux Stéphane Corbin, également au piano pendant tout le spectacle.
11 févr. 2017
7/10
10
Cette sympathique comédie musicale, nous entraine de 1999 à 1979, on remonte le temps, pour mieux comprendre les quatre amis qui se retrouvent tous les 31 décembre depuis 20 ans à peu près. Comme un film on rembobine le tout.

Victoire, qui fait dans l’humanitaire et les grandes causes, Sandrine mariée à Tarik, et heureuse d’avoir une jolie petite fille, il y a aussi Anthony et Ruben. Chacun son caractère, ses secrets aussi.
Victoire, baby sitter de Sandrine et Anthony (1979), Sandrine enceinte, puis l’année d’avant Sandrine racontant à Tony qu’elle ne supporte pas un certain Tarik. Ruben, a réussi à rentrer dans le rang, mais il part pour le Japon, au grand désarroi de Tony. Ceux-là ne se sont pas encore trouvés, mais attendons un 31 décembre à Morzine... et puis d’autres jusqu’en 1999.

Ah les fêtes de fin d’année ! quelle angoisse pour certains d’entre nous... règlements de compte, bilan de l’année, comment se fait-il que tout ne soit pas aussi simple un jour de fête ?

Musique, chorégraphie, jolies voix, assurance, dégaine, humour et amour. Un joli cocktail, avec de très bons comédiens-chanteurs, qui se donnent à fond pour cette belle histoire d’amitié et d’amour.
8 févr. 2017
9,5/10
52
Parfois, vous allez voir un spectacle qu'un attaché de presse vous a proposé, et vous ne savez pas du tout à quoi vous attendre.
C'était mon cas en franchissant les portes du Studio des Champs-Elysées.

C'est alors que vous avez la grande chance d'assister à un spectacle d'une rare fraîcheur, rempli d'humour, de drôlerie, mais également d'émotion vraie, non surfaite, non surjouée.

Un spectacle qui pose de vraies questions et qui vous remue.
Un spectacle qui parle du respect de l'Autre et de ses différences.

Cette comédie écrite par Gaëtan Borg et Stéphane Laporte est mise en musique par Stéphane Corbin, au piano sur scène et en direct-live.

Stéphane Corbin, nous le connaissons pour l'avoir chaleureusement applaudi, lui et sa troupe des Funambules, au Studio Hébertot.
Je l'avais d'ailleurs interviewé à cette occasion. C'était ici :

http://delacouraujardin.over-blog.com/2016/10/entretien-avec-stephane-corbin-collectif-les-funambules.html
Ce fut un vrai bon moment.

31, c'est une date. Pas n'importe quelle date.
Il s'agit du 31 décembre 1999.
C'est la date affichée sur scène lorsque le public s'installe dans la salle.

Quatre amis, une doctoresse (interprétée par Carole Deffit), le plus jeune PDG de France (Alexandre Faitrouni), une cadre-sup dans l'humanitaire (Valérie Zacommer) et un employé d'hôtel (Fabian Richard).

Et nous voilà à remonter le temps, chaque année à la même date. Les quatre amis se retrouvent.
Chaque réveillon est prétexte à un tableau joué et chanté.
Nous découvrirons alors les secrets de ces personnages, leurs fragilités, leurs doutes et leurs failles.

Non seulement les quatre protagonistes jouent très bien la comédie, mais ils chantent à la perfection, avec de très jolies voix et une absolue justesse.
Ils sont tour à tour irrésistibles, drôles, émouvants et n'arrêtent pas, dans une mise en scène survitaminée de Virginie Lemoine.
Avec une très belle scénographie faite de cubes blancs multifonctions (je vous laisse découvrir), et deux « armoires » assorties. De vraies trouvailles.

Stéphane Corbin a ceci de formidable qu'il sait nous faire comprendre que la chanson est un réel genre artistique majeur.
Ses compositions sont autant de petits moments de grâce, faites de belles mélodies et de subtiles harmonies. Sans grands effets gratuits et superflus (suivez mon regard du côté d'immenses productions à la fois actuelles et franchouillardes...), mais de ces compositions qui touchent et vous remuent.

Les « quatre fantastiques » se les sont appropriées, ces chansons, et ce, de bien belle manière.
On sent bien une vraie pâte sonore, une vraie cohésion vocale.

On les sent heureux sur scène, on sent un vrai groupe de copains qui s'amusent à jouer, à chanter.
(D'ailleurs, voir Stéphane Corbin derrière son piano les regarder en souriant est très révélateur.)

Je vous le disais un peu plus haut, on rit énormément.
Certains tableaux sont hi-la-rants. Je pense notamment à la scène du train-fantôme...

La vanne sur la traduction en créole de l'oeuvre de François Sagan est énorme. (On a dû m'entendre rire du fond de la salle...)
Tout comme celle du surnom de l'étudiante en médecine première en dissection. (Je vous laisse évidemment découvrir...)

Mais on est évidemment bien souvent très ému. D'autant que nous reviendrons pour la dernière scène au point de départ temporel. Le 31 décembre 1999. (Là aussi, je me garderai bien de vous révéler la fin...)

Ce spectacle véhicule de vraies valeurs humanistes.
Et par les temps qui courent, parler et chanter ces vraies valeurs de respect et de tolérance, ce n'est pas du superflu.
Et puis, surtout, surtout, cette comédie musicale parle d'amour.
Et l'amour, on n'en parle jamais trop.

Ruez-vous au Studio des Champs-Elysées !
8,5/10
15
Quatre amis se retrouvent tous les ans pour le 31 décembre. Pas vraiment pour faire la fête, mais parce que ce jour-là il y a déjà plusieurs années qu'ils ont décidé qu'ils le passeraient ensemble. Mais en ce 31 décembre 1999 il y a de l'électricité dans l'air. Ce soir, les non-dits et les frustrations du passé vont surgir et peut-être changer leurs relations.

Virginie LEMOINE met en scène avec sobriété cette belle comédie (musicale). Comédie avant tout. Une histoire d'amitié déroulée jusqu'à ses racines 20 ans plus tôt, alors que les 4 protagonistes avaient 8, 13, 16 et 25 ans. Musicale car agrémentée de 9 chansons de Gaétan BORG et Stéphane LAPORTE sur une musique de Stéphane CORBIN, qui permettent aux personnages d'exprimer leurs émotions, coupant parfois l'action, mais sans s'intégrer dedans comme dans une vraie comédie musicale.

L'originalité de la narration tient dans sa construction à rebours. Nous remontons le temps, année après année, et découvrons progressivement pourquoi en 1989 ils décidèrent d'être toujours ensemble pour la Saint Sylvestre. Un autre bond en arrière nous amènera à leur toute première rencontre avant de revenir en 1999 pour un nouveau départ.

Au fil de ce voyage dans le temps nous découvrons les écueils que la vie a mis sur leur chemin, les joies et les peines, les espoirs et les désillusions, tous ces petits cailloux qui bout à bout ont construit leur personnalité.

Les quatre comédiens (Carole DEFFIT, Valérie ZACCOMER, Alexandre FAITOUNI et Fabian RICHARD) sont tous d'une grande justesse. Leur jeu, tout en sensibilité, nous touche au cœur. L'entente et le plaisir du quatuor sont communicatifs et participent à la crédibilité de cette famille recomposée

En bref : 31 est une comédie pleine de bons sentiments et de tendresse, émaillée de ballades musicales agréables. Ses 4 comédiens sont justes et émouvants. Un spectacle "feel goo" qui émeut et donne du baume au coeur. Un beau moment de théâtre et un message optimiste.
22 août 2016
7,5/10
29
La pièce de Gaétan Borg et de Stéphane Laporte, qui s’est joué quelques dates au Vingtième théâtre de Paris, s’installe au Festival d’Avignon jusqu’au 30 juillet au Théâtre Buffon pour chanter et célébrer l’amitié, la vraie, celle qui surmonte les obstacles et les tempêtes, dans une savoureuse mise en scène toute en finesse et sobriété de Virginie Lemoine et agrémentée des musiques de Stéphane Corbin.

Il en est ainsi depuis une décennie : Victoire, Stéphane, Ruben et Anthony se retrouvent pour le réveillon. Mais le cœur n’est pas toujours à la fête et la pièce enclenche un réel compte à rebours pour arriver aux prémices d’une amitié naissante, véritable lien qui les unit désormais. Le destin a choisi de les réunir chaque 31 décembre depuis dix ans, c’est une habitude bien ancrée mais pour quelle raison ? Le spectateur suit un jeu de pistes où les indices se dévoilent peu à peu et trouvent leur place dans la mystérieuse énigme d’une amitié durable qui s’exprime par des retrouvailles annuelles.

Les pages du calendrier se tournent et remontent le fil du temps avec finesse, tendresse et retenue. Tout est sobre dans la mise en scène que propose Virginie Lemoine et nous nous délectons de ces moments de vie, joués ou chantés. Car avant tout, 31 nous parle de l’humain, de son essence et de ses sentiments en mettant en avant une famille de cœur, celle que l’on se choisit pour la vie. Nous comprenons qu’un moment improvisé peut être reconductible chaque année et s’ancrer dans nos habitudes quand le besoin s’en ressent. A l’aube du bug de l’an deux mille, en ce 31 décembre 1999, les tensions apparaissent dans le groupe. « Qui trop étreint à la fin étouffe » peut-on entendre. Mais comment peut-on en arriver à ce point quand on est amis de longue date ? Alors on remonte le temps à la recherche d’indices pour déceler les premiers non-dits, les premières fissures, les mots étouffés de l’enfance qui est pour beaucoup une terre de silence. Mais il faut savoir « accepter la main que l’on nous tend » sans juger à l’aune des émotions ou des sentiments.

Soulignons la distribution très homogène de cette comédie musicale aux allures de Pac à l’eau rafraîchissant sur une terrasse avignonnaise. Valérie Zaccomer est Victoire, la maman protectrice du groupe. Carole Deffit est Stéphane, celle qui réussit à se construire pour mieux cacher ses fêlures tandis que Fabian Richard campe un Ruben viril et peu sûr de lui. Alexandre Faitrouni nous bouleverse dans le rôle d’Anthony, le jeune chef d’entreprise, le « petit », le « Titoune », l’homosexuel du groupe qui a une part délicate et féminine en lui qu’il exprime sans jamais être vulgaire ou caricatural. Au contraire, c’est sa fragilité qui nous émeut. Tous les quatre font preuve d’une grande sensibilité et d’une aisance vocale plaisante. L’alternance très fluide des parties théâtralisées et des parties chantées nous ravie et nous plongeons avec délectation dans une douce mélancolie. 31 réussit à nous envelopper d’une tendresse touchante, nous faisant passer du rire aux larmes.

Au final, dans la vie, il reste toujours « des bémols » mais il faut être prêt à prendre son envol, si possible aux côtés de gens qui nous porteront lorsque nos ailes ne suffiront plus. Si les épreuves soudent les amitiés, alors « on s’casse la gueule » mais on se relève. En sortant de 31, véritable hymne à l’amitié qui nous fait chavirer le cœur et humidifier nos yeux par identification et renvoi à notre propre vécu, nous ressentons une irrésistible envie : celle d’appeler nos meilleurs amis et de leur déclarer que nous nous voyons chaque jour en train de les aimer puisque l’être humain a cette capacité inexplicable à aller « vers ceux qui nous aident à sourire ». Comme le sel de la vie, l’amitié véritable résiste aux épreuves et rend l’existence plus belle malgré le temps qui passe.

C’est plus fort et plus complexe que l’amour mais l’optimisme final nous prouve qu’il est impossible de séparer ceux qui s’aiment.
24 juil. 2016
10/10
25
Frustrée de ne pas avoir pu assister aux premières parisiennes au Vingtième Théâtre, j’ai été ravie de pouvoir inclure « 31 » à mon programme spectacles lors de mon court séjour à Avignon. Et j’ai bien fait ! J’ai assisté à une comédie (musicale) de toute beauté, qui m’a même fait verser une larmichette à la fin.

Tout commence le 31 décembre 1999. Quatre amis sont réunis pour fêter le réveillon, mais une dispute éclate…On en découvrira la raison tout au long de la pièce en remontant le temps chaque 31 décembre jusqu’à leur enfance. Dans une pièce habillée de quelques chansons, on fera alors connaissance de chaque personnage individuellement et dans leurs relations, avec cette très belle histoire d’amitié qui nous emmène autant dans le rire que dans l’émotion.

Voici une comédie comme je les aime : une histoire captivante, des moments drôles et émouvants, des artistes talentueux qui nous font vibrer avec eux, une petite larme versée à la fin. Je me suis prise au jeu dès les premières minutes et je n’ai pas décroché une seconde de cette touchante histoire d’amitié, rythmée par un accompagnement au piano. Pour prolonger l’instant, une bande originale des chansons est même en vente à la sortie, l’occasion de réécouter chez soi ces jolies paroles.

Alors, on y va ? OUI, absolument ! Parce qu’il ne faut pas manquer cette petite pépite théâtrale. Une comédie que j’ai déjà hâte de revoir.
21 juin 2016
9/10
57
C’est un thriller ? Non. C’est un polar ? Non plus. C’est un drame romantique où deux paquets de mouchoirs y passent sans scrupule ? Toujours pas. Ce n’est pas un road movie ou une pièce à sketches ?... Bon ça suffit, je sens que vous n’y arriverez pas malgré vos efforts (enfin, pas tout le monde).

« C’est une romance, c’est une belle histoire, c’est une romance d‘aujourd’hui ».

Voilà, c’est ça 31 ! Non mais attendez ! Continuez à lire, ne prenez pas la mouche comme ça, mes coches ! Rien à voir avec « les feux de la prairie » ou « la petite maison dans l’amour ». Comment, ce ne sont pas les bons titres ? Et alors ! Qui ne comprend consent, non ? En tout cas, ce n’est pas du genre série télé théâtralisée façon soap opéra. L’est pas plus belle la vie ?

C’est une savoureuse comédie musicale, avec de belles chansons, de la bonne musique et de chouettes répliques drôles et touchantes. Aux allures de conte moderne, cette jolie histoire sucrée comme une pomme d’amour (mais pas trop), piquante et piquée comme la vie quand on la raconte avec des clins d’œil complices, nous tient en haleine tout le long, surpris par la dramaturgie à tiroirs et par les jeux et les chants impeccables des artistes.

Et si les réveillons du 31 décembre, Victoire, Ruben, Stéphane (prononcez Stéphane comme pour une fille) (oui, bon !...) et Anthony, décidaient de les passer ensemble, cela donnerait quoi ?

Et si les auteurs Gaétan Borg et Stéphane (prononcez Stéphane comme pour un garçon) (oui, je sais !...) Laporte décidaient de nous raconter cette histoire en remontant le temps des dix dernières années ? Cela donnerait quoi ?

Cela donnerait ce spectacle musical agréable, enjoué et émouvant où les sentiments de fraternité, d’amitié et d’amour s’entremêlent et se hissent comme une ode au bonheur pour nous donner à voir et entendre la quête identitaire de Victoire, le désir de vie heureuse de Stéphane et le jeu de chat et souris entre Anthony et Ruben qui cachent leur amour jusqu’au dernier réveillon où coming-out et champagne seront à l’honneur.

La mise en scène ingénieuse et dynamique de Virginie Lemoine construit un univers façon puzzle servant astucieusement les scènes jouées et chantées, relevant le cocasse, la tendresse et l’humour.

Accompagnés au piano par Stéphane Corbin, le compositeur de ce musical, les comédiens chanteurs Carole Deffit, Valérie Zaccomer, Alexandre Faitrouni et Fabian Richard jouent brillamment, avec une pêche d’enfer et une justesse précise, évitant de trébucher dans le pathos et nous laissant sourires aux lèvres, les mélodies trainant dans nos têtes. Ils semblent prendre autant de plaisir qu’ils nous en donnent. C'est très sympa.