Critiques pour l'événement Michael Hirsch, Pourquoi ?
20 mars 2018
8/10
48
Un one-man qui prend des allures de fable, ça n'est pas banal.
A l'instar des tournures de phrases de son héros, infini ping-pong de jeux de mots allant du potache au très fin.
A l'instar de la plume de l'auteur, oscillant régulièrement vers la poésie et l'onirique.

Très (bien) écrit, le spectacle suit sa logique, laissant peu de place à l'improvisation et aux interactions, mais on se laisse embarquer dans cet univers de calembours, enrichi d'une galerie de personnages attachants.


Les thèmes abordés sont nombreux, la politique, l'amour, le travail, et comme le fil conducteur s'y prête, on se pose beaucoup de questions. Les réponses données par Michael Hirsch font autant rire que cogiter, agréablement, et on ne voit pas le temps passer.
4 mars 2018
8,5/10
44
Je ne connaissais pas et l'ai découvert cette semaine :
le texte est excellent, M. Hirsch joue magnifiquement avec les mots ; le décor est simple mais adapté à ce seul en scène.

J'ai ri des bons mots et des calembours ; une mention pour l'imitation de F. Luchini.
23 févr. 2018
8/10
38
Enfin ! Enfin un humoriste qui joue avec notre belle langue !

C'est encore un peu naïf, un peu balbutiant, mais qu'est-ce que c'est agréable... Laissons lui le temps de se bonifier et il fera des ravages.

Bravo !
30 mars 2017
8/10
34
Amateurs d’humour et de jeux de mots, de poésie et de philosophie, rendez-vous au Lucernaire pour une reprise de « Pourquoi ? » qui a reçu plusieurs grands prix du jury de festivals d’humour, et qu'Isabelle F. est allée voir pour vous en parler.

Dans ce spectacle, le comédien Michaël Hirsch, formé chez Jean-Laurent Cochet et Jacques Lecoq, nous invite à suivre les questionnements d'un homme qu'on peut considérer comme son double, de l'enfance au troisième âge. Il le fait à la façon de Desproges et Devos grâce auxquels il a découvert à l’âge de 15 ans le pouvoir et la richesse de la langue française.

L’humoriste dont c’est le premier seul-en-scène a composé un texte riche de questions qu’il a tout simplement intitulé « Pourquoi ? ». Dans une mise en scène ultra sobre, il arrive en jean, t-shirt et baskets avec des pourquoi à revendre :

« Et pourquoi y a plusieurs religions et y a qu’un seul dieu » demande l’enfant à son père. Et pourquoi faut faire des choix dans la vie demande l’ado vrillé sur sa Xbox et PlayStation, « on se console comme on peut »

Et le vieil « homo ça pionce » qui à 80 ans ne quitte plus son lit se demande « pourquoi vivre debout alors que couché on passe son temps la tête dans les étoiles ».

Questions légères, absurdes, touchantes, existentielles qui s’enchaînent au fur et à mesure que le personnage avance dans la vie. De calembours en homonymies, le comédien nous offre une avalanche de jeux de mots. Il faut suivre, parfois il attend que nous comprenions les double-sens et autres sous-entendus avant de poursuivre son envolée verbale.

Il est toujours de mèche avec son public et fait habilement mine de penser de lui-même qu’il exagère quand une blague un peu tirée par les cheveux fait réagir un public bon enfant et parfois un peu chahuteur. Lorsqu’une spectatrice pense tout haut « un peu moyen ce jeu de mots », il attrape la balle au vol et fait mouche : « Madame, la différence entre votre téléviseur et moi, c’est que moi je vous entends ! » Cette capacité d’adaptation sur le vif donne une énergie supplémentaire au spectacle.

Le public est appelé à attraper les perches qu’il tend, trouver la rime, conclure une phrase. On s’amuse, on rit car « femme qui rit finit à moitié dans son lit », ce qui fait donc, si elle rit à nouveau, un quart seulement. Où sont donc passés les trois quarts restants se demande au réveil sa moitié ?! Ses mimiques faciales et son impayable imitation d’un autre amoureux de la langue française, Fabrice Luchini, dérideront les plus réticents, je peux vous le garantir !

Il nous quitte avec l’homme d’âge mûr qui s’appuie sur une cane en forme de point d’interrogation car "le plus fidèle ami de l'homme, c'est son point d'interrogation". A méditer… Un spectacle qui n’a rien de vulgaire, qui ne cherche pas à « poèter plus haut que son cul » !
5 mars 2017
9/10
68
C'est une évidence !
Michaël Hirsch aime passionnément notre langue française.
On ne peut pas jouer aussi finement avec elle comme il s'y prend si on ne l'aime pas, cette langue française-là !

Oui, le verbe est lâché : jouer.

Jouer avec les mots, les sonorités, proposer de façon totalement assumée et décomplexée des à-peu-près et autres calembours, voilà le propos de ce spectacle étonnant et rare, sobrement et définitivement intitulé « Pourquoi ? »

Durant une heure et vingt minutes, Michaël Hirsch fait s'interroger un personnage, de sa plus tendre enfance à sa plus tardive vieillesse.

Ces moments de vie sont l'occasion et prétexte, par le biais de ces jeux de langage, à poser, mine de rien et sans avoir l'air d'y toucher, de vraies questions sociétales.

Evidemment, la référence à Raymond Devos s'impose.

Michaël Hirsch enchaîne donc les calembours avec un naturel et une drôlerie véritablement phénoménaux.

On rit é-nor-mé-ment, et ce, de bout en bout du spectacle.
Non, ce n'est pas un rire gras, lourd et graveleux.
Le comédien ne fait pas appel aux « bas-instincts » du public, mais à son intelligence.
A nous de décoder, à nous de remettre les mots à leur place, à nous de retrouver les bonnes formulations, pour mieux apprécier celles de l'auteur-interprète.

Il nous procure comme une espèce de plaisir un peu coupable : parfois on se dit que c'est un peu gros, un peu tiré par les cheveux, mais ça nous fait tellement, tellement, tellement rire !
D'ailleurs, il joue avec ça, en feignant de trouver lui aussi qu'il exagère...

Les spectateurs sont également parfois encouragés à participer en étant sollicités pour proposer les réponses plus ou moins attendues aux vannes laissées en suspens...

A force de jongler avec les mots, se dégage une vraie poésie parfois surréaliste, au sens noble du terme.
Le sketch sur les « doigts de l'homme » est à cet égard emblématique.
Comment ne pas tomber sous le charme de cet artiste-plasticien qui propose des œuvres uniquement avec ses doigts, avec à chaque fois un titre drôlissimement « calembouré »...

Des moments plus acides sont proposés, comme par exemple ces allusions à un candidat à la présidentielle qui avait décidé ce jour-là d'un rassemblement au Trocadéro...

Autre moment qui relève de la même démarche, le passage très fin et très spirituel concernant la vision que peuvent avoir certains mâles de la condition féminine.
Et ce, avec en point de départ le fameux dicton « Femme qui rit à moitié dans ton lit... »
Ce que nous déroule ensuite le comédien est assez vertigineux.

Et puis un sketch hi-la-rant : pour jouer le rôle d'un psy, Michaël Hirsch a invité par le biais d'une (excellente) imitation (que je me garderai bien de vous révéler), une personnalité incontournable.
C'est énorme.

Oui, hélas, ces quatre-vingts minutes de rire intelligent, spirituel et poétique passent beaucoup, mais alors beaucoup trop vite !
Les longs applaudissements nourris et rythmés sont là pour témoigner du plaisir reçu à écouter et déguster les propos de Michaël Hirsch.
Dis M. Hirsch, tu ne pourrais pas en mettre un peu plus ?
Un prochain spectacle de la même tenue, alors !
23 janv. 2017
8/10
50
Oh le bon moment qu'on passe en compagnie de Michael Hirsch !

Voilà une soirée agréable où l'on rit et aussi où on apprécie les jeux de mots de l'artiste. Il y a aussi beaucoup de poésie dans le discours de Michael que l'on suit de l'enfance à la vieillesse lorsqu"il s'interroge sur de nombreux sujets. Mes personnages préférés sont le commandant Couche tôt et Fabrice Lucchini.

C'est un spectacle que je recommande car c'est à la fois drôle et intelligent amené avec beaucoup de délicatesse et Michael est très abordable en fin de spectacle où il vend son texte qu'il dédicace.
14 nov. 2016
8/10
75
Comme beaucoup je ne connaissais pas du tout Michael HIRSCH. Pour autant j’avais entendu pas mal de choses positives à son sujet : digne successeur de Raymond DEVOS, drôle et poétique à la fois, un spectacle intelligent, j’en passe et des meilleurs. Ma curiosité ayant été piquée au vif, je ne pouvais décemment pas passer à côté, d’autant que je ne suis pas le dernier pour apprécier jeux d‘esprit et calembours. Et je n’ai pas été déçu ! Qu’on se le dise POURQUOI ? est un spectacle atypique, loin des canons habituels des seuls en scène, fin, poétique aussi et surtout plein de charme, une véritable bulle de fraîcheur l’espace d’une heure quinze. Je vais tenter de vous le faire découvrir en quelques lignes.

UNE RÉFLEXION PLEINE DE POÉSIE
Dans ce théâtre concept du Lucernaire (le lieu accueille aussi une salle de cinéma, une librairie, un restaurant et un bar !) le public s’installe au pas de charge pour la représentation de 21h30 (deux par banquettes hein c’est important !) pendant que Michaël jauge discrètement le public derrière le rideau. La salle est pleine à craquer, ça déborde de partout, c’est dire la popularité du bonhomme et le bouche à oreille positif. D’entrée le spectateur est plongé dans un univers aux antipodes des spectacles médiocres de stand up qui pullulent comme des verrues aux quatre coins de Paris. Au travers une galerie de personnages haut en couleurs (tous représentant Michael lui-même, ou son double, de la petite enfance au troisième âge) se posant des questions pertinentes de tous les jours, existentielles ou non, qui avec des yeux d’enfants, qui avec des yeux marqués par l’expérience de la vie, mais toujours avec des yeux lucides et bienveillants. Comment trouver le sens de sa vie ? L’amour ? Le sommeil ? Et dans quel ordre ? Les questions et les réponses s’enchaînent avec humour, dérision et ce petit quelque chose en plus, rare et précieux, qu’on ne trouve pas ailleurs.

UN ARTISTE AUX MULTIPLES FACETTES
Dans son seul en scène décalé Michael a fait le choix de faire côtoyer propos ontologiques et propos plus légers, l’objectif de l’humoriste étant de faire réfléchir son public, de le transporter dans un univers (insolite et déroutant) ponctué de jeux de mots et de calembours d’une grande finesse. Ainsi l’imagination du public est-elle intelligemment mise à contribution et c’est avec bonheur que celui-ci assiste à cette délicieuse parenthèse qui ne tombe jamais dans la facilité, encore moins dans la vulgarité. La mise en scène signée Ivan CALBERAC, élégante et pleine de charme, met en valeur le texte et permet de lui donner du rythme sans rompre l’aspect poétique du spectacle. Si on ne ressort pas en se tordant de rire, pour autant on ressort heureux d’avoir découvert une petite pépite, et ravi d’avoir accumulé une dose d’énergie suffisante pour nous aussi ouvrir les yeux sur le monde et nous aider à le comprendre.

Un vrai bon moment que ce seul en scène atypique. J’ai bon espoir de voir ce jeune talent conquérir des scènes plus importantes et une audience plus large. En plus le bonhomme est sympathique et invite le spectateur à partager liqueurs et bons mots autour d’un pot de l’amitié à la fin du spectacle. Sa façon à lui de prolonger le plaisir et d’échanger en toute simplicité avec son public. Sa prestation s’est terminée fin Juin au Lucernaire et après avoir joué les prolongations en juillet en Avignon Michael est actuellement en tournée dans toute la France. Si vous avez l’occasion n’hésitez pas à aller profiter de cette parenthèse fraîche et pleine de saveur.
12 juil. 2016
9/10
96
Parce que !

Oui, pourquoi aller voir Mickaël Hirsch dans Pourquoi ?
Réponse : parce que.
C'est un peu court j'en conviens donc développons :

Parce que la langue : celle de molière est ici sublimée, et les mots-lierre qu'il emploie s'enroulent autour d'une idée, se développent en tous sens, s'en nourrissent à l'envi et en parfaite symbiose avant de s'accrocher à l'idée suivante.

Parce que le temps : en à peine plus d'une heure, sa langue, sans langueur aucune, va frétiller, accélérer, ralentir, déraper parfois, pour nous permettre de savourer langoureusement de simples amuse-bouche ou bien de vraies fulgurances.

Parce que la France : il la connaît pour y donner son spectacle et il nous emmène dans ses moindres recoins, or s'il ne rencontre pas le succès qu'il mérite, il devra sans doute faire le torero à Bourg-la-reine.

Parce que la poésie : certes il prose et pas seulement à Auvers mais il rime aussi et nous n'eûmes pas assez de nos dix doigts pour applaudir son mille-pattes.

Parce que Fabrice Luchini adore son psy et que c'est réciproque.

Parce que la vie tout simplement : on s'y retrouve forcément, de l'enfant avec son innocence à l'ancien avec sa conscience, en passant par l'ado avec sa nonchalance et l'adulte et sa connaissance.
26 juin 2016
8,5/10
85
Et d'abord ça sert à quoi, le théâtre ? Et aussi, pourquoi y'a des textes qui nous émeuvent et d'autres qui nous font rire, ok, mais qu'on oublie tout de suite après la sortie ? Et pourquoi que Michaël Hirsch il réussit à jouer comme ça avec les mots avec les verbes avec les phrases et que rien qu'en posant des questions auxquelles il répond même pas toujours il réussit quand même à nous faire rire ? Et même qu'en nous faisant rire sans répondre il nous fait aussi nous interroger nous-même ?

Pourquoi, hein, pourquoi ?

Eh bien parce que ce jeune Michaël Hirsch, il joue, il jongle avec les mots. Il les malaxe, les tripatouille, les presse et les pétrit, s'en amuse et s'en déjoue dans une série de saynètes, chacune entamées par une question innocente (« Pourquoi dire amen à tout alors que la société amène à rien ? », « Pourquoi les cheveux tombent-ils en même temps que les illusions ? », « Pourquoi perdre son temps à essayer de gagner sa vie ? »...). Et chacune de ces questions ouvre une saynète souvent tendre, drôle, touchante, où les mots rivalisent avec les idées, les idées avec les rimes, les rimes avec les sons, les sons avec les sens. Le tout avec pour seuls accessoires quelques vestes, gilets, bonnets, un réel talent à se transformer avec la voix, le ton, le corps, la posture. Michaël Hirsch devient tour à tout vieillard, le commandant Couche-tôt, Fabrice Lucchini (épatant), gamin, ado... dans une mise en scène minimaliste qui laisse judicieusement la place belle aux mots et au texte.

Oui, il y a du Devos là dedans, une capacité à se jouer des mots sans tomber dans le jeu de mots facile, une touchante aisance à rebondir sur les sens et les rimes avec une finesse extrême, une vraie jubilation à écrire et à dire les mots, la vie, les rires.

Au final pourquoi Michaël Hirsch il nous transporte, hein ? Justement, il nous transporte parce qu'il est vrai, sincère, juste, parce que ses questions nous émeuvent et nous font rire, parce qu'il est un petit magicien du mot et du sens et que ça fait du bien, tout simplement, de voir que Devos a rencontré son héritier virtuel, que Desproges aurait probablement été étonné, et que, tout simplement, ça fait du bien de rire et de sourire et de s'amuser, et de poéter plus haut que son Q.
20 avr. 2016
10/10
97
Après avoir lu et entendu de nombreux éloges, j'ai eu le plaisir de découvrir le spectacle de Michaël Hirsch : un véritable coup de cœur pour ce brillant seul-en-scène que je ne peux que vous recommander.

A travers les étapes clés de la vie, Michaël Hirsch nous emmène dans les pensées d’un homme au fil des ans, qui s’interroge alors sur lui-même, sur la société et les gens qui l’entourent et sur le sens de la vie. Accompagné de son point d'interrogation, il nous entraîne alors dans l’absurde en jouant avec les mots, maniant la langue française à la perfection, utilisant l’art de la poésie et nous faisant rire, et dès les premières secondes, on se laisse porter aisément par son univers et l’on est captivé par ses paroles du début à la fin.

On pourrait l’écouter des heures nous parler des « homo-ça-pionce », de sa « demi-femme », de la recherche de vocation ou encore son fameux mille-pattes…et quand le spectacle se termine, on en redemanderait bien encore un peu.

Alors, pourquoi je vous conseille vivement d’aller voir le spectacle de Michaël Hirsch ?
Parce qu’il s’agit d’un seul-en-scène au texte à la fois intelligent et drôle, amené avec finesse et élégance, et beaucoup d’humanité : une très belle performance et tout simplement un petit bijou théâtral, qui fait un bien fou, comme on aimerait en voir plus souvent et duquel on ressort touchés. Un spectacle présenté par un véritable génie du verbe, de la poésie et de l’humour, d’une grande générosité et humilité avec les spectateurs, et qu’il vous faudra suivre de près.
3 déc. 2015
8,5/10
104
Dans une mise en scène sobre mais diablement efficace d’Ivan Calbérac (à qui l’on doit la pièce L’étudiante et Monsieur Henri, très récemment adaptée au cinéma), nous suivons le parcours initiatique du jeune Michaël, de ses premiers pourquoi naïfs lorsqu’il était haut comme trois pommes, jusqu’à sa vieillesse, l’âge de la sagesse et de la raison.

A chaque étape de sa vie, symbolisée par le changement d’un élément vestimentaire ou l’ajout d’un accessoire, le personnage ne cesse de s’interroger sur le monde qui l’entoure, aussi bien par des questions pertinentes que drôles, existentielles ou absurdes.
Cela commence dès la plus tendre enfance quand le petit Michaël, tenant la main de son père, abreuve l’adulte de ses incessants pourquoi ? qui trouvent constamment une réponse, même si ce n’est pas toujours celle attendue. Déjà, l’enfant sait que sa vie sera faite de questionnements plus ou moins intenses. « Si ça fait mal de grandir, moi je veux pas grandir » dit-il à son père. Et pourtant... Lorsque adolescent, il se rêve en guide de musée, il nous livre un magnifique moment linguistique, prônant le « doigt à la différence » dans de multiples et néanmoins délicieuses références exolinguistiques et culturelles.

Après s’être demandé « pourquoi changer le pansement alors qu’on pourrait penser le changement ? », le jeune adulte s’interroge sur les choix de vie et sur « Pourquoi choisir ? » puis « le choix est une ablation d’une part de rêve. ». Alors il imagine ce qu’il voudrait être et dans quel lieu, ce qui donne un formidable passage de jeux de mots se concluant sur « Je divorcerai à Aix mais je finirai riche à Bourges. » avant de parler inévitablement des femmes et du dicton « femme qui rit à moitié dans ton lit ». Plus vieux, il se questionnera sur la souffrance et sur « pourquoi vivre debout alors que l’homme couché passe son temps dans les étoiles ? ». Alors nous embarquons à bord d’un wagon-lit à la recherche des « homo ça pionce », un peuple qui a à sa tête le commandant Couchetôt, lancé dans la « couette du Graal ».

Michaël Hirsch est un virtuose de la langue française, un magicien qui manipule les sonorités et les sens pour les transformer en bons jeux de mots. Il s’amuse avec les lettres, les sons, les mots, les sens avec une habileté étonnante. Tout en délicatesse, les questionnements s’enchaînent avec humour, c’est indéniable, mais également avec finesse, pertinence et intelligence. Espiègle, curieux et sincère, ce comédien humoriste nous plonge dans un univers décalé où la subtilité se glisse en douceur dans chaque instant afin de pousser à des réflexions intéressantes. Et comme un dernier cadeau, il nous offre le Millepatte, un poème révolutionnaire écrit « en vers et contre tous » où nous sommes invités à préserver notre âme d’enfant et à résister à coups de « pourquoi ? », le plus fidèle ami de l’homme étant son point d’interrogation.
Avec un humour à la croisée de ses illustres aînés Raymond Devos et Pierre Desproges, Michaël Hirsch nous entraîne avec délice dans son univers insolite dont l’écriture, d’une pertinence incroyable, ravira les amoureux de la langue de Molière que nous sommes. Et si « l’Homme descend du songe », remercions Michaël Hirsch pour tant de rêve et de poésie le temps de partager quelques « pourquoi ? » enchanteurs.
4 nov. 2015
10/10
89
Découvert en scène ouverte au Fieald "Spécial Avignon" le 6 septembre dernier.

Dès la sortie je me suis dit, je me dois d'aller voir son spectacle en intégralité. Ce comédien joue avec le sens des mots (propre, figuré, 1er et 2nd degré...) à tire larigot avec tact et subtilité. Des points de vue poétiques qu'il parsème sans en avoir l'air de-ci de-là à travers les interrogations de toutes générations confondues. Cet artiste crée une histoire en agençant les mots tout en pertinence et en émotion. Avec Michaël Hirsch notre langue française a encore de beaux jours devant elle. Un humoriste que l'on écouterait pendant des heures. Pour lui chaque question a sa réponse quelque soit l'âge de la personne qui la pose.

Elle n'est ni bête, ni incomplète,...elle demande simplement à satisfaire la curiosité sur le monde qui nous entoure.... Merci pour cette pépite de vers et de prose d'une heure dix.
3 nov. 2015
10/10
78
C'était l'un de mes coups de cœur du dernier festival d'Avignon. Ce coup de cœur est confirmé et j'ai été ravie de découvrir quelques nouveautés par rapport à cet été.

Michaël joue avec les mots avec une finesse et une sensibilité rares et forcément plein d'humour. Il nous rappelle au passage que la langue française est belle. Un excellent comédien qui réussit à cueillir son public autant par son texte que par son jeu.

Michaël entre avec autant de justesse dans chacun des tableaux qu'il nous offre, que ce soit dans la peau d'un petit garçon ou celle d'un vieillard. Bref, on sort conquis, attendri de ce spectacle avec une sensation de bien-être extrême. Et cerise sur le gâteau, ce garçon est très simple et abordable. Ne passez pas à côté de ce petit bijou, vraiment.
11 sept. 2015
9,5/10
116
C'est fin, c'est drôle, c'est joliment écrit et c'est bien mis en scène. Adepte des one man show parisiens depuis plusieurs années, j'ai rarement été aussi ravi de voir un spectacle, découvert vraiment par hasard.

L'artiste a du Devos, c'est indéniable, et ira très loin.

Je ne mets "que" 9,5 par principe, mais je recommande fortement - un vrai moment de bonheur!
24 juin 2015
8/10
88
Michael Hircsh a de vrais talents de poète, il manie les mots et les rimes avec finesse. Son spectacle, c'est analyser le pourquoi du comment sur toutes les situations possibles et imaginables.

C'est un spectacle intelligent, délicat. Bien loin des one-man show un peu grossiers (qui font aussi parfois bien rire!) qu'on peut voir un peu trop souvent à l'affiche. Ici, on ne ressort pas en se tordant de rire, mais on en ressort plein d'idées et de questions (de 'pourquoi' en fait). Les jeux de mots s'enchaînent avec élégance dans des scénettes qui donnent au spectacle son dynamisme.

Un très joli spectacle que je recommande à tous les amateurs de joli texte !