Critiques pour l'événement Mademoiselle Julie
C’est l’histoire d’une passion entre un valet, Jean, et la jeune fille de la maison, Julie. Le soir de la Saint-Jean, au creux d’une nuit blanche et lumineuse, après avoir succombé à leur amour et transgresser les règles, les protagonistes décident de tout quitter. Sous le regard de Kristin, la servante, qui elle, sait rester à sa place, Jean et Julie se livrent à un combat d’amour et de liberté à l’issue fatale.
Jeu de domination, rapports de classe, sensualité et désir, volonté de s’affranchir des règles et de la société, Strindberg ramasse, dans une unité de temps et d’espace, les atermoiements des deux héros qui cherchent à échapper à leur condition et à leur destin.
Le jeu de Xavier Legrand, tout en nuances, nous a convaincu, celui d’Anna Mouglalis, reste plus linéaire malgré sa très belle présence dans ce chef d’œuvre parfaitement construit.
Une pièce de répertoire à voir, un bijou d'écriture et de construction dramatique.
Jeu de domination, rapports de classe, sensualité et désir, volonté de s’affranchir des règles et de la société, Strindberg ramasse, dans une unité de temps et d’espace, les atermoiements des deux héros qui cherchent à échapper à leur condition et à leur destin.
Le jeu de Xavier Legrand, tout en nuances, nous a convaincu, celui d’Anna Mouglalis, reste plus linéaire malgré sa très belle présence dans ce chef d’œuvre parfaitement construit.
Une pièce de répertoire à voir, un bijou d'écriture et de construction dramatique.
Une pièce contemporaine mise en scène brillamment par Élisabeth Chailloux. Texte qui montre les différences sociales et qui met en valeur le plafond de verre qui malheureusement subsiste toujours.
Un très beau jeu d'acteur de Xavier Legrand et Anna Mougladis.
Toutefois, Les décors très sombres servent parfaitement la noirceur de cette pièce, mais j'ai trouvé que cette mademoiselle Julie était un peu trop excessive et au bord de la folie ce qui m'a mis mal à l'aise.
Un très beau jeu d'acteur de Xavier Legrand et Anna Mougladis.
Toutefois, Les décors très sombres servent parfaitement la noirceur de cette pièce, mais j'ai trouvé que cette mademoiselle Julie était un peu trop excessive et au bord de la folie ce qui m'a mis mal à l'aise.
Julie Brochen choisit une mise en scène claire, efficace où les émotions affrontent la raison. Elle incarne d’ailleurs, Kristin, la cuisinière, cette figure moralisatrice et puritaine. Son mode de vie est dictée par la croyance. Même son habillement s’oppose à ceux des deux autres comédiens.
Sa robe noire, recouvre son corps et est très austère. Jean/Xavier Legrand possède un costume classique et sobre qui incarne à merveille son rôle. Mademoiselle Julie/ Anna Mouglalis porte elle un ensemble jaune moutarde. Quand la société corsetée l’étouffera trop, elle déboutonne sa veste faisant apparaître le haut de sa tunique noire soyeuse et brodée. L’exubérance de cette jeune fille riche qui perd la raison s’illustre également par son changement de tenue qui ne correspond à style 19ème siècle. Elle m’évoque plus une tenue de Mylène Farmer. Botte montante, pantalon en cuir moulant et chemisier qui s’ouvre par l’arrière, voilà la seconde tenue dans laquelle s’illustre la folie. Un contraste noir et blanc qui peut évoquer l’opposition raison/sentiment.
Un contraste qui se trouve également dans le jeu. Anna Mouglalis à la voix grave a un comportement alambiquée et lunatique jouant à la fois l’ingénue, la capricieuse, la monstrueuse et l’égarée. Elle rêve de liberté qu’elle ne pourra jamais avoir. Impossible pour elle de se trouver. En face, on trouve le flamboyant Xavier Legrand, sérieux, droit, à la rhétorique pragmatique qui va céder à l’appel de la chaire. Ce comédien s’impose par la justesse de son ton, son charisme et sa sensibilité. Il incarne la colère d’une classe sociale rabrouée, l’ambition de changer de vie et l’utopie d’un monde plus juste demain. Mais peut-il vraiment s’affranchir des carcans qu’on lui a enseignés ?
Un doute et un espoir joués avec une grande intensité, captivant le spectateur d’un bout à l’autre de la pièce.
Sa robe noire, recouvre son corps et est très austère. Jean/Xavier Legrand possède un costume classique et sobre qui incarne à merveille son rôle. Mademoiselle Julie/ Anna Mouglalis porte elle un ensemble jaune moutarde. Quand la société corsetée l’étouffera trop, elle déboutonne sa veste faisant apparaître le haut de sa tunique noire soyeuse et brodée. L’exubérance de cette jeune fille riche qui perd la raison s’illustre également par son changement de tenue qui ne correspond à style 19ème siècle. Elle m’évoque plus une tenue de Mylène Farmer. Botte montante, pantalon en cuir moulant et chemisier qui s’ouvre par l’arrière, voilà la seconde tenue dans laquelle s’illustre la folie. Un contraste noir et blanc qui peut évoquer l’opposition raison/sentiment.
Un contraste qui se trouve également dans le jeu. Anna Mouglalis à la voix grave a un comportement alambiquée et lunatique jouant à la fois l’ingénue, la capricieuse, la monstrueuse et l’égarée. Elle rêve de liberté qu’elle ne pourra jamais avoir. Impossible pour elle de se trouver. En face, on trouve le flamboyant Xavier Legrand, sérieux, droit, à la rhétorique pragmatique qui va céder à l’appel de la chaire. Ce comédien s’impose par la justesse de son ton, son charisme et sa sensibilité. Il incarne la colère d’une classe sociale rabrouée, l’ambition de changer de vie et l’utopie d’un monde plus juste demain. Mais peut-il vraiment s’affranchir des carcans qu’on lui a enseignés ?
Un doute et un espoir joués avec une grande intensité, captivant le spectateur d’un bout à l’autre de la pièce.
Découverte l’an dernier au théâtre du Poche-Montparnasse en disposition bi-frontale, cette pièce m’avait laissée perplexe. C’est cette fois-ci sur la scène plus ample du théâtre de l’Atelier qu’Anna Mouglalis, Xavier Legrand et Julie Brochen s’attaquent à « Mademoiselle Julie ». Sombre comme souvent chez Strindberg, cette pièce distille chez le spectateur une sensation de malaise croissant au fur et à mesure que l’étau se resserre sur Mademoiselle Julie qui dans un jeu de séduction-répulsion avec le serviteur de son père, Jean, commet l’irréparable pour une jeune femme de sa condition.
La pièce de Strindberg résonne, sombre et toujours aussi insaisissable, entre lutte de classes et lutte entre les hommes et les femmes, liant inextricablement les deux et noyant le bien et le mal dans un couffin d’injustices dont on ne sait laquelle est la plus grande et qui mérite d’être défendu.
Reportage Pièce Mademoiselle Julie, mise en scène Julie Brochen avec Anna Mouglalis et Xavier Legrand
Xavier Legrand est un Jean impitoyable et retors qui change de visage au gré du dialogue et de la tension qui s’installe entre lui et Mademoiselle Julie. Il est à la fois noble et repoussant, arriviste et sensible. Julie Brochen est une Kristin modeste et fière, pendant aux deux autres protagonistes ; son jeu plein de retenu et de docilité et de juste colère n’en fait que mieux ressortir la violence qui existe entre Julie et Jean.
Mais il y a quelque chose dans le personnage de mademoiselle Julie qu’Anna Mouglalis ne parvient pas tout à fait à refléter. Par sa présence et son interprétation, elle transforme le personnage de jeune femme taquine et méprisante en dominatrice présomptueuse et la signification de sa chute en est alors changée. Dans cette tonalité, Mademoiselle Julie n’apparaît pas comme la jeune femme réalisant l’ampleur des conséquences de sa chute mais plutôt comme une femme dévergondée qui se sait courir à sa perte depuis le début. Il n’y a plus la détresse du déshonneur mais la folie et l’aigreur du malheur. La magie du théâtre opère ainsi : parce qu’Anna Mouglalis avec sa voix grave, sa stature et sa maturité apporte avec elle son aura, l’aura de Julie s’en trouve changée. C’est une lecture novatrice du personnage mais qui s’éloigne tout de même un peu de l’essence même du rôle de Mademoiselle Julie.
Plus généralement, la mise en scène choisie par Julie Brochen (Kristin sur scène) est très évocatrice d’un univers de bourgeoisie provinciale et de grands espaces. La scénographie de Lorenzo Albani investit superbement la scène du théâtre de l’Atelier avec les grandes portes en fond de scène qui marque comme une frontière entre deux mondes. L’espace central vide ou presque et les décors en périphéries laissent aux acteurs une liberté de jeu et d’emphase qui fonctionne à merveille. C’est visuellement très beau !
Un avis contrasté et quelque peu fasciné par ce choix de mise en scène. Une bien grande surprise sur une pièce toujours aussi complexe et difficile à incarner !
La pièce de Strindberg résonne, sombre et toujours aussi insaisissable, entre lutte de classes et lutte entre les hommes et les femmes, liant inextricablement les deux et noyant le bien et le mal dans un couffin d’injustices dont on ne sait laquelle est la plus grande et qui mérite d’être défendu.
Reportage Pièce Mademoiselle Julie, mise en scène Julie Brochen avec Anna Mouglalis et Xavier Legrand
Xavier Legrand est un Jean impitoyable et retors qui change de visage au gré du dialogue et de la tension qui s’installe entre lui et Mademoiselle Julie. Il est à la fois noble et repoussant, arriviste et sensible. Julie Brochen est une Kristin modeste et fière, pendant aux deux autres protagonistes ; son jeu plein de retenu et de docilité et de juste colère n’en fait que mieux ressortir la violence qui existe entre Julie et Jean.
Mais il y a quelque chose dans le personnage de mademoiselle Julie qu’Anna Mouglalis ne parvient pas tout à fait à refléter. Par sa présence et son interprétation, elle transforme le personnage de jeune femme taquine et méprisante en dominatrice présomptueuse et la signification de sa chute en est alors changée. Dans cette tonalité, Mademoiselle Julie n’apparaît pas comme la jeune femme réalisant l’ampleur des conséquences de sa chute mais plutôt comme une femme dévergondée qui se sait courir à sa perte depuis le début. Il n’y a plus la détresse du déshonneur mais la folie et l’aigreur du malheur. La magie du théâtre opère ainsi : parce qu’Anna Mouglalis avec sa voix grave, sa stature et sa maturité apporte avec elle son aura, l’aura de Julie s’en trouve changée. C’est une lecture novatrice du personnage mais qui s’éloigne tout de même un peu de l’essence même du rôle de Mademoiselle Julie.
Plus généralement, la mise en scène choisie par Julie Brochen (Kristin sur scène) est très évocatrice d’un univers de bourgeoisie provinciale et de grands espaces. La scénographie de Lorenzo Albani investit superbement la scène du théâtre de l’Atelier avec les grandes portes en fond de scène qui marque comme une frontière entre deux mondes. L’espace central vide ou presque et les décors en périphéries laissent aux acteurs une liberté de jeu et d’emphase qui fonctionne à merveille. C’est visuellement très beau !
Un avis contrasté et quelque peu fasciné par ce choix de mise en scène. Une bien grande surprise sur une pièce toujours aussi complexe et difficile à incarner !
Je ne suis pas du tout entrée dans la danse !
A part Xavier Legrand qui pour moi tire son épingle du jeu, Anna Mouglalis semble être "pompette" du début à la fin, pour moi manque de crédibilité et de sensibilité dans son jeu.
Julie Brochen signe la mise en scène et interprète le rôle de Christine, qui ne lui va pas non plus.
A part Xavier Legrand qui pour moi tire son épingle du jeu, Anna Mouglalis semble être "pompette" du début à la fin, pour moi manque de crédibilité et de sensibilité dans son jeu.
Julie Brochen signe la mise en scène et interprète le rôle de Christine, qui ne lui va pas non plus.
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