Critiques pour l'événement Les Inséparables
Première bonne surprise à l’ouverture du rideau, le décor, qui va dévoiler toute sa richesse scènes après scènes.
Sur deux niveaux, un appartement entier virevolte et offre de multiples points de vue.
En fond de scène, la vue par les fenêtres varie au fil des époques, puisque la pièce alterne années 1950 / de nos jours.
Montparnasse quitte ses airs de village pour les tours, la vue change aussi au fil des saisons ou des heures de la journée, le temps qui passe, le temps qu’il fait… l’ensemble est très réussi, on passe avec aisance d’une époque à l’autre !
Mais le décor ne fait pas tout, et l’interprétation est tout aussi séduisante.
Didier Bourdon campe deux personnages avec conviction, Valérie Karsenti (avec un petit accent slave qui surprend mais qui va très bien à son rôle ) est très touchante, les scènes en particulier autour des statuettes des fameux oiseaux inséparables ne laissent pas insensibles (en particulier la dernière…), c’est dans cette époque où l’émotion est la plus présente .
Le reste de la distribution tout comme la mise en scène est tout aussi efficace !
Et puis il y a l’histoire, cette alternance d’époques qui tient le spectateur en haleine au fur et à mesure que les pièces du puzzle se mettent en place (juste un bémol peut-être sur la scène d’ouverture, je suis vraiment entrée dans l’histoire avec le premier changement d’époque).
Très vite, une première question se pose : pourquoi ce grand-père que l’on découvre si charmant dans les années 50 est-il devenu l’homme détestable dépeint par son petit-fils? Comment a-t-il pu à ce point changer ? Et bien sûr qui est cette femme qui vient de lui léguer cet atelier?
Une parenthèse, j’ai beaucoup aimé les portraits que l’on découvre au fil de la pièce, dessinés par la scénographe Emmanuelle Roy, de très belles réalisations!
Peu à peu, de multiples détails font sens… , une bouteille de champagne non débouchée, ces tableaux qui hantent l’appartement, une carte postale d’Égypte, un journal… tout a son importance!
D’indices en révélations, on touche à des questions de transmission, de liens familiaux, du rapport à la création, à l’art, à la liberté, aux choix de vie et à leurs conséquences sur plusieurs générations.
Il y a des passages drôles, d’autres beaucoup plus graves, l’ensemble m’a convaincue!
Bref, à voir!
Sur deux niveaux, un appartement entier virevolte et offre de multiples points de vue.
En fond de scène, la vue par les fenêtres varie au fil des époques, puisque la pièce alterne années 1950 / de nos jours.
Montparnasse quitte ses airs de village pour les tours, la vue change aussi au fil des saisons ou des heures de la journée, le temps qui passe, le temps qu’il fait… l’ensemble est très réussi, on passe avec aisance d’une époque à l’autre !
Mais le décor ne fait pas tout, et l’interprétation est tout aussi séduisante.
Didier Bourdon campe deux personnages avec conviction, Valérie Karsenti (avec un petit accent slave qui surprend mais qui va très bien à son rôle ) est très touchante, les scènes en particulier autour des statuettes des fameux oiseaux inséparables ne laissent pas insensibles (en particulier la dernière…), c’est dans cette époque où l’émotion est la plus présente .
Le reste de la distribution tout comme la mise en scène est tout aussi efficace !
Et puis il y a l’histoire, cette alternance d’époques qui tient le spectateur en haleine au fur et à mesure que les pièces du puzzle se mettent en place (juste un bémol peut-être sur la scène d’ouverture, je suis vraiment entrée dans l’histoire avec le premier changement d’époque).
Très vite, une première question se pose : pourquoi ce grand-père que l’on découvre si charmant dans les années 50 est-il devenu l’homme détestable dépeint par son petit-fils? Comment a-t-il pu à ce point changer ? Et bien sûr qui est cette femme qui vient de lui léguer cet atelier?
Une parenthèse, j’ai beaucoup aimé les portraits que l’on découvre au fil de la pièce, dessinés par la scénographe Emmanuelle Roy, de très belles réalisations!
Peu à peu, de multiples détails font sens… , une bouteille de champagne non débouchée, ces tableaux qui hantent l’appartement, une carte postale d’Égypte, un journal… tout a son importance!
D’indices en révélations, on touche à des questions de transmission, de liens familiaux, du rapport à la création, à l’art, à la liberté, aux choix de vie et à leurs conséquences sur plusieurs générations.
Il y a des passages drôles, d’autres beaucoup plus graves, l’ensemble m’a convaincue!
Bref, à voir!
Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie disent écrire en pensant à un décor.
Il est indéniable que celui qui a été imaginé par Emmanuelle Roy (ainsi d'ailleurs que les costumes d'une folle élégance de Jean-Daniel Vuillermoz) contribuent à installer l'atmosphère de la pièce qui se déroule sur deux époques, dans un atelier de peintre en duplex, situé à Montparnasse.
Je ne comprends d'ailleurs pourquoi il n'est pas nominé cette année aux Molières dans la catégorie création visuelle. Il apparait certes, mais pour saluer le travail de mise en scène de Ladislas Chollat qui, s'il obtient la statuette, ne saura jamais à quelle pièce il la doit puisqu'il est tout autant cité pour Le fils.
L'intrigue est assez complexe. Gabriel Orsini (Didier Bourdon) est un peintre renommé en pleine crise existentielle. Dans sa vie, tout fout le camp : faute d’inspiration, il ne peint plus depuis des lustres, malgré le soutien sans faille de Maxime (Thierry Frémont), son fidèle galeriste. Il ne supporte plus sa compagne Célia. Il en veut aussi terriblement à Abel (Pierre-Yves Bon), son fils unique né d’un premier mariage désastreux, d’être devenu trader à New-York… suivant ainsi la voie de Samuel Orsini, le grand-père banquier de Gabriel.
Né de père inconnu, et orphelin de mère (Elise Diamant), Gabriel a été élevé par Samuel, un grand-père austère et implacable, à qui il a toujours voué une haine sans limite. Or, à la veille de ses 50 ans, qu’il s’apprête à ne surtout pas fêter, Gabriel reçoit un cadeau inattendu de la part d’une mystérieuse artiste peintre, d'origine russe, Sacha Khlebnikov (Valérie Karsenti) qui était en vogue dans les années 60 : ce magnifique duplex en bordure de Saint-Germain des Prés.
Lorsqu'il le découvre, en compagnie de son galeriste Maxime et de son fils Abel, Gabriel est aussitôt ébloui par la lumière. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que cette lumière vient de son passé et qu'il s'apprête à y faire un bond …
Le décor tourne au fil des saisons, remontant le temps que l'on devine changer en découvrant les projections video à cour. Les acteurs ont un lieu magnifique pour évoluer dans la plus grande vraisemblance possible. Le spectateur a réellement le sentiment d'être invité chez eux. Ils ont tous excellents, avec bien entendu une mention spéciale pour Valérie Karsenti qui campe une Sacha mutine, intelligente, très touchante, en prenant à la perfection l'accent russe qui convient. Didier Bourdon interprète un Gabriel plutôt insupportable de mauvaise humeur au début de la pièce alors qu'il devrait se réjouir de recevoir un cadeau aussi somptueux. Il est aussi ce banquier Samuel qu'on découvre sincèrement amoureux de Sacha, et soucieux du bien-être de son petit-fils. Ce n'est sans doute pas aisé de passer de l'un à l'autre et le comédien le fait très bien.
Sauf que cette gymnastique s'effectue peut-être au détriment de la pièce parce qu'on ne comprend pas qu'on nous présente Samuel comme "un grand-père austère et implacable, à qui il a toujours voué une haine sans limite". Si j'ai bien compris, cet homme a sacrifié l'amour de sa vie pour élever un petit-fils d'une ingratitude qui ne mérite pas, mais alors pas du tout, l'héritage que Sacha lui fait.
Que Samuel ait traversé une période de dépression suite à la mort de sa fille (la mère de Gabriel) on peut l'admettre, mais je n'ai pas compris pourquoi il met fin à sa relation avec Sacha alors que sa femme ne semblait pas constituer un motif (Christine est gravement malade, internée, on ne sait pas pourquoi d'ailleurs, mais cela semble être très sérieux et il affirme aussi qu'elle n'est "plus dans dans tête et qu'il n'y a jamais eu d'amour entre eux"). Les amants se séparent alors même que le titre de la pièce, les Inséparables, les désignent à l'instar de ces oiseaux dont la légende dit que si l'un meurt l'autre est condamné à le suivre. Or rien n'est dit à propos d'un décès de Samuel. La mort de sa fille n'a pas du précipiter un suicide puisqu'il annonce qu'il se consacrera à l'éducation de son petit-fils. On peut supposer qu'il n'est plus en vie au début de la pièce mais sans en avoir aucune certitude.
Cette pièce est un puzzle que je n'ai donc pas décrypté, même après avoir lu le texte, y compris les longues didascalies. Le personnage de Celia (la compagne de Gabriel) est une totale énigme puisqu'elle n'est pas représentée sur scène et que quelques rares lignes font allusion à son existence. Par contre il aurait été très intéressant que l'histoire se répète, qu'elle soit peintre et maitresse de Gabriel.
Que Samuel quitte Sacha m'échappe totalement et que Gabriel (comme son galeriste Maxime) n'en ait jamais entendu parler ne plaide pas en la faveur du talent de cette peintre dont on nous dit qu'elle était en vogue dans les années soixante. Que Gabriel n'ait jamais entendu parler de sa mère est totalement insensé. Cela me semble irréaliste que Samuel ait voulu se consacrer à l'éducation de son petit-fils sans l'entourer d'amour.
Une chose est certaine : Samuel est culpabilisé par la mort de sa fille : Tout est de ma faute. (...) Vous m'avez déboussolé toutes les deux en me faisant croire que tout était possible.(...) On ne peut pas vivre comme ça sans discipline, sans garde-fou (...) ou alors on vit pour soi comme toi, sans attaches. Pour moi tout est fini.
En disant cela le vieil homme condamne Sacha, la rendant pour partie responsable de ce qui est arrivé, la contraignant au silence : là où tu es, tu ne m'entendrais pas.
D'autres confusions existent avec les années. Quand l'action se déroule "cinquante ans auparavant" c'est en fait en 1958, donc "aujourd'hui" serait il y a dix ans.
La seule logique de l'histoire est que Sacha léguerait le duplex à Gabriel par fidélité à son amant et à la fille de celui-ci avec qui on note qu'elle a sympathisé au cours du quatrième tableau, comme si elle en avait été une sorte de mère de substitution. Elle rend en quelque sorte à la famille un bien dont elle fut un temps dépositaire.
Malgré les questions qui se posent sur la logique du déroulement cette pièce est un petit bijou qui beaucoup à l'interprétation des comédiens.
Il est indéniable que celui qui a été imaginé par Emmanuelle Roy (ainsi d'ailleurs que les costumes d'une folle élégance de Jean-Daniel Vuillermoz) contribuent à installer l'atmosphère de la pièce qui se déroule sur deux époques, dans un atelier de peintre en duplex, situé à Montparnasse.
Je ne comprends d'ailleurs pourquoi il n'est pas nominé cette année aux Molières dans la catégorie création visuelle. Il apparait certes, mais pour saluer le travail de mise en scène de Ladislas Chollat qui, s'il obtient la statuette, ne saura jamais à quelle pièce il la doit puisqu'il est tout autant cité pour Le fils.
L'intrigue est assez complexe. Gabriel Orsini (Didier Bourdon) est un peintre renommé en pleine crise existentielle. Dans sa vie, tout fout le camp : faute d’inspiration, il ne peint plus depuis des lustres, malgré le soutien sans faille de Maxime (Thierry Frémont), son fidèle galeriste. Il ne supporte plus sa compagne Célia. Il en veut aussi terriblement à Abel (Pierre-Yves Bon), son fils unique né d’un premier mariage désastreux, d’être devenu trader à New-York… suivant ainsi la voie de Samuel Orsini, le grand-père banquier de Gabriel.
Né de père inconnu, et orphelin de mère (Elise Diamant), Gabriel a été élevé par Samuel, un grand-père austère et implacable, à qui il a toujours voué une haine sans limite. Or, à la veille de ses 50 ans, qu’il s’apprête à ne surtout pas fêter, Gabriel reçoit un cadeau inattendu de la part d’une mystérieuse artiste peintre, d'origine russe, Sacha Khlebnikov (Valérie Karsenti) qui était en vogue dans les années 60 : ce magnifique duplex en bordure de Saint-Germain des Prés.
Lorsqu'il le découvre, en compagnie de son galeriste Maxime et de son fils Abel, Gabriel est aussitôt ébloui par la lumière. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que cette lumière vient de son passé et qu'il s'apprête à y faire un bond …
Le décor tourne au fil des saisons, remontant le temps que l'on devine changer en découvrant les projections video à cour. Les acteurs ont un lieu magnifique pour évoluer dans la plus grande vraisemblance possible. Le spectateur a réellement le sentiment d'être invité chez eux. Ils ont tous excellents, avec bien entendu une mention spéciale pour Valérie Karsenti qui campe une Sacha mutine, intelligente, très touchante, en prenant à la perfection l'accent russe qui convient. Didier Bourdon interprète un Gabriel plutôt insupportable de mauvaise humeur au début de la pièce alors qu'il devrait se réjouir de recevoir un cadeau aussi somptueux. Il est aussi ce banquier Samuel qu'on découvre sincèrement amoureux de Sacha, et soucieux du bien-être de son petit-fils. Ce n'est sans doute pas aisé de passer de l'un à l'autre et le comédien le fait très bien.
Sauf que cette gymnastique s'effectue peut-être au détriment de la pièce parce qu'on ne comprend pas qu'on nous présente Samuel comme "un grand-père austère et implacable, à qui il a toujours voué une haine sans limite". Si j'ai bien compris, cet homme a sacrifié l'amour de sa vie pour élever un petit-fils d'une ingratitude qui ne mérite pas, mais alors pas du tout, l'héritage que Sacha lui fait.
Que Samuel ait traversé une période de dépression suite à la mort de sa fille (la mère de Gabriel) on peut l'admettre, mais je n'ai pas compris pourquoi il met fin à sa relation avec Sacha alors que sa femme ne semblait pas constituer un motif (Christine est gravement malade, internée, on ne sait pas pourquoi d'ailleurs, mais cela semble être très sérieux et il affirme aussi qu'elle n'est "plus dans dans tête et qu'il n'y a jamais eu d'amour entre eux"). Les amants se séparent alors même que le titre de la pièce, les Inséparables, les désignent à l'instar de ces oiseaux dont la légende dit que si l'un meurt l'autre est condamné à le suivre. Or rien n'est dit à propos d'un décès de Samuel. La mort de sa fille n'a pas du précipiter un suicide puisqu'il annonce qu'il se consacrera à l'éducation de son petit-fils. On peut supposer qu'il n'est plus en vie au début de la pièce mais sans en avoir aucune certitude.
Cette pièce est un puzzle que je n'ai donc pas décrypté, même après avoir lu le texte, y compris les longues didascalies. Le personnage de Celia (la compagne de Gabriel) est une totale énigme puisqu'elle n'est pas représentée sur scène et que quelques rares lignes font allusion à son existence. Par contre il aurait été très intéressant que l'histoire se répète, qu'elle soit peintre et maitresse de Gabriel.
Que Samuel quitte Sacha m'échappe totalement et que Gabriel (comme son galeriste Maxime) n'en ait jamais entendu parler ne plaide pas en la faveur du talent de cette peintre dont on nous dit qu'elle était en vogue dans les années soixante. Que Gabriel n'ait jamais entendu parler de sa mère est totalement insensé. Cela me semble irréaliste que Samuel ait voulu se consacrer à l'éducation de son petit-fils sans l'entourer d'amour.
Une chose est certaine : Samuel est culpabilisé par la mort de sa fille : Tout est de ma faute. (...) Vous m'avez déboussolé toutes les deux en me faisant croire que tout était possible.(...) On ne peut pas vivre comme ça sans discipline, sans garde-fou (...) ou alors on vit pour soi comme toi, sans attaches. Pour moi tout est fini.
En disant cela le vieil homme condamne Sacha, la rendant pour partie responsable de ce qui est arrivé, la contraignant au silence : là où tu es, tu ne m'entendrais pas.
D'autres confusions existent avec les années. Quand l'action se déroule "cinquante ans auparavant" c'est en fait en 1958, donc "aujourd'hui" serait il y a dix ans.
La seule logique de l'histoire est que Sacha léguerait le duplex à Gabriel par fidélité à son amant et à la fille de celui-ci avec qui on note qu'elle a sympathisé au cours du quatrième tableau, comme si elle en avait été une sorte de mère de substitution. Elle rend en quelque sorte à la famille un bien dont elle fut un temps dépositaire.
Malgré les questions qui se posent sur la logique du déroulement cette pièce est un petit bijou qui beaucoup à l'interprétation des comédiens.
Je ressors de ce spectacle avec un mélange d'exhaltation et d'émoi.
L'histoire, finement traitée, nous fait passer d'une époque à une autre, du présent d'un homme, au passé d'une femme, mêlant leurs destins avec brio. On se laisse embarquer dans une riche palette de thématiques : la transmission, la relation parent/enfant et son contraire, l'art et l'inspiration, l'amour. L'Amour, aussi.
Les dialogues, forts, incisifs, sont portés par une distribution magistrale : Thierry Frémont apporte l'élégance et de petites notes d'humour, Valérie Karsenti brille de sensualité et de charme, quant à Didier Bourdon, il est bouleversant, charismatique, interprète à la fois de ce peintre désabusé et amer, et de son grand-père, un homme au coeur aussi large que sa fortune de banquier.
Le décor, personnage à part entière dans cette pièce, c'est l'atelier, le témoin des deux époques, celui qui n'a pas bougé malgré les années, avec seulement la vue à la fenêtre qui a évolué au fil des ans. Tout y est, de la démesure de son format, aux petits détails qui le rendent réaliste.
Monumental pavé rotatif, travail d'Emmanuelle Roy, il nous permet de visiter avec les protagonistes le temps et l'espace de cet appartement, dans ces différentes réalités. Et selon le sens de notre voyage dans le temps, l'atelier tourne dans le sens ou à l'inverse des aiguilles d'une montre, baigné dans une création lumière sobre et efficace, et une musique au diapason.
On se retrouve forcément un peu dans l'un ou l'autre de ces personnages, et dans cette histoire.
L'histoire, finement traitée, nous fait passer d'une époque à une autre, du présent d'un homme, au passé d'une femme, mêlant leurs destins avec brio. On se laisse embarquer dans une riche palette de thématiques : la transmission, la relation parent/enfant et son contraire, l'art et l'inspiration, l'amour. L'Amour, aussi.
Les dialogues, forts, incisifs, sont portés par une distribution magistrale : Thierry Frémont apporte l'élégance et de petites notes d'humour, Valérie Karsenti brille de sensualité et de charme, quant à Didier Bourdon, il est bouleversant, charismatique, interprète à la fois de ce peintre désabusé et amer, et de son grand-père, un homme au coeur aussi large que sa fortune de banquier.
Le décor, personnage à part entière dans cette pièce, c'est l'atelier, le témoin des deux époques, celui qui n'a pas bougé malgré les années, avec seulement la vue à la fenêtre qui a évolué au fil des ans. Tout y est, de la démesure de son format, aux petits détails qui le rendent réaliste.
Monumental pavé rotatif, travail d'Emmanuelle Roy, il nous permet de visiter avec les protagonistes le temps et l'espace de cet appartement, dans ces différentes réalités. Et selon le sens de notre voyage dans le temps, l'atelier tourne dans le sens ou à l'inverse des aiguilles d'une montre, baigné dans une création lumière sobre et efficace, et une musique au diapason.
On se retrouve forcément un peu dans l'un ou l'autre de ces personnages, et dans cette histoire.
Après "amitiés sincères" au théâtre Edouard VII en 2004 Les inséparables est la seconde pièce du duo
Stéphan Archinard & Francois Prévôt-Leygonie
Gabriel Orsoni peintre en perte d'inspiration hérite d'un atelier d'artiste à Montmartre qui lui est légué par Sacha une inconnue.
Pourquoi ? c'est ce que nous allons découvrir au fil de la pièce,qui se déroule sur deux époques.
Même décor, même comédiens, peu à peu nous allons savoir qui sont les personnages et quel lien les relie.
La pièce est drôle, mais pas que...
elle nous offre également quelques jolis moments et c'est sur une note d'émotion qu'elle se termine.
Valérie Karsenti et Didier Bourdon sont épatants ils savent passer du présent au passé avec facilité. On regrette que le rôle de Thierry Frémont soit moins étoffé mais c'est toujours un plaisir de le voir sur scène.
Elise Diamant et Pierre-Yves Bon complètent très bien la distribution.
La scénographie d'Emmanuelle Roy est très belle, elle n'est pas sans nous rappeler celle des trois soeurs à l'Odéon à la fin de l'année dernière.
C'est Ladislas Chollat qui met en scène, avec fluidité, il sait nous faire traverser le temps avec une simple différence d'éclairage.
Voila un spectacle avec deux têtes d'affiche qui mérite que vous alliez au théâtre Hébertot.
Stéphan Archinard & Francois Prévôt-Leygonie
Gabriel Orsoni peintre en perte d'inspiration hérite d'un atelier d'artiste à Montmartre qui lui est légué par Sacha une inconnue.
Pourquoi ? c'est ce que nous allons découvrir au fil de la pièce,qui se déroule sur deux époques.
Même décor, même comédiens, peu à peu nous allons savoir qui sont les personnages et quel lien les relie.
La pièce est drôle, mais pas que...
elle nous offre également quelques jolis moments et c'est sur une note d'émotion qu'elle se termine.
Valérie Karsenti et Didier Bourdon sont épatants ils savent passer du présent au passé avec facilité. On regrette que le rôle de Thierry Frémont soit moins étoffé mais c'est toujours un plaisir de le voir sur scène.
Elise Diamant et Pierre-Yves Bon complètent très bien la distribution.
La scénographie d'Emmanuelle Roy est très belle, elle n'est pas sans nous rappeler celle des trois soeurs à l'Odéon à la fin de l'année dernière.
C'est Ladislas Chollat qui met en scène, avec fluidité, il sait nous faire traverser le temps avec une simple différence d'éclairage.
Voila un spectacle avec deux têtes d'affiche qui mérite que vous alliez au théâtre Hébertot.
Un spectacle agréable et très bien joué, une histoire sympathique et intéressante. Un joli temps de théâtre.
Gabriel Orsini, un artiste peintre en mal d’inspiration, hérite de l’appartement d’une autre peintre. Il ne se connaissaient pas et le sexagénaire maussade y voit un adoubement posthume, une reconnaissance de son talent qui ne demande qu’à rééclore après un long passage à vide. En prenant possession du magnifique duplex, il découvre alors que Sacha, l’artiste nonagénaire, ne lui a pas légué ses biens uniquement pour son art : le contenu des placards va le ramener à une histoire familiale complexe.
Dès le lever de rideau, on comprend que le décor sera le sixième comédien de la pièce de Stéphane Archinard et François Prévôt-Leygonie, et non des moindres. La scénographie millimétrée fait pivoter la structure d’un appartement au gré des scènes et, associée à un éclairage franc (époque moderne) ou sépia (années 50), permet d’alterner les époques en passant de l’histoire de Gabriel, de nos jours, à celle de Samuel, son grand-père banquier, 50 ans auparavant. Ingénieux comme chez Simon Stone, magnifique et captivant.
Didier Bourdon interprète à la fois Gabriel et Samuel, en passant d’un personnage à l’autre avec célérité. Si l’exercice est périlleux, il le surmonte sans difficultés malgré le laps de temps très court entre deux scènes / personnages, mais son incarnation pâtit de ce jonglage incessant : ses deux personnages à fortes personnalités manquent parfois de relief quand il ne s’empêtre pas dans des grimaces superflues. Concentré sur son jeu et son texte, il en oublie d’occuper la scène et l’espace et est, pour le coup, plus fade que ses partenaires de jeu : Thierry Frémont, tout en finesse le rôle de son galeriste ami de toujours, qui lui doit beaucoup et en attend tout autant, mais aussi Pierre-Yves Bon, plus que convaincant dans le rôle d’Abel, son fils trader avec qui la relation père-fils est conflictuelle. En Samuel, Didier Bourdon compose ceci dit de façon plus convaincante face aux humeurs changeantes de sa maîtresse Sacha (Valérie Karsenti, une nouvelle fois talentueuse et très loin du registre auquel elle a habitué les téléspectateurs) l’artiste slave qui porte haut l’indépendance féminine. Elise Diamant, dans le rôle de la fille de Samuel et (mère de Gabriel) complète la distribution avec un jeu assez neutre mais le personnage ne lui permet pas beaucoup plus.
La finesse de la pièce, malgré une écriture parfois trop appliquée (« – Tu ne dis rien ? – A quoi bon ? Là où tu es tu ne m’entends pas. ») qui vient combler un léger manque de profondeur dans ce tableau de relations intergénérationnelles, tient selon moi essentiellement dans la symétrie des rapports entre Samuel / Gabriel et et Gabriel / Abel, mais aussi dans l’habile tissage entre passé et présent, où chaque élément, tableau, bibelot, lettre ou bouteille de champagne, prend un sens différent mais tout aussi touchant.
Malgré ces réserves, on ne peut qu’applaudir la fluidité de l’alternance des époques, l’ingéniosité de Ladislas Chollat dans ses choix de mise en scène et la magnifique scénographie signée Emmanuelle Roy qui méritent le détour, les nombreux et chaleureux applaudissements du public en étant la preuve.
Dès le lever de rideau, on comprend que le décor sera le sixième comédien de la pièce de Stéphane Archinard et François Prévôt-Leygonie, et non des moindres. La scénographie millimétrée fait pivoter la structure d’un appartement au gré des scènes et, associée à un éclairage franc (époque moderne) ou sépia (années 50), permet d’alterner les époques en passant de l’histoire de Gabriel, de nos jours, à celle de Samuel, son grand-père banquier, 50 ans auparavant. Ingénieux comme chez Simon Stone, magnifique et captivant.
Didier Bourdon interprète à la fois Gabriel et Samuel, en passant d’un personnage à l’autre avec célérité. Si l’exercice est périlleux, il le surmonte sans difficultés malgré le laps de temps très court entre deux scènes / personnages, mais son incarnation pâtit de ce jonglage incessant : ses deux personnages à fortes personnalités manquent parfois de relief quand il ne s’empêtre pas dans des grimaces superflues. Concentré sur son jeu et son texte, il en oublie d’occuper la scène et l’espace et est, pour le coup, plus fade que ses partenaires de jeu : Thierry Frémont, tout en finesse le rôle de son galeriste ami de toujours, qui lui doit beaucoup et en attend tout autant, mais aussi Pierre-Yves Bon, plus que convaincant dans le rôle d’Abel, son fils trader avec qui la relation père-fils est conflictuelle. En Samuel, Didier Bourdon compose ceci dit de façon plus convaincante face aux humeurs changeantes de sa maîtresse Sacha (Valérie Karsenti, une nouvelle fois talentueuse et très loin du registre auquel elle a habitué les téléspectateurs) l’artiste slave qui porte haut l’indépendance féminine. Elise Diamant, dans le rôle de la fille de Samuel et (mère de Gabriel) complète la distribution avec un jeu assez neutre mais le personnage ne lui permet pas beaucoup plus.
La finesse de la pièce, malgré une écriture parfois trop appliquée (« – Tu ne dis rien ? – A quoi bon ? Là où tu es tu ne m’entends pas. ») qui vient combler un léger manque de profondeur dans ce tableau de relations intergénérationnelles, tient selon moi essentiellement dans la symétrie des rapports entre Samuel / Gabriel et et Gabriel / Abel, mais aussi dans l’habile tissage entre passé et présent, où chaque élément, tableau, bibelot, lettre ou bouteille de champagne, prend un sens différent mais tout aussi touchant.
Malgré ces réserves, on ne peut qu’applaudir la fluidité de l’alternance des époques, l’ingéniosité de Ladislas Chollat dans ses choix de mise en scène et la magnifique scénographie signée Emmanuelle Roy qui méritent le détour, les nombreux et chaleureux applaudissements du public en étant la preuve.
De nos jours, un homme à sa fenêtre, songeur, il a hérité d’un magnifique duplex à Montparnasse, quartier des artistes, il est peintre. Maxime son galériste est inquiet et il en parle à Abel le fils de Gabriel. Plus de créations, c’est le flou artistique, ses dernières expositions remontent à quatre ans. L’inspiration n’est plus là.
Abel lui est dans la finance, il revient des Etats Unis, il fait une belle carrière, n’a pas vu son père depuis deux ans. Gabriel n’est pas plus enchanté que ça de voir son grand fils, il envoie promener le pauvre Maxime qui fait ce qu’il peut en pensant bien faire !
Ils inspectent l’appartement, une armoire leur cause bien des problèmes, ce sera la boite de Pandore lorsqu’ils découvriront lettres, boites de peinture, tout l’attirail du peintre Sacha.
Autre façade du décor, on est à présent dans les années 60, Sacha les yeux bandés avec la cravate de Samuel, entre dans l’appartement, il est banquier, et il est tombé amoureux de cette fascinante artiste russe, il l’aime et lui offre ce beau duplex à Montparnasse. Il est marié, sa grande fille Raphaelle a un enfant, on ne sait pas qui est le père. Quant à l’épouse, elle est souffrante psychologiquement et Samuel s’en occupe comme il peut.
L’histoire est touchante, l’amour partagé, l’incompréhension entre les générations, la transmission, les secrets de famille qui pourrissent.
Didier Bourdon montre sa fragilité, sa douceur, qu’il soit Gabriel ou Samuel, Thierry Fremont est comme toujours excellent, Valérie Karsenty démontre une fois de plus sa “palette” de sentiments avec un léger accent russe, PIerre-Yves Bon et Elise Diamant quant à eux ne sont pas en reste et seront les “liens” entre les deux époques.
Un décor tournant comme un carrousel, superbe duplex, avec vue sur la rue et les variations de temps et de saisons à travers la verriere, c’est intelligemment conçu.
Un peu lent à démarrer cependant, mais l’histoire est belle, et les comédiens sont parfois à l’opposé de ce qu’ils ont l’habitude de jouer. On rit, on est ému, une belle pièce à savourer.
Abel lui est dans la finance, il revient des Etats Unis, il fait une belle carrière, n’a pas vu son père depuis deux ans. Gabriel n’est pas plus enchanté que ça de voir son grand fils, il envoie promener le pauvre Maxime qui fait ce qu’il peut en pensant bien faire !
Ils inspectent l’appartement, une armoire leur cause bien des problèmes, ce sera la boite de Pandore lorsqu’ils découvriront lettres, boites de peinture, tout l’attirail du peintre Sacha.
Autre façade du décor, on est à présent dans les années 60, Sacha les yeux bandés avec la cravate de Samuel, entre dans l’appartement, il est banquier, et il est tombé amoureux de cette fascinante artiste russe, il l’aime et lui offre ce beau duplex à Montparnasse. Il est marié, sa grande fille Raphaelle a un enfant, on ne sait pas qui est le père. Quant à l’épouse, elle est souffrante psychologiquement et Samuel s’en occupe comme il peut.
L’histoire est touchante, l’amour partagé, l’incompréhension entre les générations, la transmission, les secrets de famille qui pourrissent.
Didier Bourdon montre sa fragilité, sa douceur, qu’il soit Gabriel ou Samuel, Thierry Fremont est comme toujours excellent, Valérie Karsenty démontre une fois de plus sa “palette” de sentiments avec un léger accent russe, PIerre-Yves Bon et Elise Diamant quant à eux ne sont pas en reste et seront les “liens” entre les deux époques.
Un décor tournant comme un carrousel, superbe duplex, avec vue sur la rue et les variations de temps et de saisons à travers la verriere, c’est intelligemment conçu.
Un peu lent à démarrer cependant, mais l’histoire est belle, et les comédiens sont parfois à l’opposé de ce qu’ils ont l’habitude de jouer. On rit, on est ému, une belle pièce à savourer.
Quel joli couple forment ces oiseaux qu'on appelle les Inséparables !
Au théâtre Hébertot, on vient donc voir une histoire de couple... une histoire qui passe d'une époque à l'autre : d'une part en suivant l'histoire d'amour de Samuel et Sacha dans les années 50 et et d'autre part l'histoire de Gabriel et son fils Abel de nos jours. Samuel et Gabriel étant joué par Didier Bourdon, on aurait pu avoir un peu peur de se mélanger dans les changements d'époque mais c'est là qu'intervient le coté génial de la pièce !
On passe d'une période à l'autre avec une fluidité naturelle et en douceur. Il faut dire que le décor est magnifique et se prête aux transitions temporelles avec ingéniosité. Imaginez un superbe atelier d'artiste sur deux étages entièrement transparent et qui tourne pour nous faire découvrir tous les recoins de cette merveille. Ladislas Chollat nous a propose vraiment du bel ouvrage.
J'aurais aimé que l'histoire soit un peu plus courte car malheureusement on sent quelques longueurs surtout qu'il y a de nombreuses pistes de reflexions lances lors de la scène d'introduction et tout ne peut être traité. Tous les comédiens sont bons dans leurs roles.
Le seul point vraiment à changer est l'accent horripilant dont est affublée Valérie Karsenty, c'est un supplice dès qu'elle parle.
Au théâtre Hébertot, on vient donc voir une histoire de couple... une histoire qui passe d'une époque à l'autre : d'une part en suivant l'histoire d'amour de Samuel et Sacha dans les années 50 et et d'autre part l'histoire de Gabriel et son fils Abel de nos jours. Samuel et Gabriel étant joué par Didier Bourdon, on aurait pu avoir un peu peur de se mélanger dans les changements d'époque mais c'est là qu'intervient le coté génial de la pièce !
On passe d'une période à l'autre avec une fluidité naturelle et en douceur. Il faut dire que le décor est magnifique et se prête aux transitions temporelles avec ingéniosité. Imaginez un superbe atelier d'artiste sur deux étages entièrement transparent et qui tourne pour nous faire découvrir tous les recoins de cette merveille. Ladislas Chollat nous a propose vraiment du bel ouvrage.
J'aurais aimé que l'histoire soit un peu plus courte car malheureusement on sent quelques longueurs surtout qu'il y a de nombreuses pistes de reflexions lances lors de la scène d'introduction et tout ne peut être traité. Tous les comédiens sont bons dans leurs roles.
Le seul point vraiment à changer est l'accent horripilant dont est affublée Valérie Karsenty, c'est un supplice dès qu'elle parle.
Les Inséparables est une pièce de théâtre touchante. L'histoire est jolie et se découvre au fur et à mesure.
Les lieux, personnages et événements se mêlent et les époques sautent d'une scène à l'autre.
On comprend l'histoire d'un homme qui retrouve son passé.
Les acteurs sont bons et même si la pièce paraît un peu longue, elle est sympathique.
Les lieux, personnages et événements se mêlent et les époques sautent d'une scène à l'autre.
On comprend l'histoire d'un homme qui retrouve son passé.
Les acteurs sont bons et même si la pièce paraît un peu longue, elle est sympathique.
On se retrouve dans un bel atelier d’artiste à Montparnasse. On comprend vite que deux histoire vont se superposer : d’une part, l’histoire de Samuel et Sacha, deux amants des années 50. Lui, banquier ; elle, peintre. L’histoire s’ouvre alors qu’il lui fait découvrir son nouvel atelier, un cadeau de sa part pour qu’elle puisse composer et libérer son âme d’artiste dans ce ravissement appartement lumineux et confortable. D’autre part, on retrouve Gabriel, le petit-fils de Samuel, également peintre et accompagné de son fils Abel et de Maxime, son galeriste. Vivant dans notre monde contemporain, Gabriel vient de se voir léguer l’appartement par Sacha, qui lui est inconnu, et qu’il estime d’abord être une admiratrice avant de replonger petit à petit dans son passé pour en découvrir ses secrets.
Certes, le texte n’est pas exemplaire. Des longueurs se font sentir à plusieurs reprises et ce dès la scène d’exposition, trop longue, qui essaie d’introduire trop d’explications dans l’histoire, dans les rapports humains, dans les secrets à venir. Scène d’exposition qui annonce bien le contenu général du spectacle : il semblerait que les auteurs ont cherché à toucher trop de sujets, créant un scénario finalement un peu complexe et, par endroit, trop peu dramatique. Ainsi, il s’agit d’aborder tant les relations père/fils que père/fille, la place de l’art dans la société, la vie de couple, l’impact des secrets de famille… Cette profusion alourdit un propos qui aurait gagné en intensité avec un choix restreint d’intrigues dès le début de l’histoire.
Néanmoins, l’ennui n’a pas sa place dans ce spectacle. D’abord grâce à un Ladislas Chollat en grande forme, proposant une mise en scène dynamique et surtout visuellement éclatante. Non seulement le décor est très beau – cet atelier d’artiste avec ses grandes fenêtres et sa disposition idéale dans Paris – mais les changements d’époque se font toujours de manière très fluide, ne brisant jamais l’élégance de cette scénographie : ce décor tournant, cette vue de Paris qui fait parfois apparaître la Tour Montparnasse, ces lumières qui accompagnent la vie dans l’appartement, ces musiques de transition si chères à Chollat et qui apparaissent toujours comme élongation de l’histoire – toujours évidentes, jamais artificielles ; tout est très élégant, à la fois charmant et accueillant.
A cette atmosphère qu’il crée avec soin, il ajoute des personnages dessinés avec une grande justesse. Découvrir Didier Bourdon sur cette est un très grand bonheur : prenant tantôt le costume du banquier, tantôt l’écharpe du peintre, il compose ses deux personnages avec des touches de couleurs variées. Il semble même prendre la lumière de manière différentes entre ses deux rôles : alors qu’elle illumine Samuel, elle semble au contraire alourdir les pas d’un Gabriel en mal d’inspiration. Il forme avec Valérie Karsenti un duo plein d’un amour pur et presque enfantin, les deux personnages rayonnant dans leur scène communes. Thierry Frémont est un galériste maniéré un peu sous-employé mais toujours juste, aux côtés d’un Pierre-Yves Bon proposant un Abel dont la surface sanguine cache une belle humanité.
Certes, le texte n’est pas exemplaire. Des longueurs se font sentir à plusieurs reprises et ce dès la scène d’exposition, trop longue, qui essaie d’introduire trop d’explications dans l’histoire, dans les rapports humains, dans les secrets à venir. Scène d’exposition qui annonce bien le contenu général du spectacle : il semblerait que les auteurs ont cherché à toucher trop de sujets, créant un scénario finalement un peu complexe et, par endroit, trop peu dramatique. Ainsi, il s’agit d’aborder tant les relations père/fils que père/fille, la place de l’art dans la société, la vie de couple, l’impact des secrets de famille… Cette profusion alourdit un propos qui aurait gagné en intensité avec un choix restreint d’intrigues dès le début de l’histoire.
Néanmoins, l’ennui n’a pas sa place dans ce spectacle. D’abord grâce à un Ladislas Chollat en grande forme, proposant une mise en scène dynamique et surtout visuellement éclatante. Non seulement le décor est très beau – cet atelier d’artiste avec ses grandes fenêtres et sa disposition idéale dans Paris – mais les changements d’époque se font toujours de manière très fluide, ne brisant jamais l’élégance de cette scénographie : ce décor tournant, cette vue de Paris qui fait parfois apparaître la Tour Montparnasse, ces lumières qui accompagnent la vie dans l’appartement, ces musiques de transition si chères à Chollat et qui apparaissent toujours comme élongation de l’histoire – toujours évidentes, jamais artificielles ; tout est très élégant, à la fois charmant et accueillant.
A cette atmosphère qu’il crée avec soin, il ajoute des personnages dessinés avec une grande justesse. Découvrir Didier Bourdon sur cette est un très grand bonheur : prenant tantôt le costume du banquier, tantôt l’écharpe du peintre, il compose ses deux personnages avec des touches de couleurs variées. Il semble même prendre la lumière de manière différentes entre ses deux rôles : alors qu’elle illumine Samuel, elle semble au contraire alourdir les pas d’un Gabriel en mal d’inspiration. Il forme avec Valérie Karsenti un duo plein d’un amour pur et presque enfantin, les deux personnages rayonnant dans leur scène communes. Thierry Frémont est un galériste maniéré un peu sous-employé mais toujours juste, aux côtés d’un Pierre-Yves Bon proposant un Abel dont la surface sanguine cache une belle humanité.
Il n’est pas dans mes habitudes de débuter une critique en parlant du décor, mais ici il faut avouer qu’il est particulièrement magnifique. Reconstituant un appartement, du plus petit détail intérieur à la façade, et tournant tel un carrousel, il devient, à lui seul, une sorte de personnage supplémentaire. Personnellement, je ne me suis pas lassé de le regarder.
Ce considérant étant posé, qu’en est-il de la pièce elle-même. Reposant sur un grand classique au théâtre, à savoir le secret de famille, elle ne vient pas révolutionner le genre, mais l’histoire se tient. Petit talon d’Achille cependant : le flashback. Jouant sur deux époques, la pièce ballote le spectateur de l’une à l’autre. Malheureusement, comme beaucoup de spectateurs je crois, le premier retour en arrière m’a un peu désarçonné. La faute en incombe très certainement au fait que Didier Bourdon interprète deux rôles et passe de l’un à l’autre en quelques secondes. Il faut donc un peu de temps pour comprendre la mécanique (et savoir dans quelle époque on se situe). Une fois cette dernière assimilée, on parvient à mieux suivre l’histoire.
Côté comédiens, je ne m’étendrai pas sur les trois têtes d’affiche. Elles tiennent bien leurs rôles. Quel plaisir de retrouver Valérie Karsenti sur scène ! Elle est pour moi la touche de fantaisie qui illumine la pièce.
Un mot pour souligner les belles prestations de Pierre-Yves Bon et Elise Diamant, dans les rôles des enfants. Face à trois stars de la scène, nous aurions pu craindre qu’ils ne deviennent transparents, mais non. Pas du tout même. Mon regard a d’ailleurs été souvent happé par leur présence, au détriment des autres comédiens. Ils amènent de la vivacité et du rythme.
Pour être complètement honnête, je ne suis pas parvenu réellement à m’attacher aux personnages. Ai-je passé un mauvais moment ? Non, pas vraiment. Suis-je complètement séduit ? Non plus.
Les Inséparables ne sera, certes, pas la pièce de l’année, mais elle se laisse regarder.
Ce considérant étant posé, qu’en est-il de la pièce elle-même. Reposant sur un grand classique au théâtre, à savoir le secret de famille, elle ne vient pas révolutionner le genre, mais l’histoire se tient. Petit talon d’Achille cependant : le flashback. Jouant sur deux époques, la pièce ballote le spectateur de l’une à l’autre. Malheureusement, comme beaucoup de spectateurs je crois, le premier retour en arrière m’a un peu désarçonné. La faute en incombe très certainement au fait que Didier Bourdon interprète deux rôles et passe de l’un à l’autre en quelques secondes. Il faut donc un peu de temps pour comprendre la mécanique (et savoir dans quelle époque on se situe). Une fois cette dernière assimilée, on parvient à mieux suivre l’histoire.
Côté comédiens, je ne m’étendrai pas sur les trois têtes d’affiche. Elles tiennent bien leurs rôles. Quel plaisir de retrouver Valérie Karsenti sur scène ! Elle est pour moi la touche de fantaisie qui illumine la pièce.
Un mot pour souligner les belles prestations de Pierre-Yves Bon et Elise Diamant, dans les rôles des enfants. Face à trois stars de la scène, nous aurions pu craindre qu’ils ne deviennent transparents, mais non. Pas du tout même. Mon regard a d’ailleurs été souvent happé par leur présence, au détriment des autres comédiens. Ils amènent de la vivacité et du rythme.
Pour être complètement honnête, je ne suis pas parvenu réellement à m’attacher aux personnages. Ai-je passé un mauvais moment ? Non, pas vraiment. Suis-je complètement séduit ? Non plus.
Les Inséparables ne sera, certes, pas la pièce de l’année, mais elle se laisse regarder.
J'ai eu un début chaotique puis une fois rodée aux allers retours dans l'espace temps, tout s'est éclairci.
Les comédiens s'approprient bien leur personnage, le décor est gigantesque et magnifique, mais il manque un petit quelque chose pour que l'on soit captivé !
Un joli propos est traité avec cette pièce... et les secrets de famille se dévoilent toujours à la fin !
Je n'ai pas été transportée par les émotions mais j'ai passé un bon moment.
Les comédiens s'approprient bien leur personnage, le décor est gigantesque et magnifique, mais il manque un petit quelque chose pour que l'on soit captivé !
Un joli propos est traité avec cette pièce... et les secrets de famille se dévoilent toujours à la fin !
Je n'ai pas été transportée par les émotions mais j'ai passé un bon moment.
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