Critiques pour l'événement Le Menteur
30 janv. 2023
8/10
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Un dépoussiérage en bonne et due forme ! "Le Menteur" n'est sans doute pas la pièce la plus célèbre de Corneille, il m'est d'avis que beaucoup ne savent pas qu'il a aussi écrit des comédies. C'est un peu ce genre de pièces qui n'est plus connue que de quelques khâgneux, qui parfois souffrent à les analyser. Il était temps de la remettre au goût du jour, et le pari est pleinement réussi !

Ce qui frappe dans cette pièce, c'est son étonnante modernité, son rythme enlevé : c'est comme si Corneille le tragédien était parodié par Corneille l'auteur de comédie.Eet la mise en scène cherche à restituer cet esprit. On est au théâtre de poche, et pourtant c'est comme si on repoussait les murs. C'est enlevé, envolé, efficace, et, avouons-le, ce qui est rare pour un texte aussi classique : on ne s'y ennuie pas. Clairement une pièce à redécouvrir.

Exceptionnel ! Superbe rythme avec cette mise en scène très réussie. Les acteurs sont splendides ! A découvrir au plus vite !

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Dimanche 9 juillet 2023
26 janv. 2023
9,5/10
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Excellente pièce. Drôle et dynamique.
La meilleure façon de découvrir ce texte classique.
Un très bon divertissement !
10/10
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Épatant !

Le plateau du Poche semble immense avec cette mise en scène aérée légère inventive.
Benjamin Boyer et Alexandre Bierry portent le spectacle magistralement.

Foncez !
15 nov. 2022
8,5/10
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Corneille pour une comédie ... pas vraiment sa spécialité d'après mes souvenirs.
Amener un classique de ce genre à la connaissance du public d'aujourd'hui est toujours une gageure. Même amoureux de théâtre, je fais partie de ceux pour lesquels l'esthétique du langage d'époque très ampoulé menant à la rime, s'arrête là où commence mon incompréhension de la phrase prononcée.

Avec Corneille, “circonvolutionneur” patenté, c'est un risque que j'ai bien voulu prendre et je ne le regrette pas.
Oh, plusieurs dialogues et argumentations fallacieuses de Dorante (Le Menteur !) m'ont bien sûr échappé, mais l'essentiel se laisse comprendre et c'est le principal. Le jeu des dames ne m'a pas non plus emballé, mais leur texte, peu ou pas du tout écrit pour faire ressortir chez elles des personnalités particulières, en est selon moi la cause principale. Pas vraiment séduit non plus par Brice Hillairet dans le rôle de l'ami de Dorante (un peu fade), mais c'est vraiment là un avis très personnel.

Et ce sera tout pour ces “chouinements” d'amateur blasé ...

Car j'ai adoré les personnalités restituées de Dorante (excellent Alexandre Bierry), de son valet et de son père, la diction impeccable de tous les comédiens rendant les dialogues fluides, et le langage pompeux moins caricatural.
J'ai adoré enfin la mise en scène de Marion Bierry et son apport de leviers humoristiques si bien choisis, avec ces personnages et situations évoqués en cadres de tableaux, ou ces petites chansons “actualisées” glissées de ci de là avec à propos.
Et j'ai quand même aimé ce texte, même s'il m'embrouille parfois, car il reste le plus souvent ciselure là où mon esprit contemporain s'agace de surcharge.
Une bonne pièce, clairement !

Une bonne pièce, clairement !
19 oct. 2022
10/10
5
« Enlarmez-vous », nous dit l’ouvreuse, réjouissez-vous, dévorez ces alexandrins et laissez-vous charmer par un exceptionnel Alexandre Bierry qui embrasse corps et âme le personnage de Dorante.
La scène du Grand Poche se mue en boîte à musique, délicieuse aire de jeu pour une troupe de talent. A voir absolument et revoir ? Pour le plaisir de retrouver Corneille.

Sans oublier la question très « rive gauche » de notre voisine en réponse à l’ouvreuse : «enlarmez-vous, pronominal" ?
20 sept. 2022
9/10
20
Faut-il ou ne faut-il pas mentir pour obtenir ce que l’on désire le plus ?

Pari risqué pour Dorante ce personnage qui utilise le mensonge à tout va et qui s’y enfonce de plus en plus au fur et à mesure de l’histoire. Il ment à sa dulcinée, à son rival, à son valet, à son père, rien ne l’arrête et il en est fier. On a assez envie qu’il soit puni mais aussi qu’il atteigne son objectif tellement il est attachant sous ces airs ridicules et prétentieux.

Mettre en scène un Corneille ce n’est pas toujours évident, pour un classique, il faut être original sans pour autant tomber dans le piège du grand n’importe quoi. Marion Bierry a trouvé la bonne mesure. Une mise en scène originale et ingénieuse, des petites trouvailles très drôles, une scénographie intelligente et des séquences chantées juste assez farfelues pour taper juste. C’est drôle, dynamique, enlevé, admirablement bien joué et l’ensemble est très harmonieux.

Marion Bierry a pris certaines libertés par rapport au texte de Corneille notamment par l’ajout de ces chansonnettes sur des airs des années 50 qui pourraient paraitre totalement incongrues mais qui s’intègrent parfaitement au récit, elles sont des respirations dans les alexandrins et donnent beaucoup de charme à l’ensemble.

L‘histoire est résolument amorale et libertine mais le tout est assumé avec légèreté. Les mimiques et pitreries des comédiens survoltés donnent un côté feu d’artifice à la pièce. Une réussite !

Une pièce rafraichissante à voir d’urgence !
15 sept. 2022
8,5/10
26
Plus le mensonge est gros, mieux il passe !

Le jeune Dorante, à peine débarqué à Paris
Et grisé par le monde et ses galanteries
S'invente un personnage, plein d'attraits et de feu
A toute fin de séduire la prunelle de ses yeux.
Ses mensonges sont fameux; on y croit un instant
Et plus il en invente, plus il est flamboyant !

Jusqu'au moment où ....

C'est à la fois une comédie de caractère et une comédie de situation dans laquelle Corneille rend hommage à la fantaisie et à la frivolité de la jeunesse.

Et c'est une sacrée réussite, sous toutes les coutures !

Les alexandrins, incroyablement vivants et parfaitement compréhensibles.
La mise en scène jubilatoire et inspirée de Marion Bierry, qui imprime un rythme frénétique à l'action et nous offre des tableaux à mourir de rire.
Le décor très astucieux dont les panneaux coulissants offrent des situations inédites aux personnages.

Et enfin, et surtout, les comédiens !
Qui nous font entendre cette langue merveilleuse avec une grande clarté.
Emmenés par Alexandre Bierry, étonnant, qui incarne Dorante avec toute la fougue de sa jeunesse, aussi grand par sa taille que par son talent.

Et bien oui ! les auteurs classiques aussi peuvent nous faire beaucoup rire, avec des quiproquos amoureux et une langue merveilleuse.
La salle, qui a ri tout du long de la pièce, salue la performance.

Ne vous privez surtout pas de cette comédie là !
4 sept. 2022
9/10
26
Marion Bierry s’empare de cette pièce-phare de Corneille avec une espièglerie ravissante dans une façon de tornade fantaisiste et rafraichissante. Un vif plaisir de spectacle !

« Alors qu’il vient de terminer ses études, Dorante revient à Paris, bien résolu à profiter des plaisirs de la capitale. En compagnie de son valet, il rencontre deux jeunes coquettes aux Tuileries et s’invente une carrière militaire pour les éblouir. S’ensuit un imbroglio diabolique mêlant : jeunes femmes, père et ami.

Faisant fi de l’honneur, des serments d’amitié et d’amour, Dorante s’enferre dans un engrenage de mensonges qui déclenche d’irrésistibles quiproquos. Les jeunes femmes n’étant pas en reste de supercherie, on se demande qui sera le vainqueur de ce jeu de dupes. »

Truffée de quiproquos, cette comédie de situation fait son chemin dans la lignée des comédies de mœurs avant l’heure en inscrivant les caractères des personnages dans les méandres floués des relations sociales.
Ce n’est sans doute pas un hasard si Voltaire écrivit que Molière avait été impressionné par ce « Menteur ».
Une pièce emblématique du tournant majeur que le théâtre comique a connu dans sa période classique, qui plait par sa dénonciation allègre aux répliques bien tournées.

La confusion entre la vérité et les apparences, les prouesses verbales du héros et la lucidité implacable des commentaires de son valet, font de ce mythomane d’apparat, un conteur de ses propres désirs.
Dorante utilise son imagination pour embellir sa vie. Il écoute ce qu’il dit et s’enivre de ses paroles comme s’emballe un cheval fou qui s’enfuit.

Nous rions de lui et des actions qu’il déclenche avec une affection complice, presque bienveillante.
Nous proposerait-il de vivre le temps d’un temps de théâtre la représentation de nos propres fantasmes à travestir la réalité ? de ceux qui viennent de l’enfance où mentir est un jeu ?

Le spectacle est d’un agrément merveilleux. La mise en vie habile et efficace de Marion Bierry assistée pour la mise en scène par Denis Lemaître, apporte avec soin une esthétique du texte toute en légèreté et finesse.

L’ajout au début et à la fin de la pièce des extraits de « La Suite du Menteur » renforce le message que Corneille lui-même s’est amusé à souligner sur le panache de la duperie et l’inévitable effondrement qui la guette quand le théâtre s’en mêle.
Un régal élégant et signifiant.
Quant aux insertions de chansonnettes composées sur des airs modernes, à partir des répliques de situations, elles ouvrent grandes les fenêtres à l’esprit déluré qui baigne l’ensemble.

Le décor stylisé de Nicolas Sire permet l’aisance des jeux, centrant l’attention sur la valeur intrinsèque du texte avant tout effet. Les costumes de Virginie Houdinière assistée de Laura Cheneau donnent du somptueux à l’ouvrage.

La distribution se démène et réussit d’entrée à capter notre attention et notre plaisir.
Nous sommes cueillis par cette interprétation fluide et raffinée, complice et délibérément drôle.

Alexandre Bierry, Benjamin Boyer, Brice Hillairet, Anne-Sophie Nallino, Serge Noël et Mathilde Riey s’y entendent à merveille pour nous emporter dans ce conte à l’innocence feinte d’une morale bien pesée.

« Si vous voulez de l’amour dans votre vie, mentez ! »

Une pièce intéressante et divertissante. Un spectacle agréable, drôle et soigné.

Une très belle proposition de rentrée que je recommande vivement !
3 sept. 2022
9/10
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Molière écrit à Corneille...

Le jeune Dorante est un menteur né, disons qu’il est rêveur, qu’il a de l’esprit, du charme, de l’élégance, il vient de Poitiers mais arrivé à Paris, il préfère quitter la robe pour l’épée. Il invente tout et avec quel brio !
Cliton, son valet et confident est estomaqué par tant de hardiesse, Géronte, le père de Dorante est aimant, il accepte tout des extravagances de son fils. Alcippe, jeune blondin, ami de Dorante, et aussi rival en amour, Clarice et Lucrèce sont amies, mais aiment le même jeune homme…

Ah je vous félicite vraiment, le choix de Marion Bierry pour la mise en scène était fort judicieux, assistée de Denis Lemaître, et le décor épuré mais astucieux de Nicolas Sire, et les costumes de Virginie Houdinière et Laura Cheneau quelles merveilles ! et les intermèdes musicaux très amusants, très actuels.

Tous mes compliments à Alexandre Bierry, si charmeur et si drôle, Benjamin Boyer, Brice Hillairet, Serge Noël ne sont pas en reste ainsi que les ravissantes Anne-Sophie Nallino et Mathilde Riey.

Vraiment une belle et bonne troupe !
3 sept. 2022
8,5/10
15
Une comédie de Corneille, cela m'interpelle !
Je ne connais pas. Je n'associe pas Corneille à comédie. Je pars donc curieuse ....

Dorante, menteur chronique, se met dans des situations impossibles par toute une série de mensonges.
L'histoire en elle-même est sans grande surprise. Les amoureuses, le jaloux, le père, le valet...
En dehors de l'histoire, le texte en alexandrin est superbe. On se laisse porter par ce texte fort. On rit.
La mise en scène en mode opérette est une excellente idée et ajoute de la légèreté au spectacle.
Les acteurs sont excellents, le rythme est bon.
Bref, une jolie comédie, enjouée, sympathique et très bien interprétée.

On passe un excellent moment.