Critiques pour l'événement La Ménagerie de Verre (Poche)
Je ne connaissais pas Tennessee Williams et j'ai ressenti l'ambiance de l'Amérique de Fitzgerald et d'Arthur Miller dans sa pièce, mort d'un commis voyageur.
J'ai été épatée par le jeu des acteurs qui sont tous formidables. On ressent une vraie proximité qui est si particulière au théâtre de poche et les émotions sont bien présentes. C'est la vie qui reprend le dessus malgré l'éclosion timide de l'espoir.
La mise en scène est très poétique et ingénieuse, bref j'ai vraiment passé un bon moment !
J'ai été épatée par le jeu des acteurs qui sont tous formidables. On ressent une vraie proximité qui est si particulière au théâtre de poche et les émotions sont bien présentes. C'est la vie qui reprend le dessus malgré l'éclosion timide de l'espoir.
La mise en scène est très poétique et ingénieuse, bref j'ai vraiment passé un bon moment !
Comme souvent chez Tennessee Williams, c’est l’histoire d’une famille. Qui se délite.
Le départ du père - figure éternellement absente - a provoqué une misère sociale. Amanda, la mère, magnifiquement interprétée par Christiana Réali, rêve alors de marier sa fille et ainsi de se débarrasser de cette pauvreté qui assombrit leur avenir. Elle souhaite de façon quelque peu tyrannique le bien de ses enfants. En deux mots, il se résume par la réussite professionnelle et le mariage.
Tel un vrai huis clos, le spectateur assiste impuissant à l’espoir puis au chaos.
Laura finira « vieille fille », infirme mais exaltée grâce à sa « ménagerie de verre ».
Titre éponyme de la pièce, c’est aussi sur cet artifice qu’est fondée la mise en scène de Charlotte Rondelez. Cette ménagerie demeure le fil conducteur de la pièce, la licorne se casse tout comme les rêves et les fantasmes de la famille.
Une mise en scène très réussie, poétique entre mélancolie et espoir.
La famille se décompose en transparence parfois, dans des jeux d’ombres et de lumière. Et, nous sommes témoins de cette clarté.
Le panneau placé au fond de la scène joue sur les apparences. Les personnages entrent et sortent grâce à lui. Ils s’y dérobent aussi. Symbole, notamment, de tout ce qu’on ne peut pas dire dans une famille. Ce silence et ses non-dits sont déchirés par la voix de Charles Templon à la fin de la pièce. Bien décidé à vivre une vie qu’on ne lui a pas dictée quitte à abandonner les femmes de sa vie. Elles restent seules sans véritable moyen de subsistance à part l’artifice du rêve et de l’illusion crée par le jeu de verre.
La ménagerie avec laquelle Laura s’occupe représente la fragile condition humaine.
Prête à se casser en un rien de temps, figée dans le temps, capable de multiples métamorphoses au fur et à mesure du déploiement de l’imaginaire...Ainsi, la licorne devient cheval et les animaux parlent et vivent au contact des mains de Laura, personnage perdu qui n’est pas sans rappeler la véritable sœur du dramaturge.
C’est une pièce sur la possibilité de la vie et sa rapide disparition. L’amour surgit puis disparaît aussitôt, le bonheur se découvre dans une danse ou lors d’un morceau de musique, dans un dîner mondain et dans la nostalgie du passé.
Le départ du père - figure éternellement absente - a provoqué une misère sociale. Amanda, la mère, magnifiquement interprétée par Christiana Réali, rêve alors de marier sa fille et ainsi de se débarrasser de cette pauvreté qui assombrit leur avenir. Elle souhaite de façon quelque peu tyrannique le bien de ses enfants. En deux mots, il se résume par la réussite professionnelle et le mariage.
Tel un vrai huis clos, le spectateur assiste impuissant à l’espoir puis au chaos.
Laura finira « vieille fille », infirme mais exaltée grâce à sa « ménagerie de verre ».
Titre éponyme de la pièce, c’est aussi sur cet artifice qu’est fondée la mise en scène de Charlotte Rondelez. Cette ménagerie demeure le fil conducteur de la pièce, la licorne se casse tout comme les rêves et les fantasmes de la famille.
Une mise en scène très réussie, poétique entre mélancolie et espoir.
La famille se décompose en transparence parfois, dans des jeux d’ombres et de lumière. Et, nous sommes témoins de cette clarté.
Le panneau placé au fond de la scène joue sur les apparences. Les personnages entrent et sortent grâce à lui. Ils s’y dérobent aussi. Symbole, notamment, de tout ce qu’on ne peut pas dire dans une famille. Ce silence et ses non-dits sont déchirés par la voix de Charles Templon à la fin de la pièce. Bien décidé à vivre une vie qu’on ne lui a pas dictée quitte à abandonner les femmes de sa vie. Elles restent seules sans véritable moyen de subsistance à part l’artifice du rêve et de l’illusion crée par le jeu de verre.
La ménagerie avec laquelle Laura s’occupe représente la fragile condition humaine.
Prête à se casser en un rien de temps, figée dans le temps, capable de multiples métamorphoses au fur et à mesure du déploiement de l’imaginaire...Ainsi, la licorne devient cheval et les animaux parlent et vivent au contact des mains de Laura, personnage perdu qui n’est pas sans rappeler la véritable sœur du dramaturge.
C’est une pièce sur la possibilité de la vie et sa rapide disparition. L’amour surgit puis disparaît aussitôt, le bonheur se découvre dans une danse ou lors d’un morceau de musique, dans un dîner mondain et dans la nostalgie du passé.
Une très belle "Ménagerie de Verre" .
Nous sommes dans la tête de cette jeune femme. Je n'avais jamais vu la pièce sur scène. J'ai vraiment voyagé.
La mise en scène est onirique, délicate. Belle scénographie dans un lieu exigu. Les comédiens sont formidables. Seul petit regret , le décalage avec l'âge réel du rôle pour la fille. Elle me semble un peu âgée pour Laura bien qu'elle soit exceptionnelle. On serait peut-être encourager plus ému si elle avait 25 ans. Mais cela ne nous empêche nullement de passer une très belle soirée.
Encore une grande réussite du Théâtre de Poche.
Nous sommes dans la tête de cette jeune femme. Je n'avais jamais vu la pièce sur scène. J'ai vraiment voyagé.
La mise en scène est onirique, délicate. Belle scénographie dans un lieu exigu. Les comédiens sont formidables. Seul petit regret , le décalage avec l'âge réel du rôle pour la fille. Elle me semble un peu âgée pour Laura bien qu'elle soit exceptionnelle. On serait peut-être encourager plus ému si elle avait 25 ans. Mais cela ne nous empêche nullement de passer une très belle soirée.
Encore une grande réussite du Théâtre de Poche.
Très belle mise en scène avec une troupe d'acteurs bluffante même si l'acteur qui interprète le rôle de Tom (Charles Templon) et aussi celui du narrateur, pèche par un manque de naturel, en particulier, au tout début de la pièce. Il utilise trop des "trucs" d'acteur et nous prive d'une prestation plus naturelle.
C'est très bien dit, bon phrasé mais on n'est pas séduit par son jeu. En revanche, il se rattrape lorsqu'il est en conflit avec sa mère et leurs altercations sont très bien rendues. On y croit. C'est moins joué beaucoup plus crédible. Chapeau bas pour Christiana Réali, sublime en mama dépassée qui cherche à donner le change en société. Elle est géniale lorsque le galant de sa fille se présente chez elle et qu'elle lui sort le grand jeu. Tenesse Williams lui sied à merveille. Elle avait été également bluffante dans la Rose Tatoué qui s'était joué il y a peu au théâtre de l'Atelier. Je suis également convaincue par l'acteur qui interprète le galant de Laura, le très doué (Félix Beaupéron). Lui, pour le coup, a un jeu tout en touches, très naturel et nous séduit autant que peut l'être Laura. Je ne le connaissais pas mais il est vraiment très bon dans le rôle de Jim.
J'ai d'ailleurs été davantage séduite par la deuxième partie de la pièce avec l'entrée en scène de Jim que par la première. Plus étouffante. Enfin, j'ai retrouvé l'actrice Ophélia Kolb, que j'avais déjà pu apprécié dans la pièce de Chloé Lambert, la Médiation. Pièce que j'avais adorée à l'époque. Le Théâtre de Poche continue de nous régaler avec ses programmations. Pour notre plus grand plaisir.
C'est très bien dit, bon phrasé mais on n'est pas séduit par son jeu. En revanche, il se rattrape lorsqu'il est en conflit avec sa mère et leurs altercations sont très bien rendues. On y croit. C'est moins joué beaucoup plus crédible. Chapeau bas pour Christiana Réali, sublime en mama dépassée qui cherche à donner le change en société. Elle est géniale lorsque le galant de sa fille se présente chez elle et qu'elle lui sort le grand jeu. Tenesse Williams lui sied à merveille. Elle avait été également bluffante dans la Rose Tatoué qui s'était joué il y a peu au théâtre de l'Atelier. Je suis également convaincue par l'acteur qui interprète le galant de Laura, le très doué (Félix Beaupéron). Lui, pour le coup, a un jeu tout en touches, très naturel et nous séduit autant que peut l'être Laura. Je ne le connaissais pas mais il est vraiment très bon dans le rôle de Jim.
J'ai d'ailleurs été davantage séduite par la deuxième partie de la pièce avec l'entrée en scène de Jim que par la première. Plus étouffante. Enfin, j'ai retrouvé l'actrice Ophélia Kolb, que j'avais déjà pu apprécié dans la pièce de Chloé Lambert, la Médiation. Pièce que j'avais adorée à l'époque. Le Théâtre de Poche continue de nous régaler avec ses programmations. Pour notre plus grand plaisir.
Vivre son rêve, est-ce vivre sa vie ?
A cette question, Tennessee Williams apporte, avec La ménagerie de verre, une vision bien personnelle du sujet. En effet, en suivant le quotidien d’Amanda, Laura et Tom Wikfield, c’est bel et bien sa propre enfance sur laquelle l’auteur lève le voile. Une histoire émouvante qui jette le spectateur au cœur du fragile équilibre, tant financier qu’émotionnel, de cette famille. Une famille brisée par le départ d’un père dont l'ultime trace d'existence se résume à une photographie, en noir et blanc, placardée sur un pan de mur. Une famille qui ne vit plus à l’unisson. Trois êtres se croisant quotidiennement, chacun accroché à ses rêves.
Amanda, la mère, nostalgique du passé fantomatique de sa jeunesse luxueuse et mondaine. Elle refuse le présent et fait peser sur ses enfants le poids de ses espoirs. Un espoir de réussite qu’ils ne peuvent qu'accepter.
Laura, la fille, craignant le monde extérieur et rêvant un imaginaire parfait, digne d'un conte de fée Une chimère aussi fragile cependant que les petits animaux de verre dont elle fait la collection.
Tom, le fils, les pieds ancrés dans une réalité qui l’accable et qui le détruit. Il rêve d’horizons lointains, d’aventures. Il rêve de laisser ce rôle de chef de famille qu'il n'a pas voulu pour juste vivre pour lui.
Perdus dans un ailleurs, les trois se sont absentés du présent …
La ménagerie de verre est un huis-clos psychologique très fort, dont Tom, le narrateur, est le fil rouge. Sous le prisme de son regard, cette famille se dévoile. Les sentiments sont exacerbés, les colères sont violentes. Pas d’action, tout repose sur la parole. Le texte ne laisse pas indifférent. Sans action, impossible de rattraper la moindre erreur, les comédiens doivent donc être parfaits. En l’espèce, ils sont … magnifiques.
Cristiana Reali, la mère, avec un jeu toujours à fleur de peau, émouvante et triste. Ses répliques prennent aux tripes.
Ophélia Kolb incarne une Laura fragile et attachante, oscillant entre folie et raison, d’une justesse impressionnante.
Félix Beaupérin, dernier personnage à entrer en scène, donne à voir un Jim que le destin n’a pas épargné. Star du lycée à l’avenir prometteur, il a échoué et pourtant n’en paraît pas malheureux, car il a confiance en lui. Il est la touche de vie de la pièce, celui qui vient apporter un souffle nouveau dans le quotidien statique des Wikfield. Son duo avec Ophélia Kolb est particulièrement émouvant.
Enfin, je n’aurai qu’un mot pour dire ce que je pense de Charles Templon : excellent. Dès le début de la pièce, la force de son regard vous happe. Difficile de s'en détacher. Il montre une palette de jeu passant du rire à la colère en un claquement de doigt. Brillant.
Quelle leçon de théâtre nous donne ces quatre comédiens. Félicitations ! Les nombreux applaudissements qui ont félicité les prestations n’étaient pas usurpés.
Une belle histoire, de beaux talents … Que demander de plus.
A cette question, Tennessee Williams apporte, avec La ménagerie de verre, une vision bien personnelle du sujet. En effet, en suivant le quotidien d’Amanda, Laura et Tom Wikfield, c’est bel et bien sa propre enfance sur laquelle l’auteur lève le voile. Une histoire émouvante qui jette le spectateur au cœur du fragile équilibre, tant financier qu’émotionnel, de cette famille. Une famille brisée par le départ d’un père dont l'ultime trace d'existence se résume à une photographie, en noir et blanc, placardée sur un pan de mur. Une famille qui ne vit plus à l’unisson. Trois êtres se croisant quotidiennement, chacun accroché à ses rêves.
Amanda, la mère, nostalgique du passé fantomatique de sa jeunesse luxueuse et mondaine. Elle refuse le présent et fait peser sur ses enfants le poids de ses espoirs. Un espoir de réussite qu’ils ne peuvent qu'accepter.
Laura, la fille, craignant le monde extérieur et rêvant un imaginaire parfait, digne d'un conte de fée Une chimère aussi fragile cependant que les petits animaux de verre dont elle fait la collection.
Tom, le fils, les pieds ancrés dans une réalité qui l’accable et qui le détruit. Il rêve d’horizons lointains, d’aventures. Il rêve de laisser ce rôle de chef de famille qu'il n'a pas voulu pour juste vivre pour lui.
Perdus dans un ailleurs, les trois se sont absentés du présent …
La ménagerie de verre est un huis-clos psychologique très fort, dont Tom, le narrateur, est le fil rouge. Sous le prisme de son regard, cette famille se dévoile. Les sentiments sont exacerbés, les colères sont violentes. Pas d’action, tout repose sur la parole. Le texte ne laisse pas indifférent. Sans action, impossible de rattraper la moindre erreur, les comédiens doivent donc être parfaits. En l’espèce, ils sont … magnifiques.
Cristiana Reali, la mère, avec un jeu toujours à fleur de peau, émouvante et triste. Ses répliques prennent aux tripes.
Ophélia Kolb incarne une Laura fragile et attachante, oscillant entre folie et raison, d’une justesse impressionnante.
Félix Beaupérin, dernier personnage à entrer en scène, donne à voir un Jim que le destin n’a pas épargné. Star du lycée à l’avenir prometteur, il a échoué et pourtant n’en paraît pas malheureux, car il a confiance en lui. Il est la touche de vie de la pièce, celui qui vient apporter un souffle nouveau dans le quotidien statique des Wikfield. Son duo avec Ophélia Kolb est particulièrement émouvant.
Enfin, je n’aurai qu’un mot pour dire ce que je pense de Charles Templon : excellent. Dès le début de la pièce, la force de son regard vous happe. Difficile de s'en détacher. Il montre une palette de jeu passant du rire à la colère en un claquement de doigt. Brillant.
Quelle leçon de théâtre nous donne ces quatre comédiens. Félicitations ! Les nombreux applaudissements qui ont félicité les prestations n’étaient pas usurpés.
Une belle histoire, de beaux talents … Que demander de plus.
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... Ce spectacle est captivant et mémorable, avec une mise en scène délicate et précise, et une distribution très bien jouée. À voir sans aucune hésitation.
1930, les années folles, à Saint Louis aux Etats-Unis, Amanda est la mère de Tom et Laura. Seul Tom travaille dans un dépôt de chaussures, il est le seul soutien de famille, le père les ayant quittés il y a quelques années. Amanda, est une belle femme, sûre de son charme, mais toujours plongée dans un passé un peu plus glorieux lorsqu’elle était jeune fille. Sa seule préoccupation c’est Laura, elle est légèrement claudicante, pas sûre d’elle, tétanisée par la peur de se montrer et surtout étouffée par l’image de sa mère toujours éblouissante, elle ne se sent à l’aise qu’avec Tom, celui-ci rêve d’un ailleurs, d’un long voyage, partir, fuir. Amanda pense à l’avenir, Laura doit se trouver un mari !
Pressée par sa mère, Tom invite un collègue, Jim. Hâbleur, charmeur, il plait déjà beaucoup à Amanda (un peu trop), Laura en était secrètement amoureuse au lycée. Tom a « oublié » de régler la note d’électricité et c’est à la lumière romantique des bougies, que Laura et Jim, font connaissance. Jim séduit Laura qui prend vite au sérieux ses rêves et parle avec trop d’exaltation de sa « ménagerie de verre ».
Charlotte Rondelez a su recréer le climat de cette famille brisée, Cristiana Reali est la mère charmeuse et venimeuse, Ophélia Kolb est une parfaite Laura, tout en douceur, mêlant l’hystérie, retombant dans la torpeur, Charles Templon est Tom le « jumeau » de Tennesse, il est naturel et émouvant lorsqu’il évoque sa sœur, et Félix Beaupérin, le beau parleur, dépassé par la situation et se sauvant lâchement.
Pressée par sa mère, Tom invite un collègue, Jim. Hâbleur, charmeur, il plait déjà beaucoup à Amanda (un peu trop), Laura en était secrètement amoureuse au lycée. Tom a « oublié » de régler la note d’électricité et c’est à la lumière romantique des bougies, que Laura et Jim, font connaissance. Jim séduit Laura qui prend vite au sérieux ses rêves et parle avec trop d’exaltation de sa « ménagerie de verre ».
Charlotte Rondelez a su recréer le climat de cette famille brisée, Cristiana Reali est la mère charmeuse et venimeuse, Ophélia Kolb est une parfaite Laura, tout en douceur, mêlant l’hystérie, retombant dans la torpeur, Charles Templon est Tom le « jumeau » de Tennesse, il est naturel et émouvant lorsqu’il évoque sa sœur, et Félix Beaupérin, le beau parleur, dépassé par la situation et se sauvant lâchement.
Saint Louis (Etats Unis), 1930 : une famille à l'équilibre précaire nous est présentée alors que le pays est secoué par une crise économique. Le père est parti, laissant Amanda la mère seule avec deux enfants : Tom qui travaille pour faire bouillir la marmite familiale et Laura qui vit dans son monde intérieur, seuls son frère et sa mère peuvent la faire revenir dans la triste réalité.
Tennessee Williams nous livre les clés qui régissent les relations complexes au sein de cette famille en plongeant dans leur intimité. Cette pièce fut son premier succès et c'est sans doute ma préférée.
D'abord, je tiens à saluer le travail d'orfèvre de mise en scène de Charlotte Rondelez accompagnée par une ambiance musicale de Vadim Sher qui sert parfaitement les intentions de la metteuse en scène. Quelle délicatesse ! On est tout le temps en train d'osciller selon un équilibre fragile et on se demande quand cette famille va exploser.
La direction des comédiens est toute en nuance et il faut évidemment des comédiens de haute volée sachant jouer sur une large palette de sentiments avec finesse :
Cristina Reali incarne Amanda, cette mère abusive qui peut passer de la glace au feu en un instant. Je suis sous le charme et puis sa voix que j'adore....
La révélation pour moi de cette pièce, c'est Ophélia Kolb qui est donc Laura, cette jeune femme qui s'est construit un monde intérieur où la musique et les reflets de ses animaux en verre lui permettent d'oublier le monde réel. Elle n'en demeure pas moins un être humain avec des désirs et des rêves comme tout un chacun.
Il y a aussi Charles Templon qui est Tom le fils et aussi le narrateur de l'histoire qui fait preuve d'un savoir faire maitrisé tout comme Félix Beaupérin qui est Jim (le collègue de Tom, invité à diner), tous deux jouent avec un naturel désarmant ces deux jeunes gens qui veulent soit s'échapper de cette ambiance oppressante pour Tom, soit progresser dans la hierachie sociale pour Jim.
Voilà une distribution parfaite !
Je ne peux que vous encourager à aller voir cette pièce si belle.
Tennessee Williams nous livre les clés qui régissent les relations complexes au sein de cette famille en plongeant dans leur intimité. Cette pièce fut son premier succès et c'est sans doute ma préférée.
D'abord, je tiens à saluer le travail d'orfèvre de mise en scène de Charlotte Rondelez accompagnée par une ambiance musicale de Vadim Sher qui sert parfaitement les intentions de la metteuse en scène. Quelle délicatesse ! On est tout le temps en train d'osciller selon un équilibre fragile et on se demande quand cette famille va exploser.
La direction des comédiens est toute en nuance et il faut évidemment des comédiens de haute volée sachant jouer sur une large palette de sentiments avec finesse :
Cristina Reali incarne Amanda, cette mère abusive qui peut passer de la glace au feu en un instant. Je suis sous le charme et puis sa voix que j'adore....
La révélation pour moi de cette pièce, c'est Ophélia Kolb qui est donc Laura, cette jeune femme qui s'est construit un monde intérieur où la musique et les reflets de ses animaux en verre lui permettent d'oublier le monde réel. Elle n'en demeure pas moins un être humain avec des désirs et des rêves comme tout un chacun.
Il y a aussi Charles Templon qui est Tom le fils et aussi le narrateur de l'histoire qui fait preuve d'un savoir faire maitrisé tout comme Félix Beaupérin qui est Jim (le collègue de Tom, invité à diner), tous deux jouent avec un naturel désarmant ces deux jeunes gens qui veulent soit s'échapper de cette ambiance oppressante pour Tom, soit progresser dans la hierachie sociale pour Jim.
Voilà une distribution parfaite !
Je ne peux que vous encourager à aller voir cette pièce si belle.
On a tous en nous quelque chose de lui !
C'est ce qu'a bien compris Charlotte Rondelez, qui met en scène une remarquable version de cette pièce de Tenessee Williams, dans une traduction d'Isabelle Famchon.
Ce qui va se jouer sur le plateau du Poche-Montparnasse est confondant de précision, de rigueur et de vérité !
La vérité !
Tout le contraire de ce qui va animer cette famille de Saint-Louis (Missouri), dans les années 30.
Une famille monoparentale, pour reprendre un terme sociologique actuel. Le père a abandonné femme et enfants voici bien longtemps.
Depuis, c'est le règne du non-dit, du déni, de l'illusion, de la tromperie.
La vie quotidienne est un mélange de passé, de futur, mais jamais de présent : la mémoire, les rêves d'avenir, mais jamais l'instant présent.
Amanda, qui dans sa jeunesse réussissait la prouesse de réunir pas moins de dix-sept galants pour sélectionner son futur époux, Amanda nourrit l'ambition de marier sa fille Laura, infirme. Elle n'imagine pour elle que cette solution.
Son frère Tom et elle, tels des marionnettes dans les mains de leur mère qui les tient sous sa coupe grâce à des fils plus ou moins visibles, tentent de survivre comme ils peuvent.
Tom décide d'inviter Jim, l'un de ses camarades de travail, pour provoquer le destin.
Sera-ce le galant de Laura ? Parviendra-t-il à la faire se détacher de sa ménagerie de verre, sa collection de petits sujets animaliers en cristal, véritables objets transitionnels ?
La réalité et le passé vont s'entremêler pour aboutir à une bouleversante et inattendue conclusion.
Charlotte Rondelez a réuni un quatuor d'excellents comédiens.
Cette distribution est d'une telle justesse qu'elle en devient évidente.
La metteure en scène est parvenue, grâce à une direction d'acteurs délicate et précise à finement mettre en images et en mots ce texte dense et dru.
Cristiana Reali est Amanda, cette mère tyrannique en diable.
Tour à tour glaciale, effrayante, ambitieuse, possessive, aguicheuse, (nymphomane ? ), la comédienne procure au public énormément d'émotions tellement sa palette de jeu est large et étendue.
Elle provoque également bien des rires. (Dans sa robe hispanisante, elle est drôlissime !)
Les trois autres rôles sont interprétés par trois remarquables jeunes comédiens.
Ophélia Kolb est Laura. Elle parvient sans problème aucun à nous faire toucher du doigt la fragilité de son personnage, l'ambivalence de ses sentiments, tiraillée qu'elle est entre sa mère et son désir de quitter « matrimonialement » le foyer délétère.
Les ruptures de Melle Kolb sont jouissives.
Charles Templon est Tom, le frère, et Félix Beaupérin joue Jim.
Ces deux-là sont positivement excellents de précision, de naturel et de crédibilité.
Le premier est ce frère oppressé, qui fait office de narrateur, qui tente par tous les moyens lui aussi de s'évader, y compris par la prestidigitation.
Félix Beaupérin est quant à lui formidable dans un rôle difficile, qui demande beaucoup de savoir-faire et de talent. C'est en effet son personnage, qui, involontairement, va déclencher le chaos final.
Chapeau bas, Messieurs !
Il faut également noter la subtile scénographie de Jean-Miche Adam, et surtout la très belle musique de Vadim Sher, un habitué de la maison.
Ne manquez donc pas cette ménagerie de verre, qui d'ores et déjà, au bout de la troisième, est un spectacle incontournable de ce début de saison.
C'est ce qu'a bien compris Charlotte Rondelez, qui met en scène une remarquable version de cette pièce de Tenessee Williams, dans une traduction d'Isabelle Famchon.
Ce qui va se jouer sur le plateau du Poche-Montparnasse est confondant de précision, de rigueur et de vérité !
La vérité !
Tout le contraire de ce qui va animer cette famille de Saint-Louis (Missouri), dans les années 30.
Une famille monoparentale, pour reprendre un terme sociologique actuel. Le père a abandonné femme et enfants voici bien longtemps.
Depuis, c'est le règne du non-dit, du déni, de l'illusion, de la tromperie.
La vie quotidienne est un mélange de passé, de futur, mais jamais de présent : la mémoire, les rêves d'avenir, mais jamais l'instant présent.
Amanda, qui dans sa jeunesse réussissait la prouesse de réunir pas moins de dix-sept galants pour sélectionner son futur époux, Amanda nourrit l'ambition de marier sa fille Laura, infirme. Elle n'imagine pour elle que cette solution.
Son frère Tom et elle, tels des marionnettes dans les mains de leur mère qui les tient sous sa coupe grâce à des fils plus ou moins visibles, tentent de survivre comme ils peuvent.
Tom décide d'inviter Jim, l'un de ses camarades de travail, pour provoquer le destin.
Sera-ce le galant de Laura ? Parviendra-t-il à la faire se détacher de sa ménagerie de verre, sa collection de petits sujets animaliers en cristal, véritables objets transitionnels ?
La réalité et le passé vont s'entremêler pour aboutir à une bouleversante et inattendue conclusion.
Charlotte Rondelez a réuni un quatuor d'excellents comédiens.
Cette distribution est d'une telle justesse qu'elle en devient évidente.
La metteure en scène est parvenue, grâce à une direction d'acteurs délicate et précise à finement mettre en images et en mots ce texte dense et dru.
Cristiana Reali est Amanda, cette mère tyrannique en diable.
Tour à tour glaciale, effrayante, ambitieuse, possessive, aguicheuse, (nymphomane ? ), la comédienne procure au public énormément d'émotions tellement sa palette de jeu est large et étendue.
Elle provoque également bien des rires. (Dans sa robe hispanisante, elle est drôlissime !)
Les trois autres rôles sont interprétés par trois remarquables jeunes comédiens.
Ophélia Kolb est Laura. Elle parvient sans problème aucun à nous faire toucher du doigt la fragilité de son personnage, l'ambivalence de ses sentiments, tiraillée qu'elle est entre sa mère et son désir de quitter « matrimonialement » le foyer délétère.
Les ruptures de Melle Kolb sont jouissives.
Charles Templon est Tom, le frère, et Félix Beaupérin joue Jim.
Ces deux-là sont positivement excellents de précision, de naturel et de crédibilité.
Le premier est ce frère oppressé, qui fait office de narrateur, qui tente par tous les moyens lui aussi de s'évader, y compris par la prestidigitation.
Félix Beaupérin est quant à lui formidable dans un rôle difficile, qui demande beaucoup de savoir-faire et de talent. C'est en effet son personnage, qui, involontairement, va déclencher le chaos final.
Chapeau bas, Messieurs !
Il faut également noter la subtile scénographie de Jean-Miche Adam, et surtout la très belle musique de Vadim Sher, un habitué de la maison.
Ne manquez donc pas cette ménagerie de verre, qui d'ores et déjà, au bout de la troisième, est un spectacle incontournable de ce début de saison.
AH moi aussi je voulais causer de notre JOJO !! :-)
Samedi 8 septembre 2018
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