Critiques pour l'événement La Double Inconstance
De vraies longueurs au Français devant la Double Inconstance.
En quelques mots, la pièce traite d'un complot amoureux : l'amour pur et naïf que se portent Silvia et Arlequin est mis à mal par le stratagème de Flaminia, qui cherche à séparer le couple, car un couple brisé en vaut deux. Ainsi, Silvia repart avec le Prince, et Arlequin avec Flaminia. Silvia et Arlequin sont des marionnettes, entre les mains de l'experte Flaminia, du facétieux Prince, des servants, du luxe et du matériel.
La mise en scène tantôt contemporaine, tantôt classique de Anne Kessler perd le spectateur. Si Arlequin et Lisette apparaissent comme de vrais parvenus, ils contrastent avec Flaminia et Silvia, l'ensorceleuse et l'amoureuse ingénue, personnages tirés du théâtre classique. D'ailleurs cette dichotomie se retrouve dans la diction des personnages : Arlequin et Lisette récitent le texte de Marivaux de manière totalement contemporaine, avec des intonations actuelles, là ou les deux femmes se rapprochent des intonations théâtrales de l'époque. Ce double jeu est très dommage. L'inconstance peut être double, sans que la qualité de jeu des comédiens aille de paire.
Le texte de Marivaux sur l'amour, et même le double amour est également assez long. La machination de Flaminia n'est pas assez centrale. La jalousie féminine non plus, or c'est bien celle-ci qui pousse Silvia à s’enquérir du Prince, pour narguer les femmes de la Cour.
Sont cependant de bonnes surprises dans la mise en scène : le passage de comédie musicale entre Silvia et le Prince, dans un esprit kitsh totalement LALALAND, les références au cinéma avec lorsque Flaminia fume une cigarette au balcon, le faux bain du Prince, les costumes finaux, les miroirs dans lesquels les personnages se regardent constamment (époque contemporaine oblige), l'écran sur scène.
Bonne route.
En quelques mots, la pièce traite d'un complot amoureux : l'amour pur et naïf que se portent Silvia et Arlequin est mis à mal par le stratagème de Flaminia, qui cherche à séparer le couple, car un couple brisé en vaut deux. Ainsi, Silvia repart avec le Prince, et Arlequin avec Flaminia. Silvia et Arlequin sont des marionnettes, entre les mains de l'experte Flaminia, du facétieux Prince, des servants, du luxe et du matériel.
La mise en scène tantôt contemporaine, tantôt classique de Anne Kessler perd le spectateur. Si Arlequin et Lisette apparaissent comme de vrais parvenus, ils contrastent avec Flaminia et Silvia, l'ensorceleuse et l'amoureuse ingénue, personnages tirés du théâtre classique. D'ailleurs cette dichotomie se retrouve dans la diction des personnages : Arlequin et Lisette récitent le texte de Marivaux de manière totalement contemporaine, avec des intonations actuelles, là ou les deux femmes se rapprochent des intonations théâtrales de l'époque. Ce double jeu est très dommage. L'inconstance peut être double, sans que la qualité de jeu des comédiens aille de paire.
Le texte de Marivaux sur l'amour, et même le double amour est également assez long. La machination de Flaminia n'est pas assez centrale. La jalousie féminine non plus, or c'est bien celle-ci qui pousse Silvia à s’enquérir du Prince, pour narguer les femmes de la Cour.
Sont cependant de bonnes surprises dans la mise en scène : le passage de comédie musicale entre Silvia et le Prince, dans un esprit kitsh totalement LALALAND, les références au cinéma avec lorsque Flaminia fume une cigarette au balcon, le faux bain du Prince, les costumes finaux, les miroirs dans lesquels les personnages se regardent constamment (époque contemporaine oblige), l'écran sur scène.
Bonne route.
Silvia aime Arlequin qui le lui rend bien, hélas, elle est enlevée par le prince, qui demande l’aide de Flaminia, dame de sa cour, belle et connaissant les manières, pour se faire aimer de la jeune paysanne.
Au fond, celle-ci est-elle aussi sincère qu’elle le dit au début ? On apprendra par la suite, qu’Arlequin est le seul « homme honnête » qu’il y avait au village, en fait, elle l’a aimé « par défaut » !
Arlequin, lui aussi se laissera séduire par les belles dames et l’intrigante Flaminia.
Trivelin, courtisan du prince, est trop vaniteux pour se rendre compte que l’on se sert de lui aussi.
La fin de l’histoire n’est pas celle que l’on pourrait espérer pour nos amoureux, elle est lucide, cruelle aussi. Tout est bien qui finit bien...
Je n’ai pas vraiment adhéré à la mise en scène, sophistiquée, recherchée, créative, tout ce que vous voudrez, mais en dehors des excellents comédiens, il me manquait l’émotion, la chair, le naturel.
Au fond, celle-ci est-elle aussi sincère qu’elle le dit au début ? On apprendra par la suite, qu’Arlequin est le seul « homme honnête » qu’il y avait au village, en fait, elle l’a aimé « par défaut » !
Arlequin, lui aussi se laissera séduire par les belles dames et l’intrigante Flaminia.
Trivelin, courtisan du prince, est trop vaniteux pour se rendre compte que l’on se sert de lui aussi.
La fin de l’histoire n’est pas celle que l’on pourrait espérer pour nos amoureux, elle est lucide, cruelle aussi. Tout est bien qui finit bien...
Je n’ai pas vraiment adhéré à la mise en scène, sophistiquée, recherchée, créative, tout ce que vous voudrez, mais en dehors des excellents comédiens, il me manquait l’émotion, la chair, le naturel.
Un spectacle plutôt pessimiste, comme le sont tous ceux de Marivaux.
Le pitch, pour ceux qui ne connaitraient pas la pièce : Arlequin aime Sylvia qui aime Arlequin. Mais le Prince aime également Sylvia et fait enlever les deux amants. Son objectif : se faire aimer de Sylvia et faire tomber Arlequin sous les charmes de sa complice Flaminia.
A force de ténacité, le Prince parviendra à ses fins, d’où la dimension plutôt “noire” et pessimiste que j’évoque. Marivaux ne se faisait guère d’illusions sur la nature humaine ; difficile de l’en blâmer aujourd'hui...
Je suis fan de Marivaux, et cette pièce est l’une de mes préférées. Elle est servie par des comédiens toujours aussi excellents – mention spéciale à Stéphane Varupenne qui donne un petit côté viril à son Arlequin et à Florence Viala, toujours parfaite.
Je suis plus réservée sur le parti pris d’Anne Kessler : à quoi bon ce “jeu dans le jeu”? Pourquoi avoir proposé ce principe d’une répétition de la pièce de Marivaux ? Résultat : quelques longueurs, un manque de fluidité, des sources d’incompréhension.
Je suis sortie en me disant : c’est bien mais ça aurait été super si on avait assisté à la première, plutôt qu’aux préparatifs.
3 raisons d’aller découvrir « La double inconstance » à la Comédie Française :
1. Pour découvrir ou redécouvrir la langue de Marivaux, au travers de l’une des ses plus belles pièces.
2. Pour assister à une version « remix » des liaisons dangereuses.
3. Pour constater à quel point l’actuelle troupe du Français est talentueuse (je ne m’en lasse pas, ils sont tellement doués !)
Le pitch, pour ceux qui ne connaitraient pas la pièce : Arlequin aime Sylvia qui aime Arlequin. Mais le Prince aime également Sylvia et fait enlever les deux amants. Son objectif : se faire aimer de Sylvia et faire tomber Arlequin sous les charmes de sa complice Flaminia.
A force de ténacité, le Prince parviendra à ses fins, d’où la dimension plutôt “noire” et pessimiste que j’évoque. Marivaux ne se faisait guère d’illusions sur la nature humaine ; difficile de l’en blâmer aujourd'hui...
Je suis fan de Marivaux, et cette pièce est l’une de mes préférées. Elle est servie par des comédiens toujours aussi excellents – mention spéciale à Stéphane Varupenne qui donne un petit côté viril à son Arlequin et à Florence Viala, toujours parfaite.
Je suis plus réservée sur le parti pris d’Anne Kessler : à quoi bon ce “jeu dans le jeu”? Pourquoi avoir proposé ce principe d’une répétition de la pièce de Marivaux ? Résultat : quelques longueurs, un manque de fluidité, des sources d’incompréhension.
Je suis sortie en me disant : c’est bien mais ça aurait été super si on avait assisté à la première, plutôt qu’aux préparatifs.
3 raisons d’aller découvrir « La double inconstance » à la Comédie Française :
1. Pour découvrir ou redécouvrir la langue de Marivaux, au travers de l’une des ses plus belles pièces.
2. Pour assister à une version « remix » des liaisons dangereuses.
3. Pour constater à quel point l’actuelle troupe du Français est talentueuse (je ne m’en lasse pas, ils sont tellement doués !)
Je suis passé à côté. Comme toujours avec Marivaux.
Pourtant tout est là. La comédie française, une distribution exceptionnelle, une mise en scène impeccable. Mais non, je n'y arrive pas. Marivaux m'ennuie. Toujours. Je ne sais pas pourquoi je décroche comme ça.
Déjà sur "les fausses confidences" à l'Odéon, et ici encore. J'essaierai encore.
Pourtant tout est là. La comédie française, une distribution exceptionnelle, une mise en scène impeccable. Mais non, je n'y arrive pas. Marivaux m'ennuie. Toujours. Je ne sais pas pourquoi je décroche comme ça.
Déjà sur "les fausses confidences" à l'Odéon, et ici encore. J'essaierai encore.
Une repise de l'an passé, dans la mise en scène lumineuse d'Anne Kessler.
Il s'agit d'une sorte de mise en abîme théâtrale : on assiste à une répétition au Français de la pièce, qui petit à petit va prendre de l'ampleur (arrivée d'accessoires, de costumes, etc, etc.....)
Les balcons sont recréés, des toiles peintes représentent le carrefour voisin, c'est un décor magnifique.
Mais bien entendu, ce sont les acteurs qui donnent toute leur saveur à cette pièce qui sert au mieux les enjeux sociétaux de Marivaux.
Tous sont vraiment épatants, notamment (comme toujours) Stéphane Varupenne, qui donne une vraie dimension un peu rustaude à cet Arlequin, Loïc Corbery en Prince formidable.
Un petit regret : Georgia Scalliet, qui me ravirait même à lire l'annuaire inversé des entrepreneurs de pompes funèbres, a été remplacée cette saison par Jennifer Decker. (Désolé, Jennifer, je préfère Georgia...)
Et puis surtout, surtout, c'est l'occasion de revoir sur les planches de la grande maison cette immense et magnifique sociétaire honoraire qu'est Catherine Salviat, celle qui me fit aimer le théâtre dans "La Trilogie de la villégiature" mise en scène naguère par Giorgio Strehler.
Il s'agit d'une sorte de mise en abîme théâtrale : on assiste à une répétition au Français de la pièce, qui petit à petit va prendre de l'ampleur (arrivée d'accessoires, de costumes, etc, etc.....)
Les balcons sont recréés, des toiles peintes représentent le carrefour voisin, c'est un décor magnifique.
Mais bien entendu, ce sont les acteurs qui donnent toute leur saveur à cette pièce qui sert au mieux les enjeux sociétaux de Marivaux.
Tous sont vraiment épatants, notamment (comme toujours) Stéphane Varupenne, qui donne une vraie dimension un peu rustaude à cet Arlequin, Loïc Corbery en Prince formidable.
Un petit regret : Georgia Scalliet, qui me ravirait même à lire l'annuaire inversé des entrepreneurs de pompes funèbres, a été remplacée cette saison par Jennifer Decker. (Désolé, Jennifer, je préfère Georgia...)
Et puis surtout, surtout, c'est l'occasion de revoir sur les planches de la grande maison cette immense et magnifique sociétaire honoraire qu'est Catherine Salviat, celle qui me fit aimer le théâtre dans "La Trilogie de la villégiature" mise en scène naguère par Giorgio Strehler.
Une pièce intéressante, à l'écriture vive et aux situations si particulières et qui semblent en même temps bien souvent si intemporelles.
Une direction d'artistes assez juste, à l'exception notoire de Stéphane Varupenne, dont le jeu grossier et dénué de malice fait davantage penser à François L'embrouille qu'à Arlequin.
Une mise en scène intéressante, même si le parti pris d'Anne Kessler de la mise en abîme d'une répétition aurait gagné à être davantage justifié et le cas échéant mieux exploité.
Un jeu de décor et de lumière assez réussi.
Au final, l'ensemble est intéressant à voir et renouvelle l'approche de ce texte mythique, mais on se demande quand même si cela ne se fait pas au détriment du sens - tout est lissé, et l'on en oublie la violence et les intrigues qui font le sel de ce texte.
Une direction d'artistes assez juste, à l'exception notoire de Stéphane Varupenne, dont le jeu grossier et dénué de malice fait davantage penser à François L'embrouille qu'à Arlequin.
Une mise en scène intéressante, même si le parti pris d'Anne Kessler de la mise en abîme d'une répétition aurait gagné à être davantage justifié et le cas échéant mieux exploité.
Un jeu de décor et de lumière assez réussi.
Au final, l'ensemble est intéressant à voir et renouvelle l'approche de ce texte mythique, mais on se demande quand même si cela ne se fait pas au détriment du sens - tout est lissé, et l'on en oublie la violence et les intrigues qui font le sel de ce texte.
Très bonne mise en scène, qui donne du peps à un texte truculent et désuet.
Le jeu des acteurs rien à dire, on est au Français.
Deux petits reproches, d'abord l’inintérêt de faire jouer une femme dans le rôle du courtisant et le parti pris de mise en scène voulant montrer une répétition pas assez marqué pour que l'on rentre complètement dans ce choix.
Malgré tout, allez y, c'est top.
Le jeu des acteurs rien à dire, on est au Français.
Deux petits reproches, d'abord l’inintérêt de faire jouer une femme dans le rôle du courtisant et le parti pris de mise en scène voulant montrer une répétition pas assez marqué pour que l'on rentre complètement dans ce choix.
Malgré tout, allez y, c'est top.
Sylvia aime tendrement Arlequin qui l'aime aussi. Mais le Prince doit épouser une de ses sujettes et c'est sur Sylvia qu'il porte son dévolu.
La jeune paysanne refuse, arguant qu'elle n'a besoin que de l'amour de son amant et d'aucune richesse. Arlequin, lui, affirme haut et fort qu'il n'a besoin de rien si ce n'est de sa promise. Le Prince, aidé de Flavinia, décide de corrompre le jeune couple.
Une pièce certes cruelle où Marivaux épingle de façon cinglante l'aristocratie mais aussi, et, surtout, la vanité des hommes et des femmes. Mais si la pièce est cruelle, j'y aurais bien vu aussi de la légèreté, une impertinence qui m'ont manqué dans la mise en scène d'Anne Kessler.
Ici, Anne Kessler imagine une répétition de la pièce par les comédiens du Français. Les dates de répétitions sont projetées sur le miroir d'un appartement haussmannien où répètent les comédiens. Et ce sera le seul indice qu'une répétition est en cours et non une représentation. Un parti-pris trop effleuré et pas assez clairement défini, qui manque de clarté et n'apporte pas grand chose car trop peu exploité. Du coup les décors se résument à cet appartement où viendront s'ajouter quelques murs de verdure pour signifier le jardin, où trône, en fond de scène, une télé écran plat (pour rappeler que nous assistons à une répétition ?).
Nous sommes au Français et je ne peux qu'applaudir les jeux de Stéphane Varupène (impressionnant Arlequin qui se laissera progressivement séduire par la bonne chair et la belle Flaminia), Eric Genovese (manipulateur Trivelin), Florence Viala (imposante Flaminia), Loïc Corbery (le Prince). Le choix de Catherine Salviat dans le rôle d'un Seigneur me laisse dubitative (quel intérêt ?). Quant à Adeline d'Hermy, je suis partagée : j'aime énormément cette comédienne qui m'avait séduite dans Un chapeau de paille d'Italie. Bien que je n'ai pas aimé Le songe d'une nuit d"été, elle incarnait une belle Héléna, troublante et séductrice. Ici, je retrouve un peu le même personnage que dans le Songe : sa voix haut perchée, sa malice, certes, mais rien de neuf si on peut dire. Ne la cantonne-t-on pas dans des personnages trop archétypaux ?
Voilà. J'en ressors perplexe. Sans m'y être ennuyée, j'y ai manqué de sel, ou d'impertinence.
Ou d'émotion, tout simplement. Et c'est pour ça qu'on va au théâtre : pour les émotions.
La jeune paysanne refuse, arguant qu'elle n'a besoin que de l'amour de son amant et d'aucune richesse. Arlequin, lui, affirme haut et fort qu'il n'a besoin de rien si ce n'est de sa promise. Le Prince, aidé de Flavinia, décide de corrompre le jeune couple.
Une pièce certes cruelle où Marivaux épingle de façon cinglante l'aristocratie mais aussi, et, surtout, la vanité des hommes et des femmes. Mais si la pièce est cruelle, j'y aurais bien vu aussi de la légèreté, une impertinence qui m'ont manqué dans la mise en scène d'Anne Kessler.
Ici, Anne Kessler imagine une répétition de la pièce par les comédiens du Français. Les dates de répétitions sont projetées sur le miroir d'un appartement haussmannien où répètent les comédiens. Et ce sera le seul indice qu'une répétition est en cours et non une représentation. Un parti-pris trop effleuré et pas assez clairement défini, qui manque de clarté et n'apporte pas grand chose car trop peu exploité. Du coup les décors se résument à cet appartement où viendront s'ajouter quelques murs de verdure pour signifier le jardin, où trône, en fond de scène, une télé écran plat (pour rappeler que nous assistons à une répétition ?).
Nous sommes au Français et je ne peux qu'applaudir les jeux de Stéphane Varupène (impressionnant Arlequin qui se laissera progressivement séduire par la bonne chair et la belle Flaminia), Eric Genovese (manipulateur Trivelin), Florence Viala (imposante Flaminia), Loïc Corbery (le Prince). Le choix de Catherine Salviat dans le rôle d'un Seigneur me laisse dubitative (quel intérêt ?). Quant à Adeline d'Hermy, je suis partagée : j'aime énormément cette comédienne qui m'avait séduite dans Un chapeau de paille d'Italie. Bien que je n'ai pas aimé Le songe d'une nuit d"été, elle incarnait une belle Héléna, troublante et séductrice. Ici, je retrouve un peu le même personnage que dans le Songe : sa voix haut perchée, sa malice, certes, mais rien de neuf si on peut dire. Ne la cantonne-t-on pas dans des personnages trop archétypaux ?
Voilà. J'en ressors perplexe. Sans m'y être ennuyée, j'y ai manqué de sel, ou d'impertinence.
Ou d'émotion, tout simplement. Et c'est pour ça qu'on va au théâtre : pour les émotions.
Dans les Fragments d’un discours amoureux, Barthes compare l’amant abandonné au prisonnier de Dachau. Une mise en parallèle provocante mais qui souligne l’explosion sentimentale des personnages de La Double Inconstance.
Dans cette pièce étonnante, Marivaux dresse le portrait d’une jeunesse infidèle où le désapprentissage de l’amour s’incline devant l’éphémère de la passion. Anne Kessler, sociétaire du Français (qu’on voit trop peu sur le plateau), compose un bijou de mise en scène, sensible, cruel et piquant. Dans une mise en abyme (au départ un brin confuse) ayant pour cadre les locaux même de la Maison de Molière, Kessler inscrit sa version marivaudienne dans l’espace-temps d’une répétition générale où la démarche de l’acteur devenant personnage se superpose à celle de l’amoureux sûr de soi puis fléchissant sous le poids d’un monde incertain et fissuré. Percutant !
Dans cette pièce étonnante, Marivaux dresse le portrait d’une jeunesse infidèle où le désapprentissage de l’amour s’incline devant l’éphémère de la passion. Anne Kessler, sociétaire du Français (qu’on voit trop peu sur le plateau), compose un bijou de mise en scène, sensible, cruel et piquant. Dans une mise en abyme (au départ un brin confuse) ayant pour cadre les locaux même de la Maison de Molière, Kessler inscrit sa version marivaudienne dans l’espace-temps d’une répétition générale où la démarche de l’acteur devenant personnage se superpose à celle de l’amoureux sûr de soi puis fléchissant sous le poids d’un monde incertain et fissuré. Percutant !
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