Critiques pour l'événement Fausse Note
24 déc. 2019
7,5/10
19
Deux hommes se retrouvent face à leur destin et face à leur passé. Didier Caron trouve les mots juste et le ton adéquate pour faire monter en crescendo l'intensité.

Rien d'extravagant, rien de voyeur juste une réalité historique abordée avec beaucoup de justesse et d'ingéniosité. On comprend au fur et à mesure la requête de ce fameux M. Dinkel et son intention dans ce geste désespéré. Pas besoin de beaucoup d'espace pour donner vie à ce huis-clos. La mise en scène de Didier Caron et Christophe Luthringer brille par sa finesse. Une petite loge avec le nécessaire, chaises, porte-manteau, téléphone... Avec au centre de la scène, un meuble qui grâce à quelques manipulations se transforme en un coup de main. Il est à la fois le lieu où l'on se maquille/démaquille, où l'on pose les choses importantes, l'endroit où se trouve l'alcool... Il est l'objet de contrainte car pour s'enfuir ou poursuivre l'autre, on est obligé de tourner autour.

Pierre Azéma et Pierre Deny insufflent leur force, leur fougue et leur désespoir dans leurs personnages sans aucune fausse note. Ils les portent à bout de bras pour qu'à aucun moment le spectateur ne puissent se lasser ou se désintéresser. Le regard brillant de curiosité, les yeux restent dirigés vers la scène intrigués. Les artistes deviennent ces autres aux coeurs brisés. Les émotions s'amplifient sur les compositions musicales de Vladimir Petrov. Elles raisonnent dans les moments les plus dramatiques, douloureux afin de nous tenir en haleine. Impossible de rester insensible à cet ensemble si convaincant et entrainant.

Le public ne peut que se lever pour les remercier d'une telle prestation qui bouleverse autant qu'elle interroge.
27 avr. 2018
7/10
75
L’épineuse question de savoir ce que nous aurions été pendant la guerre !

L’histoire tient dans un mouchoir de poche : H. P. Miller est un chef d’orchestre renommé, fraîchement nommé à la tête de l’orchestre de Berlin. De retour dans sa loge après un mauvais concert et ne voulant pas être dérangé, H.P Miller voit pourtant arriver un étrange admirateur qui se fait petit à petit menaçant. Il finit par l’accuser d’avoir tué son père pendant la 2ème guerre mondiale à Auschwitz et vient réclamer sa vengeance.

Je découvre dans ce huis-clos difficile l’acteur Christophe Malavoy : son jeu sombre et sous tension m’a impressionnée. Quelle haine, quelle dignité et quelle détresse dans un même personnage ! Peut-on se faire justice soi-même, être victime et bourreau à la fois ? Faut-il pardonner ? Dans le rôle de l’homme meurtris se dévoile une part d’ombre des plus inquiétante.

Tom Novembre dans le rôle du chef d’orchestre campe en revanche le rôle d’un homme fortement antipathique : grognon, malpoli, orgueilleux, poltron, opportuniste, pitoyable… il n’y a chez cet individu aucun panache et pourtant l’on se pose tout de même des questions, on se prend de compassion pour son tourment et ses cicatrices du passé. Car le soldat est-il responsable des ordres qu’on lui donne ? Un homme qui aime Mozart peut-il être un monstre ?

Toutes ces problématiques m’ont fortement rappelé une autre pièce, « à tort et à raison » de Ronald Harwood dans laquelle jouait en 2015 le grand Michel Bouquet…. Un grand artiste peut-il être un monstre inhumain… Cette question-là, ce grand frisson nous le retrouvons dans ces deux pièces qui posent des questions à notre conscience !

Une intrigue forte et un moment sous tension très bien interprété !
22 févr. 2018
7,5/10
76
Pièce d'un intérêt particulier même au 21ème siècle elle semble fort malheureusement coller à notre société et notre époque.

Bien évidemment ceci n'est pas un vaudeville mais une pièce que l'on peut qualifier d'historique. Haine, lâcheté, remords, regrets, vanité.
24 janv. 2018
7/10
74
La pièce se déroule dans un décor simple et dépouillé des coulisses d’une salle de concert qui ajoute à l’intensité dramatique de l’histoire.

Christophe Malavoy est au dessus du lot dans sa remarquable interprétation du rescapé des camps d’extermination en quête de vengeance. Je trouve qu’il n’y a pas de « fausse note » bien que le dénouement ne me semble pas être à la hauteur du martyr de l’holocauste. Un sujet mainte et mainte fois abordé pourtant il y a quelque chose d’original dans la façon de le traiter.

L’auteur, Didier Caron, nous tient en haleine jusqu’à la fin de cette comédie dramatique complètement différente de sa production habituelle. Avoir pour ne pas oublier !

Allez voir la nouvelle version, elle est à vous couper le souffle.

1
Samedi 23 novembre 2019
11 déc. 2017
7/10
87
Nous avons passé une bonne soirée.

Les deux comédiens sont excellents dans leur rôle et la mise en scène permet au spectateur de vivre l'angoisse de la situation : un admirateur importune le chef d'orchestre dans sa loge après un concert : que veut il ? Pourquoi refuse-t-il de partir ?

Le dénouement est toutefois prévisible et le rythme aurait gagné à être un peu plus soutenu.
6 nov. 2017
7/10
43
Fausse Note est une pièce touchante mais sa construction est un peu classique voire prévisible.

L'histoire se façonne au fur et à mesure et on se laisse emporter par ce duo. Malgré quelques petites longueurs, c'est sympathique.
A vrai dire, c'est la double thématique qui est intéressante. L'ancrage au sein de la reconstruction des survivants des camps de la mort mais aussi le choix entre le pardon ou la vengeance.
24 oct. 2017
4/10
46
Pénible soirée !

Déjà ça commence mal avec une place exécrable d'où on ne voit rien ! Dès le début de la pièce les personnages un peu caricaturaux se mettent en place. La première moitié est poussive, peine à réellement prendre son rythme, Tom Novembre semble se demander ce qu'il fait la (et nous aussi!).

Puis l'action se met en place, avec un scénario qu'on avait peu ou prou anticipé. Responsabilité, culpabilité, mémoire, vengeance, révisez donc un peu vos classiques avant de vous risquer à voir ce spectacle académique, certes bien interprété, mais d'où l'émotion ne jaillit jamais.