Critiques pour l'événement Dom Juan
Une mise en scène et une interprétation ultra-dynamique qui sort clairement de l'ordinaire. J'ai aimé car je trouve que Dom Juan est une pièce qui se prête bien à cet exercice : la modernité, la folie et l'extravagance apportée par Jean-François Sivadier ne trahissent pas le texte original de Molière.
Nicolas Bouchaud et Vincent Guédon se complètent parfaitement en un couple Dom Juan et Sganarelle des plus convaincant.
Nicolas Bouchaud et Vincent Guédon se complètent parfaitement en un couple Dom Juan et Sganarelle des plus convaincant.
Quelle déception !
Sans doute à la hauteur de l'attente, comme souvent...
Car le trio Jean-François Sivadier, Daniel Jeanneteau et Nicolas Bouchaud m'avait émerveillée sur cette même scène de l'Odéon Théâtre de l'Europe avec leur Misanthrope ultramoderne et sensationnel.
Dans Dom Juan, on a le sentiment que Sivadier a trop voulu multiplier les "effets de style". Qu'il s'agisse des séances de karaoké (Sexuel Healing de Marvin Gaye, Les Passantes de Brassens), la pendule indiquant le nombre de fois où le mot "ciel" est prononcé, les improvisations et le jeu avec le public (Dom Juan draguant ouvertement les jeunes femmes des premiers rangs) : autant de trucs inutiles qui perdent peu à peu le spectateur.
Dommage, réellement, car la scénographie de Daniel Jeanneteau est toujours aussi admirable, métamorphosant le plateau au fil des actes.
Dommage car Nicolas Bouchaud est un Dom Juan charismatique, taquin, parfait libertin qui n'a peur de rien, joueur et jouisseur devant l'éternel. Le couple qu'il forme avec Vincent Guédon-Sganarelle fonctionne à merveille, bien mieux que celui que forment Pierrot- Stephane Butel et Charlotte-Lucie Valon (il semble que ces deux-là ne savent pas faire autrement que hurler...).
Dommage car toutes les idées de mise en scène de Sivadier ne sont pas saugrenues, certaines sont même bienvenues, astucieuses et inventives, notamment la dernière.
Dommage, vraiment dommage que cette mise en scène ait voulu séduire à tout prix, à l'image de son incorrigible héros...
Sans doute à la hauteur de l'attente, comme souvent...
Car le trio Jean-François Sivadier, Daniel Jeanneteau et Nicolas Bouchaud m'avait émerveillée sur cette même scène de l'Odéon Théâtre de l'Europe avec leur Misanthrope ultramoderne et sensationnel.
Dans Dom Juan, on a le sentiment que Sivadier a trop voulu multiplier les "effets de style". Qu'il s'agisse des séances de karaoké (Sexuel Healing de Marvin Gaye, Les Passantes de Brassens), la pendule indiquant le nombre de fois où le mot "ciel" est prononcé, les improvisations et le jeu avec le public (Dom Juan draguant ouvertement les jeunes femmes des premiers rangs) : autant de trucs inutiles qui perdent peu à peu le spectateur.
Dommage, réellement, car la scénographie de Daniel Jeanneteau est toujours aussi admirable, métamorphosant le plateau au fil des actes.
Dommage car Nicolas Bouchaud est un Dom Juan charismatique, taquin, parfait libertin qui n'a peur de rien, joueur et jouisseur devant l'éternel. Le couple qu'il forme avec Vincent Guédon-Sganarelle fonctionne à merveille, bien mieux que celui que forment Pierrot- Stephane Butel et Charlotte-Lucie Valon (il semble que ces deux-là ne savent pas faire autrement que hurler...).
Dommage car toutes les idées de mise en scène de Sivadier ne sont pas saugrenues, certaines sont même bienvenues, astucieuses et inventives, notamment la dernière.
Dommage, vraiment dommage que cette mise en scène ait voulu séduire à tout prix, à l'image de son incorrigible héros...
Super mise en scène, très moderne, rock comme il faut. J'ai mis quand même un bon bout de temps avant de comprendre ce que signifiait l'étrange compteur qui défilait tout au long de la pièce...
Il faut quand même bien s'y connaître et maîtriser le texte de Molière, pour comprendre toute cette mise en scène. C'est un peu ce que je reproche à l'Odéon : ce n'est pas accessible à tout le monde...
Il faut quand même bien s'y connaître et maîtriser le texte de Molière, pour comprendre toute cette mise en scène. C'est un peu ce que je reproche à l'Odéon : ce n'est pas accessible à tout le monde...
Intergalactique Dom Juan !
Des qualités énormes, et des défauts quoi...
Une magnifique scénographie comme on en voit rarement, c'est une délectation ! Bravo Daniel Jeanneteau ! Mais cette scénographie... est très très mal exploité (...) et une bien mauvaise utilisation de l'espace durant la pièce, alors qu'on s'attendait à un jeu avec les planètes il n'en n'est presque rien...
Toutefois, Sivadier a des très bonnes idées de mise en scène il n'y a rien de dire, les transitions entre les scènes sont superbes, et les chansons modernes donnent un côté intéressant et même moderne, et ""Les Passantes"" c'est top quoi! Et des fois ça peut rater (pour comprendre que le panneau marque le nombre de fois le mot "CIEL", faut attendre un bon moment)
Pour les acteurs, le couple Dom Juan-Sganarelle/Bouchaud-Guedon est superbe ! Après les autres comédiens sont en partis oubliables...
Grosse déception (et pas seulement personnelle mais pour les 3 personnes qui m'accompagnaient) en ce qui concerne l'acte II qui est raté, et la mort de Dom Juan qui est grossière...
On pourrait revenir sur de nombreux aspects étranges, mais Dom Juan, dans cette mise en scène de Sivadier, c'est un peu comme certains films, il va y avoir des personnes qui aimeront/adoreront dès le début et jusqu'à la fin, et d'autres seront laissés sur le côté ne comprenant pas toujours l'intérêt de ce qui leur est montré...
Peut-être à revoir pour mieux comprendre certaines subtilités...
Des qualités énormes, et des défauts quoi...
Une magnifique scénographie comme on en voit rarement, c'est une délectation ! Bravo Daniel Jeanneteau ! Mais cette scénographie... est très très mal exploité (...) et une bien mauvaise utilisation de l'espace durant la pièce, alors qu'on s'attendait à un jeu avec les planètes il n'en n'est presque rien...
Toutefois, Sivadier a des très bonnes idées de mise en scène il n'y a rien de dire, les transitions entre les scènes sont superbes, et les chansons modernes donnent un côté intéressant et même moderne, et ""Les Passantes"" c'est top quoi! Et des fois ça peut rater (pour comprendre que le panneau marque le nombre de fois le mot "CIEL", faut attendre un bon moment)
Pour les acteurs, le couple Dom Juan-Sganarelle/Bouchaud-Guedon est superbe ! Après les autres comédiens sont en partis oubliables...
Grosse déception (et pas seulement personnelle mais pour les 3 personnes qui m'accompagnaient) en ce qui concerne l'acte II qui est raté, et la mort de Dom Juan qui est grossière...
On pourrait revenir sur de nombreux aspects étranges, mais Dom Juan, dans cette mise en scène de Sivadier, c'est un peu comme certains films, il va y avoir des personnes qui aimeront/adoreront dès le début et jusqu'à la fin, et d'autres seront laissés sur le côté ne comprenant pas toujours l'intérêt de ce qui leur est montré...
Peut-être à revoir pour mieux comprendre certaines subtilités...
A l'Odéon, Dom Juan arrive par la salle et commence par séduire les spectatrices.
Oeil de velours et regard canaille, il interpelle une spectatrice, lui offre des fleurs, les lui reprend pour en offrir à celle d'à coté, redistribue le tout et apostrophe même les femmes du balcon «Êtes-vous accompagnée ? Seule ? ». Le procédé est habile : dès les premières minutes le public espère que le comédien appelle une Valérie, une Sonia, une Sarah... Conquis, donc, et vite abandonné pour une Claire ou une Fatima. Le voilà, le Dom Juan de Sivadier : volage, sans aucun scrupule, n’attendant pas de se repaître d’une femme qu’il séduit déjà la suivante. Sivadier nous livre davantage un dévoreur de chairs, un arracheur de cœurs plein de mépris pour la morale, dont l’unique religion serait le plaisir, s’il en avait une. Mais de religion on en parle moins, si ce n’est au travers de ses rhéteurs : Sganarelle, en premier lieu, fidèle valet autant que contradicteur silencieux, ou bien le père de Dom Juan, rageur effondré par l’impiété de son fils.
Ce ténébreux Dom Juan, l'homme pressé d'aimer, de posséder, peu soucieux de scandaliser, l'homme impie qui porte le blasphème en étendard et brise les coeurs en série, l'homme qui ne croit en rien ni en personne, Dom Juan est ici joué par Nicolas Bouchaud, habitué des créations de Jean-François Sivadier. Sa présence scénique est immense, il occupe, happe, avale l’espace et ses partenaires. A ses cotés surnage Vincent Guedon, formidable Sganarelle, complice par loyauté mais censeur non avoué. Dans l’ombre de ce duo parfaitement complémentaire le reste de la distribution peine à émerger : Marie Vialle est une Elvire inégale, Stephen Butel, Marc Arnaud, Lucie Valon interprètent tour à tour les autres personnages, multipliant les métamorphoses autant que les effets : on crie, on rit fort, on exagère, et on en perd le spectateur qui ne sait plus s’il assiste à un drame, une comédie, une foire ou un mélange un peu foutraque. Une direction plus claire aurait peut-être moins brouillé les pistes.
Tous évoluent dans une jolie scénographie de gris, de bleu ou d’argent : au plafond pendent planètes, étoiles, représentant ce ciel que Dom Juan ne cesse de défier. Le décor du tombeau du commandeur est également magnifique, sombre, bordé de statues voilées qui observent dans la pénombre la scène telles des spectres venus de l'au-delà. Un néon lumineux indique épisodiquement un compte à rebours : on pourrait croire que ce sont les minutes qui séparent Dom Juan du châtiment final, ce ne seraient que le nombre de fois où le mot Ciel est prononcé : effet superflu qui n’apporte pas grand-chose au spectateur, tout comme la mention « scène censurée à la création» qui clignote quand la scène du pauvre est jouée. D’autres effets de mise en scène viennent charger la pièce : l’apostrophe au public du début qui est rappelée plusieurs fois, intégrant les prénoms des spectatrices au nombre de victimes du prédateur pendant la pièce, ou cette interprétation de Sexual Healing de Marvin Gaye par Nicolas Bouchaud en peignoir, une chanson de Brassens dite par Sganarelle, ou sa nudité de Dom Juan aspergé de sceaux d’eau pendant sa feinte conversion. Nudité, chanson, néon… autant d’effets cosmétiques inutiles quand ils ne sont pas justifiés et viennent polluer l'interprétation du texte.
Vous l’aurez compris je reste partagée devant la mise en scène de Sivadier : si les comédiens sont solaires, la scénographie magnifique, et le parti-pris somme toute cohérent, trop d’effets, de tics de mise en scène viennent s’ajouter de façon inutile et surtout injustifiée. C’est dommage, car ils affectent par l’importance qui leur est donnée une vision toute en énergie décuplée, du coup plus assez captivante.
Oeil de velours et regard canaille, il interpelle une spectatrice, lui offre des fleurs, les lui reprend pour en offrir à celle d'à coté, redistribue le tout et apostrophe même les femmes du balcon «Êtes-vous accompagnée ? Seule ? ». Le procédé est habile : dès les premières minutes le public espère que le comédien appelle une Valérie, une Sonia, une Sarah... Conquis, donc, et vite abandonné pour une Claire ou une Fatima. Le voilà, le Dom Juan de Sivadier : volage, sans aucun scrupule, n’attendant pas de se repaître d’une femme qu’il séduit déjà la suivante. Sivadier nous livre davantage un dévoreur de chairs, un arracheur de cœurs plein de mépris pour la morale, dont l’unique religion serait le plaisir, s’il en avait une. Mais de religion on en parle moins, si ce n’est au travers de ses rhéteurs : Sganarelle, en premier lieu, fidèle valet autant que contradicteur silencieux, ou bien le père de Dom Juan, rageur effondré par l’impiété de son fils.
Ce ténébreux Dom Juan, l'homme pressé d'aimer, de posséder, peu soucieux de scandaliser, l'homme impie qui porte le blasphème en étendard et brise les coeurs en série, l'homme qui ne croit en rien ni en personne, Dom Juan est ici joué par Nicolas Bouchaud, habitué des créations de Jean-François Sivadier. Sa présence scénique est immense, il occupe, happe, avale l’espace et ses partenaires. A ses cotés surnage Vincent Guedon, formidable Sganarelle, complice par loyauté mais censeur non avoué. Dans l’ombre de ce duo parfaitement complémentaire le reste de la distribution peine à émerger : Marie Vialle est une Elvire inégale, Stephen Butel, Marc Arnaud, Lucie Valon interprètent tour à tour les autres personnages, multipliant les métamorphoses autant que les effets : on crie, on rit fort, on exagère, et on en perd le spectateur qui ne sait plus s’il assiste à un drame, une comédie, une foire ou un mélange un peu foutraque. Une direction plus claire aurait peut-être moins brouillé les pistes.
Tous évoluent dans une jolie scénographie de gris, de bleu ou d’argent : au plafond pendent planètes, étoiles, représentant ce ciel que Dom Juan ne cesse de défier. Le décor du tombeau du commandeur est également magnifique, sombre, bordé de statues voilées qui observent dans la pénombre la scène telles des spectres venus de l'au-delà. Un néon lumineux indique épisodiquement un compte à rebours : on pourrait croire que ce sont les minutes qui séparent Dom Juan du châtiment final, ce ne seraient que le nombre de fois où le mot Ciel est prononcé : effet superflu qui n’apporte pas grand-chose au spectateur, tout comme la mention « scène censurée à la création» qui clignote quand la scène du pauvre est jouée. D’autres effets de mise en scène viennent charger la pièce : l’apostrophe au public du début qui est rappelée plusieurs fois, intégrant les prénoms des spectatrices au nombre de victimes du prédateur pendant la pièce, ou cette interprétation de Sexual Healing de Marvin Gaye par Nicolas Bouchaud en peignoir, une chanson de Brassens dite par Sganarelle, ou sa nudité de Dom Juan aspergé de sceaux d’eau pendant sa feinte conversion. Nudité, chanson, néon… autant d’effets cosmétiques inutiles quand ils ne sont pas justifiés et viennent polluer l'interprétation du texte.
Vous l’aurez compris je reste partagée devant la mise en scène de Sivadier : si les comédiens sont solaires, la scénographie magnifique, et le parti-pris somme toute cohérent, trop d’effets, de tics de mise en scène viennent s’ajouter de façon inutile et surtout injustifiée. C’est dommage, car ils affectent par l’importance qui leur est donnée une vision toute en énergie décuplée, du coup plus assez captivante.
Ciel (11), mon Dom Juan !
C'est en effet le ciel (10) qui tient pratiquement le premier rôle de cette mise-en-scène de Jean-
François Sivadier.
Un ciel (9) au propre comme au figuré !
Un ciel (8) fait de planètes (un très beau décor, de Daniel Jeanneteau, avec un très beau jeu de
suspensions d'éléments divers que l'on doit à Alain Burkarth.)
Mais aussi le Ciel (7) du Destin.
Ce Ciel (6) qui prédestine, ce Ciel (5) qui condamne, ce Ciel (4) qui punit celui qui s'écarte du droit
chemin !
Un Ciel (3) chargé... Trop chargé !
Comme l'impression que cette mise-en-scène m'a laissée.
De très bonnes idées, pourtant, nous sont proposées.
Faire de ce Dom Juan un libre-penseur à la silhouette méphistophélique peut-être plus qu'un libertin en était une.
En faire également une sorte de freak de foire dégingandé en était une autre.
Les "karaokés" auxquels nous assistons sont également assez jouissifs : "Sexual healing" de
Marvin Gaye, repris par Nicolas Bouchaud-Dom Juan, et surtout "les passantes" interprétées par
l'excellent Vincent Guédon-Sganarelle.
Le compteur à rebours en temps réel de l'emploi du mot "Ciel" (2) était très judicieux et très malin.
Mais voilà, trop d'outrances gratuites, trop d'effets trop appuyés.
Trop !
Trop d'improvisations et de dialogues plutôt fades avec le public... (N'est pas Ostermeir qui veut...)
Trop d'emprunts plus ou moins volontaires à la dramaturgie de Thomas Jolly... (N'est pas Jolly qui
veut...)
Trop outrée, cette scène entre les paysans Charlotte (Lucie Valon) et Pierrot (Stephen Butel) : j'ai
trouvé la scène plutôt ratée... On crie, on hurle, au détriment de la compréhension.
Fallait-il faire lire à Dom Juan un extrait de "la philosophie dans le boudoir" du divin Marquis,
comme si le texte de Molière ne se suffisait pas à lui-même ?
Au final, j'ai trouvé cette production inégale, avec pourtant de vraies ambitions qui ne se traduisent
pas forcément sur le plateau.
De très bons moments mais également des instants où je me suis un peu ennuyé.
Comme ces lycéens assis près de moi, qui commençaient à chahuter, et que leur professeur a dû
rappeler à l'ordre.
C'est un signe qui ne trompe pas...
Ciel (1) !
C'est en effet le ciel (10) qui tient pratiquement le premier rôle de cette mise-en-scène de Jean-
François Sivadier.
Un ciel (9) au propre comme au figuré !
Un ciel (8) fait de planètes (un très beau décor, de Daniel Jeanneteau, avec un très beau jeu de
suspensions d'éléments divers que l'on doit à Alain Burkarth.)
Mais aussi le Ciel (7) du Destin.
Ce Ciel (6) qui prédestine, ce Ciel (5) qui condamne, ce Ciel (4) qui punit celui qui s'écarte du droit
chemin !
Un Ciel (3) chargé... Trop chargé !
Comme l'impression que cette mise-en-scène m'a laissée.
De très bonnes idées, pourtant, nous sont proposées.
Faire de ce Dom Juan un libre-penseur à la silhouette méphistophélique peut-être plus qu'un libertin en était une.
En faire également une sorte de freak de foire dégingandé en était une autre.
Les "karaokés" auxquels nous assistons sont également assez jouissifs : "Sexual healing" de
Marvin Gaye, repris par Nicolas Bouchaud-Dom Juan, et surtout "les passantes" interprétées par
l'excellent Vincent Guédon-Sganarelle.
Le compteur à rebours en temps réel de l'emploi du mot "Ciel" (2) était très judicieux et très malin.
Mais voilà, trop d'outrances gratuites, trop d'effets trop appuyés.
Trop !
Trop d'improvisations et de dialogues plutôt fades avec le public... (N'est pas Ostermeir qui veut...)
Trop d'emprunts plus ou moins volontaires à la dramaturgie de Thomas Jolly... (N'est pas Jolly qui
veut...)
Trop outrée, cette scène entre les paysans Charlotte (Lucie Valon) et Pierrot (Stephen Butel) : j'ai
trouvé la scène plutôt ratée... On crie, on hurle, au détriment de la compréhension.
Fallait-il faire lire à Dom Juan un extrait de "la philosophie dans le boudoir" du divin Marquis,
comme si le texte de Molière ne se suffisait pas à lui-même ?
Au final, j'ai trouvé cette production inégale, avec pourtant de vraies ambitions qui ne se traduisent
pas forcément sur le plateau.
De très bons moments mais également des instants où je me suis un peu ennuyé.
Comme ces lycéens assis près de moi, qui commençaient à chahuter, et que leur professeur a dû
rappeler à l'ordre.
C'est un signe qui ne trompe pas...
Ciel (1) !
Après avoir été déçu par Phèdre(s) revisitée à l'Odéon, j'appréhendais un peu mon retour dans ce théâtre particulier. Mais si vous êtes dans la même situation que moi, rassurez-vous, ce Dom Juan respecte la pièce originale, tout en apportant sa singularité (on est plus près du Tartuffe de Luc Bondy).
Cette relecture est servie par un duo Dom Juan - Sganarelle impeccable (certains seconds rôles surjouent peut être un peu pour exister) dans un bureau des curiosités presque féérique aux effets réussis et aux transitions, dans cette pièce, décousues, bien pensées. Sur le fond, cette mise en scène met davantage en valeur le Dom Juan athée que volage, ce qui rend le propos plus contemporain et accentuant l’attachement qu’on peut avoir à ce superbe anti-héros.
Cette relecture est servie par un duo Dom Juan - Sganarelle impeccable (certains seconds rôles surjouent peut être un peu pour exister) dans un bureau des curiosités presque féérique aux effets réussis et aux transitions, dans cette pièce, décousues, bien pensées. Sur le fond, cette mise en scène met davantage en valeur le Dom Juan athée que volage, ce qui rend le propos plus contemporain et accentuant l’attachement qu’on peut avoir à ce superbe anti-héros.
Dom Juan déroute : une intrigue décousue dont le fil d’Ariane se tisse par une succession de performances au centre desquelles gravite la figure mythique du libertin moliéresque. En acrobate échevelé, Jean-François Sivadier transforme l’Odéon en piste de cirque borderline avec un Nicolas Bouchaud impeccable en Maître Loyal désinvolte et cinglant.
Dom Juan, playboy ou gros beauf ? Ce séducteur invétéré multiplie les conquêtes tout en provoquant un dégoût tenace. Pourquoi ? Car il se moque absolument des conventions et sa liberté de ton excite son entourage. C’est cela qui fascine chez ce personnage, pas sa beauté. Jean-François Sivadier l’a très bien compris en proposant un bourreau des cœurs blasé et cynique. En peignoir, improvisant une reprise coquine et rauque de « Sexual Healing », Nicolas Bouchaud attise les regards.Son entrée sur scène fracassante joue la carte de l’improvisation décontractée et du détachement : le drôle d’oiseau n’hésite pas à apostropher des donzelles aux premiers rangs et à les draguer ostensiblement. C’est punchy, acéré et cocasse. On aime. Par la suite, le comédien sait se montrer plus grave tout en gardant cet air absolu de mépris léger. Marie Vialle l’accompagne admirablement en Elvire déchaînée et digne. Telle une plume goudronnée, elle virevolte sur le plateau mi-Mégère, mi-groupie.
Crooner céleste
Sivadier nous propulse dans une galaxie lointaine et si proche à la fois, celle du libertinage moral et sensuel. La scénographie céleste de Daniel Jeanneteau démultiplie les suspensions-planètes, qu’elles soient argentées ou mates. Le ciel, si moqué et si craint, devient l’acteur principal. Tempête et fumée enveloppent les corps dans un rythme tonitruant. Ce Dom Juan a du panache derrière ses allures de bazar déglingué. La scène des paysans est à mourir de rire (Lucie Valon et Stephen Butel déménagent) et Vincent Guédon incarne un Sganarelle clochard loin d’être bête et très facétieux.
Si la pièce de Molière continue de nous laisser de marbre, force est de reconnaître le dynamisme explosif de la version Sivadier, qui ne nous laisse presque aucun répit. Du show, du vrai !
Dom Juan, playboy ou gros beauf ? Ce séducteur invétéré multiplie les conquêtes tout en provoquant un dégoût tenace. Pourquoi ? Car il se moque absolument des conventions et sa liberté de ton excite son entourage. C’est cela qui fascine chez ce personnage, pas sa beauté. Jean-François Sivadier l’a très bien compris en proposant un bourreau des cœurs blasé et cynique. En peignoir, improvisant une reprise coquine et rauque de « Sexual Healing », Nicolas Bouchaud attise les regards.Son entrée sur scène fracassante joue la carte de l’improvisation décontractée et du détachement : le drôle d’oiseau n’hésite pas à apostropher des donzelles aux premiers rangs et à les draguer ostensiblement. C’est punchy, acéré et cocasse. On aime. Par la suite, le comédien sait se montrer plus grave tout en gardant cet air absolu de mépris léger. Marie Vialle l’accompagne admirablement en Elvire déchaînée et digne. Telle une plume goudronnée, elle virevolte sur le plateau mi-Mégère, mi-groupie.
Crooner céleste
Sivadier nous propulse dans une galaxie lointaine et si proche à la fois, celle du libertinage moral et sensuel. La scénographie céleste de Daniel Jeanneteau démultiplie les suspensions-planètes, qu’elles soient argentées ou mates. Le ciel, si moqué et si craint, devient l’acteur principal. Tempête et fumée enveloppent les corps dans un rythme tonitruant. Ce Dom Juan a du panache derrière ses allures de bazar déglingué. La scène des paysans est à mourir de rire (Lucie Valon et Stephen Butel déménagent) et Vincent Guédon incarne un Sganarelle clochard loin d’être bête et très facétieux.
Si la pièce de Molière continue de nous laisser de marbre, force est de reconnaître le dynamisme explosif de la version Sivadier, qui ne nous laisse presque aucun répit. Du show, du vrai !
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