Critiques pour l'événement C'était quand la dernière fois ?
29 mars 2018
7/10
76
« S’empoisonner la vie ». Voilà une expression que chacun aime employer dès que le quotidien le confronte à ses petits ou grands tracas. En général, cette locution est plutôt tournée vers soi, mais elle peut tout aussi bien s’appliquer à un couple. D’ailleurs, Sacha Guitry ne disait-il pas que le mariage c’est résoudre à deux des problèmes qu’on n’aurait pas eus tout seul ? Il semble, en ce qui concerne la pièce qui nous occupe, que Madame ait pris au pied de la lettre tant la formule de départ que celle du maître. En effet, Monsieur étant la source de ses maux, Madame supprime Monsieur. Circulez, y a rien à voir !

Enfin, si au contraire, il y a quelque chose à voir : les dernières poignées de minutes du malheureux, puisque Madame lui a annoncé, et au spectateur aussi par la même occasion, qu’il va mourir. Bien que l’humour soit très noir, la pièce ne prend pas des allures de veillée funèbre. Pour preuve, on rit. Le ton sombre des répliques tranche avec les couleurs vives du décor, qui sans être révolutionnaire est plutôt beau. Tout n’est pas drôle, certaines plaisanteries peuvent paraître convenues, mais globalement on s’amuse à regarder ce couple. Bravo pour la fin, qui grâce à une habile pirouette la rend originale et surprenante.

Le jeu des comédiens est pour beaucoup dans cette réussite. La pièce fait des mimiques, des changements de ton, des expressions orales ou corporelles un moteur de son humour. Elle ne pouvait, par conséquent, pas mieux être servie que par Virginie Hocq et Zinedine Soualem. Ces rôles, très physiques, leur conviennent parfaitement. Et en plus, eux aussi paraissent s’amuser. Une complicité qui n’est pas feinte (en témoigne le début de fou rire qui s’est déclenché entre eux sur scène lors de la représentation). Ils courent, hurlent, dansent, chantent, bougent, escaladent le décor ... Ils ne sont que deux et pourtant le spectateur a l’impression d’avoir face à lui une troupe.

Un résultat à mettre au crédit d’une mise en scène millimétrée, aussi précise qu’une horloge suisse.

« C’était quand la dernière fois » est un Boulevard qui vous fera passer une soirée drôlement machiavélique, émouvante de cynisme et à mourir … de rire.
17 mars 2018
7/10
110
Mais quelle belle idée de départ que voilà !
On a un problème, on l'élimine. Comme la poussière ou les taches sur la table.

Mise en scène au top. Les détails des décors et des accessoires.
Les idées des costumes identiques mais différents.
Les chorégraphies morbides de bastons tellement drôles.

Les comédiens qui ne vont tellement pas ensemble et du coup c'est ça qui fonctionne.
ILs sont épatants chacun dans son registre.
C'est LE couple de l'année. Même s'ils finissent par s'entretuer.
Mais que Virginie Hocq est drôle !! On le savait, mais elle l'est encore plus avec un partenaire.
Ils jouent chacun de l'autre.

Le texte et la direction d'acteurs sont incisifs, drôles, millimétrés.
Pas d'incohérence. Au final tout ça parait tout à fait normal et cohérent.

On rit. Vraiment.
26 févr. 2018
6,5/10
66
Madame (Virginie Hocq) annonce avec le sourire à Monsieur (Zinedine Soualem) lors d'un diner dans leur cuisine qu'elle vient de l'empoisonner... C'est sur que ça ne parait pas très crédible comme situation de départ et la suite des évènements ne le sera pas non plus mais on peut faire feu de tout bois si le résultat est drôle. En l'occurrence, on va rire pendant cette pièce donc tout va bien !

On rit certes, mais le début est un peu long à se lancer. Il manquait quelque chose à mon sens pour que la salle se mette à rire. Et puis d'un coup nous nous sommes mis à rire franchement. Il faut dire que ne serait ce que le contraste physique du couple entre la grande Virginie et le fin Zinedine, on a déjà envie de sourire. Les deux comédiens s'en donnent à coeur joie en se balançant des horreurs avec le sourire. Ils sont parfaits.

La mise en scène de Johanna Boyé est précise, les déplacements sont millimétrés. La comédie de boulevard remplit son rôle de nous détendre et nous faire penser à autre chose.
25 févr. 2018
8/10
53
L’idée de départ n’est pas brillante de réalisme, et l’auteur n’a pas non plus fait le choix d’un humour totalement absurde.

Malgré cet entre deux, quelques moments savoureux, et surtout un rythme soutenu, et une belle prestation d’acteurs (mention spéciale à Virginie HOCQ et à ses talents de clown) qui ne nous laissent pas une seconde de répit. Le tout nous situe nettement au-dessus des pièces de boulevard au sujet éculé.
19 févr. 2018
7,5/10
73
Une idée originale avec deux bons acteurs et surtout Virginie Hocq qui donne beaucoup de dynanisme à cette pièce.

Beaucoup de moments très drôles. Vraiment un excellent moment.
16 févr. 2018
7/10
11
Pour sa quatrième pièce, Emmanuel Robert-Espalieu nous propose un boulevard pur jus.
Un couple qui va mal et hop Madame prend une décision radicale, mais tout ne vas pas se passer comme elle l'avait prévu et loin de là.
La pièce n'a d'autre prétention que de faire rire et elle y réussit parfaitement.
J'adore Virginie Hocq, elle est ici aussi drôle que dans ses "seule en scène", une vraie tornade.
Dans un autre registre son partenaire est parfait.
Un duo de choc pour une bonne soirée
15 févr. 2018
9/10
40
Qu'elle est mystérieuse, cette alchimie qui fait que grâce à un auteur, un metteur en scène et deux comédiens, une salle entière éclate de rire pendant quatre-vingt dix minutes !
Mystérieuse, certes, mais encore faut-il savoir la provoquer, cette alchimie-là.

Et seule, la conjugaison de vrais talents permet de faire en sorte que la mayonnaise puisse prendre.
Cette pièce de Emmanuel Robert-Espalieu relève pleinement de cette mayonnaise alchimique-là.

Quelle serait donc votre réaction, vous, si votre conjoint vous annonçait qu'il ou elle vient de vous empoisonner à la digitaline ?

Voici le point de départ de cette comédie où l'humour noir règne en maître pour notre plus grand bonheur.

A partir de cette seule question, l'auteur a su porter sur le plateau des situations et des dialogues hilarants. C'est presque une sociologie drôlissime des derniers instants. Ceux de l'existence, en général, et du couple en particulier.

Ici, c'est Elle qui va décider d'occire son très peu cher et tendre. (On ne saura jamais leur prénom, et c'est tant mieux comme ça.)
Elle, c'est Virginie Hocq, et Lui, c'est Zinedine Soualem.
Mais quelle riche idée d'avoir pensé à associer ces deux-là !
Le duo fonctionne à merveille.

Melle Hocq met au service du texte son incroyable vis comica.

Quelle nature, quel tempérament comiques !
Elle est une nouvelle fois époustouflante de drôlerie et d'abattage !

Ses ruptures dans le texte, ses changements de voix, sa gestuelle, ses mimiques, sa façon de se mouvoir à certains moments, tout ceci ne peut laisser aucun spectateur de marbre.
Elle donne énormément, et finit en nage, les cheveux complètement en bataille. Je le dis comme je le pense, on ne se connaît pas du tout, elle est de la trempe de la Maillan.

A ses côtés, ou plutôt en face d'elle, il fallait quelqu'un qui soit capable d' « encaisser » le talent de Virginie Hocq, afin de lui renvoyer la balle.

Zinedine Soualem est celui là, qui ne s'en laissera pas compter en matière de rires à déclencher.
Tour à tour « petit chose » devant sa mégère pas du tout apprivoisée, puis dans la révolte, lui aussi excelle à dérider nos zygomatiques. Son « Achève-moi !» est impayable !

Les deux sont très complémentaires et forment un vrai duo de comédie.

Bien entendu, si tout ceci fonctionne, outre le talent des deux acteurs, c'est également grâce à Johanna Boyé qui met en scène.
Je l'avais laissée dans son adaptation de « La dame de chez Maxim », et j'ai retrouvé avec bonheur l'énergie feydolienne, la précision dans la direction d'acteur et la très belle gestion de tout l'espace scénique .
Ca pulse, ça bouge, ça déménage, c'est pêchu !

Avec Melle Boyé, tout est millimétré.
On délire certes, mais avec la plus grande des précisions.
Les portes ne peuvent pas claquer (et pour cause, je vous laisse découvrir...) mais nous sommes bien dans cette dynamique, avec cette mécanique infernale et inéluctable.

Par moments, c'est une véritable chorégraphie à laquelle nous assistons. (Je pense notamment à cette ineffable scène « de lit » ! ). Je défie quiconque de garder alors son sérieux !

Alors évidemment, alors que l'action se déroule, une interrogation ne tarde pas à poindre : comment tout ceci va-t-il finir ? Car c'est très difficile de terminer une comédie !
Qu'on se rassure, l'auteur a su mener à bien son entreprise avec une très jolie scène finale.

On l'aura compris, c'est une bien belle soirée qui est proposée au Tristan-Bernard. Cette comédie à l'humour efficace et sain est hilarante.
Et au passage, oui, on peut et on doit rire de la mort. Même de la mort !

Un dernier conseil, quand même : méfiez-vous des pépiniéristes avec du sang comanche dans les veines !
27 janv. 2018
8/10
22
J'ai passé un bon moment en compagnie de V. Hocq et de Z. Soualem.
Le tandem fonctionne bien, c'est très pétillant voire explosif tant l'énergie de V. Hocq est débordante.
Beaucoup de rires pour ce sujet traité de façon très originale.
25 janv. 2018
7,5/10
31
C'est quand la dernière fois ?
C’est une idée originale qu’a eu Emmanuel Robert-Espalieu de transformer le coup de l’arroseur arrosé en empoisonneuse empoisonnée. Et ça donne une sympathique comédie agréable et drôle. Virginie Hocq à l’énergie débordante s’en donne à cœur joie en virevoltant à l’excès tant elle est follement heureuse de se débarrasser de son mari. Mais tout ne va pas se passer comme elle l’avait prévu car son époux l’excellent Zinédine Soualem ne l’entend pas de cette oreille.

Dans un décor d’enfer tout est mal qui fini mal à la fin sauf pour le public qui en ressortira ravi.