Ses critiques
45 critiques
8,5/10
La première pièce de Florian Zeller "l'autre" a été créée en 2004 suivie d'onze autres soit à peu près une par an. Cet auteur qui est joué avec succès un peu partout dans le monde a donné ses deux derniers rôles au grand Robert Hirsch disparu le 16 novembre dernier. Respectivement "le père" et "avant de s'envoler".
Après "la mère", "le père", "le fils" boucle une trilogie familiale.
Depuis le divorce de ses parents, deux ans plus tôt,
Nicolas vit chez sa mère. Son père est remarié avec une jeune femme dont il a un enfant de quelques mois : Sacha.
Nicolas va mal, il ne se sent pas bien et il est en décrochage scolaire.
Il ne sait pas (ou il ne veut pas) exprimer les raisons de son mal être.
Sa mère étant dépassée par son attitude, il part vivre chez son père qui espère réussir à le recadrer et lui faire reprendre goût à la vie et à ses études.
Mais très vite Nicolas se sent de trop dans ce nouvel environnement, l'attitude de sa belle mère est parfois un peu hostile, et les tentatives de son père souvent maladroites...
Florian Zeller utilise les mêmes structures narratives que dans ses autres textes : scènes courtes, scènes imaginées par les personnages, et sur le plan scénographique des panneaux coulissants.
Si par le passé j'ai très diversement apprécié son théâtre, je me suis laissé totalement embarquer par le fils, pour son sujet, pour la façon dont il est traité et par les comédiens dirigés par Ladislas Chollat.
Anne Consigny et Yvan Attal en parents perdus et impuissants devant le désarroi de leur enfant.
Elodie Navarre en belle mère qui ne veut pas se laisser envahir. Enfin Jean-Philippe Puymartin et Raphaël Magnabosco en médecin et infirmier.
Ils sont remarquables de justesse.
Et puis il y a Rod Paradot que nous avons découvert dans le film d'Emmanuelle Bercot "La tête haute".
C'est son premier rôle au théâtre et en ado paumé, à fleur de peau, souvent au bord des larmes, il est bouleversant.
Dommage que les musiques utilisées soient trop envahissantes et surlignent un peu lourdement certaines scènes.
En dehors de cette réserve, c'est un spectacle à ne pas manquer.
Le fils est nommé 6 fois aux Molières 2018 :
Spectacle théâtre privé
Florian Zeller auteur
Rod Paradot révélation masculine
Ladislas Chollat metteur en scène théâtre privé
Yvan Attal comédien théâtre privé
Elodie Navarre second rôle théâtre privé
Après "la mère", "le père", "le fils" boucle une trilogie familiale.
Depuis le divorce de ses parents, deux ans plus tôt,
Nicolas vit chez sa mère. Son père est remarié avec une jeune femme dont il a un enfant de quelques mois : Sacha.
Nicolas va mal, il ne se sent pas bien et il est en décrochage scolaire.
Il ne sait pas (ou il ne veut pas) exprimer les raisons de son mal être.
Sa mère étant dépassée par son attitude, il part vivre chez son père qui espère réussir à le recadrer et lui faire reprendre goût à la vie et à ses études.
Mais très vite Nicolas se sent de trop dans ce nouvel environnement, l'attitude de sa belle mère est parfois un peu hostile, et les tentatives de son père souvent maladroites...
Florian Zeller utilise les mêmes structures narratives que dans ses autres textes : scènes courtes, scènes imaginées par les personnages, et sur le plan scénographique des panneaux coulissants.
Si par le passé j'ai très diversement apprécié son théâtre, je me suis laissé totalement embarquer par le fils, pour son sujet, pour la façon dont il est traité et par les comédiens dirigés par Ladislas Chollat.
Anne Consigny et Yvan Attal en parents perdus et impuissants devant le désarroi de leur enfant.
Elodie Navarre en belle mère qui ne veut pas se laisser envahir. Enfin Jean-Philippe Puymartin et Raphaël Magnabosco en médecin et infirmier.
Ils sont remarquables de justesse.
Et puis il y a Rod Paradot que nous avons découvert dans le film d'Emmanuelle Bercot "La tête haute".
C'est son premier rôle au théâtre et en ado paumé, à fleur de peau, souvent au bord des larmes, il est bouleversant.
Dommage que les musiques utilisées soient trop envahissantes et surlignent un peu lourdement certaines scènes.
En dehors de cette réserve, c'est un spectacle à ne pas manquer.
Le fils est nommé 6 fois aux Molières 2018 :
Spectacle théâtre privé
Florian Zeller auteur
Rod Paradot révélation masculine
Ladislas Chollat metteur en scène théâtre privé
Yvan Attal comédien théâtre privé
Elodie Navarre second rôle théâtre privé
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7/10
Le cirque Alfonse est né en 2005 au Québec, fondé par la famille Carabinier-Lépine et quelques amis,
avec pour vocation de perpétuer une tradition de cirque familial et itinérant.
Leur premier spectacle "la brumante" est présenté en 2006, Il sera suivi de "Timber" et du "Barbu".
C'est le dernier en date "Tabarnak" qui est présenté à Bobino jusqu'au 9 juin.
Dans un décor de chapelle, c'est à une bien curieuse cérémonie religieuse que nous assistons. Il y a un baptême, un grand vitrail qui se transformera en nacelle, mais aussi des derviches tourneurs en robes tricotées, un violoneux et des musiciens, de solides bûcherons barbus agiles et souples comme des chats, deux demoiselles, des prêches musicaux, de la danse, des chansons...
Et comme nous sommes au cirque, il y a beaucoup de numéros. Pyramides humaines, mats chinois, rollers,
une balancelle transformée en catapulte qui propulse les artistes jusque dans les cintres....
De quoi nous faire frissonner et nous laisser ébahis.
Un show flyé, où les artistes donnent leur 110%.
Un show qui fait tripper le monde,
et pis qui va faire salle comble à Bobino
Tabarnak faut y aller !
avec pour vocation de perpétuer une tradition de cirque familial et itinérant.
Leur premier spectacle "la brumante" est présenté en 2006, Il sera suivi de "Timber" et du "Barbu".
C'est le dernier en date "Tabarnak" qui est présenté à Bobino jusqu'au 9 juin.
Dans un décor de chapelle, c'est à une bien curieuse cérémonie religieuse que nous assistons. Il y a un baptême, un grand vitrail qui se transformera en nacelle, mais aussi des derviches tourneurs en robes tricotées, un violoneux et des musiciens, de solides bûcherons barbus agiles et souples comme des chats, deux demoiselles, des prêches musicaux, de la danse, des chansons...
Et comme nous sommes au cirque, il y a beaucoup de numéros. Pyramides humaines, mats chinois, rollers,
une balancelle transformée en catapulte qui propulse les artistes jusque dans les cintres....
De quoi nous faire frissonner et nous laisser ébahis.
Un show flyé, où les artistes donnent leur 110%.
Un show qui fait tripper le monde,
et pis qui va faire salle comble à Bobino
Tabarnak faut y aller !
7,5/10
Un couple attend des amis qui doivent venir dîner.
Un appel du mari annonce qu'ils seront en retard car son épouse n'est pas rentrée, et elle est injoignable.
C'est le point de départ de cette comédie.
De questions en hypothèses quant à cette mystérieuse disparition, les personnages vont être amenés à s'interroger sur eux mêmes et à se remettre en question.
Après vingt ans de mariage l'heure est venue de faire le bilan de leur relation, avec humour, vacherie, mauvaise foi et émotion.
Que voila une bonne comédie, drôle, bien écrite et sans vulgarité.
On retiendra deux moments particulièrement hilarants :
l'explication de la fiscalité au moyen d'une baguette de pain, et la différence de conception de ce que sont le Nord et le Sud pour une femme et pour un homme.
Barbara Shultz et Arié Elmaleh campent les deux personnages.
Elle est pétillante avec beaucoup d'abattage,
lui est un mari ronchon et macho plus vrai que nature.
Chacun d'entre nous pourra probablement un peu se retrouver dans l'un et (ou) l'autre.
Audrey Schebat est réalisatrice et scénariste. La perruche est sa première pièce, et elle en assure la mise en scène.
C'est un coup d'essai réussi.
Un appel du mari annonce qu'ils seront en retard car son épouse n'est pas rentrée, et elle est injoignable.
C'est le point de départ de cette comédie.
De questions en hypothèses quant à cette mystérieuse disparition, les personnages vont être amenés à s'interroger sur eux mêmes et à se remettre en question.
Après vingt ans de mariage l'heure est venue de faire le bilan de leur relation, avec humour, vacherie, mauvaise foi et émotion.
Que voila une bonne comédie, drôle, bien écrite et sans vulgarité.
On retiendra deux moments particulièrement hilarants :
l'explication de la fiscalité au moyen d'une baguette de pain, et la différence de conception de ce que sont le Nord et le Sud pour une femme et pour un homme.
Barbara Shultz et Arié Elmaleh campent les deux personnages.
Elle est pétillante avec beaucoup d'abattage,
lui est un mari ronchon et macho plus vrai que nature.
Chacun d'entre nous pourra probablement un peu se retrouver dans l'un et (ou) l'autre.
Audrey Schebat est réalisatrice et scénariste. La perruche est sa première pièce, et elle en assure la mise en scène.
C'est un coup d'essai réussi.
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8/10
Comédiens se joue au théâtre de la Huchette et nous fait vivre les derniers préparatifs du spectacle "Au diable Vauvert" qui va être joué dans une petite salle qui vient d'ouvrir.
Nous sommes en 1948... au théâtre de la Huchette.
Guy le metteur en scène et Coco sa compagne à la scène comme à la ville, attendent impatiemment Pierre le comédien qui vient de reprendre au pied levé le rôle d'un comédien défaillant, et Pierre est très en retard... Il finira par arriver et permettre aux répétitions et aux derniers réglages d'avoir lieu avant la première prévue pour le soir même.
Librement inspiré de l'opéra Paillasse de Ruggero Leoncavallo, conçu et mis en scène par Samuel Séné,
sur un livret et des paroles de Eric Chantelauze (metteur en scène de la poupée sanglante en 2016) et une musique de Raphael Bancou, le spectacle est interprété par Fabian Richard (Guy) vu dans 31, Mistinguett et Cabaret, Cyril Romoli (Pierre) il a participé à Mistinguett, 1789 et le roi lion, et Marion Preïté est Coco une une belle révélation, jolie voix et bonne comédienne. Ils sont épatants tous les trois.
Ne manquez pas d'aller voir cette sympathique mise en abyme théâtrale et musicale à qui l'on
souhaite la même réussite et le même succès que Kiki de Montparnasse & la poupée sanglante.
Entre nous je crois que c'est déjà très bien parti.
Une belle façon de célébrer le 70ème anniversaire du théâtre de la Huchette.
Nous sommes en 1948... au théâtre de la Huchette.
Guy le metteur en scène et Coco sa compagne à la scène comme à la ville, attendent impatiemment Pierre le comédien qui vient de reprendre au pied levé le rôle d'un comédien défaillant, et Pierre est très en retard... Il finira par arriver et permettre aux répétitions et aux derniers réglages d'avoir lieu avant la première prévue pour le soir même.
Librement inspiré de l'opéra Paillasse de Ruggero Leoncavallo, conçu et mis en scène par Samuel Séné,
sur un livret et des paroles de Eric Chantelauze (metteur en scène de la poupée sanglante en 2016) et une musique de Raphael Bancou, le spectacle est interprété par Fabian Richard (Guy) vu dans 31, Mistinguett et Cabaret, Cyril Romoli (Pierre) il a participé à Mistinguett, 1789 et le roi lion, et Marion Preïté est Coco une une belle révélation, jolie voix et bonne comédienne. Ils sont épatants tous les trois.
Ne manquez pas d'aller voir cette sympathique mise en abyme théâtrale et musicale à qui l'on
souhaite la même réussite et le même succès que Kiki de Montparnasse & la poupée sanglante.
Entre nous je crois que c'est déjà très bien parti.
Une belle façon de célébrer le 70ème anniversaire du théâtre de la Huchette.
8,5/10
Le jeu de l'amour et du hasard représentée pour la première fois en 1730 est une des pièces les plus connues et les plus jouées de Marivaux.
Silvia doit épouser Dorante, ils ne se connaissent pas.
En accord avec son père Monsieur Orgon, elle décide d'échanger son rôle avec sa servante Lisette afin de pouvoir découvrir son futur époux. Celui ci à la même idée, et fait le même échange sous le nom de Bourguignon avec son valet Arlequin.
C'est donc sous une fausse identité, que les quatre personnages vont évoluer au fil de la pièce, les maîtres devenant valets et vice versa sous l'oeil bienveillant de Mr Orgon père de Silvia qui est au courant de la ruse.
Jouant avec l'amour et le hasard, Lisette et Arlequin tombent amoureux, ainsi que Dorante de celle qu'il pense toujours être servante et il finira par lui révéler le stratagème.
Silvia feint alors d'être courtisée par Mario en réalité son frère pour l'éprouver au risque de le perdre.
Finalement tout rentrera dans l'ordre, chacun des protagonistes reprendra son statut Silvia épousera Dorante et Lisette Arlequin.
En entrant dans la salle, on est surpris et ébloui par l'imposant décor de Goury représentant un jardin fait de structures en bois et de plantes vertes.
C'est dans ce cadre que vont évoluer les comédiens.
Si Laure Calamy (Lisette) et Vincent Dedienne (Arlequin) tous deux épatants, se taillent la part du lion, Clotilde Hesme et Nicolas Maury respectivement Silvia et Dorante ne déméritent pas. Il faut citer aussi Alain Pralon (Mr Orgon), Cyrille Thouvenin (Mario), Arthur Gomez et 2 musiciennes en alternance Camille Gueirard ou Verene Westphal.
On est heureux de voir que la mise en scène ici est au service du texte (et pas le contraire)
Celle de Catherine Hiégel certes très classique est réussie, et les comédiens sont TOUS excellents. Si j'insiste sur tous c'est que j'ai lu ici et là des critiques virulentes sur Nicolas Maury.
Silvia dit au début de la pièce en parlant de Dorante et d'Arlequin qu'aucun n'avait l'air à sa place.
Si le jeu de Vincent Dedienne est très exubérant, celui de Nicolas Maury est toujours un peu décalé, je l'ai trouvé excellent car le personnage qu'il joue est il à l'aise dans le rôle de sont valet ?
En conclusion, un grand classique servi par une belle mise en scène et de très bons comédiens, toutes les raisons sont réunies pour y aller.
Silvia doit épouser Dorante, ils ne se connaissent pas.
En accord avec son père Monsieur Orgon, elle décide d'échanger son rôle avec sa servante Lisette afin de pouvoir découvrir son futur époux. Celui ci à la même idée, et fait le même échange sous le nom de Bourguignon avec son valet Arlequin.
C'est donc sous une fausse identité, que les quatre personnages vont évoluer au fil de la pièce, les maîtres devenant valets et vice versa sous l'oeil bienveillant de Mr Orgon père de Silvia qui est au courant de la ruse.
Jouant avec l'amour et le hasard, Lisette et Arlequin tombent amoureux, ainsi que Dorante de celle qu'il pense toujours être servante et il finira par lui révéler le stratagème.
Silvia feint alors d'être courtisée par Mario en réalité son frère pour l'éprouver au risque de le perdre.
Finalement tout rentrera dans l'ordre, chacun des protagonistes reprendra son statut Silvia épousera Dorante et Lisette Arlequin.
En entrant dans la salle, on est surpris et ébloui par l'imposant décor de Goury représentant un jardin fait de structures en bois et de plantes vertes.
C'est dans ce cadre que vont évoluer les comédiens.
Si Laure Calamy (Lisette) et Vincent Dedienne (Arlequin) tous deux épatants, se taillent la part du lion, Clotilde Hesme et Nicolas Maury respectivement Silvia et Dorante ne déméritent pas. Il faut citer aussi Alain Pralon (Mr Orgon), Cyrille Thouvenin (Mario), Arthur Gomez et 2 musiciennes en alternance Camille Gueirard ou Verene Westphal.
On est heureux de voir que la mise en scène ici est au service du texte (et pas le contraire)
Celle de Catherine Hiégel certes très classique est réussie, et les comédiens sont TOUS excellents. Si j'insiste sur tous c'est que j'ai lu ici et là des critiques virulentes sur Nicolas Maury.
Silvia dit au début de la pièce en parlant de Dorante et d'Arlequin qu'aucun n'avait l'air à sa place.
Si le jeu de Vincent Dedienne est très exubérant, celui de Nicolas Maury est toujours un peu décalé, je l'ai trouvé excellent car le personnage qu'il joue est il à l'aise dans le rôle de sont valet ?
En conclusion, un grand classique servi par une belle mise en scène et de très bons comédiens, toutes les raisons sont réunies pour y aller.
Dernière minute : spectacle annulé, Yvan Attal trop fatigué pour continuer, et comme je suis vilaine, serait-ce un caprice de star à cause des Molières...