Ses critiques
160 critiques
9,5/10
Circassien, comédien, acrobate, Yoann BOURGEOIS, qui s'est formé à l'école du Cirque Plume Yoann est un peu tout cela.
Ce mélange peu commun lui permet de créer un univers à part, d'une stupéfiante originalité et d'une intense poésie. CELUI QUI TOMBE est un spectacle indescriptible, où 6 artistes / danseurs / acrobates vont explorer toutes les possibilités d'équilibre et de déséquilibre qui leur sont offertes par un plateau mobile et en bois de 6m x 6m. L'équilibre est toujours précaire. Le déséquilibre les guette à chaque seconde, à chaque mouvement de l'un ou de l'autre, les rendant solidaires à chaque instant. Pendant un peu plus d'une heure ils vont jouer avec les contraintes physiques que leur impose la structure.
Défiant les lois de la gravité, chaque mouvement, chaque position crée un doute, une surprise, une interrogation, suscitant une réaction immédiate, une adaptation instantanée. Le plateau se fait ronde, balançoire, mur, plancher, plafond. Les possibilités semblent infinis. Les artistes doivent alors redoubler d'audace et nous font trembler devant les risques qu'ils prennent, nous laissant le souffle suspendu, Sous nos yeux naît un univers magique, poétique. Et l'émotion est là, intense, profonde.
Lorsque tombe la dernière note, le dernier corps, on reste abasourdi par la technique ahurissante de précision de ces artistes, et par la poésie du voyage qui nous a été offert. Comme un rêve éveillé dont on ne veut pas sortir et que l'on ne voudrait jamais arrêter. Un des plus beaux spectacles qu'il m'ait été donné à voir.
Et si vous l'avez manqué au Monfort rien n'est perdu : il sera au 104 en avril 2016.
Ce mélange peu commun lui permet de créer un univers à part, d'une stupéfiante originalité et d'une intense poésie. CELUI QUI TOMBE est un spectacle indescriptible, où 6 artistes / danseurs / acrobates vont explorer toutes les possibilités d'équilibre et de déséquilibre qui leur sont offertes par un plateau mobile et en bois de 6m x 6m. L'équilibre est toujours précaire. Le déséquilibre les guette à chaque seconde, à chaque mouvement de l'un ou de l'autre, les rendant solidaires à chaque instant. Pendant un peu plus d'une heure ils vont jouer avec les contraintes physiques que leur impose la structure.
Défiant les lois de la gravité, chaque mouvement, chaque position crée un doute, une surprise, une interrogation, suscitant une réaction immédiate, une adaptation instantanée. Le plateau se fait ronde, balançoire, mur, plancher, plafond. Les possibilités semblent infinis. Les artistes doivent alors redoubler d'audace et nous font trembler devant les risques qu'ils prennent, nous laissant le souffle suspendu, Sous nos yeux naît un univers magique, poétique. Et l'émotion est là, intense, profonde.
Lorsque tombe la dernière note, le dernier corps, on reste abasourdi par la technique ahurissante de précision de ces artistes, et par la poésie du voyage qui nous a été offert. Comme un rêve éveillé dont on ne veut pas sortir et que l'on ne voudrait jamais arrêter. Un des plus beaux spectacles qu'il m'ait été donné à voir.
Et si vous l'avez manqué au Monfort rien n'est perdu : il sera au 104 en avril 2016.
8/10
Il y a longtemps que j'apprécie l'écriture caustique de Michel VINAVER. Je ne pouvais donc que me précipiter au Poche en cette rentrée.
Dans LES VOISINS il nous interpelle avec sa plume acérée, ses dialogues précis et son humour acide, sur nos rapports de voisinage, et au-delà sur notre relation à l'autre, sur la qualité et la profondeur de la connaissance que nous avons de ceux qui nous sont le plus proches, du degré de confiance que l'on peut leur accorder, sur le fonctionnement des rapports humains et de la société.
Les deux protagonistes, Blason et Laheu, sont voisins depuis de nombreuses années. Depuis si longtemps que cette terrasse qu'ils partagent est devenue une pièce commune, une extension de leur leur espace, de leur vie, de leur famille. L'un a une fille, l'autre un fils. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. La vie coule plus ou moins paisiblement, avec les aléas de la vie professionnelle. Et s'ils ont de nombreux points de divergence et des manières d'appréhender la vie très différentes, Blason et Laheu n'en sont pas moins des amis fidèles. Jusqu'au jour où l'imprévisible et l'incroyable survient, remettant tout en cause. A moins que...
Dans cette fable sur le quotidien Michel VINAVER nous emporte avec malice et subtilité dans les méandres des relations humaines mises à l'épreuve de l’appât du gain et du pouvoir de l'argent.
La mise en scène très sobre de Marc PAQUIEM crée un huis-clos parfois oppressant, et met en valeur le texte et le jeu des comédiens. Patrick CATALIFO livre une prestation remarquable, toute en puissance, alternant retenue et explosion, face au jeu plus introverti de l'excellent Lionel ABELANSKI. Face à ces talents confirmés les deux jeunes comédiens Alice BERGER et Loïc MOBIHAN) font plus que tirer leur épingle du jeu et apportent un peu de candeur à une vision globalement sombre comme souvent chez VINAVER.
Si le rythme est parfois lent et si le final en laissera certains sur leur fin, LES VOISINS est une des ces pièces de grande qualité qui font le succès du POCHE MONTPARNASSE depuis sa réouverture il y a deux ans et qui font de ce lieux un de mes préférés tant on y est quasiment jamais déçu.
Dans LES VOISINS il nous interpelle avec sa plume acérée, ses dialogues précis et son humour acide, sur nos rapports de voisinage, et au-delà sur notre relation à l'autre, sur la qualité et la profondeur de la connaissance que nous avons de ceux qui nous sont le plus proches, du degré de confiance que l'on peut leur accorder, sur le fonctionnement des rapports humains et de la société.
Les deux protagonistes, Blason et Laheu, sont voisins depuis de nombreuses années. Depuis si longtemps que cette terrasse qu'ils partagent est devenue une pièce commune, une extension de leur leur espace, de leur vie, de leur famille. L'un a une fille, l'autre un fils. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. La vie coule plus ou moins paisiblement, avec les aléas de la vie professionnelle. Et s'ils ont de nombreux points de divergence et des manières d'appréhender la vie très différentes, Blason et Laheu n'en sont pas moins des amis fidèles. Jusqu'au jour où l'imprévisible et l'incroyable survient, remettant tout en cause. A moins que...
Dans cette fable sur le quotidien Michel VINAVER nous emporte avec malice et subtilité dans les méandres des relations humaines mises à l'épreuve de l’appât du gain et du pouvoir de l'argent.
La mise en scène très sobre de Marc PAQUIEM crée un huis-clos parfois oppressant, et met en valeur le texte et le jeu des comédiens. Patrick CATALIFO livre une prestation remarquable, toute en puissance, alternant retenue et explosion, face au jeu plus introverti de l'excellent Lionel ABELANSKI. Face à ces talents confirmés les deux jeunes comédiens Alice BERGER et Loïc MOBIHAN) font plus que tirer leur épingle du jeu et apportent un peu de candeur à une vision globalement sombre comme souvent chez VINAVER.
Si le rythme est parfois lent et si le final en laissera certains sur leur fin, LES VOISINS est une des ces pièces de grande qualité qui font le succès du POCHE MONTPARNASSE depuis sa réouverture il y a deux ans et qui font de ce lieux un de mes préférés tant on y est quasiment jamais déçu.
9/10
Lors de la présentation de saison 2015/2016 de l'Odéon VU DU PONT avait immédiatement retenu mon attention, par la rencontre entre un metteur en scène très en vogue, un auteur renommé et une distribution alléchante.
L'attente était donc forte et la peur d'être déçue également, d'autant plus après un début de saison en demi-teinte. Aussi dès que je suis entrée dans la salle j'ai su que je ne serai pas déçue. Rarement une pièce m'aura laissé une si forte impression. Certes il y a des imperfections dans cette adaptation du texte d'Arthur Miller.
L'histoire n'est pas transcendante : une famille d'immigrés italiens à New-York, des nouveaux migrants, une histoire d'amour, une tragédie. On y parle de notions qui sont peut-être aujourd'hui désuètes : la famille, le respect de la loi, le travail, l'honneur. On y évoque des sujets graves (le choix de l'exil, le sacrifice, l'inceste, le désir, la justice). Mais la force de la dramaturgie et de la mise en scène en font un spectacle qui ne laisse pas indifférent. Dès les premières secondes Ivo Van Hove installe le climat dramatique qui ne va pas lâcher le spectateur. Le rythme est lent, le personnages s'installent doucement. Et pourtant on est littéralement fascinés, happés par cette histoire.
Par Eddie (Charles Berling - pourtant pas toujours juste), être banal qui ne savait pas qu'il avait un destin, ce pur qui lutte contre ses démons intérieurs et que ne veut que le bonheur de sa fille adoptive. Par Catherine (lumineuse Pauline Cheviller), cette jeune fille amoureuse de la vie qui n'est qu'innocence et liberté. Par Béatrice (Caroline Proust juste et toute en retenue) qui assiste impuissante au drame naissant qui emportera sa famille entière. Par une troupe à l'unisson qui nous emporte dans une émotion intense qui culmine en une scène finale qui laisse la salle sans voix.
Bref : Une tragédie humaine, une humanité tragique, portée à son paroxysme par une mise en scène saisissante et des comédiens sublimés. Du grand, du beau théâtre.
L'attente était donc forte et la peur d'être déçue également, d'autant plus après un début de saison en demi-teinte. Aussi dès que je suis entrée dans la salle j'ai su que je ne serai pas déçue. Rarement une pièce m'aura laissé une si forte impression. Certes il y a des imperfections dans cette adaptation du texte d'Arthur Miller.
L'histoire n'est pas transcendante : une famille d'immigrés italiens à New-York, des nouveaux migrants, une histoire d'amour, une tragédie. On y parle de notions qui sont peut-être aujourd'hui désuètes : la famille, le respect de la loi, le travail, l'honneur. On y évoque des sujets graves (le choix de l'exil, le sacrifice, l'inceste, le désir, la justice). Mais la force de la dramaturgie et de la mise en scène en font un spectacle qui ne laisse pas indifférent. Dès les premières secondes Ivo Van Hove installe le climat dramatique qui ne va pas lâcher le spectateur. Le rythme est lent, le personnages s'installent doucement. Et pourtant on est littéralement fascinés, happés par cette histoire.
Par Eddie (Charles Berling - pourtant pas toujours juste), être banal qui ne savait pas qu'il avait un destin, ce pur qui lutte contre ses démons intérieurs et que ne veut que le bonheur de sa fille adoptive. Par Catherine (lumineuse Pauline Cheviller), cette jeune fille amoureuse de la vie qui n'est qu'innocence et liberté. Par Béatrice (Caroline Proust juste et toute en retenue) qui assiste impuissante au drame naissant qui emportera sa famille entière. Par une troupe à l'unisson qui nous emporte dans une émotion intense qui culmine en une scène finale qui laisse la salle sans voix.
Bref : Une tragédie humaine, une humanité tragique, portée à son paroxysme par une mise en scène saisissante et des comédiens sublimés. Du grand, du beau théâtre.
3/10
Un texte qui aurait mérité un bon dépoussiérage, une mise en scène aussi datée que le texte et une direction d'acteur faible.
Cantona, mis en avant sur l'affiche de cette pièce mise en scène par sa femme parle vite et avec un accent si prononcé qu'il est souvent inaudible. Face à lui le grand comédien qu'est Grégory GADEBOIS peine à être à la hauteur de son immense talent. Catherine SILHOL est aussi glacée que l'affiche. Ce sont les seconds rôles Serge BIAVAN et Marion MALENFANT qui s'en sortent le mieux. L'esthétisme de l'affiche et des photos des studios HARCOURT se retrouvent dans le décor.
Une grosse déception.
Cantona, mis en avant sur l'affiche de cette pièce mise en scène par sa femme parle vite et avec un accent si prononcé qu'il est souvent inaudible. Face à lui le grand comédien qu'est Grégory GADEBOIS peine à être à la hauteur de son immense talent. Catherine SILHOL est aussi glacée que l'affiche. Ce sont les seconds rôles Serge BIAVAN et Marion MALENFANT qui s'en sortent le mieux. L'esthétisme de l'affiche et des photos des studios HARCOURT se retrouvent dans le décor.
Une grosse déception.