Ses critiques
160 critiques
8,5/10
Dieu existe-t-il ? Qu'est-ce qui depuis des siècles justifie cette croyance de la part des trois grandes religions ? Et si tout cela n'était que la conséquence de la première blague juive lancée dans le désert ? Osé, original, brillant, Régis Vlachos nous entraîne dans les méandres de son esprit, entre confidences, séance de psy et magistral cours de philo. Un objet théâtral décalé qui prête à réflexion tout en faisant rire.
RÈGLEMENT DE COMPTE
C'est l'histoire d'un enfant devenu grand, d'un quadra qui n'a pas encore coupé le cordon, d'un homme qui remet en cause les enseignements reçus d'une mère possessive et d'un père absent. C'est une séance de psy qui amène confidences et réflexions sur la spiritualité. C'est Dieu qu'il enterre dans une démonstration brillante. C'est aussi le deuil d'un père, d'une sœur, d'un premier amour, d'une mère rêvée. C'est un cours de philo comme on en voudrait tous les jours, avec un prof qui manie les concepts avec humour et n'utilise pas la langue de bois. C'est un cours sur les religions qui dérape. C'est un cri de colère. C'est un éloge de l'ouverture des esprits par la connaissance. C'est un combat contre l'ignorance, celle qui est fondement des croyances, celle sur laquelle certains prennent appui pour soumettre les autres. C'est la victoire de la conscience éclairée.
APRES CHARLIE
Régis VLACHOS a écrit ce texte après Charlie. Alors que nous avons connu Bruxelles, le 13 novembre, Istanbul, Bagdad, Nice, et trop d'autres événements tragiques, il crie sa colère, comme un signal d'alarme. Ce petit garçon qui a grandi baigné dans la culture et les croyances judéo-chrétiennes a un jour cessé de croire. Il nous interpelle sur notre relation à la religion, à ces croyances ancestrales si profondément ancrées dans nos vies, que l'on soit chrétien, juif ou musulman.
Une écriture précise, vive, incisive, parfois cassante, souvent irrévérencieuse, toujours teintée d'humour et de sensibilité. Un ton décalé qui bouscule, fait rire, provoque l'émotion. Un texte dense, intense, ponctué par les interventions de Charlotte ZOTTO, à la guitare, portant la croix ou figure fantomatique de la sœur perdue qui veille sur son frère. Des apparitions qui, comme celles de l'écran télé sur lequel apparaît Michel Sardou, qui sont comme des bols d'air, des ponctuations qui permettent de reprendre notre respiration avant de replonger la tête dans l'aquarium et d'éclater de rire.
La mise en scène de Franck GERVAIS est à la fois rythmée et sobre. Quelques accessoires qui apparaissent parfois par magie, des marionnettes prophètes, des billes, deux malles, une télévision, un aquarium, un drap, une serviette. Des tableaux qui se succèdent avec rapidité. Ainsi les très justes apparitions de Charlotte ZOTTO, subtile jusque dans les dernières paroles lors du salut. Et une bande sonore des plus surprenantes, entre révolte punk et atmosphère surannée d'une église ou vintage d'un intérieur de la classe moyenne.
Pour en savoir plus:
Ce texte écrit en hommage à Charlie Hebdo a été primé au Concours Léopold Belland en avril 2015 au théâtre Tristan Bernard à Paris. D'abord en solo il est recréé en duo en juin 2016. Succès du Off 2016. L'auteur a précédemment écrit PARTISANS, une tragi-comédie sur la Résistance, et LITTLE BOY qu'il interprète avec Christophe ALEVEQUE, questionnant la notion de culpabilité vis à vis de la bombe atomique. Il a également connu le succès avec l'adaptation de LA VIE DE GALILÉE d'après Bertolt Brecht.
En bref : un objet théâtral étonnant que ce DIEU EST MORT. Régis VLACHOS nous emporte avec finesse dans les méandres de l'âme d'un quadra en crise filiale et spirituelle. Une écriture qui ose. C'est brillant et désopilant et émouvant. Du rire intelligent : suffisamment rare pour ne pas s'en priver.
RÈGLEMENT DE COMPTE
C'est l'histoire d'un enfant devenu grand, d'un quadra qui n'a pas encore coupé le cordon, d'un homme qui remet en cause les enseignements reçus d'une mère possessive et d'un père absent. C'est une séance de psy qui amène confidences et réflexions sur la spiritualité. C'est Dieu qu'il enterre dans une démonstration brillante. C'est aussi le deuil d'un père, d'une sœur, d'un premier amour, d'une mère rêvée. C'est un cours de philo comme on en voudrait tous les jours, avec un prof qui manie les concepts avec humour et n'utilise pas la langue de bois. C'est un cours sur les religions qui dérape. C'est un cri de colère. C'est un éloge de l'ouverture des esprits par la connaissance. C'est un combat contre l'ignorance, celle qui est fondement des croyances, celle sur laquelle certains prennent appui pour soumettre les autres. C'est la victoire de la conscience éclairée.
APRES CHARLIE
Régis VLACHOS a écrit ce texte après Charlie. Alors que nous avons connu Bruxelles, le 13 novembre, Istanbul, Bagdad, Nice, et trop d'autres événements tragiques, il crie sa colère, comme un signal d'alarme. Ce petit garçon qui a grandi baigné dans la culture et les croyances judéo-chrétiennes a un jour cessé de croire. Il nous interpelle sur notre relation à la religion, à ces croyances ancestrales si profondément ancrées dans nos vies, que l'on soit chrétien, juif ou musulman.
Une écriture précise, vive, incisive, parfois cassante, souvent irrévérencieuse, toujours teintée d'humour et de sensibilité. Un ton décalé qui bouscule, fait rire, provoque l'émotion. Un texte dense, intense, ponctué par les interventions de Charlotte ZOTTO, à la guitare, portant la croix ou figure fantomatique de la sœur perdue qui veille sur son frère. Des apparitions qui, comme celles de l'écran télé sur lequel apparaît Michel Sardou, qui sont comme des bols d'air, des ponctuations qui permettent de reprendre notre respiration avant de replonger la tête dans l'aquarium et d'éclater de rire.
La mise en scène de Franck GERVAIS est à la fois rythmée et sobre. Quelques accessoires qui apparaissent parfois par magie, des marionnettes prophètes, des billes, deux malles, une télévision, un aquarium, un drap, une serviette. Des tableaux qui se succèdent avec rapidité. Ainsi les très justes apparitions de Charlotte ZOTTO, subtile jusque dans les dernières paroles lors du salut. Et une bande sonore des plus surprenantes, entre révolte punk et atmosphère surannée d'une église ou vintage d'un intérieur de la classe moyenne.
Pour en savoir plus:
Ce texte écrit en hommage à Charlie Hebdo a été primé au Concours Léopold Belland en avril 2015 au théâtre Tristan Bernard à Paris. D'abord en solo il est recréé en duo en juin 2016. Succès du Off 2016. L'auteur a précédemment écrit PARTISANS, une tragi-comédie sur la Résistance, et LITTLE BOY qu'il interprète avec Christophe ALEVEQUE, questionnant la notion de culpabilité vis à vis de la bombe atomique. Il a également connu le succès avec l'adaptation de LA VIE DE GALILÉE d'après Bertolt Brecht.
En bref : un objet théâtral étonnant que ce DIEU EST MORT. Régis VLACHOS nous emporte avec finesse dans les méandres de l'âme d'un quadra en crise filiale et spirituelle. Une écriture qui ose. C'est brillant et désopilant et émouvant. Du rire intelligent : suffisamment rare pour ne pas s'en priver.
7,5/10
Florence Bernstein est avocate. Cette nuit-là elle a réussi à convaincre Simon de ne pas rester allongé sur les rails. Il est désemparé alors qu'il la suit chez elle. Dans cet appartement très chic, tout de noir et d'argent, où elle lui offre du champagne et du caviar il est comme perdu. Elle est élégante, calme, sereine. Il a froid, il ne cesse de le répéter. Il est replié sur lui-même, nerveux, instable. Elle semble savoir quelque chose qu'il ignore. Le temps semble suspendu. Ils ont quelques heures pour échanger sur leur vie, leur passé, et pourquoi pas sur leur avenir. Jusqu'à ce qu'ils se trouvent un point commun : la ville portuaire de Stavanger en Norvège. Une coïncidence ?
STAVANGER est une pièce d'ambiance. Le décor, la lumière, la musique, les sons : tout concours à instaurer une atmosphère froide, feutrée, troublante, un peu fantasmagorique. Un projecteur dans un angle diffuse sa lumière vive sur une diagonale formée par une froide table de bar et un fauteuil accueillant. Florence, tout de noir vêtue, est tantôt bienveillante, tantôt inquisitrice. Elle se dérobe dès que les questions de Simon la dérangent. Un regard, un mouvement des sourcils, un plissement des lèvres : le jeu de Silvia ROUX est d'une sensibilité, d'une justesse et d'une précision extraordinaires, faisant passer des messages et des émotions par des petits riens que la précision de la lumière permet de révéler.
UNE DIRECTION D'ACTEUR REMARQUABLE
Face au mélange de chaud et froid de Florence Simon est perdu, désarçonné, tendu, vulnérable. Les questions de l'avocate, rouée à l'art de faire parler, le ramènent à son passé, à la mort de sa mère. Petit à petit Florence le pousse à revivre son enfance, à exprimer ses frustrations, ses colères, à revenir aux racines des ruptures familiales successives. Elle qui a eu un parcours en apparence plus paisible, saura-t-elle l'amener sur la voie de la réconciliation ? Tout aussi juste que sa partenaire Thomas LEMPIRE incarne un Simon fragile, constamment en équilibre, à la limite de la folie.
La mise en scène de Quentin DEFALT rend parfaitement l'esprit de ce que voulait l'auteur Olivier SOURISSE : mettre une voix sur des non-dits. "Avec Stavanger j'ai voulu trouver la clé qui permet de modifier le cours d'une vie. A travers le prisme d'un secret de famille, on aborde l'enfance, ce qu'elle a été, ce qu'elle aurait dû être". Le texte est limpide et fin. L'intrigue est construite avec intelligence, ménageant des rebondissements, jusqu'au final très émouvant.
Il faut saluer le travail d'Olivier OUDIOU pour la mise en lumière et de Ludovic CHAMPAGNE pour l'ambiance sonore qui donnent à STAVANGER une très belle qualité esthétique.
En bref : Première pièce d'Olivier SOURISSE, STAVANGER se révèle être une très bonne surprise. L'écriture est fine, la direction d'acteur remarquable, l'interprétation subtile. Une réussite.
STAVANGER est une pièce d'ambiance. Le décor, la lumière, la musique, les sons : tout concours à instaurer une atmosphère froide, feutrée, troublante, un peu fantasmagorique. Un projecteur dans un angle diffuse sa lumière vive sur une diagonale formée par une froide table de bar et un fauteuil accueillant. Florence, tout de noir vêtue, est tantôt bienveillante, tantôt inquisitrice. Elle se dérobe dès que les questions de Simon la dérangent. Un regard, un mouvement des sourcils, un plissement des lèvres : le jeu de Silvia ROUX est d'une sensibilité, d'une justesse et d'une précision extraordinaires, faisant passer des messages et des émotions par des petits riens que la précision de la lumière permet de révéler.
UNE DIRECTION D'ACTEUR REMARQUABLE
Face au mélange de chaud et froid de Florence Simon est perdu, désarçonné, tendu, vulnérable. Les questions de l'avocate, rouée à l'art de faire parler, le ramènent à son passé, à la mort de sa mère. Petit à petit Florence le pousse à revivre son enfance, à exprimer ses frustrations, ses colères, à revenir aux racines des ruptures familiales successives. Elle qui a eu un parcours en apparence plus paisible, saura-t-elle l'amener sur la voie de la réconciliation ? Tout aussi juste que sa partenaire Thomas LEMPIRE incarne un Simon fragile, constamment en équilibre, à la limite de la folie.
La mise en scène de Quentin DEFALT rend parfaitement l'esprit de ce que voulait l'auteur Olivier SOURISSE : mettre une voix sur des non-dits. "Avec Stavanger j'ai voulu trouver la clé qui permet de modifier le cours d'une vie. A travers le prisme d'un secret de famille, on aborde l'enfance, ce qu'elle a été, ce qu'elle aurait dû être". Le texte est limpide et fin. L'intrigue est construite avec intelligence, ménageant des rebondissements, jusqu'au final très émouvant.
Il faut saluer le travail d'Olivier OUDIOU pour la mise en lumière et de Ludovic CHAMPAGNE pour l'ambiance sonore qui donnent à STAVANGER une très belle qualité esthétique.
En bref : Première pièce d'Olivier SOURISSE, STAVANGER se révèle être une très bonne surprise. L'écriture est fine, la direction d'acteur remarquable, l'interprétation subtile. Une réussite.
9/10
Ils sont 4. Comédiens et metteur en scène. Réunis pour une répétition d'un spectacle qui pourrait être l'aboutissement de 20 ans de travail en commun. Mais l'une d'entre eux prend la parole. Sans que rien ne semble l'avoir annoncé elle fait part de sa décision de quitter le groupe, "La Structure" qu'ils ont ont créé ensemble, lorsqu'ils étaient jeunes. Dès lors le groupe explose, chacun livrant à tour de rôle son ressenti.
Après "CLOTURE DE L'AMOUR" qui explorait la rupture au sein du couple Pascal RAMBERT met en scène la rupture au sein d'un groupe. Construit sur le même principe le spectacle est une succession de quatre monologues. C'est Audrey BONNET qui ouvre le tir. Parce que Denis échangé un regard avec Emmanuelle, par ce que ce regard laisse paraître de l'intimité entre les deux, Audrey décide de rompre le lien qui les lie tous les quatre. Parce que ce regard est l'expression d'une trahison. Parce qu'il remet en cause tout ce qui faisait leur unité. Parce qu'il réduit à néant les souvenirs de ce voyage sur les traces de Staline qui est à l'origine du travail qu'ils s’apprêtent à finir, cette pièce qui parle de désir de changer le monde. Parce que ce regard sonne le glas des espoirs et des rêves qu'ils avaient fait ensemble lorsqu'ils étaient jeune et révoltés. Parce que ce regard fait le constat de leur échec commun. Parce que ce regard plus qu'un prétexte est l'étincelle qui fait voler en éclat le vernis qui s'est craquelé au fil des années et laisse exploser les non-dits et les frustrations retenus pendant toutes ses années.
DENSITE DU TEXTE
Pascal RAMBERT parle d'un univers qu'il connait très bien, celui du théâtre, Et de fait la pièce s'adresse à un public que l'on pourrait qualifier d'averti, pas à un public populaire. La scénographie de Daniel JANNETEAU situe la scène dans un lieu des plus inconfortables pour une troupe de théâtre : un gymnase, avec ses lignes droites au sol, celles qui limitent et fixent les règles des déplacements des joueurs, comme en opposition avec l'éclatement des codes de "La Structure" et du groupe, avec sa lumière crue qui inonde les quatre personnages dont les pensées jusqu'aux plus intimes sont mises à jour sous l'impulsion d'Audrey. Mais si RAMBERT s'appuie sur le théâtre et ses références, il les fait parler de la vie. Audrey lance le débat (car il me semble que cela reste un débat même si les quatre ne se répondent pas directement en utilisant la forme classique et simple du dialogue). Elle les interpelle sur le sens de ce qu'ils font, de ce qu'ils sont, tout comme elle interpelle Denis sur le sens de la mise en scène de cette biographie de Staline qu'il a prétendument écrite et du récit lui-même. Emmanuelle rebondit sur le registre du désir, de l'amour, répondant à l'esprit par le charnel. Denis dissèque le rôle de l'écrivain, le vide et Stan clos le débat par un constat d'échec d'une génération qui passe le flambeau à la suivante.
De ce texte d'une grande densité, comme c'était déjà le cas dans "La clôture de l'amour", émane des interrogations. Le rythme du phrasé si particulier, ses ruptures (pour moi un peu trop accentuées chez Audrey BONNET et beaucoup plus fluides bien que clairement présentes chez ses trois partenaires), ses répétitions pour mieux insister sur le propos, tout marque l'empreinte de RAMBERT (qui m'a parfois donner l'impression de tourner en rond notamment sur la question de la rupture dans le domaine du couple). Lorsque le dernier mot, le dernier cri, le dernier appel de Stan s'est envolé, il nous laisse sinon chamboulé tout au moins loin d'être indifférent.
Et c'est peut-être dans ce dernier appel que je trouve la limite qui m'empêchera de mettre 5 étoiles à cet article. Le quatrième monologue a pour moi sonné à part. S'il répond aux trois autres en partie il part dans des envolées qui m'ont été dissonantes. Pourquoi ce groupe qui est loin d'être à la fin de sa vie baisse-t-il les bras si facilement. Ils font un constat d'échec de leur expérience sur 20 ans. Mais leur vie se limite-t-elle à ces 20 ans ? Qu'est-ce qui les empêche de continuer le combat sous une autre forme, seul ou avec de nouveaux partenaires ? Pourquoi invectiver si énergiquement une jeunesse à laquelle il veut transmettre la torche du combat ? J'aurai aimé avoir le ressenti des lycéens qui étaient présents dans le public ce soir-là. Il m'a manqué le moment, le lien entre la démarche isolée de ce groupe et la manière dont il s'inscrit dans l'histoire universelle. Peut-être le trouverai-je en relisant le texte.
LA FORCE DE LA GESTUELLE
Qu'ils soient debout, couchés, parlant ou muets, il y a dans la mise en scène une force du geste. Car le théâtre de RAMBERT ne s'exprime pas que par les mots mais aussi par le silence des corps. Les quatre comédiens sont imprégnés de leur texte. Leur émotion est palpable. Dans leurs silences. Dans leur écoute. Dans leurs regards. Les corps expriment parfois encore plus clairement que le mot, par ses mouvements, par les déplacements sur des rythmes variés. Souvent au théâtre le spectateur est tenté de concentrer son regard sur celui qui parle. Ce serait une erreur dans le théâtre de RAMBERT tant il met à contribution toute les capacités de ce dernier à refléter consciemment ou pas les élancement de l'esprit. Est-ce pour cela que l'auteur / metteur en scène à choisi de clore la pièce par l'intervention d'une gymnaste, avec son élégance, ses rubans, son ballon, son cerceau, ses massues. "La jeune gymnaste entrera et un peu de beauté retombera enfin sur le monde" dit Stan. Tout comme je n'avais pas été convaincue par l'apparition de la chorale dans la Cloture, je n'ai pas perçu toute la subtilité de cet intermède.
Si Audrey BONNET et Sanislas NORDEY se connaissent parfaitement et maîtrisent complètement les codes du théâtre de RAMBERT, le passage du duo au quatuor est parfaitement réussi. Emmanuelle BEART apporte toute sa sensualité pour parler du désir. Denis PODALYDES apparaît comme la caution sérieuse, droite pour ne pas dire rigide du groupe. La symbiose s'est faite. L'échange, la communion sont là.
En Bref : un spectacle qui s'adresse aux amateurs de théâtre contemporain, qui ouvre la porte sur de nombreuses réflexions, secouant acteurs et spectateurs, ne laissant pas indifférent. Un spectacle d'un abord difficile mais qui enrichit. Quatres comédiens remarquables.
Après "CLOTURE DE L'AMOUR" qui explorait la rupture au sein du couple Pascal RAMBERT met en scène la rupture au sein d'un groupe. Construit sur le même principe le spectacle est une succession de quatre monologues. C'est Audrey BONNET qui ouvre le tir. Parce que Denis échangé un regard avec Emmanuelle, par ce que ce regard laisse paraître de l'intimité entre les deux, Audrey décide de rompre le lien qui les lie tous les quatre. Parce que ce regard est l'expression d'une trahison. Parce qu'il remet en cause tout ce qui faisait leur unité. Parce qu'il réduit à néant les souvenirs de ce voyage sur les traces de Staline qui est à l'origine du travail qu'ils s’apprêtent à finir, cette pièce qui parle de désir de changer le monde. Parce que ce regard sonne le glas des espoirs et des rêves qu'ils avaient fait ensemble lorsqu'ils étaient jeune et révoltés. Parce que ce regard fait le constat de leur échec commun. Parce que ce regard plus qu'un prétexte est l'étincelle qui fait voler en éclat le vernis qui s'est craquelé au fil des années et laisse exploser les non-dits et les frustrations retenus pendant toutes ses années.
DENSITE DU TEXTE
Pascal RAMBERT parle d'un univers qu'il connait très bien, celui du théâtre, Et de fait la pièce s'adresse à un public que l'on pourrait qualifier d'averti, pas à un public populaire. La scénographie de Daniel JANNETEAU situe la scène dans un lieu des plus inconfortables pour une troupe de théâtre : un gymnase, avec ses lignes droites au sol, celles qui limitent et fixent les règles des déplacements des joueurs, comme en opposition avec l'éclatement des codes de "La Structure" et du groupe, avec sa lumière crue qui inonde les quatre personnages dont les pensées jusqu'aux plus intimes sont mises à jour sous l'impulsion d'Audrey. Mais si RAMBERT s'appuie sur le théâtre et ses références, il les fait parler de la vie. Audrey lance le débat (car il me semble que cela reste un débat même si les quatre ne se répondent pas directement en utilisant la forme classique et simple du dialogue). Elle les interpelle sur le sens de ce qu'ils font, de ce qu'ils sont, tout comme elle interpelle Denis sur le sens de la mise en scène de cette biographie de Staline qu'il a prétendument écrite et du récit lui-même. Emmanuelle rebondit sur le registre du désir, de l'amour, répondant à l'esprit par le charnel. Denis dissèque le rôle de l'écrivain, le vide et Stan clos le débat par un constat d'échec d'une génération qui passe le flambeau à la suivante.
De ce texte d'une grande densité, comme c'était déjà le cas dans "La clôture de l'amour", émane des interrogations. Le rythme du phrasé si particulier, ses ruptures (pour moi un peu trop accentuées chez Audrey BONNET et beaucoup plus fluides bien que clairement présentes chez ses trois partenaires), ses répétitions pour mieux insister sur le propos, tout marque l'empreinte de RAMBERT (qui m'a parfois donner l'impression de tourner en rond notamment sur la question de la rupture dans le domaine du couple). Lorsque le dernier mot, le dernier cri, le dernier appel de Stan s'est envolé, il nous laisse sinon chamboulé tout au moins loin d'être indifférent.
Et c'est peut-être dans ce dernier appel que je trouve la limite qui m'empêchera de mettre 5 étoiles à cet article. Le quatrième monologue a pour moi sonné à part. S'il répond aux trois autres en partie il part dans des envolées qui m'ont été dissonantes. Pourquoi ce groupe qui est loin d'être à la fin de sa vie baisse-t-il les bras si facilement. Ils font un constat d'échec de leur expérience sur 20 ans. Mais leur vie se limite-t-elle à ces 20 ans ? Qu'est-ce qui les empêche de continuer le combat sous une autre forme, seul ou avec de nouveaux partenaires ? Pourquoi invectiver si énergiquement une jeunesse à laquelle il veut transmettre la torche du combat ? J'aurai aimé avoir le ressenti des lycéens qui étaient présents dans le public ce soir-là. Il m'a manqué le moment, le lien entre la démarche isolée de ce groupe et la manière dont il s'inscrit dans l'histoire universelle. Peut-être le trouverai-je en relisant le texte.
LA FORCE DE LA GESTUELLE
Qu'ils soient debout, couchés, parlant ou muets, il y a dans la mise en scène une force du geste. Car le théâtre de RAMBERT ne s'exprime pas que par les mots mais aussi par le silence des corps. Les quatre comédiens sont imprégnés de leur texte. Leur émotion est palpable. Dans leurs silences. Dans leur écoute. Dans leurs regards. Les corps expriment parfois encore plus clairement que le mot, par ses mouvements, par les déplacements sur des rythmes variés. Souvent au théâtre le spectateur est tenté de concentrer son regard sur celui qui parle. Ce serait une erreur dans le théâtre de RAMBERT tant il met à contribution toute les capacités de ce dernier à refléter consciemment ou pas les élancement de l'esprit. Est-ce pour cela que l'auteur / metteur en scène à choisi de clore la pièce par l'intervention d'une gymnaste, avec son élégance, ses rubans, son ballon, son cerceau, ses massues. "La jeune gymnaste entrera et un peu de beauté retombera enfin sur le monde" dit Stan. Tout comme je n'avais pas été convaincue par l'apparition de la chorale dans la Cloture, je n'ai pas perçu toute la subtilité de cet intermède.
Si Audrey BONNET et Sanislas NORDEY se connaissent parfaitement et maîtrisent complètement les codes du théâtre de RAMBERT, le passage du duo au quatuor est parfaitement réussi. Emmanuelle BEART apporte toute sa sensualité pour parler du désir. Denis PODALYDES apparaît comme la caution sérieuse, droite pour ne pas dire rigide du groupe. La symbiose s'est faite. L'échange, la communion sont là.
En Bref : un spectacle qui s'adresse aux amateurs de théâtre contemporain, qui ouvre la porte sur de nombreuses réflexions, secouant acteurs et spectateurs, ne laissant pas indifférent. Un spectacle d'un abord difficile mais qui enrichit. Quatres comédiens remarquables.
6/10
En 1915, au soir de la 1ère utilisation de gaz chlorés, une violente dispute éclate entre Fritz et Clara HABER. Les deux conjoints sont tous les deux chimistes, allemands et juifs convertis au christianisme. Cet échange met en lumière leurs multiples désaccords sur la religion, la science et la vie, jusqu'à la tragédie. Ce dialogue imaginé par l'auteur entre les deux personnages qui ont réellement existé il y a 100 ans, pose en filigrane des questions toujours d'actualité : peut-on faire de la science une religion ? La science remet-elle en cause l'idée même de dieu ? Qu'est-ce que la vérité scientifique ? Un scientifique peut-il s'affranchir de toute considération morale ? Le progrès scientifique est-il toujours un progrès pour l'humanité ? (Source : leslarrons.com)
SUCCÈS DU FESTIVAL OFF 2013
Programmé dans le Festival Off Avignon 2013 au théâtre LA LUNA, j'avais inscrit cette pièce dans ma sélection mais n'avait pu aller la voir. La critique et les échos du public étant favorables, comme j'avais pu le constater sur les panneaux du Village du Off, j'étais heureuse que sa programmation au Poche Montparnasse m'offre la possibilité de juger par moi-même.
Mais au-delà de l'influence de la critique c'est le sujet qui m'a tout d'abord attiré dans ma sélection faite avant le début du Off. Je dois malheureusement dire que je suis sortie un peu déçue. Il y avait matière à une joute de haut vol sur des thématiques abordées : le rôle de la science et du progrès dans le bien être de l’humanité et de l'individu, l'éthique du scientifique, le rapport que la science peut entretenir avec la religion. Pendant une grande partie de la pièce il y a un vrai équilibre entre les arguments et contre-arguments mis en avant par Fritz et par Clara. Mais à un moment le personnage de Clara tombe dans le pathétique et le soufflé retombe.
L'OPPOSITION DE DEUX POINTS DE VUE INCOMPATIBLES
Fritz HABER a reçu le prix Nobel de Chimie en 1918 pour ses travaux sur la synthèse de l'ammoniac, travaux d'une importance primordiale pour la fabrication des engrais mais aussi des explosifs. Grace à ses découvertes l'arrivée d'engrais azotés bons marché a permis d'éviter une catastrophe malthusienne (source wikipédia). Ses recherches sur les pesticides permirent aussi la mise au point du procédé permettant la fabrication industrielle du Zyklon B, le produit qui sera utilisé dans les chambres à gaz.
Description de cette image, également commentée ci-aprèsCe que Clara reprochait à Fritz HABER n'était pas seulement la nature des ses travaux, qu'elle jugeait criminels et contraires à l'éthique scientifique, mais également toute l'étendue de son implication au sein de l'armée. Mue par des principes humanitaires Clara HABER avait néanmoins toute légitimité pour juger de la qualité scientifique des travaux de son mari. Elle fut en effet la première femme diplômée d'un doctorat de chimie de l'université de Breslau. Les conventions de la société la cantonnèrent à un rôle subalterne aux côtés de son mari.
Fritz HABER avait changé son nom, le germanisant pour mieux intégrer la société scientifique allemande. Il estimait qu'en temps de guerre le scientifique se met au service de la défense des intérêts suprêmes de son pays. Les points de divergences étaient nombreux entre eux deux. Le couple avait été unis par le même amour de la sciences. Face à l'obstination de Fritz il semble que Clara ait baissé les bras. On sait peu de choses de sa vie, et son suicide quelques jours après la première utilisation du gaz sur le front reste sujet à interprétation. Le lendemain de la mort de sa femme Fritz HABER reparti sur le front pour faire de nouveaux essais et améliorer l'impact de son arme chimique, laissant son fils de 13 ans se débrouiller avec seul l'enterrement de sa mère morte dans ses bras.
UNE BANALE SCÈNE DE MÉNAGE
Si ces divergences d'opinion sont bien montrées dans la pièce de Claude COHEN, le parti pris quand au motif du suicide de Clara nuit au propos, de mon point de vue. La folie de Clara arrive d'une manière brutale et sans cohérence. En mettant en avant la jalousie de Clara vis-à-vis de la jeune assistante et d'une éventuelle aventure entre cette jeune femme (présente lors du dîner qui vient de se terminer) et Fritz, l'auteur fait perdre toute crédibilité au discours de Clara. Elle tombe alors dans le cliché de l'épouse bafouée au point que je me suis demandée si sa colère du début, qui lance le débat, est motivé par la responsabilité de Fritz dans l'utilisation par les militaires de ses découvertes scientifiques ou parce qu'elle n'a pas supporté la présence de cette rivale à sa table. Je précise que ce sentiments et cette déception était partagés par les deux personnes qui m'accompagnaient. Certes Fritz épousa ensuite cette femme, mais la manière dont l'auteur l'a introduit dans la pièce et le jeu d'Isabelle ANDREANI à ce moment mettent à mon sens trop l'accent sur ce fait occultant tout ce qui faisait le vrai combat de Clara HABER d'après ce que j'ai pu lire après avoir vu la pièce. Ce combat justifie que plusieurs prix scientifiques prestigieux portent aujourd'hui le nom de Clara HABER.
C'est d'autant plus décevant qu'il y a par ailleurs de nombreuses raisons pour justifier des bonnes critiques reçues par cette pièce. Le décor restitue à merveille l'intérieur d'un appartement des années 1930. L'espace de la petite salle du Poche Monparnasse est optimisé et la mise en lumière crée l'ambiance intimiste nécessaire tout en mettant un juste degré de dramatisation à des moments clés. La mise en scène reste sobre. Le jeu de Xavier LEMAIRE est équilibré avec juste ce qu'il faut de machisme, de force mais aussi de doute lorsque les arguments de Clara sont sur le point de le déstabiliser. Il s'est glissé avec réussite dans la peau de ce personnage qui est décrit comme un homme imposant par sa stature et son intelligence, mais aussi comme un chercheur sans scrupule, animé d'une ambition démesurée qui ne semble avoir jamais eut aucun remords sur son action et faisait preuve d'une certaine absence d'humanité. Par contre le jeu d'Isabelle ANDREANI s'il est très juste sur la première partie de la pièce, glisse parfois dans le surjoué et le pathétique ce qui m'a fait perdre au final l'élan de sympathie que j'avais pour le personnage de Clara.
Bien que n'ayant pas (encore) revu "Les palmes de M. Schultz" (actuellement à l'affiche au Théâtre Michel et dont je garde un souvenir peut-être enjolivé par le temps qui est passé), je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec le couple Pierre et Marie Curie.
En conclusion, Je m'attendais à voir un débat de haut niveau entre deux scientifiques. L'orientation pris par la pièce dans la dernière demi-heure (environ) m'a laissé avec la sensation finale d'avoir assisté à une scène de ménage presque banale au sein d'un couple qui a pourtant changé l'avenir de l'homme.
Dommage !
En Bref : Une légère déception pour ce qui reste une belle mise en lumière d'un grand débat sur la place de la science et des scientifiques dans l'Histoire
(Vu au Poche Montparnasse)
SUCCÈS DU FESTIVAL OFF 2013
Programmé dans le Festival Off Avignon 2013 au théâtre LA LUNA, j'avais inscrit cette pièce dans ma sélection mais n'avait pu aller la voir. La critique et les échos du public étant favorables, comme j'avais pu le constater sur les panneaux du Village du Off, j'étais heureuse que sa programmation au Poche Montparnasse m'offre la possibilité de juger par moi-même.
Mais au-delà de l'influence de la critique c'est le sujet qui m'a tout d'abord attiré dans ma sélection faite avant le début du Off. Je dois malheureusement dire que je suis sortie un peu déçue. Il y avait matière à une joute de haut vol sur des thématiques abordées : le rôle de la science et du progrès dans le bien être de l’humanité et de l'individu, l'éthique du scientifique, le rapport que la science peut entretenir avec la religion. Pendant une grande partie de la pièce il y a un vrai équilibre entre les arguments et contre-arguments mis en avant par Fritz et par Clara. Mais à un moment le personnage de Clara tombe dans le pathétique et le soufflé retombe.
L'OPPOSITION DE DEUX POINTS DE VUE INCOMPATIBLES
Fritz HABER a reçu le prix Nobel de Chimie en 1918 pour ses travaux sur la synthèse de l'ammoniac, travaux d'une importance primordiale pour la fabrication des engrais mais aussi des explosifs. Grace à ses découvertes l'arrivée d'engrais azotés bons marché a permis d'éviter une catastrophe malthusienne (source wikipédia). Ses recherches sur les pesticides permirent aussi la mise au point du procédé permettant la fabrication industrielle du Zyklon B, le produit qui sera utilisé dans les chambres à gaz.
Description de cette image, également commentée ci-aprèsCe que Clara reprochait à Fritz HABER n'était pas seulement la nature des ses travaux, qu'elle jugeait criminels et contraires à l'éthique scientifique, mais également toute l'étendue de son implication au sein de l'armée. Mue par des principes humanitaires Clara HABER avait néanmoins toute légitimité pour juger de la qualité scientifique des travaux de son mari. Elle fut en effet la première femme diplômée d'un doctorat de chimie de l'université de Breslau. Les conventions de la société la cantonnèrent à un rôle subalterne aux côtés de son mari.
Fritz HABER avait changé son nom, le germanisant pour mieux intégrer la société scientifique allemande. Il estimait qu'en temps de guerre le scientifique se met au service de la défense des intérêts suprêmes de son pays. Les points de divergences étaient nombreux entre eux deux. Le couple avait été unis par le même amour de la sciences. Face à l'obstination de Fritz il semble que Clara ait baissé les bras. On sait peu de choses de sa vie, et son suicide quelques jours après la première utilisation du gaz sur le front reste sujet à interprétation. Le lendemain de la mort de sa femme Fritz HABER reparti sur le front pour faire de nouveaux essais et améliorer l'impact de son arme chimique, laissant son fils de 13 ans se débrouiller avec seul l'enterrement de sa mère morte dans ses bras.
UNE BANALE SCÈNE DE MÉNAGE
Si ces divergences d'opinion sont bien montrées dans la pièce de Claude COHEN, le parti pris quand au motif du suicide de Clara nuit au propos, de mon point de vue. La folie de Clara arrive d'une manière brutale et sans cohérence. En mettant en avant la jalousie de Clara vis-à-vis de la jeune assistante et d'une éventuelle aventure entre cette jeune femme (présente lors du dîner qui vient de se terminer) et Fritz, l'auteur fait perdre toute crédibilité au discours de Clara. Elle tombe alors dans le cliché de l'épouse bafouée au point que je me suis demandée si sa colère du début, qui lance le débat, est motivé par la responsabilité de Fritz dans l'utilisation par les militaires de ses découvertes scientifiques ou parce qu'elle n'a pas supporté la présence de cette rivale à sa table. Je précise que ce sentiments et cette déception était partagés par les deux personnes qui m'accompagnaient. Certes Fritz épousa ensuite cette femme, mais la manière dont l'auteur l'a introduit dans la pièce et le jeu d'Isabelle ANDREANI à ce moment mettent à mon sens trop l'accent sur ce fait occultant tout ce qui faisait le vrai combat de Clara HABER d'après ce que j'ai pu lire après avoir vu la pièce. Ce combat justifie que plusieurs prix scientifiques prestigieux portent aujourd'hui le nom de Clara HABER.
C'est d'autant plus décevant qu'il y a par ailleurs de nombreuses raisons pour justifier des bonnes critiques reçues par cette pièce. Le décor restitue à merveille l'intérieur d'un appartement des années 1930. L'espace de la petite salle du Poche Monparnasse est optimisé et la mise en lumière crée l'ambiance intimiste nécessaire tout en mettant un juste degré de dramatisation à des moments clés. La mise en scène reste sobre. Le jeu de Xavier LEMAIRE est équilibré avec juste ce qu'il faut de machisme, de force mais aussi de doute lorsque les arguments de Clara sont sur le point de le déstabiliser. Il s'est glissé avec réussite dans la peau de ce personnage qui est décrit comme un homme imposant par sa stature et son intelligence, mais aussi comme un chercheur sans scrupule, animé d'une ambition démesurée qui ne semble avoir jamais eut aucun remords sur son action et faisait preuve d'une certaine absence d'humanité. Par contre le jeu d'Isabelle ANDREANI s'il est très juste sur la première partie de la pièce, glisse parfois dans le surjoué et le pathétique ce qui m'a fait perdre au final l'élan de sympathie que j'avais pour le personnage de Clara.
Bien que n'ayant pas (encore) revu "Les palmes de M. Schultz" (actuellement à l'affiche au Théâtre Michel et dont je garde un souvenir peut-être enjolivé par le temps qui est passé), je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec le couple Pierre et Marie Curie.
En conclusion, Je m'attendais à voir un débat de haut niveau entre deux scientifiques. L'orientation pris par la pièce dans la dernière demi-heure (environ) m'a laissé avec la sensation finale d'avoir assisté à une scène de ménage presque banale au sein d'un couple qui a pourtant changé l'avenir de l'homme.
Dommage !
En Bref : Une légère déception pour ce qui reste une belle mise en lumière d'un grand débat sur la place de la science et des scientifiques dans l'Histoire
(Vu au Poche Montparnasse)
9/10
MAGIQUE
Le spectacle s'ouvre sur des lumières flottant sur la scène, dans une lumière aux accents de soleil rougeoyant dans la nuit. Un groupe de danseurs entre en marchant au ralenti, comme en apesanteur, au rythme d'une musique à la fois lancinante et intimiste. La magie opère dès les premières minutes.
Les corps se séparent, prennent des rythmes différents, accélèrent, ralentissent, se désarticulent. Soudain des bulles s'élèvent des loupiotes regroupées en fond de scène. Le solo qui suit va ancrer le spectacle dans ce qui en fait sa magie fascinante : jouant avec les projections numériques mouvantes en blanc sur fond noir, les danseurs s'amusent de cette alliance entre danse et technologies. Tempête de neige, pluie, bosses et gouffres : le travail de la compagnie Adrien M / Claire B crée un univers mouvant, hypnotique, d'une grande esthétique, qui nous emporte et nous transporte dans une autre dimension.
Grâce à un travail fait d'ombres et de lumières savamment étudié, jouant le contraste entre les costumes colorés des danseurs et le noir et blancs des points projetées, PIXEL réussit la fusion entre danse, cirque et arts numériques. Un univers moderne, poétique, où tout est mouvement, grâce, agilité et légèreté.
La symbiose est totale. Les projections de points lumineux, au sol ou sur le mur de fond de scène, n'enferment pas la danse. Elles créent de nouveaux cadres, de nouveaux espaces, de nouveaux défis, de nouvelles synergies. Danse et technique visuelle influent l'une sur l'autre sans que l'on puisse dire laquelle s'impose à l'autre.
Si les chorégraphies de Mourad MERZOUKI combinent hip-hop et breakdance, les arts du cirque sont conviés à cette fête des yeux (roue, contorsionniste, rollers). Les effets visuels imaginés par Adien MONDOT et Claire BARDAINNE, et dont un tiers du spectacle est réalisé en direct depuis la cabine technique, se combinent à merveille avec la technique des danseurs de la compagnie Käfig, les créations lumière de Yoann TIVOLI et l'univers musical de Armand AMAR.
Créé en 2014 PIXEL fait salle comble partout où il passe. Près de 200 représentations à son actif dans plus de 100 villes. Une féerie. Ne le manquez pas si vous avez la chance qu'il soit programmé près de chez vous, et surtout réservez bien en avance.
En bref : avec PIXEL Mourad Merzouki réussi le mélange parfait entre danse et arts numériques, et nous offre un spectacle magique et onirique. Tels des enfants on reste bouche bée devant une telle féerie.
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