- Avignon
- Théâtre des Barriques
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Dieu est mort

7,6/10
67%
- Théâtre des Barriques
- 8, rue Ledru Rollin
- 84000 Avignon
Itinéraire
Billets de 10,00 à 15,00 €
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Après Charlie, après le 13 novembre, il fallait pour le théâtre un cri, un rire ; ou plutôt une colère traversée d'un immense éclat de rire.
Alors c'est une genèse qui foire, des souvenirs d'enfants poétiques et décalés, des règlements de compte à l' "Éternel", un cours de philo qui dégénère...
L'adresse directe à Dieu du nouveau prophète post-Charlie et 13 novembre !
Il y a du rire, beaucoup ; de la danse, un peu ; de la métaphysique, bien sûr !
De la musique, une vidéo jouissive, des marionnettes de prophètes, un aquarium, des lumières éclatantes et obscures...
Mitterrand, Sardou, la Bretagne... Marseille...
C'est un cri, un rire, une poésie touchante parfois, un verbe qui ne se prend pas au sérieux.
Toutes les critiques
Un texte écrit en réaction à l'attentat à Charlie Hebdo qui a été récompensé au Concours Léopold Bellan en avril 2015. Il a été modifié pour intégrer de nouveaux propos et sa binôme de spectacle. Les mots assez forts poussent à la réflexion.
Régis Vlachos a fait le choix de ne pas pousser à la provocation. Il parle de son personnage petit garçon devenu adulte avec ses peines et ses petits espoirs. Comment expliquer le décès de sa jeune soeur? Comment justifier les guerres dans le monde ? Pour montrer l'ancrage dans la réalité, on ne s'étonne pas de trouver des références à François Mitterrand, à des chansons de Michel Sardou, le texte de Nietzsche ou des citations Woody Allen. Charlotte Zotto apparaît à la fois comme un fantôme et une compagne de scène un peu naïve. Elle apporte une douceur et une énergie plus positive. Ensemble, ils incitent à se poser des questions, à apprendre, lire, échanger et ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui peut se vendre au nom d'une divinité.
Une prise de conscience espérée grâce à l'humour et la dérision.
Régis Vlachos a fait le choix de ne pas pousser à la provocation. Il parle de son personnage petit garçon devenu adulte avec ses peines et ses petits espoirs. Comment expliquer le décès de sa jeune soeur? Comment justifier les guerres dans le monde ? Pour montrer l'ancrage dans la réalité, on ne s'étonne pas de trouver des références à François Mitterrand, à des chansons de Michel Sardou, le texte de Nietzsche ou des citations Woody Allen. Charlotte Zotto apparaît à la fois comme un fantôme et une compagne de scène un peu naïve. Elle apporte une douceur et une énergie plus positive. Ensemble, ils incitent à se poser des questions, à apprendre, lire, échanger et ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui peut se vendre au nom d'une divinité.
Une prise de conscience espérée grâce à l'humour et la dérision.
Dieu fait recette. Outre son CV (une comédie très réussie, créée au Théâtre actuel et dont je rendrai compte prochainement) voilà que Régis Vlachos nous rappelle à l'instar de Nieztsche que Dieu est mort et qu'accessoirement il ne se sent pas très bien non plus, paraphrasant ainsi une citation de Woody Allen.
Ce spectacle là ne date pas d'hier. Le texte écrit en hommage à Charlie Hebdo a été primé au Concours Léopold Bellan en Avril 2015 au théâtre Tristan Bernard à Paris. D’abord en solo, le spectacle est recréé en duo en juin 2016 aux Feux de la Rampe et a été un des succès du Festival Off Avignon 2016. Il s'est ensuite posé à Essaion, à la Contrescarpe et au Point Virgule. Il est pour la troisième année en Avignon. Seulement voilà, je ne l'avais pas encore vu.
Régis Vlachos est agrégé de philosophie. Autant dire qu'il en connait un rayon sur la dialectique ... sur les croyances et les fondements des religions, toutes !
Sous couvert de faire rire, il nous fait réfléchir à propos de l’idée de Dieu. A commencer par le déroulé d'une pensée absurde : à quoi pouvait-il s'occuper avant de créer la terre ? Jouait-il avec le vide ? Il faut voir le comédien mimer le vieillard ...
Plus sérieusement il nous raconte comment il s'y prend pour assurer l'enseignement de toutes les religions dans son établissement du 93. Le pari est difficile tant auprès des élèves, que face au proviseur qui ne partage pas la même vision de la fameuse liberté pédagogique. Bon prince, notre homme se plie au gage du pari perdu et portera un nez de clown.
Le duo qu'il a construit avec sa partenaire, Charlotte Zotto, est ponctué de beaux intermèdes musicaux qui insufflent de la poésie entre deux moments débordants d'énergie. L'idée de choisir de gratter une guitare électrique comme une acoustique est particulièrement réussie. Elle a une très jolie voix, et on a envie de chanter avec elle Comme on se lasse faire !
Les attentats sont en toile de fond quand l'artiste invoque tous les morts au nom de Dieu en haranguant une peluche censée le représenter, selon lui un pingouin, mais j'y ai vu un manchot, et un jeu de mots signifiant combien l'oeuvre n'est pas accomplie.
Il ne peut s'empêcher de re-visiter les miracles, et c'est un poisson rouge qui lui sert d'accessoire, provoquant la désapprobation des spectateurs bien que l'animal ne semble pas en souffrir.
Pardonnez-lui, il ne sait pas ce qu'il fait, suggère Nafissa compatissante en brandissant une pancarte. Pauvre femme, rudement chahutée tout au long du spectacle, à travers des répliques d'une misogynie primaire mais l'auteur se rachète à la fin en lui permettant de se rebeller et de le ridiculiser à son tour.
Vous aurez compris que si le propos est sérieux aucun des interprètes ne se prend ... pour le bon dieu.
Régis nous fait aussi partager sa passion pour Michel Sardou, dont je ne connaissais pas la chanson j'y crois : Même si ça vous fait sourire un peu lorsque j'ai peur … je crois en Dieu.
Les paroles sont quasi surréalistes (je les ai vérifiées en sortant du théâtre) :
Même s'il ne ressemblait pas du tout, A ce jeune homme blond et doux, Qu'un peuple a cloué sur la croix, Au fond ça n'changerait rien pour moi. (...) Pour avoir trop aimé les vins, Surtout les vins dorés du Rhin.
Il n'es pas plus ridicule de parler de religion que de la chanter : On ne parle à Jéhovah, A Jupiter à Boudha, Qu'en chantant.
Il ose hurler : Je vais t'aimer, A faire flamber des enfers dans tes yeux, A faire jurer tous les tonnerres de Dieu.
Ah, bon Dieu, si l'on était deux! Pour t'aimer, pour te servir, chante-t-il dans Le curé.
On est prévenu : le best of compte 37 titres qui s'achèveront sur deux courtes mesures d'Alors on danse de Stromae en pensant à ces paroles : alors tu pries pour qu'ça s'arrête.
Mais c'est reparti avec Etre une femme. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas de répit. Le cri se répète à l'infini, dans un écho chahuté par les rires du public (parfois même du comédien) jusqu'à la prière finale pour clôturer le spectacle.
On en sortira en ayant compris que grandir c'est se défaire de toutes les croyances que nous impose le monde des humains pour tenter de contenir son angoisse existentielle.
Ce spectacle là ne date pas d'hier. Le texte écrit en hommage à Charlie Hebdo a été primé au Concours Léopold Bellan en Avril 2015 au théâtre Tristan Bernard à Paris. D’abord en solo, le spectacle est recréé en duo en juin 2016 aux Feux de la Rampe et a été un des succès du Festival Off Avignon 2016. Il s'est ensuite posé à Essaion, à la Contrescarpe et au Point Virgule. Il est pour la troisième année en Avignon. Seulement voilà, je ne l'avais pas encore vu.
Régis Vlachos est agrégé de philosophie. Autant dire qu'il en connait un rayon sur la dialectique ... sur les croyances et les fondements des religions, toutes !
Sous couvert de faire rire, il nous fait réfléchir à propos de l’idée de Dieu. A commencer par le déroulé d'une pensée absurde : à quoi pouvait-il s'occuper avant de créer la terre ? Jouait-il avec le vide ? Il faut voir le comédien mimer le vieillard ...
Plus sérieusement il nous raconte comment il s'y prend pour assurer l'enseignement de toutes les religions dans son établissement du 93. Le pari est difficile tant auprès des élèves, que face au proviseur qui ne partage pas la même vision de la fameuse liberté pédagogique. Bon prince, notre homme se plie au gage du pari perdu et portera un nez de clown.
Le duo qu'il a construit avec sa partenaire, Charlotte Zotto, est ponctué de beaux intermèdes musicaux qui insufflent de la poésie entre deux moments débordants d'énergie. L'idée de choisir de gratter une guitare électrique comme une acoustique est particulièrement réussie. Elle a une très jolie voix, et on a envie de chanter avec elle Comme on se lasse faire !
Les attentats sont en toile de fond quand l'artiste invoque tous les morts au nom de Dieu en haranguant une peluche censée le représenter, selon lui un pingouin, mais j'y ai vu un manchot, et un jeu de mots signifiant combien l'oeuvre n'est pas accomplie.
Il ne peut s'empêcher de re-visiter les miracles, et c'est un poisson rouge qui lui sert d'accessoire, provoquant la désapprobation des spectateurs bien que l'animal ne semble pas en souffrir.
Pardonnez-lui, il ne sait pas ce qu'il fait, suggère Nafissa compatissante en brandissant une pancarte. Pauvre femme, rudement chahutée tout au long du spectacle, à travers des répliques d'une misogynie primaire mais l'auteur se rachète à la fin en lui permettant de se rebeller et de le ridiculiser à son tour.
Vous aurez compris que si le propos est sérieux aucun des interprètes ne se prend ... pour le bon dieu.
Régis nous fait aussi partager sa passion pour Michel Sardou, dont je ne connaissais pas la chanson j'y crois : Même si ça vous fait sourire un peu lorsque j'ai peur … je crois en Dieu.
Les paroles sont quasi surréalistes (je les ai vérifiées en sortant du théâtre) :
Même s'il ne ressemblait pas du tout, A ce jeune homme blond et doux, Qu'un peuple a cloué sur la croix, Au fond ça n'changerait rien pour moi. (...) Pour avoir trop aimé les vins, Surtout les vins dorés du Rhin.
Il n'es pas plus ridicule de parler de religion que de la chanter : On ne parle à Jéhovah, A Jupiter à Boudha, Qu'en chantant.
Il ose hurler : Je vais t'aimer, A faire flamber des enfers dans tes yeux, A faire jurer tous les tonnerres de Dieu.
Ah, bon Dieu, si l'on était deux! Pour t'aimer, pour te servir, chante-t-il dans Le curé.
On est prévenu : le best of compte 37 titres qui s'achèveront sur deux courtes mesures d'Alors on danse de Stromae en pensant à ces paroles : alors tu pries pour qu'ça s'arrête.
Mais c'est reparti avec Etre une femme. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas de répit. Le cri se répète à l'infini, dans un écho chahuté par les rires du public (parfois même du comédien) jusqu'à la prière finale pour clôturer le spectacle.
On en sortira en ayant compris que grandir c'est se défaire de toutes les croyances que nous impose le monde des humains pour tenter de contenir son angoisse existentielle.
Alors ?
Cette pièce cocasse s'efforce à démontrer que Dieu n'est qu'une parabole : sinon, que faisait-il avant de créer la terre ? Triturait-il le néant ? Dieu, serait-il capricieux ? Pourquoi a-t-il zigouillé les dinosaures et les néandertaliens ? Comment comptait-il ?
Il n'y a pas de logique. "Il y a l'esprit et il y a la lettre !" martèle divinement bien le comédien, anciennement professeur de philosophie. Faut-il vouloir absolument tout comprendre dans ce qu'il y a d'absurde ? Faut-il se tuer à expliquer ce qui n'a pas de sens ?
À l'image de ce qui est décrié, le texte de la pièce pâtit de son caractère quelque peu décousu, s'aventurant (de manière trop récurrente) sur le terrain glissant scatologique qui ne brille pas pour la lumière apportée sur le coeur du sujet. Néanmoins, l'originalité de la pièce et l'énergie du tandem Régis Vlachos - Charlotte Zotto méritent ma bénédiction car j'ai ri, et ça, c'est le meilleur opium.
Cette pièce cocasse s'efforce à démontrer que Dieu n'est qu'une parabole : sinon, que faisait-il avant de créer la terre ? Triturait-il le néant ? Dieu, serait-il capricieux ? Pourquoi a-t-il zigouillé les dinosaures et les néandertaliens ? Comment comptait-il ?
Il n'y a pas de logique. "Il y a l'esprit et il y a la lettre !" martèle divinement bien le comédien, anciennement professeur de philosophie. Faut-il vouloir absolument tout comprendre dans ce qu'il y a d'absurde ? Faut-il se tuer à expliquer ce qui n'a pas de sens ?
À l'image de ce qui est décrié, le texte de la pièce pâtit de son caractère quelque peu décousu, s'aventurant (de manière trop récurrente) sur le terrain glissant scatologique qui ne brille pas pour la lumière apportée sur le coeur du sujet. Néanmoins, l'originalité de la pièce et l'énergie du tandem Régis Vlachos - Charlotte Zotto méritent ma bénédiction car j'ai ri, et ça, c'est le meilleur opium.
Dès le premier instant, nous sommes plongés dans l’ambiance, Chalotte Zotto prend la guitare et entonne « Salut à toi » des Béruriens noirs… magnifique!
Oui, Dieu est mort et Régis ne se sent pas très bien ; comment accepter d’avoir perdu sa sœur, comment accepter les guerres qui nous entourent…
Régis nous offre un règlement de comptes avec Dieu en revivant les déboires et les incompréhensions de son enfance, de son adolescence, de ses amours, de sa vie de prof de philo…
Heureusement qu’il a son Ange « sa sœur » qui veille sur lui.
C’est un texte rempli d’humour et de poésie. Régis nous amuse, nous surprend, il nous tient en haleine. Nous sommes happés par ce réquisitoire parfois sarcastique, parfois rempli de réalités tragiques.
*…son fils, il a changé l’eau en vin et il ne nous a pas donné la recette.
*la religion c’est absurde de l’imposer au peuple… tous ces morts au nom de Dieu…
*Je crois en toi lorsque j’en ai besoin.
Il prend le public à partie, fait des miracles, des pantomimes.
Nous rions, c’est un vrai ravissement, un grand hommage à Charlie « l’humour et les mots vaillent mieux que les armes ».
C’est un texte plein d’ironie, de dérisions, de rires, d’émotions et vérités profondes et dramatiques.
La mise en scène de Franck Gervais et Christophe Luthringer est dynamique, inventive.
Courez voir ce petit bijou en compagnie de 2 comédiens de haute envergure Régis Vlachos, Charlotte Zotto que nous retrouvons dans Louise spectacle de la même compagnie.
Cela donne très envie de découvrir les autres écrits de Regis Vlachos : Partisans, Little boy, L’enfer c’est l’amour.
Oui, Dieu est mort et Régis ne se sent pas très bien ; comment accepter d’avoir perdu sa sœur, comment accepter les guerres qui nous entourent…
Régis nous offre un règlement de comptes avec Dieu en revivant les déboires et les incompréhensions de son enfance, de son adolescence, de ses amours, de sa vie de prof de philo…
Heureusement qu’il a son Ange « sa sœur » qui veille sur lui.
C’est un texte rempli d’humour et de poésie. Régis nous amuse, nous surprend, il nous tient en haleine. Nous sommes happés par ce réquisitoire parfois sarcastique, parfois rempli de réalités tragiques.
*…son fils, il a changé l’eau en vin et il ne nous a pas donné la recette.
*la religion c’est absurde de l’imposer au peuple… tous ces morts au nom de Dieu…
*Je crois en toi lorsque j’en ai besoin.
Il prend le public à partie, fait des miracles, des pantomimes.
Nous rions, c’est un vrai ravissement, un grand hommage à Charlie « l’humour et les mots vaillent mieux que les armes ».
C’est un texte plein d’ironie, de dérisions, de rires, d’émotions et vérités profondes et dramatiques.
La mise en scène de Franck Gervais et Christophe Luthringer est dynamique, inventive.
Courez voir ce petit bijou en compagnie de 2 comédiens de haute envergure Régis Vlachos, Charlotte Zotto que nous retrouvons dans Louise spectacle de la même compagnie.
Cela donne très envie de découvrir les autres écrits de Regis Vlachos : Partisans, Little boy, L’enfer c’est l’amour.
On adore ce titre qui en ferait frémir plus d'un au confessionnal.
On est très attendris par ce petit garçon un peu perdu dans ce monde trop grand pour lui, qui réfléchit peut-être un peu trop fort, trop haut pour son âge, et devient cet adulte alchimiste d'une folie joyeuse toute philosophique. Le texte lyrique et puissant, écrit en hommage à Charlie Hebdo, nous en fait voir de toutes les couleurs. Une palette impressionniste pour un voyage en Absurdie moderne, frémissant d'audace et d'intelligence.
Un sujet terriblement actuel, la même question inlassablement posée depuis la nuit des temps...
On est très attendris par ce petit garçon un peu perdu dans ce monde trop grand pour lui, qui réfléchit peut-être un peu trop fort, trop haut pour son âge, et devient cet adulte alchimiste d'une folie joyeuse toute philosophique. Le texte lyrique et puissant, écrit en hommage à Charlie Hebdo, nous en fait voir de toutes les couleurs. Une palette impressionniste pour un voyage en Absurdie moderne, frémissant d'audace et d'intelligence.
Un sujet terriblement actuel, la même question inlassablement posée depuis la nuit des temps...
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