Ses critiques
343 critiques
7/10
Avouez qu’une guerre de voisinage titille nos plus bas instincts : les commérages, le voyeurisme et les indiscrétions en pagaille. Souvenez-vous de l’émission Strip-tease diffusée sur France 3 il y a quelques années. Une caméra filmant le quotidien des Français sans le filtre de la voix off. Une absence de commentaire qui faisait tout son sel. Situations ubuesques, dérapages fréquents… On peut se demander pourquoi Thomas Blanchard a eu l’idée farfelue d’adapter un épisode pour le théâtre. L’écran de la scène apporte-t-il vraiment un plus ou dénature-t-il au contraire le principe même du reportage ? Au Rond-Point, l’expérience emballe et cristallise avec un humour scato-trash la question épineuse du fameux vivre-ensemble.
Nicole Vaucher en a gros sur la patate : ses voisins, les Dejousse, empiéteraient sur son terrain. Résultat des courses, la vieille agricultrice déverse des tonnes de purin sous leur fenêtre. Insultes, provocations, gamineries… Tout y passe et le village de Brioux Saint-Juire s’enflamme pour l’affaire.
Bouses explosives
Sur le plateau, un immense (trop) tas de fumier mange l’espace. On ne voit que lui, il concentre l’attention et la tension. Merde physique, merde orale : les mots doux s’échangent à la vitesse de l’éclair. Plaisir coupable : se confronter à l’autre, c’est tester ses limites et jouir de l’exercice d’un langage ordurier. Fumiers expose le conflit comme un principe dramaturgique fort, la source même du théâtre. On passe son temps à se voler dans les plumes et tant mieux peut-être finalement. Se disputer violemment revient à s’affirmer, à se revivifier sous la pression de l’autre.
Thomas Blanchard a bien compris que le prisme théâtral pousse à l’excès. Il autorise la distanciation tout en appuyant sans ménagement ses effets. Le risque serait de transformer le documentaire en caricature et le point de non-retour est très tendu ici. Le reportage s’avère déjà en lui-même grotesque et hilarant au possible. Que pourrait apporter une transposition scénique ? Une prise de conscience plus forte par ce phénomène de monstration appuyée ? Peut-être.
Le metteur en scène s’appuie sur des comédiens béton : Johanna Nizard est méconnaissable en Tatie Danielle voûtée et chipie. On adore ! Olivier Martin-Salvan n’a plus rien à prouver : son physique d’ogre-nounours est tout-terrain. Il se montre désopilant en journaliste maniéré qui zozotte et en fermier ahuri aux cheveux longs. Christine Pignet régale en bourgeoise de pacotille et Thomas Blanchard lui-même campe un voisin en pétard du plus bel acabit.
Si ce Fumiers ne brille pas par sa finesse (ce serait vache de le lui reprocher), on passe un moment de détente assuré en compagnie d’une brochette de talents qui s’amusent visiblement comme de petits fous. Et nous avec.
Nicole Vaucher en a gros sur la patate : ses voisins, les Dejousse, empiéteraient sur son terrain. Résultat des courses, la vieille agricultrice déverse des tonnes de purin sous leur fenêtre. Insultes, provocations, gamineries… Tout y passe et le village de Brioux Saint-Juire s’enflamme pour l’affaire.
Bouses explosives
Sur le plateau, un immense (trop) tas de fumier mange l’espace. On ne voit que lui, il concentre l’attention et la tension. Merde physique, merde orale : les mots doux s’échangent à la vitesse de l’éclair. Plaisir coupable : se confronter à l’autre, c’est tester ses limites et jouir de l’exercice d’un langage ordurier. Fumiers expose le conflit comme un principe dramaturgique fort, la source même du théâtre. On passe son temps à se voler dans les plumes et tant mieux peut-être finalement. Se disputer violemment revient à s’affirmer, à se revivifier sous la pression de l’autre.
Thomas Blanchard a bien compris que le prisme théâtral pousse à l’excès. Il autorise la distanciation tout en appuyant sans ménagement ses effets. Le risque serait de transformer le documentaire en caricature et le point de non-retour est très tendu ici. Le reportage s’avère déjà en lui-même grotesque et hilarant au possible. Que pourrait apporter une transposition scénique ? Une prise de conscience plus forte par ce phénomène de monstration appuyée ? Peut-être.
Le metteur en scène s’appuie sur des comédiens béton : Johanna Nizard est méconnaissable en Tatie Danielle voûtée et chipie. On adore ! Olivier Martin-Salvan n’a plus rien à prouver : son physique d’ogre-nounours est tout-terrain. Il se montre désopilant en journaliste maniéré qui zozotte et en fermier ahuri aux cheveux longs. Christine Pignet régale en bourgeoise de pacotille et Thomas Blanchard lui-même campe un voisin en pétard du plus bel acabit.
Si ce Fumiers ne brille pas par sa finesse (ce serait vache de le lui reprocher), on passe un moment de détente assuré en compagnie d’une brochette de talents qui s’amusent visiblement comme de petits fous. Et nous avec.
0,5/10
S’aventurer dans l’écriture d’une pièce historique peut vite se révéler fatal. Daniel Colas se casse les dents en portant sur les planches l’accession au trône du jeune François Ier dans La Louve. Sous l’angle revendiqué de la comédie, ce spectacle à forte visée politique s’égare dans une vulgarité. Attention, la soirée est loin d’être désagréable mais le registre lourdement paillard gâche les réflexions pertinentes sur la condition de la femme. La plupart du temps enfermés dans la caricature, les comédiens semblent projetés dans un boulevard de la Renaissance interminable. Béatrice Agenin tire heureusement son épingle du jeu en redoutable intrigante.
L’Histoire a retenu de François Ier une jeunesse impétueuse et gouvernée par les sens charnels. Un Dom Juan vigoureux et insatiable. Daniel Colas a concentré l’intrigue de La Louve sur ce moment de bascule décisif : celui où le futur roi de France s’empare du trône à la suite d’un concours d’heureuses circonstances et de l’intelligence sans faille de sa mère. Sur le papier, l’idée est alléchante ; sur scène, on déchante. Dans ses notes d’intention, l’auteur-metteur souligne l’alternance de propos parfois légers, parfois « graves ». Rectification : La Louve se résume à 90% de blagues sexuelles pénibles dignes du pire Bigard (si au bout de ces deux heures trente on n’a pas compris que le plus grand roi de la Renaissance bande comme un âne…). On reste un peu sans voix devant tant de balourdise. Le problème majeur provient de cette absence de concordance entre une visée clairement politique (comment accéder au pouvoir alors que l’on n’est pas la premier dans la succession ?) et une tonalité « comique » omniprésente qui vient balayer les enjeux pourtant majeurs du texte.
Femmes déchirées
Les femmes ont un statut spécial ici : elles sont soit victimes de la goujaterie cruelle des hommes à l’instar de la pauvre reine Claude (touchante Maud Baecker) boiteuse et laide mais dévouée ou de la reine Marie (lumineuse Coralie Audret), folle amoureuse de son amant Suffolk (Adrien Melin, si fougueux) mais prisonnière de son mari Louis XII, impuissant et débile. Louise de Savoie, la fameuse Louve, tire les ficelles avec humour et ambition, fermeté et hypocrisie. C’est le personnage le plus abouti et il faut avouer que Béatrice Agenin nage comme une anguille dans l’eau dans ce marécage rempli de flatteurs. Elle concentre les regards et le pauvre Gaël Giraudeau passe à la trappe, énervant queutard (mais le rôle est écrit ainsi). Il est si mal exploité ! Quel dommage.
Niveau scénographie, minimum syndical. On hésite entre le kitsch (intermèdes musicaux dignes d’un Era de supermarché) et l’ambiance d’alcôve avec les chandelles. L’accent est davantage porté sur les beaux costumes d’époque de Jean-Daniel Vuillermoz, qui suffisent à planter le décor.
En somme, cette Louve manque de sanglant. Faute de trancher entre caricature assumée et historisation théâtrale, Daniel Colas livre une pièce brinquebalante qui gère mal ses tournants dramatiques au profit d’un surlignage comique outrancier.
L’Histoire a retenu de François Ier une jeunesse impétueuse et gouvernée par les sens charnels. Un Dom Juan vigoureux et insatiable. Daniel Colas a concentré l’intrigue de La Louve sur ce moment de bascule décisif : celui où le futur roi de France s’empare du trône à la suite d’un concours d’heureuses circonstances et de l’intelligence sans faille de sa mère. Sur le papier, l’idée est alléchante ; sur scène, on déchante. Dans ses notes d’intention, l’auteur-metteur souligne l’alternance de propos parfois légers, parfois « graves ». Rectification : La Louve se résume à 90% de blagues sexuelles pénibles dignes du pire Bigard (si au bout de ces deux heures trente on n’a pas compris que le plus grand roi de la Renaissance bande comme un âne…). On reste un peu sans voix devant tant de balourdise. Le problème majeur provient de cette absence de concordance entre une visée clairement politique (comment accéder au pouvoir alors que l’on n’est pas la premier dans la succession ?) et une tonalité « comique » omniprésente qui vient balayer les enjeux pourtant majeurs du texte.
Femmes déchirées
Les femmes ont un statut spécial ici : elles sont soit victimes de la goujaterie cruelle des hommes à l’instar de la pauvre reine Claude (touchante Maud Baecker) boiteuse et laide mais dévouée ou de la reine Marie (lumineuse Coralie Audret), folle amoureuse de son amant Suffolk (Adrien Melin, si fougueux) mais prisonnière de son mari Louis XII, impuissant et débile. Louise de Savoie, la fameuse Louve, tire les ficelles avec humour et ambition, fermeté et hypocrisie. C’est le personnage le plus abouti et il faut avouer que Béatrice Agenin nage comme une anguille dans l’eau dans ce marécage rempli de flatteurs. Elle concentre les regards et le pauvre Gaël Giraudeau passe à la trappe, énervant queutard (mais le rôle est écrit ainsi). Il est si mal exploité ! Quel dommage.
Niveau scénographie, minimum syndical. On hésite entre le kitsch (intermèdes musicaux dignes d’un Era de supermarché) et l’ambiance d’alcôve avec les chandelles. L’accent est davantage porté sur les beaux costumes d’époque de Jean-Daniel Vuillermoz, qui suffisent à planter le décor.
En somme, cette Louve manque de sanglant. Faute de trancher entre caricature assumée et historisation théâtrale, Daniel Colas livre une pièce brinquebalante qui gère mal ses tournants dramatiques au profit d’un surlignage comique outrancier.
3/10
Marc Paquien est un metteur en scène à femmes : Catherine Frot, Ludmila Mikaël, Anouk Grinberg… Autant de comédiennes de génie dirigées avec passion, exigence et amour. Avec Le Silence de Molière, Paquien s’associe à Ariane Ascaride au Théâtre de la Tempête. Le tandem ne resplendit pas d’une belle complicité ici : la faute déjà sans doute au texte aride de Giovanni Macchia qui se répercute sur la mise en scène, très austère et froide. Le jeu monotone d’Ascaride, ensuite, bien trop sec, entraîne une représentation statique et ennuyeuse. Rendez-vous manqué.
Si la vie grouillante d’agitation de Jean-Baptiste Poquelin a marqué les esprits, celle de sa fille unique Esprit-Madeleine reste un mystère. Très peu d’informations ont filtré sur l’existence monacale de cette enfant traumatisée par le théâtre. Giovanni Macchia a donc imaginé un entretien entre elle et un jeune dramaturge curieux d’en savoir davantage sur la fille de son idole (tenace Loïc Mobihan). Réticente à se livrer au début, elle se confiera sans tabou à cet inconnu. Une manière de soulager sa conscience et sa solitude. Ce basculement de l’indicible vers la logorrhée a au fond quelque chose de touchant. La confusion entre la scène, les coulisses et la maisonnée perturbe la petite qui rejette en bloc un art cruel et moqueur…
Léthargie contagieuse
Le projet était alléchant. Seulement, la forme de l’entretien se montre trop didactique pour emballer. L’écriture manque de mordant, bien que le portrait pince-sans-rie d’Esprit-Madeleine soit croqué avec détail. Austère, le texte contamine le travail scénique, bien raide. Ariane Ascaride semble engoncée dans sa tenue, mal à l’aise. Elle délivre une partition sans réelle nuance, toujours sur le même fil et on décroche malheureusement assez vite. Ambiance ascétique qui rejaillit immanquablement sur le mental du public. On sort léthargique de ce Silence, malgré un beau rendu clair-obscur de Dominique Brugière qui sculpte le visage du duo.
Si la vie grouillante d’agitation de Jean-Baptiste Poquelin a marqué les esprits, celle de sa fille unique Esprit-Madeleine reste un mystère. Très peu d’informations ont filtré sur l’existence monacale de cette enfant traumatisée par le théâtre. Giovanni Macchia a donc imaginé un entretien entre elle et un jeune dramaturge curieux d’en savoir davantage sur la fille de son idole (tenace Loïc Mobihan). Réticente à se livrer au début, elle se confiera sans tabou à cet inconnu. Une manière de soulager sa conscience et sa solitude. Ce basculement de l’indicible vers la logorrhée a au fond quelque chose de touchant. La confusion entre la scène, les coulisses et la maisonnée perturbe la petite qui rejette en bloc un art cruel et moqueur…
Léthargie contagieuse
Le projet était alléchant. Seulement, la forme de l’entretien se montre trop didactique pour emballer. L’écriture manque de mordant, bien que le portrait pince-sans-rie d’Esprit-Madeleine soit croqué avec détail. Austère, le texte contamine le travail scénique, bien raide. Ariane Ascaride semble engoncée dans sa tenue, mal à l’aise. Elle délivre une partition sans réelle nuance, toujours sur le même fil et on décroche malheureusement assez vite. Ambiance ascétique qui rejaillit immanquablement sur le mental du public. On sort léthargique de ce Silence, malgré un beau rendu clair-obscur de Dominique Brugière qui sculpte le visage du duo.
7/10
Dom Juan déroute : une intrigue décousue dont le fil d’Ariane se tisse par une succession de performances au centre desquelles gravite la figure mythique du libertin moliéresque. En acrobate échevelé, Jean-François Sivadier transforme l’Odéon en piste de cirque borderline avec un Nicolas Bouchaud impeccable en Maître Loyal désinvolte et cinglant.
Dom Juan, playboy ou gros beauf ? Ce séducteur invétéré multiplie les conquêtes tout en provoquant un dégoût tenace. Pourquoi ? Car il se moque absolument des conventions et sa liberté de ton excite son entourage. C’est cela qui fascine chez ce personnage, pas sa beauté. Jean-François Sivadier l’a très bien compris en proposant un bourreau des cœurs blasé et cynique. En peignoir, improvisant une reprise coquine et rauque de « Sexual Healing », Nicolas Bouchaud attise les regards.Son entrée sur scène fracassante joue la carte de l’improvisation décontractée et du détachement : le drôle d’oiseau n’hésite pas à apostropher des donzelles aux premiers rangs et à les draguer ostensiblement. C’est punchy, acéré et cocasse. On aime. Par la suite, le comédien sait se montrer plus grave tout en gardant cet air absolu de mépris léger. Marie Vialle l’accompagne admirablement en Elvire déchaînée et digne. Telle une plume goudronnée, elle virevolte sur le plateau mi-Mégère, mi-groupie.
Crooner céleste
Sivadier nous propulse dans une galaxie lointaine et si proche à la fois, celle du libertinage moral et sensuel. La scénographie céleste de Daniel Jeanneteau démultiplie les suspensions-planètes, qu’elles soient argentées ou mates. Le ciel, si moqué et si craint, devient l’acteur principal. Tempête et fumée enveloppent les corps dans un rythme tonitruant. Ce Dom Juan a du panache derrière ses allures de bazar déglingué. La scène des paysans est à mourir de rire (Lucie Valon et Stephen Butel déménagent) et Vincent Guédon incarne un Sganarelle clochard loin d’être bête et très facétieux.
Si la pièce de Molière continue de nous laisser de marbre, force est de reconnaître le dynamisme explosif de la version Sivadier, qui ne nous laisse presque aucun répit. Du show, du vrai !
Dom Juan, playboy ou gros beauf ? Ce séducteur invétéré multiplie les conquêtes tout en provoquant un dégoût tenace. Pourquoi ? Car il se moque absolument des conventions et sa liberté de ton excite son entourage. C’est cela qui fascine chez ce personnage, pas sa beauté. Jean-François Sivadier l’a très bien compris en proposant un bourreau des cœurs blasé et cynique. En peignoir, improvisant une reprise coquine et rauque de « Sexual Healing », Nicolas Bouchaud attise les regards.Son entrée sur scène fracassante joue la carte de l’improvisation décontractée et du détachement : le drôle d’oiseau n’hésite pas à apostropher des donzelles aux premiers rangs et à les draguer ostensiblement. C’est punchy, acéré et cocasse. On aime. Par la suite, le comédien sait se montrer plus grave tout en gardant cet air absolu de mépris léger. Marie Vialle l’accompagne admirablement en Elvire déchaînée et digne. Telle une plume goudronnée, elle virevolte sur le plateau mi-Mégère, mi-groupie.
Crooner céleste
Sivadier nous propulse dans une galaxie lointaine et si proche à la fois, celle du libertinage moral et sensuel. La scénographie céleste de Daniel Jeanneteau démultiplie les suspensions-planètes, qu’elles soient argentées ou mates. Le ciel, si moqué et si craint, devient l’acteur principal. Tempête et fumée enveloppent les corps dans un rythme tonitruant. Ce Dom Juan a du panache derrière ses allures de bazar déglingué. La scène des paysans est à mourir de rire (Lucie Valon et Stephen Butel déménagent) et Vincent Guédon incarne un Sganarelle clochard loin d’être bête et très facétieux.
Si la pièce de Molière continue de nous laisser de marbre, force est de reconnaître le dynamisme explosif de la version Sivadier, qui ne nous laisse presque aucun répit. Du show, du vrai !
8/10
Un parasol et un transat à cour ; des arbrisseaux encadrant une pelouse ; une carafe rafraîchissante remplie de menthe à l’eau. Bref, sea, sex and sun et un décor qui fleure bon les vacances estivales. Pas de Mademoiselle Bardot à l’horizon pourtant. Plutôt l’ami Marivaux, les pieds dans l’eau en mode détente insouciante. Au Lucernaire, la jeune Salomé Villiers s’épanouit librement avec espièglerie dans un badinage piquant aux enjeux limpides.
Chez Marivaux, l’amour est toujours soumis à rude épreuve. Silvia souhaite tester la sincérité de Dorante en échangeant de costume avec sa servante Lisette, histoire d’espionner à sa guise son prétendant. Mais Dorante a la même idée et troque ses habits contre ceux de son valet Arlequin Le chassé-croisé amoureux révélera alors les véritables inclinations de chacun.
Récréation campagnarde
Pour représenter cette comédie du paraître, Salomé Villiers mise à fond sur une légèreté 60’s entre robes Vichy, couleurs acidulées et flashy et poupées pin-up. Pas d’insistance sur l’aspect social de la pièce mais un penchant vers une folle gaité, un jeu sans conséquences. Une forme de récréation en somme. Vivifiée par une vidéo parfaitement intégrée au dispositif scénique et qui allège les dialogues via un concours de mimiques, la mise en scène ne perd pas une seconde : la langue châtiée et fine de Marivaux s’entend sans problème.
Tous les comédiens semblent heureux de se retrouver dans ce marivaudage ludique à commencer par la metteur en scène elle-même, délicieuse en Silvia chipie et sensible. Raphaëlle Lemann incarne une Lisette gourmande et coquine ; François Nambot, un Dorante digne et viril en paysan rustique ; Bertrand Mounier régale en Mario maniéré et taquin ; Étienne Launay est parfait en domestique beauf et repoussant. Enfin, Philippe Perussel se montre loufoque à souhait en Orgon apiculteur aux chaussons-escargots si rigolos.
Pas de prise de tête avec Jeu de l’amour et du hasard ; on se la coule douce sous un soleil campagnard et bucolique. On se cherche et on expérimente ; on badine et on se confesse sur le ton de la comédie estivale qui redonne le moral. Alors on enfile son chapeau de paille et on se lance à la conquête de l’amour au Lucernaire !
Chez Marivaux, l’amour est toujours soumis à rude épreuve. Silvia souhaite tester la sincérité de Dorante en échangeant de costume avec sa servante Lisette, histoire d’espionner à sa guise son prétendant. Mais Dorante a la même idée et troque ses habits contre ceux de son valet Arlequin Le chassé-croisé amoureux révélera alors les véritables inclinations de chacun.
Récréation campagnarde
Pour représenter cette comédie du paraître, Salomé Villiers mise à fond sur une légèreté 60’s entre robes Vichy, couleurs acidulées et flashy et poupées pin-up. Pas d’insistance sur l’aspect social de la pièce mais un penchant vers une folle gaité, un jeu sans conséquences. Une forme de récréation en somme. Vivifiée par une vidéo parfaitement intégrée au dispositif scénique et qui allège les dialogues via un concours de mimiques, la mise en scène ne perd pas une seconde : la langue châtiée et fine de Marivaux s’entend sans problème.
Tous les comédiens semblent heureux de se retrouver dans ce marivaudage ludique à commencer par la metteur en scène elle-même, délicieuse en Silvia chipie et sensible. Raphaëlle Lemann incarne une Lisette gourmande et coquine ; François Nambot, un Dorante digne et viril en paysan rustique ; Bertrand Mounier régale en Mario maniéré et taquin ; Étienne Launay est parfait en domestique beauf et repoussant. Enfin, Philippe Perussel se montre loufoque à souhait en Orgon apiculteur aux chaussons-escargots si rigolos.
Pas de prise de tête avec Jeu de l’amour et du hasard ; on se la coule douce sous un soleil campagnard et bucolique. On se cherche et on expérimente ; on badine et on se confesse sur le ton de la comédie estivale qui redonne le moral. Alors on enfile son chapeau de paille et on se lance à la conquête de l’amour au Lucernaire !