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Hier au Théâtre
Hier au Théâtre
Mini-Molière du Critique
25 ans
67 espions
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Passionné de théâtre, je donne mon avis sans concession sur les pièces auxquelles j'assiste pour vous aider à choisir parmi la multitude de spectacles parisiens.

Bonne lecture !
Son blog : https://hierautheatre.wordpress.com/
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Ses critiques

343 critiques
Peau de Vache

Peau de Vache

7/10
174
Le Théâtre Antoine se met à l’heure champêtre. Après le succès de Fleur de Cactus, on retrouve Michel Fau à la mise en scène mais avec une autre muse. Exit Catherine Frot et ses petits airs de souris discrète et place à la beuglante Chantal Ladesou.

Dans Peau de vache, la tornade blonde a trouvé un rôle taillé sur mesure. Débit mitraillette, manières de sorcière goguenarde… Bref du Ladesou pur jus ! Avouons-le sans détour, on vient pour elle. Ambiance détente en compagnie d’une vraie mégère !

Marion et Alexis vivent retirés à la campagne. Tandis que Monsieur, grand violoncelliste, butine à droite et à gauche, Madame gère le domaine d’une main de fer et surveille tout dans la maison. Marion, malgré un caractère de cochon, est une épouse fidèle et pardonne les écarts de son conjoint. Jusqu’à ce que Pauline, une journaliste, sème la zizanie dans le couple.

Mugissements à gogo
Pour tenir en haleine le public avec ce ménage à trois improbable, il fallait trouver des comédiens en béton. Si Michel Fau a sorti des oubliettes une vieille comédie des années 70, c’est pour une simple et bonne raison : permettre à Chantal Ladesou de briller dans une partition à la hauteur de son personnage. On lui pardonne ses nombreux trous, ses cafouillages et ses rires involontaires. Qu’elle parte en vrille, on ne demande que cela ! Fau aurait pu davantage serrer la vis, la Ladesou n’en fait qu’à sa tête mais elle a le public dans sa poche. Qu’elle tire à la carabine, qu’elle fouette son comparse avec un poireau ou qu’elle balance un chien en peluche par-dessus la haie, quel show !

Grégoire Bonnet apporte une touche snob-horripilante en parfait contrepoint. Les deux font la paire. Paire brillamment complétée par Anne Bouvier, caméléon imprévisible. De la journaliste coincée métamorphosée en papillon vamp, sa palette de jeu réserve bien des surprises. Dans le joli décor coulissant en pop-up de Bernard Fau, les comédiens dégagent une complicité palpable et la mayonnaise prend à merveille.

Si on oublie rapidement l’intrigue tirée par les cheveux de Peau de vache, on passe une délicieuse soirée avec une Chantal Ladesou en roue libre.
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M'man

M'man

7,5/10
120
Au Petit Saint-Martin, souffle une brise méditerranéenne aux relents aigres-doux. Pour sa nouvelle création, M’man, Fabrice Melquiot a concocté un duel vachard entre une mère cannibale et un fils castré plutôt alléchant. Sous la houlette bienveillante et acérée de Charles Templon, Cristiana Réali et Robin Causse s’apprivoisent et se déchirent. L’alchimie s’impose sur le petit plateau.

Quand une blonde se prénomme Brunella, on se doute bien qu’il y a anguille sous roche. Un brin bipolaire, la quinqua ressasse son passé de femme aimante et aimée sous les yeux impuissants de son fils Gaby. Une situation pesante pour le jeune trentenaire au chômage qui s’ennuie sans oser vraiment affronter sa M’man, une mante religieuse, perverse narcissique sur les bords.

La cohabitation de ces deux êtres finalement bien seuls ne manque pas de mordant : tel un enquêteur, le public essaye de comprendre le pourquoi du comment de cette relation déréglée, inquiétante même. Volontiers mystérieuse, la pièce de Melquiot laisse des questions en suspens, développe des pistes pour mieux les laisser de côté ensuite. Intrigant et frustrant à la fois. L’amour filial, c’est compliqué, maladroit, brutal parfois, et puis un éclair de douceur apaise pour un temps cette bataille incessante entre une mère trop possessive et un fils qui étouffe.

Duo gagnant
La boîte-manège de Pierre-François Limbosch signale la mue et la déliquescence : plus le temps de la représentation passe et plus le décor s’émiette, comme l’histoire d’amour qui lie nos deux personnages. L’effet, déjà vu, se montre toutefois pertinent ici.

Dans ce cube de bois, Cristiana Reali et Robin Causse interagissent à merveille. La première, métamorphosée en mama blonde platine, impose sa patte de drama queen sans filtre et fêlée : on aime ses excès, son naturel solaire surtout. Sa générosité dans l’outrance. On a envie de la gifler tout en la prenant dans nos bras. Grand tour de force. Comment exister face à la lionne ? Robin Causse ne démérite pas, il apporte un contrepoint serein et lunaire indispensable à la dynamique du duo, bien que sous la zen attitude couve un volcan. Comme sa complice, son jeu très naturel brise le quatrième mur. Malgré la violence de la situation, on se sent en zone de confort car on y croit. Indubitablement. La direction d’acteurs, toujours très fine chez Charles Templon, met en lumière cette entente, l’accompagne.

On veut bien déguster des cannellonis et du panettone en compagnie de ces deux oiseaux. Une M’man haute en couleurs à coup sûr. Go !
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Racine ou la leçon de Phèdre

Racine ou la leçon de Phèdre

7/10
97
Quand on aime, on ne compte pas. Depuis plus de trente ans, Anne Delbée déclame sa passion inconditionnelle pour Racine. Après l’avoir souvent joué et mis en scène, elle a décidé de lui consacrer un spectacle-hommage repris au Poche-Montparnasse. Exégète pas pédante pour un sou, la grande dame de presque soixante-dix printemps nous convie à une leçon dense et irrévérencieuse. La mise en scène riche d’idées désamorce un biopic théâtral qui aurait pu rapidement devenir barbant. Seule en scène, la tragédienne-caméléon assure le show !

Enseigner Racine à des lycéens relève à bien des égards d’un parcours du combattant : les difficultés de la langue classique, son lexique et sa syntaxe complexe entravent souvent la compréhension du texte. Faire la démarche d’aller voir Racine ou la leçon de Phèdre équivaut à entrer dans la cour du grand dramaturge par des détours aussi instructifs qu’étonnants.

S’appuyant sur la méthode Sainte-Beuve, Anne Delbée tente de décortiquer la galaxie Racine en plongeant au cœur de la vie de Jean. Les allers-retours sans préambule entre la biographie condensée et l’interprétation pure offrent une diversité bienvenue. L’ombre de la tragédie a toujours plané sur Racine : perdant très rapidement ses parents, sans le sou, il est bringuebalé de proche en proche jusqu’à son entrée à Port-Royal… Ses deux rencontres amoureuses décisives, avec la Du Parc et La Champmeslé se confrontent aux tirades de ses plus belles héroïnes.

En rouge et noir
Cet entrechoquement de la fiction et du réel s’insère particulièrement bien sur scène. YSL n’aurait pas renié la tenue très masculin/féminin de la comédienne qui endosse tous les costumes : la pédagogue potache, la femme ravagée par des pulsions inavouables ou l’amant en proie à la révélation de l’amour.

Un court-métrage en filigrane imaginant un Racine enfant apporte une touche d’innocence dans cet univers funeste et la suggestion érotique de corps féminins (une nuque, un dos, des bras) illustre bien à quel point tout le théâtre de Racine se fonde sur une poétique du désir.

Sur scène, le gris métallique, le noir et le blanc dominent : la couleur provient de la projection de la voix de la comédienne, de ses modulations. Comment dire Racine ? Comment trouver le ton juste sans tomber dans l’emphase ? Anne Delbée tente de répondre à ces questions loin d’être évidentes avec un art de la nuance assez remarquable. On regrettera néanmoins certains excès pas vraiment à notre goût (des tirades sur fond rock) mais on ressent une telle gourmandise de jeu, un plaisir si évident de transmettre son admiration pour cet auteur qu’on embarque volontiers dans ce voyage des sentiments.
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2666

2666

6/10
742
Pour Julien Gosselin, le théâtre est littérature. Après ses Particules élémentaires rock, le jeune metteur en scène monte d’un cran dans ses ambitions en adaptant 2666, le roman-monstre de Roberto Bolaño aux Ateliers Berthier. Une fresque éprouvante de onze heures sur l’héritage, la violence et les traces. Sans conteste créateur d’atmosphère, Gosselin dévoile encore un fois sa maîtrise léchée de la vidéo et sa capacité à fédérer sa troupe. Malgré tout, une impression décousue domine : le public monte à bord de montagnes russes avec triples loopings et ralentissements soporifiques. Cette odyssée vers l’origine du mal et de l’objet littéraire ne s’accomplit pas sans heurts. À vous de picorer…

À la croisée des chemins, 2666 multiplie les pistes dans un fourmillement labyrinthique. Conçue en cinq parties éclatées qui se rejoindront finalement en un tour de force un brin artificiel, l’adaptation brasse avec plus ou moins de bonheur les genres et les adresses : de la sitcom universitaire parodique entraînante aux monologues philosophico-existentialo-historiques un brin plombants en passant par les contes ou l’enquête policière il n’y a qu’un pas. Là résident la force et la faiblesse du spectacle : on y trouve à boire et à manger et la durée XXL de l’entreprise oblige à picorer les moments qui captent notre attention.

Face-à-face avec l’horreur
On retiendra surtout la beauté saisissante des vidéos de Jérémie Bernaert et de Pierre Martin qui parviennent à capter l’érotisme torride d’une scène d’amour à trois, la moiteur glauque d’une rave alcoolisée. On se croirait au cinéma tellement les prises de vue bluffent. Le jeu des comédiens, inégal mais pleinement investi, est percutant : Noémie Gantier, Antoine Ferron et Adama Diop vous saisissent et ne vous lâchent plus.

De la quête de l’écrivain inaccessible à ses origines ; de Ciudad Juárez à l’Allemagne nazie, 2666 s’inscrit dans une pensée et une matérialisation noir sur blanc (la partie des crimes est à cet égard particulièrement éprouvante, impitoyable et émouvante) de l’horreur, du mal, de la douleur et du deuil. On sort de l’Odéon logiquement épuisés : non seulement par ce marathon théâtral mais aussi et surtout par ce déluge noir et rouge de sexualité et de morbide.

La scénographie cubique de Hubert Colas confine les comédiens dans des cloisonnements asphyxiants et enfumés, portés par des riffles métalliques. La solitude de ces existences qui ne se croiseront pas éclate dès lors avec plus de résonance.

2666 se mérite : le parcours est semé d’embûches et l’ennui pointe assez souvent le bout de son nez. Mais avec une tension crescendo et des atmosphères pénétrantes, le charme opère malgré des réserves sur une intensité en dent de scie.
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La Version Browning

La Version Browning

5/10
112
La rentrée 2016 sera preppy ou ne sera pas. Au Théâtre de Poche, Patrice Kerbrat assume sans détour le parfum suranné et so British de La Version Browning de Terrence Rattigan. Composé à l’aube des années 50, ce huis-clos professoral sur l’échec d’un ponte à la veille de sa retraite a pris un petit coup de vieux. Si Jean-Pierre Bouvier se glisse corps et âme dans la peau de l’enseignant au bout du rouleau, l’ensemble manque de peps et met du temps à démarrer.

Quand un prof arrive à la fin de sa carrière, vient l’heure du bilan. A-t-il été juste ? A-t-il pris goût à découvrir des perles rares et à transmettre avec pédagogie son savoir ? Pour Andrew Crocker-Harris, le constat ne semble pas vraiment glorieux. Exigeant (trop ?), tyrannique (le Himmler des secondes selon le principal !) et idéaliste… Sa femme Millie déchante aussi : quelle plaie d’avoir épousé un raté égocentrique ! Souffrant du coeur, le passionné de lettres classiques se voit contraint de déménager. Mais avant, Taplow, un de ses élèves, doit valider une version grecque à son domicile pour savoir s’il passera dans la classe supérieure.

Terrence Rattigan signe une comédie douce-amère assez terrible sur le métier d’enseignant, sur ses grandes illusions et le choc de la réalité. Il prend le temps de poser le cadre de son thriller vintage, de brosser avec soin sa galerie de personnages mais le rythme s’en ressent cruellement. Patrice Kerbrat, trop respectueux sans doute du texte, aurait pu pratiquer quelques coupes et nous éviter certains passages franchement ridicules (les scènes d’amour entre Millie et son amant Hunter, le prof de sciences, sont désolantes de fausseté – on se croirait dans un mauvais soap !).

Jean-Pierre Bouvier, le cœur sous la glace
À l’image du décor délicieusement rétro d’Édouard Lang, le spectacle se laisse regarder sans déplaisir mais avec une légère odeur de renfermé. Tout cela ronronne un peu trop, les enjeux tardent à s’imbriquer. Le jeu des comédiens sauve la mise ; la direction d’acteurs est au cordeau. Aux premières loges, Jean-Pierre Bouvier domine la scène : sur le fil constant du burn-out, le comédien se livre avec une pudeur accablée qui attise de suite la compassion. Malgré un rôle apparemment ingrat, celui du prof imbu de lui-même, il parvient à lui donner une belle humanité, une fragilité sur le point de se briser en mille morceaux, pour parvenir in extremis à se ressaisir et à changer la donne. Marie Bunel joue à merveille son rôle de femme abjecte et délaissée. Malicieux et gaffeur, Thomas Sagols est crédible en lycéen à la traîne.
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