- En tournée
- En tournée dans toute la France
Le Jeu de l'Amour et du Hasard
- François Nambot
- Salomé Villiers
- Raphaëlle Lemann
- Philippe Perrussel
- Bertrand Mounier
- Etienne Launay
- En tournée dans toute la France
Silvia a toutes les raisons du monde d’être inquiète : son père, M. Orgon, lui propose le mariage avec un parfait inconnu.
Elle décide alors d’endosser le costume de sa suivante Lisette, afin de percer à jour le caractère de ce soi disant « bon parti ».
Sous les regards amusés de M. Orgon et de son fils Mario, les quatre amoureux se débattent derrière leurs masques afin d’être aimé pour ce qu’ils sont en dépit des convenances sociales.
S’en suivront quiproquos et rebondissements sur un rythme endiablé jusqu’au triomphe de l’amour.
La critique de la rédaction : 7/10. Une adaptation légère et rafraichissante du Jeu de l’Amour et du Hasard.
Cette jeune troupe reste fidèle au texte de Marivaux datant de 1730 mais le rend plus fun. La mise en scène qui propulse la comédie au XXIème siècle accentue le côté décalé des différents personnages.
Ce sont des excentriques qui s’agitent devant nos yeux ébahis, avec leurs nombreux et jolis costumes colorés, dans un décor chaleureux, estival. Quelques intermèdes vidéos assez esthétiques s’immiscent même dans la pièce, contribuant ainsi à son dépoussiérage.
Nous avons bien aimé le jeu très juste des acteurs, tout particulièrement celui de l’espiègle Silvia et du déjanté Arlequin.
Néanmoins, ce n’était pas la première fois que nous voyions cette pièce et à chaque fois le personnage du frère de Silvia ne nous a pas paru apporter grand-chose. Dommage également que l’intrigue de Marivaux s’essouffle, que les situations perdent de leur intensité lorsque notre héroïne tarde à avouer sa vraie condition.
Finalement le dénouement arrive par surprise et nous sortons enthousiasmés par cette vision du classique. Si vous ne l’avez jamais vu, voilà une belle manière de le découvrir !
Écrite en 1730, cette pièce n’a de cesse de rencontrer son public tant qu’à ce JEU-là, tout semble fait pour nous plaire et nous laisser surprendre à chaque fois par la malice et la nique que Marivaux réserve aux bienséances des mariages arrangés, à la force du désir amoureux et à la sincérité des amants.
Orgon veut marier sa fille Sylvia à Dorante. Dorante, gentilhomme avant tout mais pas bête pour un sou, veut se faire une idée de la promise sans qu’elle le sache. Il négocie avec son père d’aller se présenter dans la maison d’Orgon sous le déguisement de son valet qui prendra quant à lui sa place.
Mais Marivaux ne se prive pas de donner aux femmes une exigence autre que domestique, aux prémices de l’émancipation qui commence son œuvre ce siècle-là, annonçant Émilie du Châtelet et Olympe de Gouges. Il fait de Sylvia le double inversé de Dorante. Elle-aussi se déguise en Lisette, sa servante, qui a son tour se travestie.
De truchements en découvertes, de sentiments rebondissants en frustrations rentrées, l’amour se confronte au hasard et le hasard à la sincérité. Qui triomphera, le hasard ou l’amour ?
Salomé Villiers s’empare de cette pièce avec fougue et adresse. Elle nous offre une mise en scène pétillante à souhait, des jeux de comédie réglés à pleine puissance sur l’émotion, le trouble et l'ironie. La tendresse délicate des scènes d’amour ressort avec justesse. Elle joue elle-même une magnifique Sylvia, convaincue et convaincante et dont l’émoi se fond dans cet ensemble harmonieux et rieur.
Des intermèdes vidéos nous montrent les personnages dans le contexte des scènes, illustrant leurs sentiments avec humour ou passion. C’est simple et bienvenu, savamment fait pour servir la légèreté de la pièce et soutenir les passages importants.
Les comédiens Étienne Launay, Raphaëlle Lemann, Bertrand Mounier, François Nambot, Philippe Perrussel et Salomé Villiers, soudés à la manière d’une troupe, servent le texte de belle façon, avec précision, sans le tromper, le hacher ou le soumettre. Ils dégagent toutes et tous un enthousiasme plaisant. Du beau talent.
Une version moderne réussie de cette pièce perfide et délicieuse de Marivaux. Un étonnant et très agréable spectacle à savourer sans modération.
- Au festival d’Avignon 2017 au Théâtre du Roi René -
Il est vrai que ce fut très plaisant de découvrir (oui je débute) Marivaux avec cette troupe sympathique dont les rôles siéent à merveille aux acteurs. Il est vrai également que la pièce s’adapte très bien à une mise en scène contemporaine et qu’on y trouve de jolies références dans le jeu et les tics de langages ainsi que de petites séquences vidéos assez drôles.
Seulement quitte à vouloir faire moderne, pourquoi laisser Silvia dans un rôle de fille fragile, stéréotype d’une société patriarcale qui n’est plus la nôtre ? A défaut de trahir le texte original (respecté au mot près), un jeu moins ampoulé, comme le fit à merveille son frère, aurait été intéressant. Enfin, si le texte est bien écrit et a bien vieilli, il faut avouer que l'intrigue est assez faible et prévisible. Cependant, cela n’empêche pas de passer un bon moment.
Le texte de Marivaux est dopé par une mise en scène énergique et résolument contemporaine, les acteurs s'approprient sans effort ces mots au charme daté mais tellement délicieux.
On aime !
Les acteurs sont bons, la mise en scène est intelligente, l'ensemble est agréable, amusant mais pas vraiment drôle.
J'ai passé une soirée plaisante mais il y manquait un je-ne-sais-quoi de folie pour vraiment m'emporter (seul le frère a des passages vraiment fantaisistes qui font sortir la pièce de ses rails somme toute assez convenus).