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Hier au Théâtre
Hier au Théâtre
Mini-Molière du Critique
25 ans
67 espions
espionner Ne plus espionner
Passionné de théâtre, je donne mon avis sans concession sur les pièces auxquelles j'assiste pour vous aider à choisir parmi la multitude de spectacles parisiens.

Bonne lecture !
Son blog : https://hierautheatre.wordpress.com/
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Ses critiques

343 critiques
Le Cerf et le Chien

Le Cerf et le Chien

7,5/10
139
Après Le Loup, Véronique Vella plonge dans un autre chapitre des Contes du chat perché de Marcel Aymé au Français. Avec Le Cerf et le Chien, la sociétaire s’aventure dans un univers gentiment désuet qui prône le droit à la différence et la tolérance. Les comédiens se prêtent volontiers à ces métamorphoses animalières et effraient autant qu’ils émeuvent.

Marinette et Delphine ont grandi : fini l’emprisonnement dans la maison, le monde extérieur leur ouvre grand les bras. Quand un cerf poursuivi par une meutre de chiens enragés demande l’asile, les jeunes filles acceptent et le protègent. Animal épris de liberté, le cerf va se plier aux exigences de la vie domestique mais le naturel reprend vite le galop… Un désir de retourner dans la nature qui se payera au prix fort.

Sous ses apparences de conte d’antan au vocabulaire d’autrefois et aux accents parfois un brin Bisounours, Le Cerf et le Chien laisse échapper des effluves de cruauté et de violence. Les chansons rétro ajoutées par Véronique Vella soufflent le chaud et le froid : parfum d’insouciance fleuri ou menaces à peine voilées. On sourit et on tremble. La belle scénographie de maison de poupée de Julie Camus nous prend par la main et nous entraîne dans un monde inquiétant et rassurant à la fois.

La metteur en scène n’a pas choisi de grimer totalement les comédiens en animaux : un accessoire suffit à éveiller l’imagination, et la personnalité des acteurs modèle la représentation de chaque bête : Michel Favory est idéal dans le rôle du chat philosophe avec ses habits élégants et sa patte de fausse fourrure ; Jérôme Pouly ressemble à un Cerbère effrayant, emmitouflé dans son gros manteau (mention spéciale au costume d’Isabelle Benoist et à ses multiples têtes canines) ; Stéphane Varupenne s’impose clairement en bœuf bourru, un peu simplet mais tellement attachant. Enfin, Elliot Jenicot était tout trouvé pour incarner un cerf rock-star avec ses bagouzes, ses bracelets et son air farouche.

Côté humains, Véronique Vella et Elsa Lepoivre sont malicieuses comme tout, sans verser dans la niaiserie éhontée ; Cécile Brune et Alain Lenglet campent à merveille des parents pas commodes.

Les petits dans la salle n’ont pas hésité à exprimer leurs émotions : surprise, terreur, joie ou soulagement. Les grands aussi se sont pris au jeu. Pari réussi donc.
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La Ronde

La Ronde

4/10
62
Quelle étonnante vision de la sensualité livre Anne Kessler dans La Ronde. Au Vieux-Colombier, la sociétaire vide totalement le substrat érotique de la pièce de Schnitzler en pratiquant une distanciation systématique à côté de la plaque. Là où devraient triompher le mystère et le trouble, règne un esprit cartoonesque et boulevardier. Schnitzler/Kessler : un mariage mal assorti donc.

Dans La Ronde, le désir circule entre des individus archétypaux : la Prostituée, le Jeune Homme, le Soldat. La valse charnelle ne s’attarde jamais : de brèves tranches de plaisir permettent à ces couples de permuter. Tout est énigme chez Schnitzler : pas de psychologie, nous sommes dans l’instant présent.

Quelle mouche a piqué Guy Zilberstein de vouloir à tout prix expliciter une situation qui ne demandait pas à l’être ? En introduisant le personnage du plasticien, le compagnon/complice d’Anne Kessler alourdit inutilement d’entrée de jeu la représentation. Pendant dix bonnes minutes, le pauvre Louis Arène se lance dans un monologue mi-sérieux, mi-parodique (on ne sait pas trop, c’est gênant) de hipster berlinois photographe qui souhaite découvrir ses véritables parents, l’un des dix couples présents sur scène, dans le cadre d’une performance Les Chromosomes énigmatiques (tout est dit dans le titre…). Cette tentative artificielle de donner du sens à une pièce qui repose justement sur une énigme perd le public. Pourquoi ne pas faire tout simplement confiance au texte plutôt que de concevoir ces hypothèses biologiques ?

Ajout d’autant plus dispensable et pompeux qu’il se heurte de plein fouet à la tonalité d’ensemble imposée par Kessler. Exit le sexe cru et assumé, bye bye la subtilité et bonjour le jeu du chat et de la souris. La metteur en scène a adopté une direction d’acteur univoque, qui loin d’être désagréable à suivre, manque cruellement de relief et de profondeur.

On se croirait chez Woody Allen en plein marivaudage. C’est charmant, enlevé et léger. Un peu trop. Pour ne pas sombrer dans le premier degré, la mise à distance a été privilégiée : malheureusement, la caricature ne prend pas. On rit, certes, et avec plaisir mais est-ce vraiment de cela dont il s’agit dans La Ronde ? On devrait ressentir les frissons du désir, une forme d’excitation monter en nous mais non. Tout est trop décalé : Kessler aurait dû s’attaquer à bras-le-corps à la coloration clairement sexuelle de la pièce plutôt que de la traiter en simple rigolade. Plutôt violent le contresens.

La troupe, dirigée dans la mauvaise direction, fait cependant des merveilles : ils sont formidables. Anna Cervinka est toujours aussi délicieuse en ingénue espiègle et coquine ; Julie Sicard campe une grisette extra et nature. Sylvia Bergé est idéale dans le rôle d’une actrice exubérante et très diva et Françoise Gillard étonne en vamp féline façon Audrey Hepburn. Chez les hommes, Benjamin Lavernhe est séduisant en preppy maladroit ; Hervé Pierre délirant en vieux cochon et Laurent Stocker s’avère un fantasque Comte. Leur complicité est vraiment palpable et on adore le Français pour cette raison. Le geste final d’embrassade émeut : une reconnaissance ultime ?

En transformant La Ronde en farce à deux, Anne Kessler oublie sur le bord de la route toute la dimension proprement sexuelle, érotique et charnelle de la pièce. Tout cela manque paradoxalement de corps et de fièvre. Rendez-vous manqué.
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La nuit juste avant les forêts

La nuit juste avant les forêts

8/10
30
Dénicher de nouveaux talents reste l’une des grandes joies du théâtre. Le jeune Eugène Marcuse, première année de conservatoire seulement, est l’une de ces pépites inédites. Dans la petite salle du Poche, il illumine le plateau d’une fièvre de loup déchaîné dans La Nuit juste avant les forêts. Koltès aurait sans doute approuvé le choix de ce comédien très engagé dans sa gestuelle et dans son regard.

Pas de prénom, aucune identité. Seulement le statut d’« étranger ». Il pleut dehors, les vêtements sont gorgés d’eau, les mouvements sont entravés. Dans cet environnement hostile et lugubre, un jeune homme recherche désespérément un contact, une main tendue pour briser une pesante solitude. Tout l’enjeu ici est de parvenir à nouer un dialogue, qui n’arrivera jamais d’ailleurs puisque l’adresse restera lettre morte.

La Nuit juste avant les forêts traduit une urgence : une seule phrase déroulée sur soixante pages. Apnée à la lecture. La pièce de Koltès est sans concession, d’une grande violence. On assiste au monologue d’une âme rageuse, en souffrance qui rejette un système dont elle se trouve à la marge. Inutile de le cacher, le texte est ardu : le dramaturge n’a jamais été un adepte de la facilité malgré des mots finalement très quotidiens.

Sur scène, on attend de voir ce que peut dégager celui à qui incombe la lourde tâche de s’envelopper dans les haillons de ce miséreux à la verve facile. Eugène Marcuse relève le défi haut la main. En s’installant dans la salle, on le remarque immédiatement. Il a l’air possédé : il transpire le mal-être. Quand il prend la parole, on est attiré par cette voix loin d’être harmonieuse, un peu écorchée. Entouré par des carreaux transparents, le comédien ressemble à Quasimodo : il disloque son corps à l’envi, araignée humaine aussi terrifiante qu’émouvante. On peut décrocher rapidement du texte mais Marcuse nous ramène toujours sur les rails par sa présence. Il ira loin. Jean-Pierre Garnier, qui le dirige avec assurance, a eu du flair.
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Le Petit-Maître corrigé

Le Petit-Maître corrigé

6/10
24
Le Marivaux que Clément Hervieu-Léger apprécie ne joue pas dans la cour des paons. Après L’Épreuve, le pensionnaire du Français choisit encore une pièce plus secrète du grand dramaturge du XVIIIè siècle. Dans la salle Richelieu, Le Petit-Maître corrigé organise un match railleur et plein d’esprit entre les Parisiens snobs et les Provinciaux au cœur sincère. Après une demi-heure en feu d’artifice, le spectacle se délite. La faute à une construction dramatique artificiellement étirée qui gâche ses effets par péché de gourmandise. En dirigeant impeccablement ses comédiens, Hervieu-Léger s’en sort cependant avec les honneurs. Du marivaudage pétillant au crépuscule de l’aveu et de la conscience, il n’y a qu’un pas.

Dans un immense champ de foin, deux chipies arrivent sur le devant de la scène, épuisées. En sueur, elles dégagent une langueur moite et espiègle. Jeu et complicité s’échangent dans leurs regards. Hortense et sa suivante Marton concoctent un joli plan : elles décident de punir la fatuité ridicule et empesée de Rosemond, le promis parisien d’Hortense qui refuse de lui déclarer ouvertement sa flamme. Pour corser l’affaire, Dorimène, une ancienne amante de Monsieur a fait le voyage pour empêcher le mariage.

La pièce commence sur les chapeaux de roue : l’exposition, ultra fluide, se suit avec plaisir et les enjeux et l’esquisse des personnages se dessinent naturellement. Tout se complique ensuite : à force d’appuyer les indécisions du cœur et de l’esprit, Marivaux abuse de notre patience. Le Petit-Maître corrigé ne possède pas la puissance du Jeu de l’amour et du hasard. Un acte aurait dû être supprimé, la vivacité des débuts devient lassitude. Tout jeu doit finir un jour et Marivaux n’a pas su s’arrêter à temps. Hervieu-Léger n’y peut rien mais il aurait tout de même pu accélérer le rythme : il a volontairement opté pour le parti-pris inverse. La lumière champêtre du début s’obscurcit de plus en plus pour laisser place à un cadre trop austère et grave (presque mortifère), accentuant la dignité des personnages mais en contre-partie aussi un certain pathos de mauvais aloi.

Heureusement, le metteur en scène s’est entouré avec goût : Loïc Corbery, habitué à jouer les beaux garçons prétentieux, donne de sa personne et se révèle exquis en Marquis endimanché et maniéré. Il a de petits accents JohnnyDeepiens, entre dandysme et folie perturbante. Adeline d’Hermy est désarmante d’aise en soubrette rustique et cash : elle se transforme en hyène un brin hystérique mais tout à fait dans le ton. Christophe Montenez prend de plus en plus ses marques dans la maison de Molière : après son interprétation très remarquée de monstre humain dans Les Damnés, changement total de registre. Il est irrésistible en valet « prout-prout » et imite avec ravissement l’accent snob et ses « Péééris ». Florence Viala apporte un vent de « pimbècherie » salutaire dans le rôle de la vampire-diva-amante. Seule Claire de La Rüe du Can détonne : elle reste désespérément fade et l’on peine à s’attacher à son personnage.

En somme, l’entreprise menée par Hervieu-Léger est courageuse. La distribution est épatante, le début plus que prometteur. Seulement, la suite ne s’avère pas à la hauteur. Marivaux s’embourbe dans des prolongations sans fin que le maître d’orchestre souligne au lieu de les amoindrir.
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Ensemble

Ensemble

9/10
41
Il y a des dramaturges, des acteurs et des metteurs en scène pour lesquels on se prend d’affection. Fabio Marra fait partie de ces rares élus. On fonce à chacune de ses pièces les yeux fermés car on sait d’avance que la finesse de son écriture et de son jeu, sa capacité à émouvoir tout en faisant rire, seront présentes sur scène. Avec Ensemble, le directeur de Carrozone Teatro interroge la notion de normalité par le prisme du handicap, de l’amour familial et des malentendus. Jamais de prétention littéraire chez Marra, tout est vif, direct et si vrai. Des mots du quotidien qui en disent tellement long sur notre rapport à l’autre et sur la complexité des relations.

Isabella est une mère Courage. Retraitée avec de maigres revenus, elle élève seul Miquélé, son fils handicapé. Petit bout de femme attentionné et protectrice, elle commence néanmoins à fatiguer : s’occuper de son enfant en permanence l’épuise mais elle n’osera jamais l’avouer ni l’envoyer dans un centre spécialisé. Hors de question. Cet amour exclusif et fusionnel entre la mère et le fils contrarie Sandra. Revenue au bout de dix ans pour annoncer son mariage à sa mère, elle ne comprend pas cet entêtement et souffre toujours de vivre dans l’ombre de son frère. Ce triangle affectif, noué de complications, offre la trame d’une intrigue solide et vraisemblable qui multiplie les connexions sentimentales. Isabella couve son fils qui adore sa sœur qui ne supporte pas d’être écartée de cet amour maternel.

Ensemble est une pièce qui touche profondément car elle n’admet pas le manichéisme. Il n’y a pas de bon ou de méchant dans cette famille, ce n’est pas simple que cela. On comprend tous les personnages à la fois, chacun possède sa part de complexité et l’on peut sans problème s’identifier à tour de rôle entre la mère, le fils et la fille.

La mise en scène de Fabio Marra ne supporte aucun flottement. Les saynètes s’enchaînent avec fluidité et les rapports entre la famille se densifient au fur et à mesure de la représentation. Catherine Arditi est formidable d’abattage, de bienveillance et d’obstination. Elle dégage une tendresse infinie. Fabio Marra, lui, est vraiment épatant dans le rôle du fils spécial, il n’en fait jamais trop, n’exagère pas les mimiques. Son rôle est très attachant. Les deux comédiens se complètent à merveille, entre gronderies et scène de complicité et d’amour déchirantes… Notamment l’épisode du sac à main mais n’en disons pas plus. Sonia Palau n’est pas en reste : on éprouve beaucoup d’empathie pour son personnage de fille écartée, reléguée au second plan qui vient prendre sa revanche et reconquérir sa place au sein du noyau familial. Jalousie, honte, affection : la comédienne nous entraîne dans un tourbillon émotionnel juste et sincère. Enfin, Floriane Vincent apporte une touche plus pétillante en gaffeuse-pipelette.

Fabio Marra a encore une fois réussi son pari : nous faire réfléchir un sujet de société actuel et fort tout en évitant l’écueil du pathos. On sort les larmes aux yeux mais un sourire au coin des lèvres. Merci.
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