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Hier au Théâtre
Hier au Théâtre
Mini-Molière du Critique
25 ans
67 espions
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Passionné de théâtre, je donne mon avis sans concession sur les pièces auxquelles j'assiste pour vous aider à choisir parmi la multitude de spectacles parisiens.

Bonne lecture !
Son blog : https://hierautheatre.wordpress.com/
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Ses critiques

343 critiques
La cantatrice chauve

La cantatrice chauve

7,5/10
240
Ha, La Cantatrice chauve indétrônable depuis soixante ans au Théâtre de la Huchette… La jeune compagnie Cybèle dépoussière au Lucernaire le classique absurde de Ionesco en radicalisant la distanciation brechtienne via une esthétique du grotesque macabre. Alexis Rocamora imagine un univers de pantins stéréotypés manipulés par une bonne narquoise et vicelarde. Cet angle de vue étonnant éclaire cette pièce qu’on croyait connaître sur le bout des doigts sous un jour nouveau. Et tant mieux.

Chez Ionesco, tout carbure à la logique impitoyablement déréglée du langage. La Cantatrice chauve serait le prototype de ce jusqu’au boutisme délirant du verbe. Prenez les Smith. Tandis que Monsieur lit son journal ; Madame tricote et entonne l’hymne national. La conversation tourne autour des patates au lard et des potins de voisinage. Rien de bien folichon sauf quand un homonyme perturbe la compréhension d’un commérage ou lorsque des amis en retard, les Martin, n’en reviennent pas de se rencontrer tout le temps et de vivre au même endroit alors qu’ils sont mari et femme… Le dramaturge roumain se moque de la parole sclérosée de la bourgeoisie, de ces discussions qui tournent à vide et qui s’éternisent sans justification. Il mène son argumentation avec une férocité vertigineuse, jusqu’au non sens.

Bal de fantoches
Alexis Rocamora cristallise cette normalité du bizarre en décuplant ce phénomène d’inquiétante étrangeté. On gomme toute trace de réalisme et on exacerbe le maquillage cadavérique pour souligner la stérilité d’échanges vains. Du coup, nos quatre BCBG (une belle brochette de futures pépites ; citons-les tous : Taos Sonzogni, Alexis Rocamora, Jean-Nicolas Gaitte avec mention spéciale pour Laura Marin, ultra expressive, sans oublier Guillaume Benoît, capitaine des pompiers penaud) ressemblent à des croque-mitaines effrayants, des zombies zinzin au visage enfariné et au rouge à lèvres dark. Cette ambiance fantastique, façon famille Addams, sied à ravir au ton de la pièce.

L’autre féconde trouvaille consiste à inverser les rapports de force et à mettre en lumière le rôle apparemment insignifiant de la bonne Mary. C’est elle ici qui tire les ficelles de l’intrigue, en insolente marionnettiste. Présence discrète mais indispensable, Nell Darmouni orchestre la danse avec une gourmandise coquine de soubrette dominatrice.

Malgré une fin qui s’étire (et c’est la faute de Ionesco, un peu trop friand de son procédé) virant au zoo humain, cette Cantatrice chauve revisite avec un plaisir non dissimulé et une énergie communicative cette farce noire et outrancière.
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Le Monde d'hier

Le Monde d'hier

3/10
254
Mettre en scène Le Monde d’hier aujourd’hui est un acte engagé. En balayant les tourments des deux Guerres mondiales, L’autobiographie de Stefan Zweig éclaire aussi en miroir les zones troublées de notre présent. Constat sans appel de la mort de la culture et des illusions, ce témoignage essentiel du fameux tournant de siècle est porté au Théâtre des Mathurins par Patrick Pineau et Jérôme Kircher. Seul sur le plateau, ce dernier distille une douleur rentrée touchante mais monotone, plombée en outre par un travail scénique fade et figé.

Le pacte autobiographique du Monde d’hier se veut sans détour : loin de la visée narcissique traditionnellement associée au genre, Zweig souhaite rendre compte de l’amoncellement d’épreuves et de catastrophes endurées. Laisser une trace à la postérité en se faisant le porte-parole d’une génération marquée du sceau du traumatisme. Articulé autour d’une tension entre l’enfance dorée et heureuse au sein de l’intelligentsia viennoise et la violence des guerres, cette confession marque l’itinéraire d’une société en perte de repères, apatride et chassée de son paradis perdu. Le décalage entre la paix et la boucherie ; le cosmopolitisme et la ségrégation ; la liberté de pensée et le culte totalitaire, frappe. Rilke, Rodin, Beethoven côtoient Hitler.

L’abus de sobriété nuit à la santé
Jérôme Kircher se projette sobrement en Zweig : les troubles affleurent sans pathos, la dignité désabusée est belle et limpide. Cependant, la ligne interprétative stagne et l’on pique du nez parfois. La mise en scène, trop discrète, ne brille pas par son audace : elle paraît presque inexistante. Un fond sonore quasi inaudible ; des déplacements hasardeux de chaise pour tenter combler un immobilisme pesant ; un livre pioché sur une étagère histoire d’occuper les mains… Tout cela semble un peu léger et triste : un thème lourd à porter ne signifie pas pour autant une adaptation scénique rigide et guère imaginative.

À trop vouloir verser dans la sobriété, ce Monde d’hier pêche par manque de mordant. Malgré un texte fort et qu’il est nécessaire de lire, cette version 2016 devient presque léthargique à force de statisme. Jérôme Kircher se débrouille plutôt bien en narrateur-acteur déboussolé mais l’attention se délite faute de peps.
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Constellations

Constellations

8/10
273
Sciences et amour peuvent-ils faire bon ménage sur scène ? Nick Payne nous le prouve avec Constellations, une pièce douce-amère à la construction exigeante et déroutante. Séduit depuis longtemps par le théâtre anglais contemporain, Marc Paquien explore la théorie des mondes multiples avec un sens certain des nuances. Dirigeant avec sensibilité Marie Gillain et Christophe Paou au Théâtre du Petit St-Martin, il distille émotion et humour dans un chassé-croisé qui fait mouche.

Marianne est physicienne ; Roland est apiculteur. Ils se sont rencontrés lors d’un barbecue pluvieux : étrange coup de foudre, un brin loufoque et pas vraiment naturel. À rebours des « love stories » traditionnelles, Constellations place sa dramaturgie sous le signe du « Et si… ? » Tout se construit autour d’une trame non linéaire poussant jusqu’au génie absurde la logique scientifique des multivers. À l’instar du « Jeu dont vous êtes le héros », l’histoire de Roland et Marianne bifurque constamment vers des chemins de traverse. Le piège serait de tomber dans l’exercice de style pur et dur mais ce puzzle sentimental et existentiel captive justement par cet art des infimes variations.

Grain de sable bouleversant
Sous ses airs de romance faussement sucrée, la pièce demande une attention de tous les instants car tout se joue dans ces riens, dans un mot qui change, une intonation qui dévie… L’impression de répétition, parfois mécanique, est enrayée par ce grain de sable imperceptible si l’on n’y prête gare. Pour parvenir à restituer ces modulations, il faut un couple béton. Marc Paquien a immédiatement pensé à Marie Gillain et à Christophe Paou. Si l’alchimie sur le papier n’était pas forcément évidente, force est de constater qu’ils se complètent à merveille. Elle, toujours craquante en éternelle gamine boudeuse et pimpante, sait trouver des ressources bouleversantes d’émotion lorsque la tumeur au cerveau de son personnage se déclare et que le langage s’embourbe. Lui, souvent la tête dans les nuages, un peu ahuri, sait faire preuve d’une gravité empathique palpable.

Sur un plateau circulaire nu, Paquien matérialise abstraitement le cycle de la vie et de la mort, des éternels recommencements et de la nécessité aussi d’aller de l’avant malgré tout… On passe du rire (danses de salon cocasses, ou cet aveu en miroir d’un cocufiage surprenant) aux larmes (la découverte progressive de la maladie, sublimée par un dialogue en langue des signes absolument déchirant) en un battement de cils. Paquien mène sa barque comme un vieux loup de mer aguerri, naviguant entre deux flots émotionnels avec une remarquable fluidité.

Ces Constellations brillent ainsi de mille feux : feu ardent des balbutiements de l’amour ; feu tenace des tourbillons de la passion ; feu noir et glacé de la mort qui plane. Marc Paquien est parvenu à soutenir ces permanentes tensions en s’engouffrant avec sincérité dans la brèche d’une structure dramatique compliquée à restituer sans tomber dans le pathos, la niaiserie ou les automatismes. Pari relevé.
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Deux leçons d'histoire de France

Deux leçons d'histoire de France

8/10
168
Après s’être plongé dans les arcanes du Moyen-Âge jusqu’à Jeanne d’Arc, Maxime d’Aboville récidive avec Une leçon d’Histoire de France deuxième époque : de 1515 au Roi-Soleil. Au Poche, le prodigieux comédien renfile sa blouse d’instituteur vintage et concocte un one man show aussi ludique qu’instructif. Bambins, ados et parents redécouvrent émerveillés une matière scolaire parfois barbante…

Quand le théâtre se transforme en salle de classe, plus question de piquer du nez sur nos pupitres ! En revenant sur deux cents ans d’Histoire, de la bataille de Marignan à la mort de Louis XIV, Maxime d’Aboville dessine une carte de France old school entre batailles épiques et potins savoureux. Loin de tout didactisme sérieux, celui qui obtenu un Molière pour The Servant l’an passé, se fait drôlement plaisir en maître illuminé et passionné par son art. En Louis XIII dépressif ou en duc de Guise fat, il fait des étincelles sur scène !

Précieux, psychorigide et irrévérencieux, il prouve que l’Histoire n’a pas besoin de multiplier les images d’archives et les reconstitutions vidéo artificielles pour embarquer son auditoire vers des temps anciens. Quelques grands dessins, une règle et puis basta. Le comédien est parvenu à un tel niveau de maîtrise qu’il interagit du tac au tac avec son public, révélant ainsi le potentiel rigolo de cette matière. Malgré quelques légers flottements à la première, son assurance et sa gourmandise de jouer sont sans équivoque.

Pour les réfractaires à l’Histoire, cette courte leçon d’un peu plus d’une heure rafraîchira les esprits à un rythme mené tambour battant. En s’inspirant de grands auteurs de la littérature comme Michelet, Dumas ou Saint-Simon, le spectacle ajoute une caution d’écriture décuplée par l’art de l’incarnation du comédien. On aurait vraiment voulu vous avoir comme prof, Monsieur d’Aboville !
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Old Times

Old Times

3/10
128
La grand marotte d’Harold Pinter aura toujours été la mémoire et ses dérèglements. Spectres de la Shoah dans Dispersion ; amnésie dans Une Sorte d’Alaska… Comme son titre l’indique, Old Times lorgne davantage du côté de la nostalgie, des actes manqués et d’un présent défaillant. Benoit Giros monte courageusement cet opus méconnu au Théâtre de l’Atelier car soyons franc, le pauvre n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Si Pinter est un as pour dérouter son auditoire, ce cru mineur décourage par son manque excessif de lisibilité, son écriture en-deçà du niveau habituel du prix Nobel de littérature et une mise en scène savamment énigmatique mais au rythme pesant.

Pinter raffole du chiffre trois : symbole du déséquilibre par excellence, il conditionne des relations tendues entre un noyau apparemment stable, un couple, et un élément perturbateur. En l’occurrence, Anna débarque chez Kate, vingt ans après voir vu pour la dernière fois sa meilleure amie . Les retrouvailles se déroulent sous les yeux mi-amusés, mi-déconcertés du mari de Kate, Deeley. Une plongée étrange dans les souvenirs et les coïncidences trop belles pour être vraies commence alors…

Construite comme souvent en puzzle chez Pinter, Old Times imbrique des strates temporelles à la fois floues et très précises : ainsi le mari rencontre sa femme dans un cinéma ; tout comme Anna emmène cette même femme voir le même film. Ou bien cette soirée malsaine pendant laquelle Deeley raconte avoir maté sous les jupes de deux copines. Et on devine vite qui se cache sous cette paire d’amies.

Cette superposition entre un passé lesbien (les caresses ne trompent pas) et sensuel et une actualité plus morne et rangée (une maison bourgeoise sur la côté anglaise) aurait pu donner lieu à un vertige riche d’ubiquité. Benoît Giros parvient d’ailleurs à rendre assez bien compte de cette atmosphère décalée, de sourde violence, sous des rapports aimables notamment par un jeu délicat des lumières et des déplacements.

Chemins trop bifurqués
Malheureusement, la pièce se prend dans le rets de pistes trop nombreuses et décousues : la pêche aux indices agace assez rapidement et reconfigurer les béances de la mémoire constitue un jeu crispant ici. Tout simplement car les carences proprement dramatiques, à savoir la force et la portée de l’écriture, peinent à émerger. On décroche vite de cette histoire tarabiscotée et qui glisse dangereusement à la fin vers le grand n’importe quoi avec ces faces maculées de boue…

Dans un décor clinique, le trio de comédiens se débrouille comme il peut et arrive à donner consistance à un matériau terriblement dénué de chair : lorsqu’Adèle Haenel apparaît, on craint le pire avec ce surjeu enjoué et décalé puis sa jeunesse fraîche, mystérieuse et insolente reprend le dessus. Marianne Denicourt campe la vamp éthérée avec prestance et distance. Emmanuel Salinger, plus terre-à-terre, apporte un contre-point comique appréciable.

Old Times loupe donc le coche : la faute à un texte qui s’égare en chemin. Benoît Giros assure un travail honorable au vu du morceau à défendre. On retiendra surtout sa direction d’acteurs globalement fine et bien vue. Pour le reste…
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