Ses critiques
16 critiques
9/10
Chute et ascension d’un attaché de presse en campagne pour l’élection du candidat à la présidentielle des États Unis.
Les cartes du pouvoir nous livrent le portrait de l’arriviste moderne Stephan Bellamy, qui n’a rien à envier à ses parents Bel Ami ou Rastignac. Dans une scénographie très efficace d’Emmanuelle Roy qui rappelle beaucoup celle de Laurent P. Berger au théâtre du Rond-Point pour la pièce Élisabeth ou l’équité avec Anne de Consigny, les acteurs nous tiennent en haleine. Ce jeune homme beau, brillant, efficace, cruel, détestable mais que l’on voudrait aimer est magistralement interprété par Raphaël Personnaz qui se donne sang et eau.
La mise en scène de Ladislas Chollat sur sa propre adaptation de la pièce de Beau Willimon est rythmée comme une série américaine et nous captive du début à la fin.
On aimerait les voir revenir pour une suite en deuxième saison !
Les cartes du pouvoir nous livrent le portrait de l’arriviste moderne Stephan Bellamy, qui n’a rien à envier à ses parents Bel Ami ou Rastignac. Dans une scénographie très efficace d’Emmanuelle Roy qui rappelle beaucoup celle de Laurent P. Berger au théâtre du Rond-Point pour la pièce Élisabeth ou l’équité avec Anne de Consigny, les acteurs nous tiennent en haleine. Ce jeune homme beau, brillant, efficace, cruel, détestable mais que l’on voudrait aimer est magistralement interprété par Raphaël Personnaz qui se donne sang et eau.
La mise en scène de Ladislas Chollat sur sa propre adaptation de la pièce de Beau Willimon est rythmée comme une série américaine et nous captive du début à la fin.
On aimerait les voir revenir pour une suite en deuxième saison !
7/10
À New York, un metteur en scène (Thomas Novachek – Nicolas Briançon) cherche la comédienne idéale pour incarner La Vénus à la fourrure qu’il vient d’adapter de Sacher-Masoch. Après une journée de casting éprouvante et improductive, alors qu’il s'apprête à quitter le théâtre, une jeune comédienne assez vulgaire, Vanda Jordan (Marie Gillain), le retient et demande à auditionner.
Bien plus impliquée qu’elle ne veut le faire croire, Vanda connaît le texte par cœur et s’avère très impliquée dans la lecture…
Dans un décor de Jacques Gabel qui paraît léger au premier regard mais parfait pour mettre en valeur les comédiens et particulièrement bien éclairé par Joël Hourbeigt, Nicolas Briançon et Marie Gillain se livrent à un jeu de séduction où dominant et dominé échangent leurs rôles avec beaucoup de sensualité. Le thème du sadomasochisme est quand même très édulcoré pour la scène et bien secondaire. Pas de quoi fouetter un chat ou bouleverser le bourgeois ! En revanche l’interprétation des comédiens n’est que finesse et rupture. On pourrait leur reprocher un manque d’ascension dans l’intensité des rôles sur toute la pièce et une baisse de régime à mi-parcours. Mais pour un retour sur scène Marie Gillain est éblouissante et Nicolas Briançon fidèle à lui-même : fin et espiègle.
Bien plus impliquée qu’elle ne veut le faire croire, Vanda connaît le texte par cœur et s’avère très impliquée dans la lecture…
Dans un décor de Jacques Gabel qui paraît léger au premier regard mais parfait pour mettre en valeur les comédiens et particulièrement bien éclairé par Joël Hourbeigt, Nicolas Briançon et Marie Gillain se livrent à un jeu de séduction où dominant et dominé échangent leurs rôles avec beaucoup de sensualité. Le thème du sadomasochisme est quand même très édulcoré pour la scène et bien secondaire. Pas de quoi fouetter un chat ou bouleverser le bourgeois ! En revanche l’interprétation des comédiens n’est que finesse et rupture. On pourrait leur reprocher un manque d’ascension dans l’intensité des rôles sur toute la pièce et une baisse de régime à mi-parcours. Mais pour un retour sur scène Marie Gillain est éblouissante et Nicolas Briançon fidèle à lui-même : fin et espiègle.
9,5/10
Le Roi se meurt de Ionesco c'est le classique des classiques pour Michel Bouquet. Grand texte, mise en scène parfaite, interprétation hors pair tout est pesé et dosé au gramme près pour notre plaisir.
Dans un royaume imaginaire, le tout-puissant roi Béranger Ier se voit littéralement mourir. Ses deux reines (la vieille, Marguerite, depuis toujours interprétée par la grande Juliette Carré et la jeune Marie encore revêtue de sa robe de mariée jouée par Lisa Martino) refusent et se résignent à accepter l’inévitable.
Construite comme un vrai deuil (refus, agressivité, déni, acceptation…) et constat de l’impuissance des puissants face à la mort, la mise en scène de Georges Werler permet à Michel Bouquet une démonstration subtile de tous les tons (tyran, agneau) et de tous les sons (forts et impériaux jusqu’au plus doux babillage clair et limpide). Les sublimes costumes de Pascale Bordet portent également l’interprétation et la mise en scène : le rouge du pouvoir, le violet du deuil, le blanc du mariage ou de la virginité et la progression de ce costume royal qui finit en simple chemise annonçant le linceul à venir.
Nous avons beaucoup de chances que Michel Bouquet accepte de s’y coller encore une fois.
Inclassable dans un top5… Le Roi se meurt est hors compétition depuis longtemps.
Dans un royaume imaginaire, le tout-puissant roi Béranger Ier se voit littéralement mourir. Ses deux reines (la vieille, Marguerite, depuis toujours interprétée par la grande Juliette Carré et la jeune Marie encore revêtue de sa robe de mariée jouée par Lisa Martino) refusent et se résignent à accepter l’inévitable.
Construite comme un vrai deuil (refus, agressivité, déni, acceptation…) et constat de l’impuissance des puissants face à la mort, la mise en scène de Georges Werler permet à Michel Bouquet une démonstration subtile de tous les tons (tyran, agneau) et de tous les sons (forts et impériaux jusqu’au plus doux babillage clair et limpide). Les sublimes costumes de Pascale Bordet portent également l’interprétation et la mise en scène : le rouge du pouvoir, le violet du deuil, le blanc du mariage ou de la virginité et la progression de ce costume royal qui finit en simple chemise annonçant le linceul à venir.
Nous avons beaucoup de chances que Michel Bouquet accepte de s’y coller encore une fois.
Inclassable dans un top5… Le Roi se meurt est hors compétition depuis longtemps.
7/10
Elle, (Isabelle Adjani) une rédactrice en chef d’un journal local aux États-Unis tombe amoureuse d’un jeune reporter (Nils Schneider) fraîchement nommé sous sa coupe. Lui, charmant, jeune et ambitieux a un coup de foudre pour cette femme ambitieuse, encore belle qui a réussi sa vie de famille et sa vie professionnelle. Entre les deux, la meilleure Amie (Vittoria Scognamiglio) n'est autre que la mère de Lui. Une troupe de théâtre joue Phèdre en ville et les vers de Racine trouvent écho aux sentiments d’Elle.
Ce n’est pas ce tabou qui peut choquer ou interpeller en France en 2014 : Une femme mûre s'éprend du fils de sa meilleure amie… et alors ?
Un sourire aux lèvres, nous pourrions dire que cela arrive tous les jours. En revanche, le texte de Carey Perloff est riche en ressentis. Les émotions de cette femme prête à risquer son mariage et sa famille pour l’amour d’un jeune homme ; le droit de ce garçon à fréquenter une fille de son âge alors qu’il la séduit ; la panique du premier regard « je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue… » sont magnifiquement traduits sur scène. On s’attendait à s’appuyer sur Phèdre pour comprendre une tragédie moderne et on découvre que nos sentiments actuels peuvent nous permettre d’expliquer le geste dramatique d’une héroïne grecque.
Dominique Borg a choisi des costumes modernes et en harmonie avec ses personnages. Elle assure une mise en scène dont elle n’a pas à rougir. Bravo à Isabelle Adjani d’avoir su s’affranchir des étiquettes si françaises et de lui avoir fait confiance pour la mise en scène. Les tableaux sont épurés mais magnifiques. Le temps, les éléments sont présents comme dans une tragédie ancienne tout en jouant sur la modernité des textes affichés. La pièce avance au rythme du soleil et de la lune. On pourrait reprocher aux noirs de casser le rythme alors que la musique et la mise en place des comédiens permettent une respiration bienvenue.
Les trois acteurs ont plaisir à jouer ensemble. On est surpris de découvrir Isabelle Adjani souriante, pétillante dans les trois quarts de la pièce et toujours aussi convaincante dans les larmes de la tragédie. Pas de grandiloquence, juste des sentiments à fleur de peau, pour peu que les mauvaises langues ne vous gâchent pas votre soirée et que vous acceptiez de suivre cette femme magnifique dans les choix de sa vie.
Ce n’est pas ce tabou qui peut choquer ou interpeller en France en 2014 : Une femme mûre s'éprend du fils de sa meilleure amie… et alors ?
Un sourire aux lèvres, nous pourrions dire que cela arrive tous les jours. En revanche, le texte de Carey Perloff est riche en ressentis. Les émotions de cette femme prête à risquer son mariage et sa famille pour l’amour d’un jeune homme ; le droit de ce garçon à fréquenter une fille de son âge alors qu’il la séduit ; la panique du premier regard « je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue… » sont magnifiquement traduits sur scène. On s’attendait à s’appuyer sur Phèdre pour comprendre une tragédie moderne et on découvre que nos sentiments actuels peuvent nous permettre d’expliquer le geste dramatique d’une héroïne grecque.
Dominique Borg a choisi des costumes modernes et en harmonie avec ses personnages. Elle assure une mise en scène dont elle n’a pas à rougir. Bravo à Isabelle Adjani d’avoir su s’affranchir des étiquettes si françaises et de lui avoir fait confiance pour la mise en scène. Les tableaux sont épurés mais magnifiques. Le temps, les éléments sont présents comme dans une tragédie ancienne tout en jouant sur la modernité des textes affichés. La pièce avance au rythme du soleil et de la lune. On pourrait reprocher aux noirs de casser le rythme alors que la musique et la mise en place des comédiens permettent une respiration bienvenue.
Les trois acteurs ont plaisir à jouer ensemble. On est surpris de découvrir Isabelle Adjani souriante, pétillante dans les trois quarts de la pièce et toujours aussi convaincante dans les larmes de la tragédie. Pas de grandiloquence, juste des sentiments à fleur de peau, pour peu que les mauvaises langues ne vous gâchent pas votre soirée et que vous acceptiez de suivre cette femme magnifique dans les choix de sa vie.
7/10
Jocelyne et Jocelyn… un couple comme tant d’autres : deux enfants, une vie tranquille à Arras ; elle tenant une mercerie et lui travaillant chez Haagen Dasz. Jusqu’au jour où elle gagne un peu plus de 18 millions et n’ose pas les mettre sur son compte de peur que tout bascule.
Il y a beaucoup d’amour dans la pièce adaptée du roman de Grégoire Delacourt par Mickael Chirinian et Anne Bouvier. Faire interpréter le texte d’un homme sur une femme par… un homme était également un drôle de pari. Et pourtant, ça fonctionne bien. En ce moment, c’est Jean-Paul Bordes qui s’y colle et cet incroyable comédien s’en donne à cœur joie pour jouer Jocelyne, Jocelyn, les amies belges et mention spéciale pour le papa Alzheimer qui ne peut se concentrer que 6 minutes. Avec un si bon narrateur, on ne lâche pas l’histoire et on passe un très bon moment.
Le point faible ? Le micro et les effets sonores injustifiés. On s’en passerait très bien. Un petit bémol sur l’histoire également qui, bien que palpitante par le jeu sur scène, reste le développement d’un point de vue très masculin sur l’amour et les femmes. C’est bien connu : l’argent ne fait pas le bonheur et les femmes ne vivent que pour être aimées physiquement.
À voir pour Jean-Paul Bordes. Ça, c’est incontestable.
Il y a beaucoup d’amour dans la pièce adaptée du roman de Grégoire Delacourt par Mickael Chirinian et Anne Bouvier. Faire interpréter le texte d’un homme sur une femme par… un homme était également un drôle de pari. Et pourtant, ça fonctionne bien. En ce moment, c’est Jean-Paul Bordes qui s’y colle et cet incroyable comédien s’en donne à cœur joie pour jouer Jocelyne, Jocelyn, les amies belges et mention spéciale pour le papa Alzheimer qui ne peut se concentrer que 6 minutes. Avec un si bon narrateur, on ne lâche pas l’histoire et on passe un très bon moment.
Le point faible ? Le micro et les effets sonores injustifiés. On s’en passerait très bien. Un petit bémol sur l’histoire également qui, bien que palpitante par le jeu sur scène, reste le développement d’un point de vue très masculin sur l’amour et les femmes. C’est bien connu : l’argent ne fait pas le bonheur et les femmes ne vivent que pour être aimées physiquement.
À voir pour Jean-Paul Bordes. Ça, c’est incontestable.