- Théâtre contemporain
- Théâtre de Paris
- Paris 9ème
Kinship

- Isabelle Adjani
- Niels Schneider
- Vittoria Scognamiglio
- Théâtre de Paris
- 15, rue Blanche
- 75009 Paris
- Trinité (l.12), Blanche (l.2)
Une femme mûre -Isabelle Adjani-, mariée avec deux enfants, rédactrice en chef influente, rencontre un jeune reporter trentenaire séduisant -Niels Schneider-. Celui-ci se trouve être le fils d'une amie proche, ex-actrice -Vittoria Scognamiglio-. Mais aucun des trois n'a conscience du lien qui les unit.
La rédactrice s'enflamme, tombe éperdument amoureuse du journaliste. Lui l'admire. Elle éveille en lui le meilleur de lui-même, son appétit de vivre. Mais cette belle histoire d'amour prend encore plus d'envergure grâce au troisième personnage, qui n'est pourtant au courant de rien...
Kinship (qui veut dire 'affinités') est une histoire de passion et de transgression où se mêlent vie intime et sphère professionnelle, sous le double signe de la comédie et de la tragédie.
Cette pièce américaine contemporaine est une création. Elle n'avait jamais été jouée, ni en France, ni aux Etats-Unis.
Isabelle Adjani est une actrice française de 58 ans, 5 fois César de la meilleure actrice. Connue grâce à ses nombreux films de cinéma comme Subway, Possession, L'Histoire d'Adèle H., elle y interprète plutôt des personnages névrosés, fragiles, mystérieux, perturbés ou déments.
Elle revient sur les planches après une longue absence, sa dernière apparition datait de 2006 dans la pièce de théâtre de Wolfgang Hildesheimer "La dernière nuit de Marie Stuart".
Cette pièce a malheureusement été touchée par le syndrome de la tête d'affiche.
La pièce Kinship a été récompensée de la Tomate AuBalcon 2015 de l'échec théâtral de l'année.
La critique de Pierre (rédac' AuBalcon) : Quel dommage d'avoir trois acteurs d'un tel talent sous la main et de leur faire jouer un texte si médiocre !
Le charisme que dégage Niels Schneider, couplé à la légèreté et l’humour de Vittoria Scognamiglio, mis en musique par la jolie voix d’Isabelle Adjani, auraient pu donner un résultat somptueux.
Malheureusement, je n’ai pas été convaincu par cette romance entre deux journalistes américains. La chef avec le petit nouveau. La femme mûre avec le jeune fougueux aux mèches rebelles.
Cette histoire manque de saveur, de construction et d’enjeu. Truffée de parallèles avec Phèdre, elle donne l’impression d’un roman de gare qui aurait voulu se travestir en tragédie grecque. J’ai tenté de me laisser emporter pendant plus d’une heure avant de cesser d’y croire. Lorsque Niels Schneider déclare sa flamme à Isabelle Adjani, puis lorsqu’elle lui révèle à son tour ses sentiments, leurs déclarations d'amour sont trop hasardeuses pour me convaincre. Je reste de marbre, moi qui suis pourtant si fleur bleue avec ma douce.
Rien ne passe. Ni un rire, ni une larme, ni une petite réflexion grâce à quelques bons mots.
Je me suis ennuyé comme on s'ennuie devant du cinéma japonais. J'ai compté les minutes puis les secondes, ne sachant pas quoi faire de mes mains, à quoi penser, comment trouver une occupation.
Au Théâtre de Paris, préférez la comédie sans prétention Des Gens Intelligents.
Ce n’est pas ce tabou qui peut choquer ou interpeller en France en 2014 : Une femme mûre s'éprend du fils de sa meilleure amie… et alors ?
Un sourire aux lèvres, nous pourrions dire que cela arrive tous les jours. En revanche, le texte de Carey Perloff est riche en ressentis. Les émotions de cette femme prête à risquer son mariage et sa famille pour l’amour d’un jeune homme ; le droit de ce garçon à fréquenter une fille de son âge alors qu’il la séduit ; la panique du premier regard « je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue… » sont magnifiquement traduits sur scène. On s’attendait à s’appuyer sur Phèdre pour comprendre une tragédie moderne et on découvre que nos sentiments actuels peuvent nous permettre d’expliquer le geste dramatique d’une héroïne grecque.
Dominique Borg a choisi des costumes modernes et en harmonie avec ses personnages. Elle assure une mise en scène dont elle n’a pas à rougir. Bravo à Isabelle Adjani d’avoir su s’affranchir des étiquettes si françaises et de lui avoir fait confiance pour la mise en scène. Les tableaux sont épurés mais magnifiques. Le temps, les éléments sont présents comme dans une tragédie ancienne tout en jouant sur la modernité des textes affichés. La pièce avance au rythme du soleil et de la lune. On pourrait reprocher aux noirs de casser le rythme alors que la musique et la mise en place des comédiens permettent une respiration bienvenue.
Les trois acteurs ont plaisir à jouer ensemble. On est surpris de découvrir Isabelle Adjani souriante, pétillante dans les trois quarts de la pièce et toujours aussi convaincante dans les larmes de la tragédie. Pas de grandiloquence, juste des sentiments à fleur de peau, pour peu que les mauvaises langues ne vous gâchent pas votre soirée et que vous acceptiez de suivre cette femme magnifique dans les choix de sa vie.
Quinze ans plus tard, l’actrice au regard myosotis aurait-elle voulu racheter cette erreur de parcours en revenant sur les planches dans Kinship de Carey Perloff ? Difficile en effet de ne pas y voir un lien de cause à effet, tant le mythe de cette héroïne tragique semble la hanter. La pièce de l’Américaine a immédiatement séduit Adjani par la fulgurance de son écriture et la perte de repères d’une femme à la situation professionnelle et familiale épanouie suite à sa passion dévorante pour un jeune homme. Clairement inspirée par l’hypotexte racinien aussi bien dans sa thématique que dans sa structure, Kinship souffre terriblement de la comparaison avec son modèle.
Bien que la dramaturge possède des pistes de relecture probantes, elles demeurent à l’état d’esquisses et l’ensemble paraît bien tiède et convenu face au déchaînement incandescent des vers du maître du classicisme. Loin de posséder la charge sulfureuse des pensées incestueuses de l’original, Kinship se construit comme un feuilleton de l’après-midi de TF1.
Affirmer qu’on attendait Adjani de pied ferme relève de l’euphémisme. Dans cette partition maigre comme peau de chagrin, la reine Margot et ses deux partenaires s’en sortent remarquablement bien dans la mise en scène épurée de Dominique Borg. Nonobstant des maladresses, le travail de la couturière d’Adjani tient la route. Alors franchement, pourquoi pas.
À découvrir au Théâtre de Paris.
Et mes yeux ne l'ont pas quittée. Elle est toujours superbe. Elle était rayonnante.
Heureusement, car au niveau de la pièce, c'était plus que moyen, non pas par le jeu des acteurs mais par une mise en scène saccadée, interrompue par des extinctions de lumière pour les changements de décors. Un texte pauvre, et même si les comédiens sont dans la peau de leur personnage, on a l'impression qu'ils n'arrivent pas à l'investir. Il faut reconnaître que ce doit être difficile avec un tel texte. Ce sont pourtant de bons comédiens.
J'ai été surprise par la voix d'Isabelle Adjani, qui a joué vrai, tantôt douce et à d'autres moments très grave. Elle était naturelle. Elle n'a pas surjoué.
La comédienne qui joue le rôle de la mère était bonne et spontanée également. Un petit accent italien qui va pourtant très bien avec le rôle de mama (mère poule)...
Un peu plus de réserve concernant Niels Schneider, le fils qui a un aspect froid. Le même jeu que dans Gemma Bovary, même style de personnage, superficiel.
Le tout fait très comédie à l'américaine dans l'esprit des "Liaisons dangereuses" avec intrigues et manipulations. Mais en moins bien. La sauce ne prend pas.
Un texte fade, encore plus fade quand bien maladroitement viennent s'ajouter des extraits de Phèdre... Franchement lourd !
Ajouter à cela une mise en scène qui n'en est pas une, qui "saucissonne" les scènes sans aucune montée en puissance émotionnelle. Comme si tout était figé dans la glace.
Et les acteurs dans tout ceci... J'aurai presque envie de citer Molière : mais qu'allaient-ils faire dans cette galère !!!
Dommage car avec leurs talents j'attendais plus.
Bref, un rendez-vous loupé.
Les comédiens s'en sortent plutôt bien : comment auraient-ils pu faire davantage au milieu d'un tel ramassis de ratés !
Le texte de Carey Perloff étant déjà mauvais (des banalités à pleurer autour d'une histoire classique de triangle mère / fils / Amie-maîtresse), il était suicidaire de proposer une adaptation plus mauvaise encore !
On se moque pas mal des détails qu'on nous raconte pendant plus de la moitié du spectacle. L'élément clef du récit, qui permettait ENFIN une montée d'intensité dramatique, arrive tellement trop tard.
La mise en scène est inexistante (pas étonnant, Dominique Borg est la... costumière) et aucune scénographie... L'enchainement incessant des scènes se fait par des lamentables fondus au noir, avec un manque de génie et d'intelligence scénique pathétique. (on doit avoir autant de temps de noirs que de jeu, tant les techniciens mettent des heures à installer deux chaises ou une table...)
La musique est limitée à un pauvre thème qui revient de temps en temps... Et la mise en scène, pour peu qu'elle existe, est agaçante d'artifices vieillots : les longs "face-public" sont insupportables, surtout lorsqu'ils sont accompagnés de lentes traversées...
Quant à la direction artistique (ou le semblant de scéno) elle serait risible si elle n'était pas sérieuse : Il suffit que le comédien dise "comme la lune est belle" pour faire apparaitre une lune sur l'écran en fond etc etc
Que dire de plus, si ce n'est que l'ennui est rapidement le sentiment qui va envahir votre être, alors que l'émotion attendue ne viendra jamais.
Une belle mascarade si ce n'est une catastrophe (et passons sur l’exagéré parallèle avec Phèdre... Lien qui ne s'assume pas jusqu'au bout...en plus).