Connexion
Déconnexion
Déjà inscrit ?
Connectez-vous !
Pas de compte ? Créez le maintenant
Créez votre compte !
 
 
 
  • Accueil
  • La crème des critiques
  • Les pièces géniales
  • Les Expos
  • écrivez une critique
  • Visitez un balcon
Merci de sélectionner la pièce, l'expo que vous voulez critiquer dans la liste ci dessous.
Tapez une partie du nom du spectateur dont vous voulez visiter le balcon !
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Vero Beno
Vero Beno
La critique du site
118 ans
34 espions
espionner Ne plus espionner
J’aime le théâtre un peu beaucoup ou passionnément. Je rêve de pouvoir m’y rendre plus souvent.

En attendant je fais de mon mieux pour y consacrer une bonne partie de mes loisirs !
Son blog : http://theatrelle.wordpress.com/
  • Son Balcon
  • Son Top 5
  • Ses critiques
  • Ses filatures / espions

Ses critiques

119 critiques
Maris et Femmes

Maris et Femmes

8/10
307
En observateur impénitent des relations hommes femmes au sein du couple et de la famille, Woody Allen s’est fait à travers sa filmographie le chantre des quadras névrosés obsédés par les interrogations existentielles sur leurs couples, leurs frustrations, leurs fantasmes ou regrets avoués ou pas. Maris & femmes est d’abord un film tourné en 1992 avec Mia Farrow où Gabe et Judy, un couple d’intellectuels new-yorkais, reçoivent Jack et Sally pour diner. Ceux-ci leur apprennent dès leur arrivée leur séparation : cette annonce sera le point de départ d’une remise en question du couple Gabe / Judy, d’un chassé-croisé amoureux où les divorcés découvrent leur nouvelle liberté (ou pas), où le démon de midi vient titiller le couple installé dans sa routine, où les étudiantes cherchent leur père et les célibataires sont convoités.

C’est au théâtre de Paris donc que nous retrouvons Gabe et Judy, Jack et Sally dans une adaptation de Christian Siméon. Dans un joli décor géométrique composé de cubes, polygones et panneaux dont les couleurs changent au fil des scènes et des lieux, l’enchainement de ces scènes de la vie conjugale donne à la mise en scène concise et vive de Stéphane Hillel une belle énergie et un rythme qui jamais ne faiblit. José Paul excelle dans le rôle de Gabe et donne à son personnage un air allénien de naïf dépassé à la fois touchant et agaçant. Florence Pernel incarne une parfaite et glaçante new-yorkaise psychorigide et frigide et fera rire le public dans une scène particulièrement corrosive. Hélène Medigue, amusante Judy aussi insatisfaite dans son couple que secrètement amoureuse d’un collègue, complète brillamment la distribution auprès de Marc Fayet (Jack) Emmanuel Patron, Astrd Roos ou Alka Babir.

Même si le texte aborde un peu trop en surface la complexité des personnages, le cynisme allénien, l’humour caustique et détaché des dialogues, les situations qui s’enchainent, le jeu convaincu des comédiens allié à une mise en scène toute en vitalité donnent à la pièce une atmosphère savoureuse qui ravira les fans de Woody, les couples, les amis, et tous ceux qui aiment les dissections conjugales ou amicales sur fond de névroses existentielles.

À savourer pour refaire le monde, après, autour d’un Cosmopolitan ou un Manhattan.
Signaler
Traine pas trop sous la pluie

Traine pas trop sous la pluie

9/10
156
Il est des spectacles qui vous entrainent dans un beau voyage, à travers le temps, les amis, le monde, à travers les affres et les joies d’une vie toute entière, à travers la vie d’un homme que l’on voudrait ne pas quitter tellement il nous emporte dans son sillage. Richard Bohringer est un Grand Singe, comme il le dit. Il est aussi Chasseur de Serpents, Dévoreurs de Gaufres, Amoureux de la Vie, Nostalgique de l’Amitié, Baroudeur Invétéré, Représentant en Sentiments.

Alors on traverse avec lui les continents : Afrique, Sénégal, Bogota, New-York, ou plus près, en Bavière ou en Belgique. On écoute ses anecdotes, ses récits, semés de digressions. Quelques pages de son livre « Traine pas trop sous la pluie » , des apartés sur le temps qui passe, les gens. Les amis qui font surface, ses enfants, sa femme (comme Madame Columbo) ces proches dont l’ombre ne le quitte jamais : Bernard Giraudeau, Roland Blanche, Jacques Villeret ou Philippe Léotard apparaissent le temps d’une anecdote, d’un souvenir. Des ombres qui sont bien présentes et donnent l’impression que Bohringer n’est pas seul sur scène, qu’il est sans cesse entouré d’eux, fantômes protecteurs et bienveillants.

Le fil est décousu, improvisé au fil des souvenirs qui font surface, mais Richard Bohringer a tellement d’empathie, de générosité, d’humilité, que l’on est totalement embarqué dans son récit. Lui qui pourrait paraître bourru se révèle généreux, cabotin et drôle (on rit beaucoup aussi, avec lui), d’une grande humanité. Ses mots sont des poèmes, des ellipses, des phrases interrompues, reprises, raccommodées comme lui après sa maladie. Rafistolées comme l’est son âme, son cœur, fait de petits et grands bouts de vie, de famille, d’amitié, d’amours, d’ivresses, d’errances et de rencontres.

« Il est une certaine heure où la vie vaut le coup d’être bue » : Il est une certaine heure où il doit s’arrêter, laisser la place au spectacle suivant. Alors il faut partir, à contrecoeur. En voulant revenir, pour écouter d’autres pans, d’autres récits, ou bien les mêmes, encore, parce qu’est beaucoup trop court, sinon.
Signaler
Dossier Paradis

Dossier Paradis

7/10
107
Un espace quasiment vide, avec pour seuls éléments de décor deux tables équipées d’un téléphone et d’un clavier.

Deux comédiens, un homme, une femme. Il est le Patron, elle est l’Assistante.
Des dialogues secs, saccadés, des phrases, ordres, réponses, scandées et répétées, lâchées telles quelles, dans une économie de mots et de verbes. Ils sont deux et se répondent ou s’interpellent. Le dossier le plus important, c’est le dossier Paradis. Il rythme leurs journées, leurs phrases, leurs déplacements. Catherine Richon, forte de son expérience passée au sein d’un office notarial en tant qu’assistante, dépeint ici l’aliénation qui peut naître dans l’urgence des tâches à effectuer, dans la course folle des journées qui défilent à toute allure où tout devient machinal, mécanique, presque irréel.

Ces journées où l’humain devient une machine qui exécute sans penser jusqu’à ce que la machine s’enraye. Sans penser mais en parfaite harmonie, quand les deux humains/robots n’ont plus besoin de se parler tant leur collaboration est efficace : elle anticipe, il agit, il demande, elle a déjà fait, il cherche, elle trouve, elle suggère, il pense qu’il a décidé, il repousse, elle annule, il hésite elle décide. Il agit, elle acquiesce.

Les dialogues sont brefs, secs, presque litaniques et allitératifs. Delphine Kuehn et Dan Kostenbaum oscillent entre clowns tristes et comédiens, ils jouent avec leurs corps, se frôlent, s’enlacent presque, ou se rattrapent dans une partition millimétrée. C’est un théâtre à la fois corporel et expérimental, une sorte d’expérience qui peut être déstabilisante au départ puis qui petit à petit réussit à emporter le spectateur dans sa spirale.

Intéressant.
Signaler
Madame Bovary

Madame Bovary

8,5/10
217
Si Gustave Flaubert fut fustigé et largement blâmé à la sortie de Madame Bovary, son roman n’en est pas moins resté dans les annales de la littérature française. De ce portrait d’une femme désœuvrée dans une étroite ville de province, marié à un homme aussi naïf que parfaitement ennuyeux, Flaubert a tiré la moelle substantielle du désir, de l’exaltation des sentiments engendrée par la frustration, de la solitude, de la soif de liberté d’une femme emprisonnée dans des conventions trop moralistes pour elle. Accusé à sa sortie de « réalisme choquant », « d’outrage aux bonnes mœurs », le roman a pourtant marqué son époque et engendré la notion de bovarysme.

L’adaptation de Paul Edmond célèbre allègrement le roman avec en mélangeant chansons, intermèdes musicaux, danses, jeu pertinent tout en se consacrant sur l’essentiel : de la morale étriquée de province avec ses ragots indiscrets et ses regards réprobateurs à la soif d’idéal d’une jeune femme désespérée, en passant par la gaucherie d’un époux dépassé mais amoureux, la veulerie d’un amant lâche ou la coriacité d’un créancier impitoyable.

Avec uniquement trois comédiens et une comédienne, les metteurs en scène Sandrine Molaro et Gilles‑Vincent Kapps (eux-mêmes interprètes de Emma et Rodolphe / Lheureux) rendent hommage à Flaubert, à Emma et cette Normandie provinciale et rurale de fin XIXème. Dans un décor minimum (projection de champs de blé, quatre chaises, un micro) et quelques instruments de musique (accordéon, harmonica, violon,…), ils déroulent pendant 1h30 la vie de Emma B. dans une atmosphère aux effluves de campagne et de bon air avec un plaisir évident et contagieux.

Inversant les rôles (narrateurs, personnages), les trois comédiens interprètent tantôt un Charles Bovary terriblement touchant malgré sa naïveté (David Talbot, excellent), une Madame Bovary-mère acariâtre ou Léon, jeune amant exalté (très juste Paul Granier, en alternance avec Félix Kysyl) ou l’odieux Rodolphe (Gilles‑Vincent Kapps). La touchante et très juste Sandrine Molaro s’amuse quant à elle visiblement beaucoup dans le rôle d’Emma, toute en sensualité campagnarde, exaltation amoureuse ou accablement moral. La mise en scène, à la fois simple et calculée, se concentre sur l’histoire et l’encerclement progressif de la jeune femme dans un piège financier et sentimental. Chansons et musiques parfois anachroniques viennent apporter une touche de modernité tout comme certains clins d’œil complices (la musique du Cinéma de Minuit lors du premier baiser de Rodolphe et Emma).

Le tout donne une très, très charmante adaptation, intelligemment rythmée, vive et gaie, une vision champêtre qui ne peut que ravir les amoureux de Flaubert (dont je fais irrémédiablement partie) et les nombreux collégiens qui viennent re-découvrir le roman dans le petit théâtre du Poche Montparnasse. Ou ceux qui ne connaîtraient pas le roman et voudraient s’y frotter. Je gage qu’ils adoreront.

Une jolie réussite, donc, et un très bel hommage. Pour ma part, j’achète, j’adhère, j’adore.
Signaler
Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

8,5/10
188
La tragédie shakespearienne a longtemps été cantonnée à son premier degré de romantisme, d’exaltation amoureuse et de tendresse adolescente contrariée. Eric Ruf offre ici une vision plus âpre, dénuée de la niaiserie trop souvent appliquée à la pièce. Dans un décor imposant, tout en façades immenses grises et blanches, il nous transporte dans une Italie du Sud d’entre-deux guerres, une Italie pauvre mais féconde en passions, faite de bals populaires et de d’altercations enflammées.

La scénographie léchée, à la beauté crépusculaire, sert d’écrin à une histoire dépoussiérée et revisitée. Les costumes de Christian Lacroix classiques au début (costumes pour les hommes, robes légères pour les femmes, avec un côté légèrement années folles) laissent éclater la magnificence du couturier dans le tableau final où les morts (debout contre les murs) sont drapés dans des costumes opulents et lourds, rappelant le faste disparu d’une époque révolue.

Beaucoup de rires viennent rajeunir la pièce, tout comme les chansons italiennes, gaies, enjouées, ou les chorégraphies entamées par cette jeunesse italienne (notamment celle de Jeremy Lopez, Laurent Laffitte, Pierre-Louis Calixte avant le bal des Capulet). Une jeunesse fougueuse et entière, vivante et passionnée, où les corps s’enflamment autant que les rires. Ici, Juliette est vive, insolente, intrépide. Romeo est plus effacé quand il la rencontre, il incarne une certaine vulnérabilité masculine, lui l’amoureux compulsif qui, dès qu’il aperçoit Juliette, est dépossédé de tout et possédé par Juliette.

Suliane Brahim et Jeremy Lopez disparaissent derrière leurs personnages ; leur maîtrise parfaite du jeu évite aux élans impulsifs, dévorants des amants de sombrer dans l’exaltation caricaturale. En équilibristes aguerris, ils oscillent parfaitement entre fougue, urgence, peur et désespoir. A leurs côtés, une équipe en osmose : Serge Bagdassarian, transformé, est comme toujours formidable en frère Laurent. Il ouvre d’ailleurs la pièce et le bal dans une chanson italienne joyeuse et entraînante, donnant ainsi le ton de la pièce dès le début. Claude Matthieu (la nourrice), Didier Sandre (Capulet), Eliot Jenicot (Pâris) et les autres forment une troupe joyeuse, concentrée, qui vit la pièce, s’oublie, s’investit. Une équipe dirigée avec brio par Eric Ruf qui signe là une version concentrée sur l’essentiel : la fougue, l’urgence de s’aimer, de se donner.
Signaler
  • 13
  • 14
  • 15
  • Que pensez-vous du site ?
  • Plan du site
  • Écrire sur une pièce non référencée
  • Écrire sur une pièce plus jouée
  • Critiques de théâtre
  • Quel site de réservation choisir ?
  • Interviews et articles de la Rédaction
  • Comédie Française
  • Avis de spectateurs
  • Les Tomates AuBalcon 2015
  • Expositions Temporaires
  • Les meilleures pièces
  • AuBalcon.fr dans la presse
  • Qui sommes nous ?
  • Les Triomphes AuBalcon 2016
  • Contactez-nous
Design By Sistart - Intégré par iKadoc