- En tournée
- En tournée dans toute la France
Madame Bovary

- David Talbot
- Sandrine Molaro
- Gilles-Vincent Kapps
- En tournée dans toute la France
Quatre comédiens vont conter, chanter, incarner la grande épopée d’Emma Bovary.
La révolte romanesque, le combat instinctif d’une femme qui refuse de se résigner à sa condition et cherche, quel qu’en soit le prix, à faire l’expérience sensuelle et exaltante d’une vie où figurent l’aventure, le plaisir, le risque, la passion et les gestes théâtraux.
Une femme, trois hommes, un récit inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie.
BOVARYSME, nom masculin : capacité de l’homme à se concevoir autre qu’il n’est.
Attention, cette pièce se joue à 19h. Retour aux pièces géniales
Cette adaptation de Madame Bovary a été récompensée du Triomphe AuBalcon de la meilleure pièce de théâtre et David Talbot du meilleur second rôle masculin (2016).
La critique de la rédaction : 8,5/10. Transformer un roman qui a la réputation d'être complètement indigeste en une pièce rythmée, drôle, intelligente et avec une bonne dose de romantisme : c'est le pari relevé avec brio par cette adaptation !
Dégraissée de ses longues descriptions, elle s'éloigne parfois de l'univers de Gustave Flaubert mais vous entendrez tout de même ses bons mots, de nombreuses formulations divinement tournées, ainsi que des métaphores poétiques.
Les quatre acteurs sont géniaux. En plus d'être avenants, d'avoir beaucoup de talent pour le jeu, ils sont de fins musiciens. Ils ne laissent pas un grain de poussière à l'histoire dont on reconnaît pourtant bien qu'elle s'est déroulée au XIXème siècle. La place de la femme dans la société n'était pas la même, les distractions non plus. Très intéressant de s'imaginer vivre à cette époque en étant totalement happé par la narration. Nous sommes sans cesse en train de nous demander ce qu'il va arriver à ce personnage de littérature au destin hors du commun et comprenons aisément pourquoi il est encore si souvent cité aujourd'hui.
Nous avons également découvert en Monsieur Bovary une personnalité drôle et touchante tant il est naïf, accorde une confiance aveugle à sa femme et s'inquiète de son bien être. Il est à l'origine de plusieurs passages d'anthologie rien que pour lesquels nous aimerions revoir la pièce.
Bravo à cette mise en scène qui donne du pep's en nous surprenant chaque fois un peu plus. Cela relève de l'exploit de ne pas s'ennuyer une seconde lors des adaptations littéraires, donc ne manquez pas Madame Bovary !
qui aujourd'hui m'a tout entier délecté !
Je remercie mes professeurs de cette petite contrariété,
et FÉLICITE les artistes qui m'ont subjugués !
Courez courez, vous n'aurez pas à le regretter !!!
;-)
Le principal reproche est l'absence de parti pris dans l'adaptation...
C’est gracieux et touchant, intelligent et tonique. Ici la simplicité est une richesse.
L’adaptation de Paul Emond, pleine d’esprit, trouve le juste équilibre; chacun des personnages s’y déploie sans manichéisme, mû par ses pulsions de vie autant que par ses ombres. Narration, saynètes, intermèdes musicaux s’y entremêlent avec légèreté, comme naturellement. Les comédiens glissent du récit au jeu avec aisance, ça imprime un joli rythme, très souple, à la représentation.
Peut-être certains pourront regretter d’y perdre quelque chose de la mélancolie, de la tragédie, de Madame Bovary, mais, portés par l’incarnation sensible et généreuse des quatre comédiens, on y gagne de l’énergie, de l’acuité, de la fluidité, de la fraîcheur; et on n’y a pas perdu une certaine gravité, ce qu’Emma peut avoir de dur, de brutal, dans sa dévoration et de déchirant dans sa façon de s’abandonner à corps perdu, ce que Charles peut avoir de poignant dans sa naïveté, dans son impuissance, dans son deuil, et on a le cœur qui se serre avec lui quand il croise Rodolphe et lui dit « je ne vous en veux pas, c’était la fatalité »…
Les acteurs sont fantastiques, la mise en scene très bonne. Mention spéciale pour les musiques, toutes très belles et originales. J'ai vu cette pièce juste avant la fin de son exploitation à Paris, je le regrette car j'aimerais déjà la revoir !
Les comédiens racontent le récit tour à tour mais sans jamais être professoraux. On est vite embarqués avec eux. Ils interprètent aussi les personnages et avec le peu de moyens on y est quand même dans cette petite ville de province. Ils jouent de la musique pour accompagner une séquence, appuyer un propos, ajouter une virgule. Ce qui peut paraitre surfait se révèle sympathique. Enfin, chacun joue plusieurs rôles de l'histoire. Certainement par manque de moyens mais finalement c'est assez bien amené et intéressant.
Les comédiens sont frais, justes et perfectibles. Ce ne sont pas les comédiens du siècle mais ils s'en sortent très bien.
En conclusion, pas la pièce du siècle mais certainement l'une des bonnes pièces de l'année.
Il m'a fallu un sursaut de conscience (je tenais à voir le maximum des pièces nominées aux Molières) pour que je me décide. Et voilà que je ressors du Poche Montparnasse totalement sous le charme de cette mise en scène inventive, et pourtant sobre.
Une toile peinte en guise de décor suggérant quelque part dans la campagne normande. Quatre chaises et une table de bistrot. Quelques coupes qui sont prêtes à une célébration. Les cris de Vive la mariée résonnent en fanfare. Les comédiens sont aussi musiciens et ça change tout.
Ils sont tour à tour personnages ou narrateurs, ce qui donne à la pièce un caractère d'épopée qui convient parfaitement à l'oeuvre.
Emma est sincèrement heureuse d'épouse Charles, persuadée d'atteindre avec lui la passion, la félicité et l'ivresse. Il l'aime d'un amour inaltérable mais ils ne sont pas au diapason. La suite, tragique est connue. Emma crie son appétit de vivre. Elle ignore qu'elle court à sa perte. Il ne lui en tiendra pas rigueur, imputant la faute à la fatalité.
L'un comme l'autre sont extrêmement touchant, chacun à leur manière et on comprend la nomination Molière en tant que Révélation féminine pour Sandrine Molaro qu'elle méritait amplement de remporter (même si son expérience théâtrale et cinématographique est solide).
Gustave Flaubert définissait lui-même le bovarysme (en 1858) comme la capacité de l’homme à se concevoir autre qu’il n’est. Le seul moyen de supporter l’existence, c’est de s’étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle.
Paul Emond a respecté dans son adaptation la dimension romantique du roman. Ce qui est nouveau peut-être dans ce qui nous est proposé c'est d'avoir trouvé une écriture permettant à tous les personnages de défiler dans le jeu d'un quatuor, en inventant une dynamique théâtrale spécifique. Car ils ne sont jamais que quatre sur scène, mais toujours quatre.
Madame Bovary devient un opéra. On sait que la fin sera tragique mais on suit chaque dialogue, on écoute chaque chanson, comme si on ignorait la tragédie. On se prend au jeu des acteurs. On se dit que peut-être il y aura une autre issue. Le spectateur est embarqué dans la noce, le bal, la fête ... Il vit parmi ces gens. Il est plongé dans un autre siècle, un autre monde ...
La musique et les ambiances sonores y participent, comme le rythme et m'ampleur de la rage de vivre de l'héroïne. On ressort troublé par sa capacité d'audace. Sans lui donner raison on se demande si on a un courage équivalent dans nos vies actuelles ...